Je 07.09.06 (Kgalagadi Transfrontier Park de TR à Nossob)J’ai la tête dans le "cul", ce matin
(comme disent les djeuns !) … Une bonne douche, un petit kawa et plus besoin de cure-dents pour tenir les paupières ouvertes.
Rituel habituel de rempaquetage complet de nos attirails, on rend les clés à la Gate, récupérons notre permis d’entrée et signalons notre itinéraire (Ici c’est obligatoire … Les pistes sont sablonneuses et il est déjà arrivé qu’un hélico doive aller récupérer des impétueux égarés en hors piste !)
6h30 (heure d’ouverture du parc), nous voilà sur la fameuse piste qui relie TR à Nossob.
La lumière matinale est fabuleuse, elle tapisse avec harmonie le paysage et ce n’est que pur régal pour les yeux … Mais comme tout le monde le sait, une fois que le soleil prend avec affirmation son envolée dans l’horizon …elle devient dure et blanche ! Celui qui se la coltine de profil …peste tant elle est éblouissante et ici en l’occurrence c’est pour ma pomme !
De bien belles rencontres animalières durant cette matinée …
Une multitude d’outardes Kori (Kori Bustard) se pavanent, de près ou de loin
Chacals à chabraque (black-backed Jackal) … Ils sont 4 en train de s’arracher les restes d’une proie (probablement un gnou) …L’un s’encoure frénétiquement avec un bout de tête, le second s’affaire sur les côtes, un troisième s’excite sur le tibia et le 4ème défend ce qu’il doit rester de la pitance à l’abri d’un bosquet. Difficile de savoir ou donner de la tête et de l’objectif sur ce coup ci, tant tout se passe très vite …Les acteurs étant sans arrêt en mouvement. …
Un aigle ravisseur (Tawny eagle) tente de s’immiscer au cœur de cette « orgie culinaire », mais se fait immédiatement rabrouer par un des charognards à terre.
Un Autour chanteur (Southern Pale Chanting Goshawk),
Un aigle bateleur (Short-tailed eagle), plus que royal dans la pose
… C’est véritablement le parc qui offre de variété et de quantité d’oiseaux de proies.
Oryx (Gemsbok) …Encore et toujours mais on ne s’en lasse pas
De beaux troupeaux de gnous (Blue Wildebeest),
Un rat siffleur de Brandt (whistling rat) qui sort avec timidité la tête de son terrier.
Springbok (Gazelle à poche dorsale) (ici sous une tempête de sable)
Le paysage varie entre des buissons denses et de grandes plaines séchées … Les photos ne pourront jamais rendre à sa juste valeur l’atmosphère qui se dégage ici …
Les points d’eau et leurs célèbres éoliennes …
Les pistes de sable dont la couleur dégage une impression bienfaitrice de chaleur …
Tout cela est bien beau mais quand justement ce sable commence à virevolter un petit peu partout, soulevé par un vent bien présent … On ne peux échapper à la cadence infernale de remonter les vitres toutes les 5 min … Moi qui aime renifler l’odeur le grand air, je suis vernie et j’avoue quelque peu agacée
(cela a duré quasiment toute la matinée avant que le calme aérien ne revienne!)
Vent mais point de scorpions (il parait qu’on les entend en masse quand le vent se lève), pour notre plus grand bonheur !
Vers 13h00, petite halte pique-nique (traditionnel sandwiches gouda –mayo) à Dikbaardskolk (oui les noms sont imprononçables ici !) …On choisi l’endroit où il y le moins de trous au sol … Et on fait gaffe où on pose ses petits petons …Paraîtrait qu’il y ait Cape Cobra résident dans le coin …
L’endroit est envahi par des Républicains social (sociable weaver) … Avides de récupérer quelques miettes qui pourraient tomber ici et là.
La seconde partie de la route qui mène sur Nossob est tout aussi agréable, le paysage est plus herbeux.
