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Auteur Fil de discussion: Ascension du Kilimandjaro - Toit de l'Afrique  (Lu 62053 fois)
Jonathan
Eléphant
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« Répondre #75 le: 23 Février 2008 à 23:15:47 »

JOUR 5 : BARAFU CAMP

Un camp qui s’anime, même tôt, sert de réveil aux autres occupants. A l’heure prévue, vers six heures trente je sors d’un drôle de sommeil. Comme chaque matin, je me précipite pour entrouvrir la tente et voir comment se présente le ciel.
Magnifique tout simplement ! C’était le premier matin où il n’y avait aucun nuage au dessus de nous. Ils étaient tous restés suspendus à la forêt, sur les flancs de la montagne en contrebas.
Leur densité était très légère, comme un voile, ce qui nous permit de pouvoir remarquablement discerner la plaine dans l’horizon immense.
Le mont Meru était déjà entièrement sous les rayons du soleil contrairement au camp qui était encore dans la semi pénombre.
Quand au Kilimandjaro, vu du versant où nous étions, seules les plus hautes calottes glacières étaient sous le soleil.
Il était splendide, différent de la veille, avec des couleurs plus froides mais sans aucun nuage.
On ne tarda pas à nous apporter l’eau chaude, accompagnée des matinales politesses :
‘Hello! … How are you? … Did you sleep well? … Hot water for washing!’
Sous la tente mess encore glaciale, le petit déjeuner nous a été servi avec le sourire toujours  gentil du jeune serveur/assistant cuisine. Immédiatement après, nous avons enchaîné par la prise de quelques photos du Kilimandjaro baignant tout entier dans la limpide lumière matinale. Nous effectuerons aussi des photos du camp avec la vallée en arrière plan.
C’est lors de ces prises que je remarquai la présence de tâches sur les clichés, dues de toute évidence à des poussières. Il fallait que j’intervienne au plus vite. Je suis retourné dans la tente où Nadine m’a suivi. Je voulais essayer de nettoyer l’appareil photo. Même en m’appliquant, je n’arrivais pas à me débarrasser de toutes les poussières. Je sentais l’agacement monter car il ne fallait pas trop tarder, on devait le camp sous peu. Heureusement, elle intervint et réussit à retirer les dernières poussières persistantes.
On prépara ensuite nos sacs en nous posant mille questions sur ce qui nous attendait, l’ascension finale se rapprochant à grand pas. Les femmes se demandaient si elles allaient y arriver, si elles supporteraient le froid etc.
Pour ma part j’étais plutôt serein.
Le beau temps était là pour donner le moral, personne n’avait été malade, la marche de la journée s’annonçait courte et nous laisserait le temps de nous reposer.
Pourquoi s’inquiéter alors ? Même si bien sûr ce serait dommage de ne pas parvenir au sommet si près du but.

On débuta la randonnée vers dix heures du matin.
Le début commençait par un raidillon avec sur notre gauche le Kibo et derrière nous le mont Meru. Autour du sentier ce n’était que pierrailles grises.
Le soleil nous chauffait un peu mais le vent était très frais.
Je m’étais rendu compte qu’en raison de ma position de dernier du groupe (hé oui, vous pensez bien que les photos ne se prennent pas toutes seules), je prenais toujours des photos vue de dos des trois personnes qui me précédaient (Nadine, ma mère et le guide).
J’ai alors décidé d’en prendre une de face, avec le mont Meru en arrière plan.
Le problème était qu’aucune d’elles ne voulait casser son rythme. Il me fallait les devancer. Je dus alors forcer pour monter plus rapidement et les dépasser. Autant dire qu’avec l’altitude, je me suis essoufflé rapidement, et après cet essai je n’ai pas renouvelé souvent l’opération.
Ma mère commençait alors à nous mettre la pression, en nous disant qu’elle n’arriverait peut-être pas en haut et que sais-je encore ? Quoi qu’il en soit, ses paroles ne nous motivaient pas spécialement.
A mesure que nous avancions, on contournait le Kibo et un nouveau versant s’offrait alors à nos yeux apportant également quelques nuages au passage.
Ici, les paysages étaient complètement désertiques, les plantes n’existaient pratiquement plus.
Le chemin descendait puis remontait périodiquement. On pouvait distinguer le sentier sur plusieurs kilomètres.
Ce fut à la fin de cette partie que l’on croisa notre première petite plaque de neige.
Une dernière grimpette, et une dizaine de minutes plus tard, nous voici arrivés au camp de Barafu à 4600 mètres d’altitude.
Il était alors presque midi et le ciel se couvrait à nouveau au dessous de nous. En empruntant le dédale des sentes qui menaient aux différents emplacements de tentes du camp, on ne pouvait ne pas voir cet impressionnant rempart ocre, relativement bien dégagé, qui trônait face à nous dans une belle clarté. Nous avions devant nous, l’autre deuxième plus haut sommet du Kilimandjaro, le Mawensi dont le point culminant est à 5149 mètres d’altitude.
Sur les pentes de la montagne situées à quelques centaines de mètres à vol d’oiseau du camp, on pouvait encore distinguer des traces de chutes de neige récentes.
Ce fut le camp le plus haut où nous avons ‘dormi’. J’ai mis ‘dormi’ entre côte car comme vous allez le constater, nous n’y avons pas dormi longtemps.
Malgré une altitude supérieure au camp de Karanga, il faisait meilleur à Barafu en raison de son exposition plus à l’abri du vent.



