On vient, comme prévu environ une heure plus tard, nous inviter à déjeuner dans la tente mess.
Nos esprits s’étaient un peu éclaircis, mais c’était encore insuffisant pour nous permettre d’être à nouveau d’aplomb.
A mon grand désespoir, le déjeuner fut plutôt frugal et en tout cas, pas digne des efforts que nous avions fournis. Il en résulta que nous restions tenaillés par la faim.
Juste le temps de préparer nos sacs qu’il fallait déjà repartir ! Il était midi moins le quart.
Autant dire que l’idée de devoir repartir aussi vite, ne m’enthousiasmait guère.
Bruno se substitua à Poa en tant que guide le temps que ce dernier et le reste de l’équipe plient nos tentes et se préparent.
On s’engagea alors sur la voie Mweka, voie uniquement dédiée à la descente.
Nos muscles s’étaient refroidis, les premiers pas furent donc très douloureux et pénibles. Car, il est évident que cela nous tirait de partout.
Cette fois-ci, Nadine et moi avions pris nos bâtons de marche pour nous aider lors de la descente, seule ma mère était encore réfractaire à les utiliser.
Bruno avançait à une allure normale, mais pour ma part c’était trop rapide. Aussi, j’ai dû faire ralentir un peu la cadence car le rythme, avec les nombreuses heures de marche que nous venions d’accumuler, était trop élevé.
J’étais donc souvent distancé par Bruno qui faisait des haltes régulières pour nous attendre.
Après une portion de sentier assez raide à la sortie de camp, la pente s’adoucissait enfin.
Poa ne tarda à nous rejoindre avec son poste radio en marche et prit un peu d’avance pendant que nous continuions de dévaler le sentier à notre rythme.
Après un environnement complètement désertique, on retrouva peu à peu la végétation sous forme de petits arbustes.
La faim se faisait sentir. Celle-ci n’ayant pas été assouvie lors du repas, on s’arrêta un instant sur le bord du sentier, pour grignoter quelques biscuits au citron.
On en proposa alors à Bruno, qui ne se fit pas prier. Visiblement, eux non plus n’avaient pas beaucoup mangé ; puis on repartit.
Quelques dizaines de minutes de marche après on atteignit le High Camp situé à 3700 mètres d’altitude.
J’étais très content d’atteindre ce camp, mais rapidement après les renseignements donnés par Poa, mon enthousiasme disparut.
Ce n’était pas le camp où nous allions passer la nuit ; le nôtre se situait plus loin, plus bas.
On s’arrêta tout de même un petit moment car il fallait reprendre des forces.
Poa et Bruno sont allés se reposer près de la cabane d’un vendeur de boissons, ce qui donna envie à ma mère d’en prendre une.
Le choix était bien entendu très limité, mais étant donné le lieu, on ne pouvait qu’être satisfait que celui-ci nous soit proposé.
Comme un peu partout dans le monde, on retrouva l’éternel Coca Cola en bouteille.
Ce fut donc ce breuvage qu’elle décida de prendre et qu’elle partagea avec nous, en même temps que nous terminions le paquet de gâteaux.
Deux randonneurs francophones se sont installés près de nous. Ils voulaient également prendre une boisson, mais n’avaient que des shillings kenyans comme monnaie. Ce fut donc l’occasion de discuter avec eux et de les chahuter un peu. En effet, la négociation s’annonçait difficile pour eux.
Plus tard, on les rencontra à nouveau sur le chemin ce qui nous donna l’occasion de faire un petit bout de parcours ensemble. On les a revus pour la dernière fois à l’arrivée au camp Mweka.
Finalement ils auront réussi à négocier leur boisson dans cette monnaie, mais l’auront payée au prix fort, nous ont-ils confié.
La végétation reprenait de plus en plus d’ampleur et s’ornait de bien belles nuances de vert.
En revanche, le ciel s’était à nouveau tout couvert, mais les nuages restaient relativement haut ce qui nous permettait de conserver une visibilité correcte autour de nous.
