Petite page sur les vautours de Rüppell, bien à la fête cette année avec le nombre important de carcasses.
Les vautours sont malheureusement très menacés; ils subissent notamment les effets désastreux du Furadan, poison qui pourtant ne leur est pas destiné.
Heureusement, diverses actions sont menées sur le terrain pour conscientiser la population sur leur sort, et notamment des Workshops.
Masai Mara Vulture Workshop 16.
Paul Kirui d'Intrepids est passionné par ce sujet et est certainement l'un des meilleurs défenseurs de cette cause. Le moins que l'on puisse dire est que sa passion est communicative...
Il m'a expliqué son travail durant toute une soirée. Pour résumer, il capture des spécimens, à qui il fixe un récepteur gps capable également d'enregistrer la température corporelle du rapace.
En se connectant sur le net, il peut en permanence suivre et étudier en temps réel les déplacements d'une vingtaine d'individus.
17.
Il y a quelques mois, un vautour n'émettant plus qu'un signal GPS fixe et des données de température corporelle variables en fonction du nycthémère, a sans surprise été retrouvé mort par un villageois, largement en dehors de la réserve; très inquiet, celui-ci a contacté Paul grâce aux coordonnées gravées sur ce très mystérieux dispositif. Avant même que le villageois ne tente d'expliquer par téléphone sa position, Paul a pu la lui décrire à deux mètres près grâce à son ordi, ce qui a provoqué une peur bleue chez le villageois ... au point de vouloir détruire le dispositif GPS vecteur de magie noire
18.
Le saviez vous ? Le vautour de Rüppell est capable de voler à très haute altitude (jusqu'à 11000 mètres.. altitude la plus élevée enregistrée pour un oiseau !) et à une vitesse de 40 km/H. Il possède une hémoglobine particulière dont l'affinité pour l'oxygène est beaucoup plus élevée que la nôtre, ce qui lui permet de voler à ces altitudes pauvres en oxygène. Il peut aisément parcourir 150 à 200 km en une journée. Un des individus géolocalisé par Paul s'est retrouvé en quelques jours à Shimba Hills !. Lorsqu'un couple s'est formé, il reste soudé jusqu'à la mort. Même si le rapace se déplace sur des distances énormes, il va toujours revenir à l'endroit précis de sa première nichée, notamment pour se reproduire. Son territoire est rigoureusement défendu, notamment par rapport à ses congénères. Les nichées ne se produisent pas n'importe quand : elles correspondent fidèlement au rythme des migrations. L'éclosion des poussins se produit lorsque le Mara atteint le pic de population d'herbivores, ce qui assure la nourriture au moment critique de leur développement.
Lorsqu'on apprend cela, on voit ces rapaces d'un tout autre oeil