Lever de soleil au camp de Karanga.
Vitesse : 1/4"
Ouverture : f/2.8
ISO : 100
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Le mont Meru est déjà complètement sous le soleil.
Vitesse : 1/180"
Ouverture : f/4.5
ISO : 100
Focale : 70 mm (Focale 35mm : 105 mm)



Le camp est en revanche encore dans la pénombre.
Vitesse : 1/60"
Ouverture : f/2.8
ISO : 100
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



De notre point de vue, seul la pointe du Kibo est éclairé par les rayons du soleil.
Vitesse : 1/30"
Ouverture : f/5.6
ISO : 100
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Après le petit déjeuner en revanche le Kilimandjaro est splendide.
Dans des tons bien moins chauds que la veille lors du coucher de soleil mais magnifique tout de même.

Vitesse : 1/350"
Ouverture : f/6.7
ISO : 400
Focale : 19 mm (Focale 35mm : 28 mm)



Et les premiers randonneurs partent déjà vers le camp de Barafu, le dernier camp avant l'ascension vers le sommet !
Vitesse : 1/180"
Ouverture : f/8.0
ISO : 400
Focale : 19 mm (Focale 35mm : 28 mm)



La vue du camp vers la plaine en contre bas est tout aussi splendide.
Vitesse : 1/350"
Ouverture : f/8.0
ISO : 400
Focale : 19 mm (Focale 35mm : 28 mm)



Et nous voici tous les trois presque prêt à partir.
Vitesse : 1/125"
Ouverture : f/8.0
ISO : 100
Focale : 21 mm (Focale 35mm : 31 mm)



Encore le mont Meru depuis le camp.
Vitesse : 1/250"
Ouverture : f/8.0
ISO : 100
Focale : 70 mm (Focale 35mm : 105 mm)



Le camp est en plein activité, tout le monde plie bagage.
Vitesse : 1/90"
Ouverture : f/8.0
ISO : 100
Focale : 70 mm (Focale 35mm : 105 mm)



Entre les sommets (Kilimandjaro et Meru) et la plaine dégagés, ce matin là on est vraiment gaté.
Décidément on en oublie les premiers jours au temps mitigé.

Vitesse : 1/125"
Ouverture : f/8.0
ISO : 100
Focale : 70 mm (Focale 35mm : 105 mm)



Une petite dernière avant le départ.
Vitesse : 1/45"
Ouverture : f/8.0
ISO : 100
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Le camp se vide de ses derniers occupant. La matinée est absolument magnifique.
En haut à droite, encore le mont Meru  Grimaçant.

Vitesse : 1/125"
Ouverture : f/8.0
ISO : 100
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Et voici une des rares photos où j'ai tout le monde presque de face.
Vous savez c'est la photo où j'ai du me tuer à marcher plus vite qu'eux (et m'éssoufler rapidement) pour prendre de l'avance car ils ne voulaient pas s'arrêter Marteau.

Vitesse : 1/90"
Ouverture : f/8.0
ISO : 100
Focale : 34 mm (Focale 35mm : 51 mm)



Le Kibo.
Vitesse : 1/500"
Ouverture : f/3.5
ISO : 100
Focale : 23 mm (Focale 35mm : 34 mm)



Encore lui sous un angle différent.
Vitesse : 1/500"
Ouverture : f/3.5
ISO : 100
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



"L'ascension du Kilimandjaro ? ... Trop facile ! Les mains dans les poches Rire".
Vitesse : 1/350"
Ouverture : f/5.6
ISO : 100
Focale : 31 mm (Focale 35mm : 46 mm)



J'aime bien cette photo, on voit bien que le chemin grimpe.
Vitesse : 1/250"
Ouverture : f/5.6
ISO : 100
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Sur la photo en grand format on peut voir le sentier jusqu'au rempart au loin.
Ici on ne peut qu'essayer de le deviner.
Le camp de Barafu est juste derrière ce rempart.

Vitesse : 1/90"
Ouverture : f/5.6
ISO : 100
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



On ne le voit pas très bien sur cette photo, mais je porte bien un sac à dos Tire la langue.
Vitesse : 1/90"
Ouverture : f/5.6
ISO : 100
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Nous voici au pied du 'rempart' que je citais précédemment.
Un petit regard en arrière pour voir le chemin parcouru et regarder une dernière fois le mont Meru.

Vitesse : 1/180"
Ouverture : f/6.7
ISO : 100
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Et voici comment on découvre l'autre partie du Kilimandjaro : le Mawenzi.
Vitesse : 1/125"
Ouverture : f/6.7
ISO : 100
Focale : 53 mm (Focale 35mm : 79 mm)



Arrivée au camp de Barafu à 4600 mètres. Notez la précense de la neige pas très loin.
Il s'agit de neige tombé tout récemment.

Vitesse : 1/60"
Ouverture : f/6.7
ISO : 100
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Mawenzi, est également magnifique et est un peu mieux dégagé sur cette photo.
Vitesse : 1/125"
Ouverture : f/6.7
ISO : 100
Focale : 37 mm (Focale 35mm : 55 mm)



Allé je vous souhaite une bonne nuit à tous et tout particulièrement à Chinook qui je sais attendait la suite du récit avec impatiente Grimaçant.
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Avancer c'est mourrir, reculer c'est mourrir aussi.
Il faudrait donc avancer pour bien mourrir.
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« Répondre #76 le: 24 Février 2008 à 14:37:26 »

Je continue à vous suivre aisément devant mon écran Tire la langue ! Courage, encore un effort ! Bravo !  ;)Merci pour ce partage et ce magnifique récit, toujours illustré de superbes photos !  J'aime J'aime
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« Répondre #77 le: 24 Février 2008 à 17:01:41 »

