http://fr.news.yahoo.com/2/20081028/tsc-afrique-australe-premiere-vente-aux-c2ff8aa.htmlLa première vente aux enchères internationale d'ivoire depuis près de dix ans débute mardi en Afrique australe, où les acheteurs de Chine et du Japon vont se disputer jusqu'à début novembre 108 tonnes de défenses d'éléphants.
Ces ventes, organisées ce mardi en Namibie, et qui se poursuivront au Botswana, au Zimbabwe et en Afrique du Sud, ont été approuvées en juillet par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES).
Les défenseurs de la nature ont aussitôt dénoncé ces ventes légales, estimant qu'elles "encourageaient les braconniers à blanchir leurs stocks illégaux".
L'Asie, si friande d'ivoire pour la confection de ses sceaux traditionnels et de l'artisanat, est le marché le plus important pour les ventes illégales, souligne Michael Wamithi à la tête du programme pour les éléphants du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW).
"Plusieurs saisies de tonnes d'ivoires ont été faites dans des ports chinois ces dernières années. Le manque de rigueur pour les déclarations dans les deux pays permettent aux trafiquants de s'engoufrer dans la brèche", note-t-il.
Mais pour la CITES comme pour TRAFFIC, un programme qui veille sur le commerce des espèces sauvages, les ventes sont "bien organisées" et des mesures ont été prises pour s'assurer qu'elles ne favorisent pas le braconnage.
Selon David Newton de TRAFFIC, la Chine a fait de réels efforts afin de se conformer aux règles internationales. "Ils prennent cela beaucoup plus sérieusement", estime-t-il.
"Nous sommes toujours très prudents et le commerce de l'ivoire doit être très strictement encadré. Pour ces ventes, nous sommes sûrs que les mécanismes de surveillance fonctionnent", assure ce représentant à Johannesburg.
Selon la CITES, l'organisation affiliée à l'ONU chargée de la protection des espèces en danger, plusieurs mesures de contrôle ont été prises dans le suivi de ces ventes, exclusivement réservées à la Chine et au Japon.
Son secrétaire général Willem Wijnstekers supervise la première vente de neuf tonnes de défenses d'éléphant à Windhoek, la capitale namibienne. Il se rendra ensuite au Botswana pour une vente vendredi de 44 tonnes, puis au Zimbabwe (quatre tonnes) et en Afrique du Sud où aura lieu le 6 novembre la vente la plus importante avec 51 tonnes.
Il va également s'entretenir, en marge de ces enchères interdites au public et à la presse, avec les autorités chinoises et japonaises sur les moyens pour la CITES de contrôler le commerce d'ivoire dans ces deux pays, qui ne peuvent revendre le produit de ces ventes à l'étranger.
Les stocks mis en vente par les gouvernements proviennent des défenses d'éléphants morts de cause naturelle ou tués sous contrôle officiel pour éviter la surpopulation.
Les profits de ces enchères seront utilisés pour la conservation des éléphants. La dernière a permis de récolter cinq millions de dollars en 1999, selon la CITES.
Cette Convention a prohibé le commerce international de l'ivoire en 1989.
Elle a fini par autoriser, à partir de 1997, les pays d'Afrique australe à procéder à quelques ventes ponctuelles, estimant que la situation des éléphants dans cette région le permettait contrairement à d'autres zones du continent .
La population en Afrique australe est en effet croissante et totalise aujourd'hui plus de 312.000 éléphants, précise la CITES.
