Mardi 26 février : Nairobi-Masai Mara
6h30. J’ai finalement réussit à m’endormir, mais le réveil se fait en fanfare, klaxons, sirènes, coups de freins, alarmes de voiture qui se répètent encore et encore. J’ouvre le rideau et je découvre l’enfer, une circulation intense, une foule incroyable un ciel gris à la fois nuage, poussière et pollution et l’autre crétin qui nettoie la voiture dans le parking d’en face, à grand coups d’eau et de coups de chiffons, sans avoir débranché l’alarme, y sont fous ces kenyans.
Quelques photos prisent depuis le balcon de ma chambre.l
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Douche et puis je descends d’un étage pour le breakfast, je suis toute seule dans le resto, comme hier soir d’ailleurs.
Quelques photos de ma chambre.
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Puis je remonte me préparer, bien que je ne sache pas à quelle heure on vient me chercher, je table sur 9h, amis finalement ce sera 8h30. J’étais en train de regarder par le balcon l’agitation de la ville quand j’ai vu un minibus blanc s’arrêter devant l’entrée de l’hôtel, j’ai attendu pour voir le chauffeur descendre, je savais que mon guide s’appelait John et pour être plus précise « big » John, et oui vu d’en haut il a bien l’air d’être un « BIG » John.
J’empoigne mes sacs et sort de la chambre quand j’entends le téléphone sonner, comme se doit être pour me dire que l’on m’attend, je ferme la porte sans répondre et je descends.
C’est effectivement John, mon chauffeur guide pour le safari, je m’installe dans le minibus Toyota, blanc, et nous partons pour l’agence rencontrer Rebecca, pour finaliser le voyage et effectuer le paiement du solde en dollars.
Arrivée à l’agence, on m’accueille chaleureusement « welcome », « jambo » … et puis la première question, un peu surprenante, est ce que je mange de la viande ? Oui bien sur, et on m’explique que Joseph, qui est mon cuisinier, va aller faire le marché et qu’on attendait de savoir si j’avais un régime spécial ou si j’étais végétarienne.
Pendant que Joseph s’occupe du marché, je règle le solde de mon voyage, tout heureuse de me délester de mon paquet de dollars.
Rebecca m’offre un café et en bonne suisse que je suis, j’offre le chocolat que j’ai amené, ça fait toujours ça de moins à porter.
Je profite de la pause café, que j’ai faillit refuser, pour aborder avec humour la question qui m’inquiète toujours, la pause pipi. Et oui, pour nous les femmes c’est quand même un problème épineux, imaginez moi en train de me soulager de mon thé-café matinal (dans ces cas là vous buvez une tasse et vous en éliminez dix) derrière le minibus à l’abri des regards, quand surgit des hautes herbes, un lion ou un guépard, une hyène… j’aurais l’air maligne avec mon pantalon au tour des chevilles pour prendre la poudre d’escampette.
Tout le monde imagine la scène et éclate de rire, et on me rassure, il n’y a aucun problème,
« hakuna matata ». On s’arrêtera le nombre de fois que je veux, si besoin, des arrêts sont de toute façon prévue.
Ouf, me voilà soulagée.
Rebecca a imprimé divers papiers dont mon circuit, et différents vouchers quelle donne à John.
Maintenant c’est moi le boss me dit elle, et nous sommes maintenant près à quitter l’agence pour aller retrouver Joseph au city market.
C’est le premier arrêt avant de quitter Nairobi.
Les premières impressions: circulation intense, bruits, puanteur du gasoil, monde, beaucoup de monde, partout, circulation infernale, pollution, poussière.
Joseph nous rejoint avec la viande, qu’il place dans la glacière.
Et puis en route.
2ième arrêt pour faire le plein dans une station service on est maintenant en périphérie de Nairobi.
J’achète un litre d’eau en bouteille que je remplirais au fur et à mesure avec les deux bonbonnes de 5l, et quelques cokes.
Rigolades, pendant que j’attends que le plein soit effectué, type en Mercédès et venu à la pompe à côté et a réussit je ne sais comment à écraser complètement le seau de sable, prévu pour étouffer un éventuel feu.
