Le renard semble présenter une très épaisse fourrure, il parait tout doux....
Oui et je suis également étonné par la couleur de sa fourrure beaucoup moins rousse que par chez nous...
Je poursuis avec une autre belle rencontre:
Le lendemain de notre arrivée à Mammoth, comme tous les jours, je pars en vadrouille à la fraîche. Je prends en direction du sud et rallie les secteurs les plus prometteurs au vu des informations recueillis au bureau des Rangers : Swan Lake, Willow Park, Sheepeater creek, Beaver Lake : De grandes plaines couvertes de végétation basse et parsemées de Lacs et de ruisseaux ("creek"). La visibilité est excellente facilitant ainsi le repérage des animaux un peu comme dans la savane africaine. A 5 heures, il fait encore assez sombre mais je croise quand même quelques mordus comme moi. Un Allemand croisé en chemin m'indique la présence sur le secteur ces derniers jours d'une femelle Grizzli accompagnée de ses 4 jeunes : un record pour l'espèce.
Entre 2 zones de plaines ouvertes (juste avant d'arriver à Sheepeater Cliffs), je traverse une forêt dense et tombe soudain sur un Grizzli qui déambule le long de la route à la recherche de nourriture.
Je m'arrête et tente quelques clichés mais il fait encore trop sombre. Heureusement l'animal n'a pas l'air timide et continue de s'intéresser aux racines de quelque végétal sans me considérer. La proximité est excellente et c'est ma meilleure obs à ce jour (y compris en incluant mes séjours en Finlande ou en Slovénie où je n'avais jamais eu l'opportunité d'une telle proximité). De plus, je suis seul sur le coup et le contact avec cet animal légendaire n'est pour l'instant nullement parasité par une quelconque présence humaine dérangeante. Je l'entends mastiquer et grogner, je suis à peine à 10 mètres mais en sécurité dans mon véhicule. La scène dure une quinzaine de minutes jusqu'à ce qu'un véhicule de Ranger, sorti de je ne sais où, ne s'arrête à côté de moi pour me signifier que je ne dois pas stationner au milieu de la route
. Je dois donc faire une 30aine de mètres pour trouver un renfoncement qui me permette de me garer en toute légalité. Je l'ai un peu mauvaise sur le coup (d'autant qu'à 5h30 il n'y a pas grand monde sur les routes et que je ne vois pas comment je pourrais gêner la circulation). Mais heureusement je continue à apercevoir mon ours. Je descends du véhicule et m'approche, prudemment, jusqu'à ce qui me semble être une distance de sécurité raisonnable. Entre temps, d'autres amateurs sont arrivés sur les lieux, dont certains photographes extrêmement bien équipés, et se sont rangés au bord de la route (ben oui là d'où j'avais été chassé par le ranger 3 minutes plus tôt
, mais celui-ci n'est plus dans les parages).
Le soleil se lève à présent et je prends les premiers clichés raisonnablement corrects de l'animal.
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Au bout de quelques minutes, l'ours s'éloigne mais je parviens toujours à l'apercevoir entre 2 arbres. Brusquement il se met debout sur ses pattes arrières et grimpe sur un arbre.
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Vraiment étonnant le contraste entre cette masse qui semble si lourde à déplacer et la facilité avec laquelle il est capable de grimper. Je m'attendais à ce qu'il monte quelques mètres pour s'arrêter à une des premières branches principales. Pas du tout : il monte une bonne quinzaine de mètres et s'aventure sur des branchages dont je continue à m'étonner qu'elles puissent supporter son poids. Le point du vue à contre-jour n'est pas facile pour faire des images. En revanche j'ai pu m'approcher d'assez près en tablant sur le fait que s'il lui venait des envies de meurtres j'aurais au moins quelques secondes, le temps qu'il redescende de son perchoir, pour me replier. En m'approchant je découvre les raisons de cette escalade. Un très jeune ourson est juché sur une branche et y dort comme un bienheureux. Pourtant, là encore, la position semble bien précaire sur une ramure qui semble des plus fragiles. Mais bon j'ai affaire à des pros de l'escalade et du séjour à 20 mètres au-dessus du sol…
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La mère, il s'agit donc d'une femelle, hume son jeune qui de temps à temps tourne la tête mais ne semble pas avoir envie de se réveiller vraiment. Au bout de 10 minutes, la femelle entame sa redescente de l'arbre…et nous (nous sommes à présent une demi-douzaine de photographes), nous entamons un repli stratégique.
Petite décharge d'adrénaline quand même...
Bon, maintenant le problème photographique est le contraste entre les hautes lumières, là où le soleil s'infiltre, et les basses lumières des secteurs plus ombragés ou du pelage de l'animal. Pas facile…
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Mais rien à craindre, elle continue de nous ignorer. Je me planque derrière un véhicule garé et ne suis guère qu'à 15 mètres de l'ours qui se rapproche à nouveau de la route…
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Le Grizzly reste calme et débonnaire. Cependant à un certain moment, alors que l'ours est tout près de la route, un énorme camion passe à vitesse élevée faisant du même coup détaler le grizzli en direction de la forêt. Je suis bien placé pour cette séquence qui sera malheureusement la dernière, le grizzli disparaissant à nos yeux dans la profondeur des bois.
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