28/12/07
Voici venu notre dernier jour à Sabi Sand
. Pas du tout du tout envie de partir. Nous sommes censés nous rendre à Blyde River Canyon et passer deux nuits dans le coin avant de descendre sur St. Lucia. On se regarde tous les deux et on pense exactement la même chose : le Canyon, lui, sera encore là l’année prochaine, il ne risque pas de bouger … mais voir des léopards (entre autres, je sais je fais une fixette sur la Panthera pardus
…) tous les jours, c’est quand-même quelque chose !
05.00, heure du premier café avant le game drive, on se demande ce qu’on va faire … serions-nous raisonnables, ou resterions-nous une nuit de plus ?
« Le game drive porte conseil », pour paraphraser le célèbre adage, et nous nous mettons donc en route.
Le ranger s’enquit de nos desiderata. En ce qui me concerne, c’est vite fait : « léopards » ! Pour les Hollandais qui nous accompagnent, c’est leur premier safari et, s’ils sont conscients de la chance que nous avons avec les léos, ils aimeraient bien voir autre chose aussi, notamment des girafes. Nous voici donc dans une partie de Sabi Sand où nous ne sommes pas encore allés. Je ne sais si c’est grâce à la radio ou à autre chose, mais nous tombons effectivement sur un troupeau de girafes, avec un tout « petit » girafon – tout est relatif évidemment vu leur stature, mais on voit clairement qu’il s’agit d’un très jeune animal.
La magie opère toujours : gracieux, il s’approche de sa mère, nous regarde d’un air incertain, et retourne brouter sans trop de conviction quelques branches d’épineux. C’est sans doute possible le plus petit girafon que nous ayons vu depuis notre arrivée en Afrique du Sud, voici … presque un mois en ce qui me concerne, et déjà plus d’un mois pour Pierre.
Le game drive commence bien … mais et les léos dans tout ça, me direz-vous ? Ce matin nous avons la chance de rencontrer Kurula, du moins on nous dit qu’il s’agit d’elle. Rencontre fugitive, mais nous l'avons vue !
Autre nouveauté : des calaos terrestres. Le ciel étant toujours bouché, la lumière semble venir de partout et nulle part à la fois, et l’exercice photographique se révèle difficile puisqu’il faut composer non seulement avec la lumière, mais aussi avec les hautes herbes. Néanmoins les calaos se laissent observer assez longtemps, occupés qu’ils sont à chercher de la nourriture, semble-t-il.
De retour au lodge, on s’enquiert à la réception de la possibilité de passer une nuit supplémentaire ici. Malheureusement le lodge est 100% complet pour la nuit prochaine et ils ne peuvent nous accueillir. Voyant ma déception, la réceptionniste me propose gentiment de téléphoner à un autre lodge qui pratique plus ou moins les mêmes prix qu’EP, et de voir s’ils ont de la place. Le lodge en question est Nkorho. Tiens tiens, ce nom me dit quelque chose
… Bref je donne mon accord ; ils ont de la place, et c’est vite réfléchi : on y va !!
Nous voilà donc, après le petit-déjeuner, à empaqueter nos affaires. D’après la réceptionniste il y en a pour 20 minutes de trajet d’Elephant Plains à Nkorho. En Jeep, peut-être, et encore … mais pas en Toyota Avanza !! Il nous faut retourner à l’entrée de la réserve, et de là bifurquer vers Nkorho. Vu l’état de la route nous mettons pas loin d’une heure à faire le trajet … il faut dire que nous ne nous sommes pas pressés non plus, et que nous avons fait quelques brefs arrêts pour observer des oiseaux (pas remarqué grand-chose d’autre en ce milieu de matinée).
Nous voici à Nkorho.
On nous accueille très chaleureusement. Adèle, la réceptionniste, nous remet les clés de notre bungalow, le n°1, on nous aide à transférer nos bagages, et on se charge de garer notre voiture.
Vient le moment de faire connaissance avec notre ranger, André. Tout de suite le courant passe puisque nous constatons que, contrairement à Morne, non seulement il en connaît un rayon sur le bush et ses habitants, mais en plus il s’agit d’une véritable passion.
Après une très brève sieste pour Pierre et quelques tentatives photographiques pour moi, nous nous préparons au game drive. Grosse différence entre les deux lodges, outre l’accueil : il y a des arbres dans Nkorho, qui n’est pas clôturé. L’endroit regorge donc de sunbirds et tisserins à tête rouge. Je m’installe sans bouger dans le fauteuil sur la terrasse, mais les oiseaux sont décidément très attentifs et surtout très actifs : qu’est-ce que ça bouge !
La Jeep est pleine mais nous arrivons à nous installer derrière ; je préfère cela à la banquette du milieu. Je remarque avec plaisir qu’André s’arrête pour nous montrer et surtout nous commenter plein de choses, et il ne se « contente » pas des Big 5. Le pisteur, Frankie, semble avoir des yeux partout et dirige le ranger quasiment sans parler, à l’aide de signes des bras. Un tandem de choc. Ici aussi on se sert de la radio, pour notre plus grand bénéfice à tous. A un moment André se retourne vers nous : « would you like to see a leopard with cubs ? ». Heu … il est sérieux, là
??
Apparemment, oui. Nos voisins de game drive nous conseillent de nous accrocher fermement. Et effectivement ce qui va suivre s’apparente autant au rodéo qu’au game drive ! Il arrive à nous retrouver Kurula, cette fois en compagnie de ses deux jeunes. Ils sont déjà assez grands mais on devine encore l’allure un peu pataude, la tête plus juvénile, de ces adolescents. Ils bougent pas mal, eux aussi, puisqu’ils traversent la piste, s’enfoncent dans les fourrés, reviennent … Beaucoup de difficultés à obtenir un cliché avec la forêt de têtes qui remuent devant moi, donc je pose l’appareil photo pour profiter du moment, en me demandant si je rêve.
Voir un léopard tout seul, c’est déjà fou. En voir deux ensemble, comme hier Matimba et Safari, apparemment c’est exceptionnel. Mais une mère avec ses petits, là, je dois me pincer
!!!!
J’ai pris assez peu de notes sur les autres animaux que nous avons vus ce soir-là, j’étais vraiment hypnotisée.
Le soir autour du boma, André, au contraire de Morne à EP, vient s’installer près de nous. Il est aux petits soins. On trinque à l’amarula pour fêter ce premier game drive à Nkorho et on discute. André est vraiment une mine d’informations sur les animaux du bush et Pierre reste "bush bée" (ouah elle est bonne) alors qu’ils parlent tous deux de certaines spécificités biologiques de tel ou tel animal … personnellement je suis larguée mais d’après Pierre, André aurait de quoi en remontrer à plus d’un professionnel des animaux, qu'ils soient captifs ou sauvages !
Le personnel féminin de Nkorho nous gratifie de danses aux sons des tam-tams après le repas … là, j’ai vraiment l’impression d’être en Afrique. Le charme opère. Tout le monde va se coucher et nous restons discuter avec André … jusqu’à ce qu’on n’entende plus que le son de nos propres voix et quelques bruits nocturnes. Comme le lodge n’est pas clôturé André insiste pour nous raccompagner à notre châlet, qui est à peine à 50m, puis nous nous souhaitons mutuellement bonne nuit … à demain matin !!