Premiers pas en Afrique

[Sawaddeekha]

02/01/08

Aujourd’hui on décide d’aller à Hluhluwe-Imfolzi. On se lève raisonnablement tôt … mais on oublie de faire le plein d’essence  ! Ah les deux nouilles … Bien sûr on s’en rend compte alors qu’on est déjà loin de St Lucia et même de Mtubatuba … arrivés à la gate du parc, où on trouve un bureau vide, on se demande un peu que faire …

Finalement un ranger se pointe et nous indique que la station d’essence la plus proche est à 19 km de la gate, dans le parc, au camp de Mpila. On estime pouvoir encore faire 20 km avec ce qu’il nous reste de carburant. Ca va être juste … Voilà qui va nous faire faire des cheveux gris ! Munis, au cas où, du numéro de téléphone d’urgence de Mpila, nous nous remettons en route tout en nous maudissant d’avoir oublié un truc aussi fondamental ce matin. On coupe le moteur dans les descentes, on gagne un maximum d’élan avant d’attaquer les montées et de remettre les gaz, on dépasse des gens qui (se) conduisent comme s’ils étaient seuls sur la route et puis soudain … Mpila !! On doit rouler sur des vapeurs d’essence là mais on arrive jusqu’à la pompe, prêts à embrasser la voiture qui a bien tenu le coup.

Pour nous remettre de nos émotions, faisons le plein pour nous également. On va au shop où on se prend les deux derniers Appletiser bien glacés et beaucoup d’eau (ça aussi, on a oublié  !). Game drive toute la journée. Les points d’eau sont nettement plus fréquentés que dans les autres parcs. Au premier, les herbivores font pratiquement la file pour venir boire, chaque espèce à son tour ! Phacochères, zèbres, impalas, gnous, une girafe qui nous observe longuement avant de se décider (qui regarde qui finalement ?), puis des rhinos qu’on voit à quelques mètres de nous mais qui ne viendront pas boire.
Au camp de Mpila on était tombés sur le couple de Belges rencontrés à Piet Retief mais on ne les a pas revus du restant de la journée.

La gate ferme à 19h donc nous prenons le chemin du retour … sur le dernier pont qui enjambe la Umfolzi on s’arrête pour observer un lion couché dans le lit (asséché) de la rivière, à quelques mètres à peine d’un grand éléphant mâle.

Bruit bizarre quand on se remet en route … floutch, floutch, floutch … On a un pneu crevé. Bien sûr pas question de le changer ici en plein milieu du parc donc on roule lentement jusqu’à la gate qu’on arrive tout de même à franchir dans les temps.

On sort, on finit par mettre la main sur le cric (bien caché !) et la roue de secours, et Pierre se met au boulot. Bien serrés, les boulons. Tant mieux ceci dit. La roue de secours est à peine en place et la roue endommagée rangée dans son logement, lorsqu’on entend « pssssssssst, Mister ! Elephant ! » Quoi ?!? On lève le nez de nos roues, et on se retrouve face à face, ou plutôt nez à trompe, avec, à 10 mètres de nous, un GRAND éléphant, mâle, solitaire, en train de brouter tranquillement à côté de la voiture. On se tient prêts à démarrer au moindre signe d’agressivité mais le géant continue de brouter paisiblement le long des toilettes de la gate et disparaît dans les hautes herbes au bout de quelques minutes. On peut donc aller laver nos mains pleines de graisse et de cambouis avant de se remettre en route.

Nous ne nous étions pas rendu compte que, bien qu’ayant franchi la gate et que le garde avait enregistré notre sortie et noté notre numéro de plaque, nous étions encore à l’intérieur du parc. Le garde, qui nous a paisiblement regardés changer notre roue, n’a pas jugé utile de nous en informer jusqu’à ce que nous allions nous laver les mains. Nous sommes en fait entre deux gates ! Le garde fait grise mine parce qu’il est 19h10 au lieu de 19h00 mais la moutarde me monte un peu au nez et je le rembarre vertement en lui disant qu’on a crevé un pneu, qu’il nous a bien vus changer la roue, et qu’on n’a pas traîné par plaisir ! Et s’il voulait que ça aille plus vite il n’avait qu’à donner un coup de main, ou s’il voulait qu’on sorte il aurait fallu qu’on sache qu’en fait on n’était pas dehors  !!!

De retour à St Lucia, crevés (journée riche en émotions tout de même, j'ai pensé à Vinny sur le coup  ), on veut manger au Thai Mali, petit restau thaï comme son nom ne l’indique pas du tout ! Mais il est toujours fermé et on atterrit au Braza : cuisine portugo-brasilo-mozambico-angolaise. La climatisation ferait geler sur place un ours polaire et plus de place en terrasse. La caïpirinha est bonne mais a un petit je-ne-sais-quoi de pas tout à fait brésilien. C'est peut-être parce qu'on n'est pas vraiment au Brésil  ... mais ne tirons pas de conclusions hâtives  .

