Nous retrouvons ensuite Brent qui nous expose longuement les objectifs et le travail du Lion’s Project.
Une petite parenthèse s’impose donc.
Le Lion’s Research Project est mené et financé par l’Université d’Oxford. Une grande partie des analyses et recherches s’effectue donc en Angleterre. Brent est l’homme de terrain sur le parc de Hwange et c’est lui qui effectue les missions au jour le jour.
Un petit historique pour expliquer la raison du lancement de ce projet.
http://www.wildcru.org/research/research-detail/index.php?theme=&project_id=39Dans les zones protégées périphériques du parc de Hwange, des permis de chasse sont vendus annuellement aux enchères. Les prix les plus prestigieux sont bien sûr les lions mâles que beaucoup de chasseurs veulent mettre à leur tableau de chasse. Les parcs reçoivent une partie du prix fixé. Au Zimbabwe, vu le peu de touristes qui dépensent leur devise, cette source de revenue par la chasse est très loin d’être négligeable même si on peut la trouver regrettable.
Au début des années 2000, pas moins de 50 à 60 trophées de lions mâles étaient ainsi proposés aux enchères chaque année.
La situation s’est révélée totalement critique à cette époque où les chasseurs se rabattaient de plus en plus sur de très jeunes mâles, faute de retrouver une population de mâles adultes digne de ce nom.
Un moratoire a alors été fixé en même temps qu’une étude (le fameux Lion’s Research Project) de la population.
L’objectif initial a été de « darter » les lions mâles pour leur fixer un collier émetteur et permettre ainsi un suivi écologique.
Il existe 3 types de colliers :
- un collier n’émettant qu’un bip permanent (le modèle blanc sur la photo) pour lequel la mesure ne peut être prise qu’en approchant à quelques centaines de mètres (en fonction de la végétation) de l’animal et en notant la position.
- Un collier contenant un petite mémoire intégrée qui stocke toutes les heures la position GPS du collier. Un rendez-vous mensuel permet de collecter ces informations historisées. A heure prédéfinie et pour un jour donné, le collier émet un signal spécial qui doit être « downloadé » grâce à un récepteur spécial (c’est le collier noir sur la photo).
- Un collier satellite qui envoie directement les relevés GPS par satellite au centre des opérations à Oxford. Ce type de collier est bien entendu extrêmement onéreux et, même s’il réduit l’importance des missions terrains, la collecte d’information en quasi temps réel donne un volume d’information tout à fait remarquable.
Chaque collier a sa propre fréquence d’émission qui permet de distinguer chaque porteur.
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Toutes ces données sont ensuite chargées sur ordinateur et un logiciel dédié permet de suivre ainsi l’évolution des lions dans leur environnement.
Pour en revenir à notre point de départ, les conclusions de l’étude menée ont permis aux scientifiques de conseiller de n’accorder qu’un seul trophée annuel (par rapport aux 50-60 proposées jusqu’alors). La population recensée en 2004 n’était plus que de 10 lions mâles (formant au total 7 coalitions).
Le gouvernement en a finalement autorisé 2 mais on imagine la catastrophe sans cette étude et ce moratoire.
Le Lion’s Research Project émet tous les ans ses recommandations sur le sujet, basées ses constats et relevés mais sa situation est toujours précaire. Elle dépend entièrement du bon vouloir des autorités nationales qui peuvent, à tout moment, stopper le projet (c’est déjà arrivé dans le passé).
La communication des données récoltées est donc très politique et si je peux vous indiquer qu’une amélioration de la population de lions a été effectivement constatée depuis 2004, la situation globale est loin d’être encore revenue à un équilibre.
Un des apports intéressants des volontaires est la capacité de permettre l’identification d’individus grâce à ce genre de clichés.
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L’identification des lions s’effectue en effet en fonction de leurs moustaches et des points noirs que l’on voit ici (bien entendu, cela ne concerne que les lions qui ne sont pas équipés de colliers).
Du côté des récepteurs, nous utiliserons ce type d’antenne râteau permettant de repérer dans l’espace la direction à suivre pour se rapprocher de l’émetteur.
Le récepteur que manipule ici Brent permet de sélectionner une fréquence particulière et on doit ensuite se fier uniquement à nos oreilles pour repérer les petits « bips » significatifs dont la force permet de déterminer la direction à suivre.
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Dans les 3 jours qui vont suivre, nous allons tenter de repérer un lion mâle « Goose ». La batterie de son collier a en effet rendu l’âme depuis plusieurs semaines et il est important de le retrouver pour lui mettre un nouveau collier.