J'ai bien l'impression que ne saurais le dénoument qu' a mon retour dans 15 jours Clin d'oeil, bonne fin de grimpette.
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"La vie de safari a quelque chose qui vous fait oublier tous les chagrins de la vie et vous donne 24h sur 24, l'impression de boire du champagne.
On est pénétré de la reconnaissance la plus profonde pour le fait de vivre"
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« Répondre #78 le: 24 Février 2008 à 21:25:47 »

Merci pour ce très beau carnet de voyage,Jonathan! Yes
C'est passionnant! Sourire
Ta maman est bien courageuse!...
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« Répondre #79 le: 24 Février 2008 à 23:41:33 »

J'ai bien l'impression que ne saurais le dénoument qu' a mon retour dans 15 jours Clin d'oeil, bonne fin de grimpette.
Ah ah ! Ce sera la surprise pour ton retour alors Grimaçant.
Je guetterais ton post Clin d'oeil.
Très bon voyage et ramène-nous pleins de photos et d'anecdotes à raconter !
Tu pars au Kenya il me semble ?


Merci pour vos commentaires.
Je ne manquerais pas de faire lire à ma mère ceux l'encourageant. Elle sera enchantée à n'en pas douter Souriant.
Pour info elle avait 53 ans quand on a fait le trek (je parle au passé car étant du début d'année elle a déjà pris un an de plus Rire).


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« Répondre #80 le: 24 Février 2008 à 23:55:00 »

Nous étions arrivés peu de temps après notre équipe, et nos tentes n’étaient pas encore installées. Il faut reconnaître que cette journée de marche fut la plus courte, parmi toutes celles que nous aillions eu durant le circuit.
On attendit donc un petit quart d’heure, assis sur des gros rochers légèrement tiédis par le soleil, face au Mawensi, et en essayant de nous réchauffer comme nous le pouvions.
Puis, dès que ce fut terminé, on ne se fit pas prier pour se précipiter à l’intérieur, à la recherche d’une température plus agréable.
Peu de temps après, les ablutions faites et chaudement vêtus, on prit le repas dans la tente mess avec des boissons chaudes. Le plat principal fut une délicieuse soupe avec de gros morceaux de pomme de terre que tout le monde dévora sans laisser sa part, un vrai régal.
Si en préparant le voyage j’avais quelques appréhensions sur ce qu’on allait manger sur place, je dois bien avouer j’ai été plus qu’agréablement bien surpris.
En revanche ceux qui chercheraient des plats typiquement locaux, c’est raté.
Revigorés par cette soupe consistante, on resta à discuter autour de la table un long moment ; ensuite on regagna les tentes pour lire, jouer, aménager le couchage, s’occuper un peu de soi, rêvasser, se préparer aussi  psychologiquement sur ce qui nous attendait.
De temps à autre, nous devions aller au petit coin, les grands bols de thé que nous absorbions transitaient toujours plus vite avec le froid. C’était un vrai supplice et un réel parcours du combattant, car il fallait se frayer un chemin dans cet inextricable enchevêtrement de cailloux roulants et de pierres instables, tout en contournant les autres tentes. De plus, les latrines étaient assez éloignées et situées bien plus haut que nos tentes. Autant dire qu’il fallait une certaine dose de courage, et ne pas manquer de force pour y parvenir, surtout quand le moindre effort vous essouffle en particulier dès qu’on partait trop vite.

Vers dix sept heures, à notre surprise, on nous rappela pour aller prendre le dîner. Le ciel s’était à nouveau bien dégagé et il faisait nettement moins froid que la veille. On prit un repas plutôt frugal et Poa vint, accompagné de Bruno pour le briefing sur l’ultime étape pour la conquête  du sommet.
Il nous a dit qu’il était confiant pour nous, que nous n’avions pas été malades jusqu’à présent, que c’était encourageant. On avancerait doucement et on ferait des petits pas. Il nous donna également de nombreux conseils, le tout toujours en anglais bien entendu ;  mais ce qu’il dit  fut très clair (y compris pour des personnes pas très à l’aise avec l’anglais) et il se montra très sympa et rassurant.
Départ prévu vers minuit, pour une longue et dure ascension de mille trois cent mètres de dénivelé, dans la nuit pendant six à sept heures, pour atteindre le sommet au lever du soleil.
Seuls lui et Bruno nous accompagneraient, les autres membres de l’équipe nous attendraient au camp et veilleraient sur nos affaires.
Poa, nous précisa que de retour du sommet, on pourrait dormir dans la tente pendant deux heures avant de faire la dînette et qu’après le café, on entreprendrait de suite la longue descente.
Il nous a aussi prévenus qu’il fallait bien se couvrir, n’emporter que l’essentiel et laisser le reste dans la tente à l’exception des objets de valeur. Il nous avertit, sans cachotterie,  qu’on aurait probablement les pieds extrêmement endoloris, mais que c’était normal, qu’il le ressentait également lui-même à chaque ascension.
Enfin suite à ma question il nous conseilla de ne pas prendre les bâtons de randonnées et rajouta qu’ils nous handicaperaient plus qu’autre chose. Il nous rappela également de ne pas oublier la lampe frontale et les piles de rechange ainsi que l’appareil photos avec une batterie de rechange.
La conversation était facile et on discuta aisément tout en rigolant un moment avec eux. On demanda à Poa son âge, il nous le fit deviner et tout le monde le pensait plus vieux qu’il ne l’était. Il avait trente trois ans. On apprit également qu’il était né à Marangu. C’est aussi le nom de la voie d’ascension du Kilimandjaro partant de ce village aussi appelée ‘route Coca-Cola’.
Il nous demanda si on connaissait le petit nom de la voie Machame et fut agréablement surpris de ma bonne réponse, à savoir la ‘route whiskey’.
Enfin la chose la plus importante de toutes, il nous dit qu’il allait prier encore très fort pour que demain soit une très belle journée et on le souhait vraiment tous.

