Me 06.09.06 (Augrabies Falls – Kgalagadi Transfrontier Park)Réveillée à 4h00 du mat, je tourne et me retourne sans pouvoir retrouver le sommeil … J’ai hâte que les prémices du jour se pointent, c’est le moment que je préfère en brousse. M’enivrer de tout ce que l’aurore peut offrir.
5h50 ! Merde
il fait encore « purée noire dehors », le jour se lève manifestement plus tardivement ici (on est à l’Ouest) …Je ne peux résister a l’attendre, en terrasse.
Je ne fus pas déçue … J’assiste à un des plus fabuleux levers de soleil, jamais vu jusqu’ici. Des nuages oranges flamboyants tapissent le ciel … La boule de feu prend place avec force à l’horizon et force le décor à prendre une teinte bien plus jaune.
Je tente quelques clichés et absorbe surtout le spectacle de visu …Quelle émotion !
Tout le monde dort encore (hormis JP que je viens d’extirper avec force …Pas question de me jouer ici, le crapahutage des 5 min supplémentaire !) …
On profite donc du spectacle en toute quiétude (le pied !)
Le lever du soleil
Le piaillement des oiseaux est un concert à lui tout seul : choucador à oreillons bleus (Greater Blue-eared Starling), Bulbul aux yeux rouges (Red-eyed Bulbul) ne tarissent pas sur leurs capacités vocales !
Le temps d’un petit cremotta sucré, de charger la voiture de backer les clés à la réception, d’échanger quelques mots avec le couple d’allemands rencontrés à la GH qu’il est déjà 8h00 du mat …
Nous filons sur Upington (passage obligé sur la trajectoire), avant de prendre la route pour le Kgalagadi Transfrontier Park.
Cette route est hallucinante, incroyable ligne droite de 190 kms vers Askam … Parsemée de petits buissons jaunes pâles, cramés par le soleil elle offre un pano visuel à 180°C !
Hormis une ou deux porshes (apparemment les constructeurs viennent tester leurs bolides sur ce tronçon) qui nous dépassent allègrement, il n’y a pas âme qui vive ici …
La route (photographiée en roulant!
)
Arrivés à Askham, c’est là que les joyeusetés commencent
… On avait lu avec attention sur Sanpark que le dernier tronçon de route (appelée la gravel road) de 60 km était un des plus grands des tapes culs Sud Africains … Et ce jour là, le mythe n’a pas déçu !
12 kms sur les 48 ont été goudronnés, restent les 48 autres à se farcir.
On mettra une bonne heure 40 à les avaler (et une bonne heure à les digérer !) … Poussière, ondulations crées par les 4 x 4, gravier, crevasses … Ou comment se taper « parkinson » en pleine force de l’âge !
Quelques springboks se trouvent le long de la route …Pas effarouchées pour un sou étant probablement habituées au vacarme dégagé par les véhicules de passage.
Quelques dunes rouges offrent déjà un avant goût de la beauté de celles que nous découvrirons au cœur du parc. Sur le sable, on y décèle les traces du vent comme une signature éphémère.
Et puis il y a aussi les nids de Républicain social (sociable weaver) qui envahissent les poteaux électriques et les branches des arbres (certaines n’ayant pas résisté au poids, jonchent le sol en ayant emporté l’habitacle) et quelques bushmen en tenue traditionnelle (pour l’occasion) qui tentent d'attirer l'attention du touriste qui passe, contre quelques rands …
Un nid de Républicain social
14h00, nous voilà arrivés à la Gate du parc (qui est également la Gate du 1er camp Twee Rivieren … un nom que je n’arrive pas à prononcer !)
Gate du parc
En face (la partie Botswana)
Le Kgalagadi Transfrontier Park (37 900 ha) est le fruit de la réunion entre le Gemsbok National Park (Botswana) et le Kalahari Gemsbok National Park (AFS). Cette première réserve transfrontalière a été initiée par Nelson Mandela et a vu le jour en 1999.