John de tout son poids secoue le minibus pour faire entrer quelques gouttes de plus, de carburant.
Les prix, 1l de sans plomb à Nairobi, environ 80sh kenyan.
1$ environ 68 sh.
1 coca, 33cl à l’hôtel à Nairobi 50sh, 50cl à la station service 60sh et au lodge de Samburu 130sh.
Puis nous reprenons la route, 2X2 voies pour sortir de Nairobi, avec un nouvel arrêt une fois de plus pour faire l’achat de fruits et légumes frais.
C’est un très grand marché établi de chaque côté de la route, John c’est arrêté sur le terre plein central. Joseph part faire les achats, et moi je reste dans le bus sous la « protection » de John.
J’en profite pour regarder autour de moi.
Les gens traversent les 2X2 voies n’importe où n’importe comment, il y a des matatus surchargés qui s’arrêtent aussi n’importent comment, des bus plus gros, embarquent du monde, et on charge des meubles que l’on ficelle sur la galerie extérieur. Hallucinant !
Plusieurs hommes viennent discuter avec John, qui reste assez froid, et qui viennent jeter un coup d’œil sur la big mama qui voyage seule.
Joseph nous rejoint après une demi-heure d’attente environ, et l’on charge les légumes à l’arrière du véhicule.
Ca y est c’est partit pour de bon. On quitte enfin Nairobi, le soleil perce derrière la grisaille du smog.
Je ne comprends toujours pas comment fonctionne la circulation ici. On double un coup à gauche un coup à droite, voir même en passant par le bas côté.
Au début en quittant Nairobi, c’était une voie rapide, 2X2 voies. Mais maintenant c’est une route normale, avec une voie dans un sens , une voie dans l’autre, rien de plus normal, sauf qu’apparemment ici on est pas vraiment obligé de tenir sa gauche. Ca dépend ce que fait l’autre qui vient en face et qui essaye au tant que nous d’éviter les nids de poules de la chaussée.
Ah non ! Ici c’est plutôt des nids d’autruches, voir des cratères de volcans.
Vert, très vert, la route se déroule vers l’ouest bientôt à l’assaut des contreforts du Rift.
Et puis c’est l’arrêt point de vue et les inévitables curios shops.
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Evidement il y a plusieurs « boutiques », évidement c’est gratuit… d’aller voir.
- un café ?
- non merci.
- Where you com from ?
- Are you married ?
- La je commence à cogiter c’est déjà la troisième fois que l’on me demande ça, alors ma réponse c’est No but I have a boyfriend, parce que c’est trop étrange à comprendre qu’une femme voyage seule.
- Evidement la suite c’est :
- Have you children ? Encore plus étonnant quand je réponds non, une plantureuse femme comme moi sans enfant
![Heuh?](http://www.colorsofwildlife.net/forum/Smileys/new/032.gif)
Vraiment incompréhensible.
- Et vous voyagez seule ? Insistant, n'est ce pas.
Et pourquoi mon petit ami ne voyage pas avec moi ? Et pourquoi ma bonne éducation m’empêche de l’envoyer balader. Qu’est ce que je vais bien pouvoir inventer, c’est vraiment temps que l’on reparte.
Et la route se poursuit direction Narok, les troupeaux de vaches succèdent aux troupeaux de chèvres et de moutons en route pour un invisible point d’eau.
Premiers bergers, minces et élancés, porteurs de lances et de couteaux impressionnants, enveloppés dans une couverture rouge, parfois ce tenant debout au bord de la route et tenant entre leurs jambes croisées un bâton poli.
Des ânes surchargés, des animaux qui traversent insouciamment la route ou qui bloquent la circulation.
Des bus, des camions, des matatus, de la poussière dense comme du brouillard qui nous oblige à ralentir quand on ne voit plus rien du tout, et des véhicules rarement à leur place sur la chaussée, tant tout le monde s’ingénie à éviter les trous dans la dite chaussée.
Traversées de quelques villages qui s’étirent le long de la route « goudronnée ».
Un panneau de signalisation : road under construction-speed 30km/h
Un camion citerne jaillit brusquement au détour d’un virage, il arrose copieusement la route-piste pour coller la poussière.