En sortant de la tente mess vers dix huit heures, on pouvait contempler Mawensi illuminé par la lumière du soleil couchant, qui semblait émergé d’une mer aux teintes violacées.
Peu de temps après, le ciel et la fine brume nuageuse arborèrent des couleurs bleues s’estompant dans un camaïeu de roses du plus bel effet, enveloppant les pics de Mawensi.
A l’opposé, un grand couloir de glace au sommet du Kibo semblait vouloir se parer d’une écharpe d’argent.

On ne tarda pas à effectuer nos derniers préparatifs et à nous coucher de bonne heure ; le réveil fut fixé pour vingt trois heures, montres et portables furent programmés.
Nous approchions du but de notre périple, la pression se faisait de plus en plus sentir.



Le camp de Barafu est assez pentu et les emplacements pour tentes sont aménagés en terrasses.
Un gros nuage plongeait le camp dans l'ombre, mais au loin Mawenzi était sous le soleil.

Vitesse : 1/90"
Ouverture : f/6.7
ISO : 400
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



La partie du camp un peu plus à droite de nos deux tentes.
Vitesse : 1/60"
Ouverture : f/6.7
ISO : 400
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Le panorama du camp (reconstitution à partir des deux photos précédentes).


Lumières de fin d'après midi sur Mawenzi.
Vitesse : 1/350"
Ouverture : f/6.7
ISO : 400
Focale : 53 mm (Focale 35mm : 79 mm)



Le camp au dessus de nous. Notez qu'on aperçoit déjà un immense block de glace.
Vitesse : 1/90"
Ouverture : f/6.7
ISO : 400
Focale : 31 mm (Focale 35mm : 46 mm)



Encore Mawenzi.
Vitesse : 1/125"
Ouverture : f/6.7
ISO : 100
Focale : 53 mm (Focale 35mm : 79 mm)



Une demi-heure plus tard le ciel se teintait d'un fin mais joli dégradé de couleurs.
Vitesse : 1/15"
Ouverture : f/5.6
ISO : 800
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Dernière vue sur Mawenzi avant d'aller au dodo.
Plus que quelques efforts, le sommet est tout proche (mais quand même pas à porté de mains Clin d'oeil).

Vitesse : 1/20"
Ouverture : f/5.6
ISO : 800
Focale : 34 mm (Focale 35mm : 51 mm)
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« Répondre #81 le: 26 Février 2008 à 11:44:46 »

Alors, COURAGE ! J'attends la suite avec une impatience grandissante ! Le but est proche mais il faudra encore vous y préparer mentalement ! Bonne grimpée ! Clin d'oeil
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« Répondre #82 le: 26 Février 2008 à 23:50:37 »

JOUR 6 : UHURU PEAK

La nuit fut courte, mais je réussis tout de même à dormir un peu.
Ce réveil à onze heures du soir avait quelque chose de palpitant, et on exécuta les derniers préparatifs pour ce départ, avec une sorte de frénésie que nous n’avions jamais ressentie jusqu’à cet instant.
En prévision de ce qui allait nous attendre, on s’est tous habillés chaudement.
J’ai donc enfilé une paire de chaussettes en soie et par-dessus une autre paire de chaussettes chaudes que l’on avait achetées spécialement pour. Puis, j’ai mis un pantalon en tissu polaire et par-dessus un pantalon de randonnée. Sur le buste j’avais un petit tricot, un tee-shirt à manche longue, un vêtement polaire et mon manteau d’hiver. Enfin aux mains, j’avais enfilé une première paire de gants en soie et par-dessus une paire de gants de ski. Je m’étais coiffé d’un bonnet, d’une écharpe et j’avais prévu un stick à lèvres dans une des poches de mon manteau.
Autant dire que j’étais bien couvert, et c’était à peu près pareil pour Nadine et ma mère.
On sortit de nos tentes avec nos sacs à dos et oh surprise, nos tentes étaient recouvertes d’une  fine couche de gel qui s’était formé pendant en ce début de nuit.
Dehors, il y avait déjà pas mal d’agitation, ce qui était normal, mais nous étions dans l’obscurité et trop éparpillés pour pouvoir localiser d’où fusaient ces différentes bruits.
Direction la tente mess à quelques mètres, pour prendre une boisson chaude, manger quelques biscuits et écouter les dernières recommandations de Poa.