On aime beaucoup le menu du resto, conçu sur le modèle des anciennes cartes de géographie, et qui nous apprend pas mal d’anecdotes aussi sur les plats proposés. Après un chouriço qu’on se partage en entrée, du chicken peri-peri « extra hot » : il est grillé et effectivement un peu piquant, mais un peu sec aussi. On arrose avec du tabasco  Les quantités sont énormes donc pas de place pour un dessert …

[JP]

Ah, enfin voilà la suite. 

restaurant Quarterdeck où on décide de prendre notre repas de réveillon... Un énorme plateau de fruits de mer avec crayfish, moules, calmar, crevettes et deux sortes de poissons à chair ferme, qu’on n’arrive pas à terminer.

C'est une bonne adresse, pour qui aime les poissons et crustacés.
Je ne le dirai jamais assez, mais le steak de calamar, est à se taper la langue par terre.

Ben, dites donc, que de frayeur avec la voiture dans Umfolozi. 
Le coup du pachyderme à 10 m, heureusement que c'est arrivé, une fois la roue changée.
En plein dépannage de brousse, je n'ose imaginer, l’impuissance que l’on doit ressentir, à ce moment là.

JP

[Sawaddeekha]

Ben, dites donc, que de frayeur avec la voiture dans Umfolozi. 

Oui maintenant on en rit mais j'avoue que sur le coup on n'était pas trop fiers 

[SHABA]

Les montées d'adrénaline laissent des souvenirs parfois tenaces.

Des renseignements forts intéressants.

Carnet de voyage agréable à lire.

[Sawaddeekha]

03/01/08

Petit-déjeuner devant la jetée d’où on peut mettre les bateaux à l’eau. Un adolescent aux dents de devant manquantes, dans les 16-17 ans, nous demande s’il peut laver notre voiture pour … 20 Rands ! Notre auto a autant besoin d’être lavée que le gamin a besoin de sous, donc ça tombe bien. Il se donne du mal, astique tous les coins et recoins, et finalement on lui donne ses sous, un bon pourboire en plus, et de la nourriture qu’on a en trop et qu’on n’utilisera pas vu qu’on part bientôt et qu’on arrive à la fin de notre séjour « camping ». Il est tout content : « God bless you … ! ». Nous aussi on est contents.

Après un coup de fil chez Budget nous apprenons qu’il faut se rendre jusqu’à Richard’s Bay pour faire remplacer ou réparer notre pneu crevé chez un agent agréé. Hé bien moi ça ne m’agrée pas du tout. Pas le temps de faire ça aujourd’hui de toute façon : on a rendez-vous à 14h devant St Lucia Safaris avec les gens d’ « Extreme Nature Tours », pour une petite expédition à Kosi Bay en 4x4, à la rencontre des tortues. Et à 11h on doit être à l’embarcadère de St Lucia pour un tour en bateau de 2h sur l’estuaire.

On embarque dans un grand bateau à fond plat. Il s’approche TRES près des hippopotames ; on voit aussi quelques aigles pêcheurs et des crocos. Malheureusement le temps n’est pas de la partie et la pluie nous force à remballer notre attirail photo.

On a ensuite 1h pour manger au café Illy. A 14.15, Peter d’Extreme Nature arrive avec son 4x4 où trois Américains ont déjà pris place. Le couple est au Peace Corps et va passer 2 ans et demi en AFS, et la sœur de la dame du Peace Corps est photographe … elle photographie des scènes de crime pour la police (c’est pas une blague !!). On passe encore embarquer un Français vivant à Chicago et travaillant dans l’importation de vins (mais en voilà un boulot intéressant ) et nous voilà au grand complet.

Deux grosses heures de route à travers le Zululand, on admire les paysages et Peter nous régale d’anecdotes concernant les environs ainsi que d’explications sur tout ce qui bouge … et ne bouge pas : faune, flore, cultures … tout y passe ! Nous voilà à Kosi Bay où nous faisons le plein d’essence, de boissons et de nourriture.

Suivent 45 minutes de piste 4x4 (bien cabossée, sableuse et tout et tout) jusqu’à la plage, où les tortues viennent pondre. On est vraiment au fin fond du bout du monde mais il y a quand-même quelques Beach Camps. On pique-nique sur la plage et Pierre fait le clown avec ses bretzels quand Peter et Charles, son frère, repèrent une tortue qui sort de l’eau au loin.