Ca me fait un drôle d’effet, effectivement je pense toujours problème d’approvisionnement en eau quand je pense Afrique ou quand je suis en Afrique, et systématiquement je fais très attention à ma consommation, alors croiser un camion qui arrose la route pour coller la poussière… ça me choque, surtout quand tout au long du trajet je vois les troupeaux aller et venir vers un lointain point d’eau, quand je vois des femmes et des enfants courbés sous le poids de bidons d’eau, quand je vois cet homme poussé son vélo charger d’au moins dix bidons, quand je vois cet âne blessé à l’encolure en tirant sa charrette surcharger de bidons.
Pour les kenyans fous du lavage de voiture, je fais remarquer à John qu’il vient d’avoir un lavage de bus et gratuit en plus, il rigole, mais il doit penser qu’il va falloir frotter fort pour décoller la poussière.
Et puis bien avant Narok, j’ai déjà aperçu mes premiers zèbres et mes premières gazelles de Thomson, et un oiseau qui pourrait bien être un serpentaire.
Le mini bus arrive à faire des pointes à 110km/h, sauf dans la montée ou lors de certains dépassements ou il faut alors lever le pied et même freiner quand on voit arriver en face de nous un camion qui s’essouffle à en dépasser un autre.
« Trust in God » c’était écrit sur le bus et je commence à comprendre pourquoi.
Encore une côte, le minibus peine et chauffe, surchauffe même, John après avoir finit son dépassement se rabat brusquement sur le bas côté.
Il m’expédie avec Joseph admiré le paysage pendant qu’il regarde le moteur et rajoute de l’eau dans le radiateur, j’en profite aussi pour soulager ma vessie et quelques minutes plus tard tout semble en ordre nous repartons.
Ce qui serait bien c’est de pouvoir rouler fenêtre ouverte pour avoir un peu d’air, mais il faut opter entre douche de poussière ou coup de chaud, j’opte sans trop de problème pour le deuxième choix avec quand c’est possible une ouverture rapide de la fenêtre pour aéré, mais souvent un camion ou un bus brinquebalant, déplaçant un énorme nuage de poussière arrive en face.
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13h stop à Narok pour le lunch, ça semble être un hôtel restaurant,il n’y a pas l’air d’y avoir foule. Une serveuse ? vient m’accueillir et me montre la bathroom, bon rien qu’à l’odeur j’aurais pu deviner où c’était, enfin je voulais juste me laver les mains…mais il n’y a pas d’eau, ce qui explique que la chasse d’eau des toilettes n’a pas du fonctionner depuis au moins… encore plus que cela.
Toute seule je me dirige vers la salle à manger, un serveur m’installe à une grande table face à la fenêtre, et je commande un coca, puis j’attends…..j'attends toujours, c'est l'Afrique, non? Alors attendre c'est normal, calme toi la Suisse tu es en vacance.
Dans la pièce à côté des personnes m’ont jeté un coup d’œil puis ont retourné leurs regards vers la télé que j’entends hurler.
J’entends aussi que l’on s’active en cuisine, John et Joseph ont mystérieusement disparu et doivent me reprendre dans une heure. Ca fait déjà 25mn, je m’occupe en commençant à prendre des notes quand le serveur m’approche et me dit que le repas est prêt et que je peux aller me servir.
J’ouvre chaque chauffe-plat devant lequel est placée une étiquette qui indique son contenu, chappattis, miam, riz, légumes râpés cuits, ragout de mouton.
C’est bon et j’avais faim, le mouton avait certainement bien vécu et bien marché surtout, car bien qu’il soit coupé en petits dés il est un peu coriace, heureusement je n’en ai pas pris beaucoup. Et quand on vient me proposer de me resservir je me contente de riz et légumes et de chappattis.
Mes deux lascars finiront par réapparaitre, et mangeront vite fait avant que nous reprenions la route, il est un peu plus de 14h maintenant.
La traversée de Narok reprend, la route principale est complètement défoncée, c’est pour cela que l’on zigzag d’un bas côté à l’autre, comme tous les autres véhicules, au milieu de la foule et du bétail. Pourtant les routes secondaires ont l’air en bon état.