Fidèles à nous-mêmes, on traîna un peu et on débuta l’ascension finale vers minuit vingt.
Poa ouvrait la marche, suivi de ma mère, Nadine, moi et Bruno (l’assistant guide).
Lentement, on rejoignit le sentier et son cortège de lumières vacillantes dans le noir.
On ne voyait absolument rien du paysage, il faisait nuit noire, mais on pouvait distinguer au loin des lumières qui serpentaient dans la montagne, nous indiquant approximativement les méandres et les différents niveaux que nous allions franchir.
C’était  très atypique comme marche. Nous étions tous en file indienne, les guides s’appelaient entre eux en criant joyeusement dans la nuit, alors que les touristes limitaient leurs paroles préférant économiser leur souffle.
On s’étonna de voir Poa avec une lampe frontale d’une lueur tellement faible qu’elle n’éclairait absolument rien. Elle nous servait juste à le repérer. Mais cela ne semblait pas spécialement le gêner pour trouver son chemin quand il n’y avait personne devant nous.
Rapidement, il accéléra le rythme ; on commença à doubler des gens, ce qui n’était pas spécialement pour me rassurer. J’aurais préféré avancer plus lentement, plutôt que de prendre le risque de devoir faire demi-tour avant le sommet. Car au train où il nous conduisait, fatigue ou malaise auraient pu être une des raisons nous obligeant à rebrousser chemin.
Peut-être jugeait-t-il que nous en étions capable ?
Heureusement tout le monde a tenu la cadence.
On croisa, dès le début, quelques personnes malades sur le bord du chemin, ce qui n’était pas très encourageant pour elles.
Au bout d’à peine une demi-heure, j’avais déjà chaud. Ca peut paraître incroyable mais, en l’absence de vent, le fait de monter, couvert comme je l’étais, rendait ce surplus de chaleur difficile à supporter. Je dus desserrer mon écharpe et ouvrir en grand mon manteau.
Je suis resté ainsi jusqu’à atteindre une zone plus ventée qui m’obligea à le refermer.
Régulièrement, je me passais du stick sur les lèvres et sur le nez afin de prévenir de toute gerçure.
On continua à avancer immuablement dans la nuit.
En s’élevant, on pouvait voir briller, au loin derrière nous, les lumières de Moshi.
J’aurais bien voulu prendre une photo, mais cela aurait dû faire arrêter notre groupe et je n’avais vraiment pas la force de défaire mon sac à dos pour en sortir l’appareil avec le froid qu’il faisait .D’ailleurs le résultat risquait d’être un peu imprévisible.
On effectua ponctuellement de très courtes pauses le temps de grignoter quelque chose d’énergétique et de boire un peu
Puis on reprenait l’ascension immédiatement afin d’éviter de se refroidir et de ne plus vouloir repartir.
Le sentier continuait de zigzaguer au dessus de nous. Enfin, c’était plutôt les lumières des personnes sur le sentier qui zigzaguaient car on ne pouvait rien voir du sentier au-delà de quelques mètres devant nous.
On croyait toujours en voir la fin, mais une fois la colline face à nous franchie, il y en avait toujours et inlassablement une autre derrière.
L’unique repère que nous avions était l’heure. Je savais à peu près combien de temps prenait l’ascension et à quelle heure nous étions partis. Je me forçais tout de même à ne pas regarder trop souvent ma montre, de manière à ne pas me décourager.
A un moment donné, Poa nous montra au loin quelque chose. On pouvait distinguer de très faibles lueurs. Il s’agissait de personnes effectuant l’ascension par la voie Marangu. Elles nous rejoindraient à Stella Point. Stella Point étant l’arrivée au plateau sommital du Kibo par la voie Machame.
A l’arrêt suivant, je me suis tout de même dit que ce serait dommage de ne pas avoir un petit souvenir en image de cette ascension nocturne ; j’ai donc sorti l’appareil pour prendre une photo.
Puis, nous sommes repartis à l’assaut de la montagne. Peu après Ma mère se plaignit d’y voir beaucoup moins. Il était exact que sa lampe faiblissait. Heureusement nous avions tous pris des piles de rechange, mais elle a absolument tenu à continuer avec les anciennes préférant les mener jusqu’au bout. En effet, comme nous avions eu un problème avec sa lampe avant de partir, elle était carrément réticente pour le changement des piles, craignant que l’intervention ne signe l’arrêt définitif de sa lampe.
Petit à petit notre allure commença à faiblir.
Le sentier continuait toujours et toujours inlassablement sans qu’il nous fût possible d’en estimer vraiment la fin et la pente était de plus en plus raide, nous fatigant d’autant plus.
Maintenant les gens étaient beaucoup plus dispersés sur le chemin et on se retrouvait régulièrement en petits groupes ou seuls.
L’atmosphère était malsaine, c’était difficile, on ressentait une pression sur nous.
Echouer si près du but serait tellement regrettable.
On savait que le premier qui craquerait risquerait également de faire fléchir les autres.
Seul point positif, personne n’était malade.
L’air se faisait plus rare, et sans jamais avoir une sensation d’asphyxie, on ne pouvait pas grimper plus vite sans risque d’essoufflement.
Le seul encouragement que j’avais, était de constater l’heure qui défilait elle aussi, nous rapprochant seconde après seconde de notre but. De plus il me semblait deviner une très fine lueur à l’horizon, symbole évident de l’arrivée prochaine du soleil.
Vers cinq heures trente du matin, le sentier pentu, devenu sablonneux, ralentissait péniblement notre avancée tant il était laborieux de progresser dans ce sable de cendre qui se dérobait sous chacun de nos pas. Cet handicap nous demandait surtout de fournir encore plus d’efforts, alors que nous étions déjà éreintés.
Cela faisait déjà plus de cinq heures que nous grimpions dans l’obscurité.
Ma mère, à force de gravir les lacets, sans discontinuité, éprouvait de plus en plus le tournis. Elle commençait à rechigner, mettant en doute ses capacités à atteindre le sommet et par la même les nôtres. De plus ses lèvres commençaient à prendre une teinte bleutée.
Aussitôt Poa comprit que son mental faiblissait et qu’elle avait besoin de forces.
Il nous arrêta une dernière fois, et nous dit que c’était le moment de boire la fameuse boisson qu’il nous avait fait acheter tout au début, le Red Bull.
Le seul fait de savoir que c’était une boisson, justement prévue pour ce genre de situation, a très probablement eu un effet placebo, en plus de son effet indéniable, quelques minutes après l’avoir bue.
L’horizon prenait alors des teintes magnifiques que je n’avais jamais eu l’occasion de voir auparavant. Une longue et fine bande horizontale se teintait d’un dégradé de rouge carmin à l’orange, au jaune, puis du bleu clair au bleu foncé, le tout encadré par le noir de la nuit, avec quelques petits nuages en suspension.
C’était sublime et cela nous redonnait courage.