Il est tôt car il fait encore jour et il y a encore quelques personnes qui traînent sur la plage mais ça ne semble aucunement gêner la tortue qui poursuit son chemin, imperturbable. Nous attendons qu’elle ait bien commencé à pondre avant de nous en approcher. L’ensemble du processus, entre le moment où elle sort de l’eau et celui où elle y retourne, dure environ 2h à 2h30. Nous la raccompagnons (d’un peu trop près à mon goût  ) jusqu’à l’eau où elle disparaît dans les flots et l’obscurité. Emouvant et impressionnant à la fois que de voir ces tortues (uniquement des loggerheads ce soir, pas de leatherbacks) qui se traînent péniblement dans le sable, pondent ensuite tout aussi péniblement leurs œufs, des larmes coulant de leurs yeux, et camouflent ensuite le nid de leur mieux. Incroyable cet instinct qui les fait revenir, encore et toujours, à la plage de leur naissance.

Nous arpentons la plage, parallèlement à la rive, à la lumière de la lune, et guettons les empreintes de tortues. Nous en trouvons bientôt une autre, en train de pondre déjà. Peter et Charles autorisent les photos au flash pour autant que les gens se placent derrière la tortue, afin de ne pas l’éblouir. Je préfère profiter du moment et je tente une ou deux photos sans flash, avec juste la lumière de la lampe de poche d’un ranger, mais c’est tout. Lorsqu’elle termine de pondre, on lui fiche la paix avant de retourner à notre point d’arrivée … tiens, je ne m’étais pas rendu compte qu’on avait marché autant  !

Outre les tortues, cette promenade nocturne sur une plage entièrement déserte et sans aucun village à proximité, au clair de la lune, a été très agréable. Toujours ce sentiment de « bout du monde » … nous ne sommes pas au bout du monde mais bien au bout de l’AFS puisque pas loin, c’est la frontière avec le Mozambique.

Le retour vers St Lucia est tranquille pour nous, passagers, qui somnolons de temps à autre. Il fait nuit noire et il tombe des cordes mais Peter nous ramène à bon port. Il est environ 3h du matin.

[Sawaddeekha]

Les montées d'adrénaline laissent des souvenirs parfois tenaces.

Des renseignements forts intéressants.

Carnet de voyage agréable à lire.

Merci ! Il touche malheureusement presque à sa fin... Va falloir retourner là-bas 

[kgalagadiste]

Aaha la ponte des tortues... J'aimerais tant !!!

[Sawaddeekha]

Ponte de tortue (sans flash donc, soyez indulgents)


Le temps n'est pas au beau fixe à Kosi Bay :

[Sawaddeekha]

Aaha la ponte des tortues... J'aimerais tant !!!

Yaka demander :


Toujours pour ne pas déranger l'animal, on ne peut pas le photographier de profil ou de face au flash, donc vous ne verrez pas de tortue entière vu que sans flash on ne voit strictement rien ! C'est une expérience à vivre, à voir, et j'avoue que j'étais tellement subjuguée que je n'ai pas trop songé aux photos. Pourtant j'ai la déclenchite aigüe !!

Une empreinte de tortue retournant à la mer, datant de la veille, que nous avons vue en arrivant :

[Sawaddeekha]

04/01/08

Le mauvais temps qui a commencé cette nuit persiste : il pleut. Il pleut. Il pleut.

Heureusement la tente est étanche et pour une fois nous faisons la grasse matinée. On passe la journée à se promener de gauche à droite, à travailler au tri de nos photos et au carnet de voyage … d’un coup St Lucia s’est vidée de ses fêtards, qui ont probablement fui la pluie.

Ce soir nous avons rendez-vous avec Thompson’s Africa pour un turtle tour à Cape Vidal. Ils passent nous prendre à la sortie du camping, qui est sur le chemin pour aller à Cape Vidal de toute façon. Là ce n’est plus une Jeep 4x4 mais une sorte de minibus ouvert. Il est plein. Contrairement à Extreme Nature, on sent tout de suite ici que c’est de la grosse industrie touristique.

Le chauffeur est sympa ceci dit. Le véhicule comprend des Américains, des Sud-Africains, et un Ouzbek qui vit à Jo’burg et se propose de faire breveter des tas de trucs qu’il n’a pas encore inventés, notamment des meubles en chanvre. Qu’il fasse gaffe à ne pas fumer ses fauteuils  !!! Il propose du jus de pomme à tout le monde. J’essaie d’engager la conversation sur la Route de la Soie, Samarcande, Boukhara et tout ça, mais il n’a pas vécu assez longtemps en Ouzbékistan pour avoir vu ces lieux mythiques … ni même pour en avoir entendu parler :

LUI : « the Silk Road ?? »
MOI : « hmmm yes, the Silk Road, you know, through central Asia, the trade route …”
LUI : “in silk ? like the fabric !?”
MOI : …. 