On aperçut également au loin nos derniers séneçons géants si emblématiques du Kilimandjaro.
On poursuivit notre chemin et j’avais de plus en plus mal à la plante des pieds.
Le sentier était à nouveau bien aménagé avec des rigoles d’écoulement des eaux de pluie de chaque côté et s’enfonçait peu à peu dans une forêt de petits arbres.
Certaines portions étaient empierrées, autant dire que c’était un véritable cauchemar pour les pieds. On avait l’impression de sentir les moindres cailloux et irrégularités de la surface du sol ; les portions les plus plates étaient nettement plus supportables.
Heureusement, la traversée de cette forêt très sympathique et la découverte de nouvelles fleurs tout au long du chemin me faisait ponctuellement oublier ce désagrément.
Plus loin, on découvrit une nouvelle espèce de fleur assez grosse et aux formes inhabituelles que nous n’avions pas encore vues auparavant. Poa nous donna alors le nom anglais de cette fleur. Hélas, je ne l’ai pas retenu. Je me souviens juste qu’il comporte le mot ‘Kilimanjaro’.
Cet interminable sentier finit enfin par nous conduire jusqu’au camp Mweka situé à 3100 mètres d’altitude où on arriva aux environs de seize heures.
Levés depuis plus de dix sept heures, avec plus de treize heures de marches dans les jambes, nous étions euphoriques d’arriver. Quel soulagement enfin !
Le camp semblait occupé de toute part, il y avait du monde partout.
Ceci s’explique par le fait que la plupart des voies d’ascension (toutes ?) descendent par la voie Mweka.
Heureusement sa situation en pleine forêt nous cachait les uns des autres, ce qui rendait l’évaluation de son étendue assez difficile, mais nous permettait néanmoins d’être un peu plus au calme.
A notre arrivée sur l’emplacement pris par notre équipe, nos tentes étaient déjà installées.
Quelques porteurs félicitèrent ma mère tout en l’appelant encore ‘bibi’ ou ‘mama’.
Visiblement elle avait un certain succès.
On nous apporta presque immédiatement une bassine d’eau chaude pour une rapide toilette afin que nous nous débarrassions de la poussière qui nous recouvrait.
Nos muscles étaient fort endoloris de partout à cause des gros efforts fournis durant cette journée. Rien que de s’asseoir au bord de la tente nous demandait un certain effort.
On se déchaussa, libérant ainsi nos pieds meurtris, puis on s’engouffra ensuite dans nos tentes pour fignoler notre toilette et nous permettre de nous changer, avant de s’allonger pour enfin essayer de se reposer.
Nous n’avions pas vraiment sommeil mais le plus laborieux fut de trouver une position où nous ne ressentions plus nos douleurs musculaires.
Disons que chacun tenta de trouver la position qui lui convenait le mieux.
Environ une heure après, nous fûmes conviés à nous rendre dans la tente mess pour le petit goûter où boissons chaudes et biscuits nous attendaient.
Une fois un peu reposé, on décida d’aller visiter un peu le camp autour de nous.
On n’ira finalement pas très loin tellement les premiers pas furent difficiles, ce qui ne nous rassurait pas vraiment pour le lendemain.
On retourna vite dans nos tentes pour nous relaxer et nous occuper en notant par exemple, comme chaque soir, les points forts de cette journée afin de ne rien oublier au moment de la rédaction de ce récit.
Le soir venu, de nouveau dans la tente mess, nous fîmes notre ultime dîner sur les pentes du Kilimandjaro.
Nous étions heureux de cette journée épuisante, mais une pointe de nostalgie faisait déjà son apparition.
On était si près de clore ce chapitre, tout était passé si vite ! Depuis le temps que je préparais ce voyage…
C’était déjà presque la fin, non seulement de l’ascension du Kilimandjaro, mais également du voyage en lui-même, puisque nous avions fait les safaris en premier.
Au moins on ne s’était pas ennuyé.