Petite pause le temps de grignoter quelque chose.
De gauche à droite : Bruno, Poa, Nadine et ma mère.
Remarquez que pour Poa, c'est vraiment trop facile : 'hands in the pockets and crossed legs' (les mains dans les poches et les jambes croisées).

Vitesse : 1/2"
Ouverture : f/4.0
ISO : 800
Focale : 19 mm (Focale 35mm : 28 mm)



Non le ridicule ne tue pas ... quoique Roulement d'yeux.
Pourquoi je vous montre cette photo toute floue ? Parceque c'est la seule que j'ai où on me voit pendant l'ascension nocturne.
Remarqué que j'ai le nez tout rouge  Rire, pourtant je n'avais pas bu ... c'est l'ivresse de la montagne Clin d'oeil.

Vitesse : 1/30"
Ouverture : f/4.0
ISO : 800
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Mais quelle aventure !  Marteau
La fatigue est là, ça fait plus de cinq heures que l'on grimpe dans le noir mais un petit Red Bull et ça repart Grimaçant.

Vitesse : 1/30"
Ouverture : f/4.0
ISO : 800
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Les sublimes premières lueurs du jour J'aime.
C'était exactement comme sur la photo (juste un peu moins flou).

Vitesse : 1/1"
Ouverture : f/4.0
ISO : 800
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)
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« Répondre #83 le: 28 Février 2008 à 12:18:10 »

Magnifiques,ces dernières photos!... Sourire
Et ta mère ne semble même pas éprouvée...Je suis admirative! Yes

Est-ce que les alpinistes ramassent leurs déchets derrière eux,ou le Kilimandjaro est malheureusement une vaste poubelle,comme l'Everest? Heuh?
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« Répondre #84 le: 28 Février 2008 à 21:35:01 »

On touche au bout  Sourire
Ca devait être palpitant et très intense ces derniers moments avant l'arrivée au sommet.
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« Répondre #85 le: 29 Février 2008 à 16:12:29 »

Est-ce que les alpinistes ramassent leurs déchets derrière eux,ou le Kilimandjaro est malheureusement une vaste poubelle,comme l'Everest? Heuh?
Je ne connais pas l’Everest, mais c’est vrai que j’ai souvent entendu dire que c’était  devenu une poubelle (ainsi que la mont Fuji au Japon) Non.

Alors pour le Kilimandjaro, je te rassure ça n’est pas le cas Yes.
Tous les matins on donnait dans un sac plastique nos déchets et les porteurs les emportaient avec nos affaires. Donc tous les déchets sont redescendus (une très bonne chose) Sourire.

Hélas comme un peu partout ailleurs, dans les camps et quelque fois au bord du sentier la présence de l’homme était bien visible.
On pouvait donc trouver mégot de cigarette, papier de bonbons ou de barres énergétiques, mouchoirs, piles et autres.
C’est vraiment dommage que même dans de pareils lieux, les gens ne fassent pas plus attention que ça.
Mais pour une fois, ce ne sont pas que les touristes.
J’ai vu certains locaux (même si c’était rare) laisser volontairement tomber leur papier au sol No.
Fort heureusement cela reste surtout cantonné aux emplacements des camps.


Allez encore un peu de courage et pourvu que l’on arrive à Uhuru Peak !
La suite arrivera demain normalement Souriant.
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« Répondre #86 le: 01 Mars 2008 à 19:53:53 »

On poursuivit l’ascension.
Un peu moins d’une demi-heure après (rappel : après la dernière pause où l’on but le Red Bull), alors que la pente s’était largement radoucie, ma mère craqua et voulut s’arrêter car la tête lui tournait davantage.
Je profitais que la pente devenait moins raide pour demander à Poa où nous étions.
On devinait bien plusieurs formes autour de nous dans l’obscurité mais impossible de savoir de quoi il s’agissait.
Il m’annonça qu’on venait d’arriver à Stella Point à 5736 mètres d’altitude.
C’est incroyable, on ne s’en était même pas rendu compte.
Alors qu’elle s’était positionnée sur le bord du sentier pour reprendre ses esprits quelques mètres plus loin, je me suis alors empressé de la rejoindre pour lui dire où nous étions et lui annoncer que le sommet était tout proche.
Dans l’aurore naissante, on pouvait petit à petit distinguer, formant comme des barrières, de gros rochers assez clairs pas très loin de nous. Cependant la luminosité encore trop faible nous empêchait de voir exactement ce dont il s’agissait. Je questionnai à nouveau Poa qui me confirma alors qu’il s’agissait bien de blocs de glace et de neige. C’était incroyable car après m’avoir dit ça j’en voyais de partout, tout autour de nous.
Ces glaces du Kilimandjaro tant convoitées étaient à peine à quelques mètres de nous, était-ce possible ?
J’ai sorti l’appareil photo, car entre temps la luminosité s’était encore renforcée (tout va très vite). On pouvait voir les couleurs de l’aube s’accentuer face à une mer de nuages, avec Mawenzi la surplombant, et un champ de glace à nos pieds.