Oryx, Red Hartebeest (Bubale rouge), springbok, écureuil (Ground Squirrel), gnous, autruche …
Nos premiers Tsamma Melons
Aux environs du Marie Se Draai, on frôle un serpent qui était sur la piste (côté gauche), le temps de l’apercevoir, de remonter illico ma vitre, de viser un coup dans le rétroviseur … Plus de bestiole
Noir ou plutôt grisâtre, environs 1,50 m … Marche arrière, marche avant … On n’en trouve plus du tout aucune trace ni sur la piste ni sur le sol (empreinte !) …
Petite sueur froide pour moi, grande nage pour JP (phobique) et si il était monté (comme cela s’est déjà présenté) sous le carter de la voiture ? Re
En plus de ce coloris et si c’était un mamba noir …
On est à 8 km du Camp … Autant s’y rendre et tcheker le véhicule directement plutôt que de se passer des films flippants !
J’aperçois tout de même 3 magnifiques Spotted Eagle Owl (Grand-duc africain), ensemble … Mais, plus question d’ouvrir la vitre …
Nossob, la pompe à essence … Arrêt du véhicule, 1-2-3, j’ouvre la portière et je sors le plus rapidement et délicatement possible … Je fais le tour du véhicule …Rien, JP tu peux te pointer !
On en parle au pompiste qui flippé à la description du serpent (nous crie « Aiie Aiie et a un sérieux mouvement de recul
…)
La libération arrive quand couchée à plat ventre pour inspecter le dessous de la bagnole (tant qu’à faire fignolons !), un ranger qui passe me dit « everything is ok ? » … Ben oui, je me tape une petite sieste tranquille !!!
On re-débite notre petite histoire et il nous dit qu’il doit s’agir d’un Mole Snake, non venimeux et apparemment assez timide…
Nous voilà rassurés …point de serpent et si par avance, il y en avait eu un …Celui là n’était point dangereux.
Ceci dit, le hasard fait bien les choses, on remet de la benzine à temps …Car la pompe ferme plus tôt que la Gate !
Bon ben, y a plus qu’à prendre les clés à la réception … On nous averti que l’électricité est coupée de 23 h à 5h (camp de taille bien plus modeste que le précédent et alimenté par un générateur) et qu’il faut faire gaffe aux chacals qui rodent le soir dans le camp attirés par les odeurs des braais !
.Le temps de s’arrêter en vitesse au centre d’informations sur les prédateurs …de se désaltérer un chouia … Que l’on repart dans le parc, Il est 17h00 !
Et on ne sera pas déçu … On tombe sur une scène magnifique avec 2 chacals …Lumière fabuleuse, un seul véhicule à part le nôtre que de bonnes conditions en somme …
Ils sont de mon côté et j’avoue égoïstement me régaler en faisant chauffer mon déclencheur photos !
On restera là jusqu’au finish (juste le temps nécessaire pour regagner la Gate du camp)
L’un deux doit tristement souffrir d’une infection de la peau (un genre de gale), ses poils sont hirsutes par plaques et il n’arrête pas de se gratter dans tous les sens.
Un peu plus tard ...
Sur la route du retour ...Magnifique coucher de soleil
Le camp possède un Hide ouvert jusque 20h … Mais nous n’irons pas … Par manque de temps.
Ca y est on pénètre dans notre bungalow … Bon sang, qu’est ce que ça chlingue là dedans …
Bungalow
Heureusement que je cuisine à l’extérieur sur le braai …
La nuit tombe le makala crépite, les p-d-t sont faites et la saucisse ne demande plus qu’à être avalée …Il fait nuit noire, juste le petit éclairage de terasse, la lumière du braai et la torche à nos pieds au cas où …
Placés en vis-à-vis, chacun est chargé de veiller à ce qu’aucun n’intrus ne se pointe …
Il fait super calme et le moindre bruit est immédiatement perceptible … Quelques pas (tik tik tik …), je sens qu’il est là, je me retourne un chacal à 5 m dans mon dos (il avait échappé à la vigilance visuelle de JP) … Je me lève, un tsssss répété
…j’éclaire de ma torche et le gourmant s’en va quelques mètres plus loin, pour mieux revenir une seconde fois … Le même tsss … et cette fois, il tourne les talons pour de bon.
On entend les cris de ses congénères au loin, il est 21h00 … Le temps de rentrer dans notre demeure parfumée et d’effectuer le vidage des cartes avant l’extinction des feux.