Là il m'a coupé la chique  !

Sur ces entrefaites, le minibus arrive à l’entrée de la plage. Le chauffeur dégonfle légèrement les pneus. Comme hier, nous partons à la recherche d’empreintes de tortues, sauf que cette fois nous ne marchons pas, nous sommes véhiculés en 4x4 sur le sable même ! Le chauffeur veille à rester près du rivage, non seulement parce que le sable y est plus dur, mais aussi parce qu’en roulant là, il ne risque pas d’écraser un nid de tortue. Nous longeons la plage pendant un très long moment sans rien voir d’autre que du sable, du sable et encore du sable. Nous sommes assis haut et avons donc un point de vue intéressant.

Voilà l’heure de la pause. Très professionnel, le chauffeur déplie une table, sort des boîtes en plastique et des plateaux, des boissons chaudes … sous nos yeux ahuris. On casse la croûte en guettant toujours à gauche et à droite. Un autre minibus 4x4 arrive et fait la même chose que nous à 100m : un pique-nique. La pluie nous oblige à tout remballer précipitamment.

A un moment, sur le retour, notre chauffeur a l’impression que celui de l’autre 4x4, qui nous suit de très très loin, lui a fait un appel de phares. Tortue ? Il fait demi-tour dans le sable mouillé. Mais rien. Pas l’ombre ni même l’empreinte d’une tortue ce soir. Qu’à cela ne tienne, nous avons été très chanceux hier soir et la « balade » de ce soir n’était pas déplaisante. Au retour on verra quelques kudus … je croyais qu’ils étaient diurnes ?!

[Sawaddeekha]

Les deux seules photos du jour (l'appareil est dans un caisson étanche mais les gouttes de pluie sont bien là  )

[SHABA]

04/01/08
 Au retour on verra quelques kudus … je croyais qu’ils étaient diurnes ?!

C'est comme les humains........... quelques exceptions !!!!!!!

Quant à la culture de ton Ouzbek........., peut-être aurait-il fallu lui parler d'Henri IV, ou de Molière, ou de De Gaulle..............

[Sawaddeekha]

05/01/08

Fini le camping … on remballe la tente et tout notre matos.

Tiens, dans le fond, on n’a toujours pas changé ce pneu de l’autre jour … Qu’est-ce qu’on fait ? Pas envie de perdre un temps précieux à se taper Richard’s Bay pour changer un pneu, je préfère voir des animaux et Pierre aussi. On risque le coup : en route pour Hluhluwe-Umfolzi, sans roue de secours mais cette fois le plein est fait !

Il pleut à St Lucia et sur la côte mais il fait relativement beau à l’entrée du parc. On « attaque » le côté Hluhluwe aujourd’hui. Un rhino tout d’abord, près de la route, mais il ne s’attarde pas. Un éléphant plus loin, en contrebas du chemin. Il est assez loin. Les fourrés sont denses derrière nous, et devant nous les collines s’étendent. On voit des humains aussi … sortis de leur voiture, en train de papoter tranquillement ! On vient de voir deux Big Five en quelques minutes mais ça n’a pas l’air de les tracasser outre mesure.

Tiens, la pluie nous rattrape. Temps d’aller manger un morceau au resto du camp. Il a une vue imprenable depuis la terrasse sur le reste du parc.

On se promène encore, on verra beaucoup d’oiseaux mais peu de mammifères. L’après-midi est déjà bien avancée quand nous reprenons le chemin de St Lucia. Ce soir nous logeons à la Maputaland Guest House. Un peu de confort avant de repartir, et puis il nous faudra remballer tente, sacs de couchage, bagages et autres … le coffre de la voiture est une véritable pagaille avec tout ce qui y traîne depuis que nous l’avons reçue à l’aéroport de Jo’burg … il y a de cela dès siècles, semble-t-il, tant nous avons vu et vécu de choses depuis !
Pas de crevaison sur le retour, ouf. Nous sommes chaleureusement accueillis à la guest house. On nous permet de mettre notre tente à sécher dans la buanderie. La soirée se passe tranquillement, à faire les bagages. Même pas de trempette dans la petite piscine : il re-pleut !

[Sawaddeekha]

Quant à la culture de ton Ouzbek........., peut-être aurait-il fallu lui parler d'Henri IV, ou de Molière, ou de De Gaulle..............

C'est qui Molière ?? Naaan je blague  ! Il s'y connaissait en culture ... du chanvre en tout cas !!!
 

[Sawaddeekha]

Je ne résiste pas ... elle ferait bien sur le "Wall of shame" de SanParks !


Elle est donc prise en plein milieu de Hluhluwe-Umfolzi.