Poa prit en charge ma mère et continua l’ascension avec elle, sans diminuer pour autant le rythme, tandis qu’avec Nadine on admirait le paysage.
Heureusement, Bruno nous attendait car on ne les a plus revus jusqu’au sommet. Ma mère, un peu reposée, s’était sentie pousser des ailes dès qu’elle vit le jour commencer à se lever, à moins que ce ne soit l’effet du Red Bull ?
Je prenais de très nombreuses photos afin d’être sûr d’en avoir quelques unes de réussie.
Bruno se proposa gentiment de porter mon sac à dos, ce que je n’ai pas refusé.
Il continua à avancer et Nadine le suivait à distance.
Au bout d’un moment, j’ai essayé de les rattraper en avançant un peu plus vite, mais je dus appeler  Nadine et lui demander de m’attendre car c’était impossible, je m’essoufflais seulement après quelques pas un peu plus vifs que les autres.
En revanche, pas de problème de respiration quand nous allions d’un pas modéré ou que nous étions à l’arrêt.
Ca en devenait presque amusant de se rendre compte qu’on ne pouvait pas courir plus de quelques mètres sans s’essouffler. J’étais un peu comme un enfant découvrant de nouvelles sensations.
L’émerveillement et la joie d’être quasiment au bout, étaient tels qu’on ne ressentait plus vraiment la fatigue. Dès lors, on n’avançait plus pour avancer, on continuait simplement émerveillés pour voir ces glaces, cette neige, ces paysages et aussi le lever de soleil, comme apothéose de notre voyage.
Il fallait se retourner régulièrement pour ne rien manquer, le spectacle était partout.
Nous montions dos à l’Est en suivant le sentier qui menait jusqu’au sommet nous obligeant à faire de nombreux volte-face pour guetter apparition du soleil.
Un tanzanien, qui me voyait avancer avec l’appareil photo autour du cou, me fit comprendre qu’il valait mieux que je le protège du froid en le plaçant dans mon blouson quand je ne l’utilisais pas, sous peine de rendre la mécanique et/ou l’électronique non opérationnelles.
Je l’enfouis et le calais aussitôt à l’intérieur de mon manteau. Il aurait été plus que regrettable d’être arrivés ici et d’avoir été dans l’impossibilité de prendre des photos. J’avais été toutefois prévoyant, car j’avais fait prendre à ma mère un autre appareil photo au cas où.
On traversa nos premiers champs de glace. On n’avait jamais vu ça auparavant, il y avait des centaines de petits pics de glace d’une quarantaine de centimètres de haut, répartis avec beaucoup de régularité tout autour de nous. Il faut le voir pour réaliser combien tout cet ensemble a subi le travail extraordinaire de la nature. Par endroit, il y avait tout juste de quoi placer ses pieds, tant le chemin au milieu de la glace était étroit.
Un peu plus au fond, à un niveau à peine en dessous du nôtre, un gigantesque bloc de glace de plusieurs mètres de haut se dressait comme un rempart face à nous ; il se teintait de superbes reflets turquoise. Juste derrière lui, on pouvait voir à nouveau le mont Meru, avec au-dessus un léger voile de nuage qui se parait de rose au milieu du ciel bleu.
A cet instant je me suis retourné et j’ai aussitôt appelé Nadine pour lui dire de faire de même.  Le soleil était en train de se lever au dessus des nuages, non loin de Mawenzi en contrebas, dans l’axe d’une belle étendue de neige proche de nous. Instant très intense, inoubliable mais malheureusement beaucoup trop éphémère.
J’ai tout de même pu prendre une très belle photo.
On ne reprit le chemin que sur quelques mètres quand un rassemblement important de personnes devant une plantureuse pancarte nous stoppa.
Ma mère, Poa et Bruno étaient à proximité dans le tumulte des prises de photo. Ils nous attendaient en admirant le décor grandiose qui s’offrait maintenant à eux et qu’ils surplombaient. Nadine les rejoint, puis ce fut mon tour.
Nous étions enfin arrivés, la joie et le soulagement étaient incommensurables. Nous venions de surmonter ce défi !
 Poa et Bruno nous félicitèrent et nous serrèrent tour à tour dans leurs bras.
Ce fut donc le jeudi 20 septembre 2007, vers six heures vingt du matin que l’on atteignit le sommet du plus haut des pics du Kilimandjaro, le pic Uhuru ou encore pic de la liberté culminant à 5895 mètres d’altitude et dominant tout le continent africain.
Jamais en Afrique nous ne pourrons aller plus haut qu’ici, tout en restant sur terre.
Un rêve était enfin devenu réalité.

Comme tout le monde, on se mit alors à attendre notre tour pour pourvoir prendre des photos ensemble face au panneau marquant le sommet.
C’était un peu l’anarchie avouons-le, car certains essayaient de passer devant les autres (eh oui que ce soit au niveau de la mer ou à presque 6000 mètres d’altitude les humains restent toujours des humains) ; d’ailleurs si on n’occupait pas tout le devant du panneau, d’autres n’hésitaient pas à s’avancer et tant pis si on les prenait en photo avec nous.
On arriva tout de même à obtenir de beaux clichés.

Le chemin se poursuivait au-delà du pic d’Uhuru et j’aurais bien voulu continuer un peu.
Cependant cela ne devait pas être dans les prévisions de Poa qui nous dit qu’il fallait déjà s’en retourner.
J’avoue que sur le coup, je n’étais pas spécialement content. Après autant d’efforts, devoir repartir si vite ne m’enchantait guère.
Poa partit donc en tête entraînant ma mère avec lui en direction de Stella Point. Nadine et moi en revanche avons pris plus de temps pour contempler ces paysages magnifiques et faire de nombreuses photos.
Bruno nous attendait régulièrement.
Sur le chemin, un japonais nous a même proposé de nous photographier ensemble.
Il avait l’air très joyeux et était content de constater que la marque de mon appareil photo était japonaise.