1ère étape : la réception et un coup d’œil sur les localisations animalières du jour … Quelques lions ont été aperçus sur la route entre TWR et Nossob, la bonne affaire c’est par là qu’on ira faire un tour aujourd’hui.
Après un sérieux schmilblick pour dégoter les bonnes clés …
On hérite d’un chalet tout neuf (ils sont occupés à restaurer les toits de chaume, à refaire les peintures) avec une vue directe sur la frontière avec le Botswana
La terrasse équipée d’un braai est joliment fleurie par des aloès et des griffes de sorcières (sour fig), vivace succulente dont raffolent apparemment les écureuils (Ground Squirrel).
Plus loin deux tourterelles maillées (Laughing Dove) se sèchent les plumes, après s’être prises quelques bonnes grosses gouttes de l’arrosoir automatique.
Etape suivante : station essence du camp, histoire de remettre de la benzine et de diminuer la pression des pneus (1.6 bar) pour aborder les pistes de sable.
On pénètre dans le parc vers 15h00, ce qui nous laisse 3h30 de safari.
On longera le cours asséché de la rivière Nossob, qui marque d’ailleurs la frontière avec le Botswana.
Ici, il convient d’ouvrir bien grand les yeux car la véritable magie du Kalahari est dans l’infiniment petit.
Première rencontre animale : Un Autour chanteur (Southern Pale Chanting Goshawk) … Quelle élégance ce volatile.
Nos premiers oryx, un solitaire couché au milieu d’une grande étendue désertique, puis un joli troupeau flânant sous un arbre et quelques uns ici et là.
Cette antilope est fabuleuse et honore fièrement le symbole du parc.
Quelques springboks mais trop éloignés de la piste pour pouvoir les photographier correctement.
Un troupeau de gnous, aux allures un peu fantomatiques …
Un serpentaire qui tournoie avec frénésie autour d’un petit buisson, assénant régulièrement des coups de pattes à l’intérieur … Il nous a tenu en haleine pendant une bonne demi heure, puis s’en est allé sans rien avoir capturé.
A trois reprises des chacals à chabraque (black-backed Jackal) (dans un rayon de 5 km autour de Leeuwdril) dont un filant avec le reste d’une carcasse de gnou.
Quelques rats siffleurs de Brandt (whistling rat), des écureuils et un chat sauvage (African Wild Cat) que l’on apercevra aux jumelles
Une autruche mâle au loin (non, non JP ce n’est pas un éléphant !
Même si il est déjà arrivé qu’un pachyderme s’y perde en provenance du Botswana … Il n’y a en principe pas d’éléphants dans ce parc)
Peu de circulation, mais quelques locaux en 4 x 4 qui roulent comme des baltringues !
Leur objectif relier uniquement les points d’eau …Le reste, ils s’en tapent (tient ça rappelle la gravel road ça !) et accessoirement des touristes en voiture 2 x 4 aussi ! Merci pour la poussière les gars !
18h15, retour au camp et passage au shop pour trouver un bon coke bien frais et pétillant ! Certains bouquins me font déjà de l’œil mais je résiste, sachant que je pourrais les trouver également au parc Kruger et qu’il est inutile de se charger d’avantage surtout que l’on a encore 2 vols internes à prendre.
Un petit amarula en terrasse et une hallucinante dualité des sons …A droite on entend au loin résonner la voix des bergers qui ramènent leurs troupeaux et à gauche les cris des chacals.
Le bois crépite dans le braai du voisin …Mais en ce qui nous concerne, nous irons à pied (muni de la torche) au resto du camp.
Un filet d’autruche et une sauce au poivre à requinquer les plus grincheux ! Profitons en …Demain, finie la vie de château
…Va falloir cuisiner soi même … Seul avantage, on mettra notre rosé au frais car ici le service frais c’est plutôt tempéré.
De retour dans le bungalow …On décharge les photos, les visionons et c’est avec un certain degré de satisfaction sur le résultat, que l’on sombrera dans les bras de morphée.