Après Narok la route redevient miraculeusement bonne, jusqu’à ce que l’on bifurque pour le Masai Mara.
Là j’ai parfois l’impression que l’on emprunte le lit d’une rivière asséchée.
La piste carrossable est pour le moment au milieu, et un camion y roule prudemment, John le talonne, nuage de poussière, nuage noir de gazole (connaisse pas le contrôle anti-pollution), il est fou, il ne va pas doubler là ?
Un coup de klaxon, parce que le camion ne le laisse pas passer, un deuxième pour faire bonne mesure, il commence le dépassement, ralentit et se rabat parce qu’un autre véhicule arrive en face, alors le camion et nous derrière roulons sur le bas côté gauche, ou plutôt roulons dans le bas côté. Parce qu’il vous faut imaginé que l’on à vraiment l’impression de rouler entre les berges d’un court d’eau assécher très chaotique.
Deuxième tentative de dépassement, non je ne veux pas voir les trous, les plaques de rochers, non je ne veux pas voir, le minibus bascule à droite, je suis secouée dans tous les sens, ouf on est passé.
La piste devient un peu meilleure, on s’arrête sur le bas côté pour acheter un sac de combustible (charbon) pour les feux sur lesquels Joseph préparera les repas.
Regard noir dans un visage chocolat, sourire timide de cette petite fille de 2ans environ, pieds nus dans la poussière du bas côté et qui regarde son papa charger le gros sac que l’on vient d’acheter.
16h la plaine s’étire à l’infini, quelques acacias solitaires, ici et là étendent leur ramures épineuses projetant une ombre bienfaisante sous laquelle repose quelques zèbres ou quelques antilopes. De gros cumulus obscurcissent le ciel à l’ouest
On n’a passé aucune gate, mais on est bien dans la partie nord du Mara et on se dirige vers l’escarpement d’Oloololo.
Le game drive commence, je me gorge des premières scènes de la faune africaine, je ne sort même pas mon appareil photo, je profite juste du moment présent.
Gnous, zèbres, gazelles de Grant, petites thomies, une girafe dans le lointain, des damalisques, quelques phacochères qui fuient l’un derrière l’autre la queue dressée comme un étendard et une première pour moi des élans communs.
Et puis soudain la surprise, la silhouette d’un 4X4 qui me rappel quelque chose, une plaque d’immatriculation se terminant par 76 et le temps que je réalise que c’est MDH au volant il est déjà loin, dommage, même pas le temps de faire un petit coucou. Si tu me lit un jour Michel, excuse mon impolitesse, j'aurais vraiment aimé te serais la main.
Après cela la piste devient de plus en plus cahoteuse et caillouteuse, on la perd même en traversant un village et on est obligé de traverser ce qui pourrait s’apparenter à la coure d’une habitation.
On descend lentement vers la rivière Mara, j’aperçois un éléphant solitaire qui se dirige lentement vers la rivière. Après que nous ayons franchit un pont, entre les fourrés j’aperçois encore l’éléphant qui commence à s’abreuver, puis je le perds de vue.
Encore quelques minutes de pistes et l’on s’arrête à l’entrée d’un campsite dument fermer et enclos d’une haute barrière, coup de klaxon et quelqu’un apparaît derrière la porte, mais ce n‘est pas aussi simple que ça d’entrée.
Le gardien ne veut pas ouvrir, il va donc chercher un responsable, John parlemente en kiswahili et donc je ne comprends rien, on pénètre dans le camp, welcome, welcome. On descend tous du bus, jolis camp, situé au dessus de la rivière Mara, qui présente quelques rapides à cet endroit. Je me dégourdis les jambes, pendant que John parlemente, on vient me demander si le camp me plais, ma foi oui. 15mn puis 20 mn passe apparemment des coups de téléphone sont échangés, le verdict tombe pas de place.
Le camp est totalement vide et il n’y a pas de place
![Heuh?](http://www.colorsofwildlife.net/forum/Smileys/new/032.gif)
??
Nous réembarquons et John m’explique qu’ils attendent un groupe pour demain soir et qu’ils ne peuvent donc pas nous loger pour deux nuits.
MOUI !!!!!