Jeudi 30/10/08
Hé oui Bornéo ça se mérite, faut de la patience : ça fait déjà un an que j'y étais et le carnet de voyage est toujours en gestation. Dire qu'après il y a encore le Costa Rica, l'Egypte et, dans moins de deux mois, l'Afrique du Sud 2 - Le Retour
!
Qu'à cela ne tienne, voici la suite de notre voyage au pays des orang-outans :
On s'est levés tôt et Julia nous a préparé un petit-déjeuner de "mi goreng" ou nouilles sautées pour 6 heures. A 6h30 on passe en effet nous prendre pour un jungle walk. On grimpe tout au sommet de la colline aux gibbons, située à côté de la rivière. Heureusement il n'y a pas de sangsues ici mais les moustiques grouillent littéralement et, visiblement, ils ont faim
! Je n'en ai jamais vu autant par m³ d'espace. Ils piquent à travers nos chemises imprégnées de perméthrine !!
La montée est raide jusqu'au sommet, et en plus il faut veiller à ne pas glisser dans la boue, à ne pas s'accrocher à une liane recouverte d'épines ... On finit par apercevoir un gibbon de Bornéo, couleur chocolat, au sommet d'un arbre. Il nous regarde brièvement avant de s'élancer et de prendre la fuite de branche en branche -- quelle aisance ! On doit avoir une sale tête pour l'avoir fait décamper comme ça : je dégouline littéralement et la sueur se mélange au répulsif contre les moustiques (inefficace, soit dit en passant). Je m'éponge le visage avec les manches de ma chemise tout en évitant de rester immobile plus de quelques secondes afin de ne pas servir de pâture aux moustiques. On poursuit notre grimpette jusqu'au sommet sans plus rien voir (la canopée est très dense) à part deux nids de guêpes ou abeilles, je ne sais pas très bien, à côté desquels Halim, notre guide, nous enjoint de passer le plus silencieusement possible. On ne tient en effet pas à subir les foudres de toute une ruche, dont chaque occupante a pratiquement la taille d'un colibri !!! J'exagère à peine sur la taille, elles sont vraiment impressionnantes. On ressemble donc à des Sioux sur le sentier de la guerre en contournant les ruches.
Depuis le sommet, nous sommes justement en train de rebrousser chemin quand les gibbons se mettent à chanter. On les entend très bien, ils ne doivent donc pas être loin. Difficiles à voir ... mais on les voit !! Pour ce qui est de les photographier en revanche, ils sont vraiment trop rapides.
La chaleur est de plus en plus étouffante et nous redescendons vers la base de la colline -- ciel, il faut repasser à côté des ruches, je m'en serais bien passée !! La descente est encore plus hasardeuse que la montée puisque le sol est boueux et glissant. Et encore, il n'a pas plu depuis deux jours ici donc ça a pu "sécher" un peu !
On retourne chez Julia crevés, sales, couverts de piqûres, ruisselants mais contents
. On s'affale quelques minutes avant de récupérer suffisamment de forces pour aller prendre une douche.
Le repas de midi est excellent, comme toujours, sauf que Pierre le prend pour du poisson alors que c'est du poulet
. Le chat "Mouse" se régale d'ailleurs des restes. On vient nous chercher vers 13.30 pour le "show culturel". On y va réellement pour faire plaisir à nos hôtes car on craint une folklorisation de la culture, mais finalement on constate que les gens font d'abord ça pour s'amuser, eux, et qu'ils y prennent grand plaisir. C'est la fête au village, il y a des rubans et des décorations partout, et on a ressorti les costumes traditionnels en lieu et place des t-shirts habituels. A notre grande surprise, il y a dans le village un groupe de touristes en voyage organisé. Le village collabore avec le tour opérateur "Intrepid", qui leur amène du monde régulièrement. Enfin, du monde, c'est relatif : ils sont 6 en tout, dont deux Anversois. On observe et on se dit que ce doit vraiment être l'horreur de voyager en groupe : tout est minuté, on ne fait pas ce qu'on veut, c'est à peine s'il ne faut pas demander la permission d'aller aux toilettes. Le groupe de touristes vient d'arriver, on est en début d'après-midi, et ils repartent demain matin à l'aube ! Un passage-éclair.
Le show commence, les danses traditionnelles sont un peu semblables à ce que nous avons déjà pu voir en Thaïlande ou au Cambodge par exemple. Cela tourne beaucoup autour de la récolte du riz. Une démonstration de "silat", l'art martial local, m'interpellera. Les villageois se donnent vraiment du mal pour que cette représentation soit un succès et ils ont l'air de bien s'amuser; certains sont carrément morts de rire. Et ils vont se marrer encore plus d'ici quelques minutes : ils NOUS invitent à danser --- les 6 touristes du groupe, leur guide et nous deux. Hé oui : à chacun son tour de payer de sa personne! On a l'air très très bêtes, à leur plus grande joie. Enfin tout le monde est content. Il nous offrent de petits paniers de perles roses, en plastique, avec quelques friandises dedans (heureusement ils ne nous ont pas jeté de cacahuètes, ça aurait fait désordre
). J'aime le côté où chacun prend part aux festivités, chacun s'amuse avec ou aux dépens des autres, et on rit tous ensemble.
On devait nous montrer la mise en place des pièges à poisson, mais on l'a abrégée pour une quatrième sortie en bateau à la recherche des animaux de la forêt.