Le repas fut copieux et on ne manqua de rien.
Même le cuisinier nous réserva une petite surprise pour le dessert puisqu’on a eu droit à de nombreuses petites crêpes délicieuses.
Un vrai régal, personne ne se fit prier pour les manger, même moi j’en abusais quelque peu.
Bruno vint se préparer une boisson chaude dans la tente mess. On lui proposa alors une crêpe qu’il ne refusa pas comme à ses habitudes.
Quelques minutes après Poa vint également le rejoindre.
On discuta un petit moment avec lui et on en profita pour lui demander ce que signifiait ‘bibi’.
Il nous précisa alors que ce mot désignait la grand-mère. Les africains ont un certain respect pour les personnes un peu âgées qui représentent la sagesse.
Par la même occasion, on apprit également que le grand père se disait ‘babou’, la sœur ‘dada’ et le frère ‘kaka’.
Puis, il nous annonça le programme pour le lendemain et nous demanda de préparer une enveloppe avec les pourboires qu’on lui remettrait le matin avant de partir.
Après quelques dernières paroles, on se souhaita une bonne nuit et on regagna nos tentes.
Mais avant de nous coucher il fallait qu’on se regroupe pour décider de ce qu’on allait laisser à chacun.
La répartition ne fut pas facile mais, on finit par y parvenir.
On sortit alors pour se brosser les dents.
La température était nettement plus douce que les jours précédents ce qui était bien agréable.
Ceci fait, on ne tarda pas à se coucher en espérant pouvoir nous reposer du mieux possible et être en forme pour le lendemain.
Les fameuses fleurs dont le nom est constituée du mot 'kilimanjaro'.Vitesse : 1/45"
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Focale : 28 mm (Focale 35mm : 42 mm)Peut-être que ce sont tout simplement des 'kilimanjaro flowers' .Vitesse : 1/90"
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Focale : 70 mm (Focale 35mm : 105 mm)Elles sont assez originales et nous n'en avions pa vu auparavant.Vitesse : 1/90"
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Focale : 70 mm (Focale 35mm : 105 mm)Le ciel s'était à nouveau couvert, mais on pouvais enocre voir les alentours.Vitesse : 1/90"
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Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)De part la forme des feuilles (et de la fleur famée en bas à gauche) il semblerait que ce soit la plante qui donne la fleur du 'Kilimanjaro', ici avec des feuilles rouges au sommet de la tige. Vitesse : 1/90"
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Focale : 70 mm (Focale 35mm : 105 mm)Les derniers séneçons géants au loin.
(Désolé pour la compression jpeg horrible.)Vitesse : 1/125"
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Focale : 70 mm (Focale 35mm : 105 mm)Une vue un peu plus d'ensemble de la végétation environnante.Vitesse : 1/125"
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Focale : 31 mm (Focale 35mm : 46 mm)Et voici le charmant petit sentier qui traverse cette forêt de petits arbres (qui deviendront de plus en plus grand au fur et à mesure que nous descendrons). Vitesse : 1/45"
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Focale : 31 mm (Focale 35mm : 46 mm)On rencontres de nouvelles espèces de fleurs.Vitesse : 1/45"
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Focale : 37 mm (Focale 35mm : 55 mm)Une espèce cousine de sa voisine d'europe.Vitesse : 1/30"
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Focale : 70 mm (Focale 35mm : 105 mm)On a retrouvé à plusieurs reprise ces fleurs violettes.Vitesse : 1/8"
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Focale : 53 mm (Focale 35mm : 79 mm)Modèle : PENTAX K10D
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Focale : 58 mm (Focale 35mm : 87 mm)Arrivée à notre emplacement au camp Mweka : notre tente mess et une de nos deux tentes. Notez que le soleil est revenu .Vitesse : 1/30"
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Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)La petite pause gouté avec les boissons chaudes et les biscuits. Vitesse : 1/8"
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Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)Nos deux tentes sous les arbres avec deux porteurs en train de discuter.Vitesse : 1/30"
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Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)