Les premières lueurs du jour depuis Stella Point (au premier plan, éclairé par ma lampe frontale on peut voir des petits blocs de glace).
Vitesse : 1/6"
Ouverture : f/2.8
ISO : 800
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Dix minutes plus tard et d'un peu plus haut, la lumière se fait plus présente. Sur la gauche, on distingue Mawenzi.
Vitesse : 1/6"
Ouverture : f/3.5
ISO : 800
Focale : 23 mm (Focale 35mm : 34 mm)



Au fur et à mesure que la lumière s'intensifie on découvre les neiges du plus haut sommet d'Afrique !
Vitesse : 1/6"
Ouverture : f/2.8
ISO : 400
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Et un peu plus loin, voici les premiers immenses blocs de glace (hélas condamnés à fondre).
Vitesse : 1/6"
Ouverture : f/2.8
ISO : 800
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Ce sont ces immenses blocs que l'on aperçoit des plaines au pied du Kilimandjaro en période sèche (quand toute la neige/glace saisonnière a fondue).
Vitesse : 1/10"
Ouverture : f/2.8
ISO : 800
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Nous n'étions pas arrivé encore au sommet, mais de voir ces paysages absolument sublimes nous faisait oublier toute la fatigue accumulée.
Cela nous donnait même des ailes pour nous porter au point ultime de ce périple.
Le point où nul par ailleurs en Afrique nous pourrions être plus haut tout en restant sur la terre.

Vitesse : 1/10"
Ouverture : f/2.8
ISO : 200
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



On redécouvre le mont Meru (encore lui Clin d'oeil) derrière un bloc de glace. Notez les quelques reflets turquoise de la glace.
Vitesse : 1/10"
Ouverture : f/3.5
ISO : 400
Focale : 28 mm (Focale 35mm : 42 mm)



C'était très amusant, le sentier passait au milieu de ces champs de glace.
Vitesse : 1/10"
Ouverture : f/3.5
ISO : 200
Focale : 26 mm (Focale 35mm : 39 mm)



Le mont Meru au fond puis un gros bloc de glace aux reflets turquoises suivi d'un champ de glace au sol au premier plan le tout dominé par les couleurs rosâtres du lever du jour Yes.
Vitesse : 1/10"
Ouverture : f/2.8
ISO : 200
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



La forme en pic que prenaient ces champs de glace était très atypique. Le ciel devenait de plus en plus rose.
Vitesse : 1/10"
Ouverture : f/2.8
ISO : 100
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Et voilà, moment tant espéré, après un dernier effort, c'est ma mère qui est arrivée la première avec Poa à Uhuru Peak (5895 mètres) tandis que moi et Nadine trainions un peu plus loin.
Vitesse : 1/60"
Ouverture : f/3.3
ISO : 200
Focale : 4.6 mm (Focale 35mm : 28 mm)



Un peu plus bas, je profitais du lever de soleil absolument magnifique depuis le toit de l'Afrique (inoubliable !).
Vitesse : 1/10"
Ouverture : f/9.5
ISO : 100
Focale : 23 mm (Focale 35mm : 34 mm)



Puis Nadine et moi même somme arrivés à notre tour à Uhuru Peak.
Vitesse : 1/45"
Ouverture : f/3.5
ISO : 100
Focale : 23 mm (Focale 35mm : 34 mm)



Commence alors une série de photos devant le panneau symbolisant le sommet.
Vitesse : 1/30"
Ouverture : f/3.5
ISO : 100
Focale : 23 mm (Focale 35mm : 34 mm)



Je crois qu'on a essayé presque toutes les combinaisons possibles de photos Rire.
Vitesse : 1/30"
Ouverture : f/2.8
ISO : 100
Focale : 21 mm (Focale 35mm : 31 mm)



Nous voici tous les trois.
Vitesse : 1/30"
Ouverture : f/2.8
ISO : 200
Focale : 21 mm (Focale 35mm : 31 mm)



Puis une jolie photo de nous cinq à Uhuru Peak.
Vitesse : 1/45"
Ouverture : f/2.8
ISO : 100
Focale : 21 mm (Focale 35mm : 31 mm)



Enfin une petite dernière.
Vitesse : 1/60"
Ouverture : f/2.8
ISO : 100
Focale : 21 mm (Focale 35mm : 31 mm)



Que le temps passe vite, on fait déjà demi-tour. Mais pas question de suivre Poa, je prends mon temps pour immortaliser les lieux.
Vitesse : 1/160"
Ouverture : f/4.8
ISO : 100
Focale : 23.1 mm (Focale 35mm : 141 mm)



Un petit regret tout de même : ne pas être allé au pied d'un de ces immenses blocs de glace.
Vitesse : 1/250"
Ouverture : f/4.5
ISO : 100
Focale : 11 mm (Focale 35mm : 67 mm)

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« Répondre #87 le: 01 Mars 2008 à 19:55:58 »


Le soleil poursuit son ascension dans le ciel.
Vitesse : 1/1500"
Ouverture : f/2.8
ISO : 100
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Une photo rapprochée du sommet d'un des 'pics' d'un champ de glace dont seul la pointe est au soleil.
Vitesse : 1/90"
Ouverture : f/4.5
ISO : 100
Focale : 70 mm (Focale 35mm : 105 mm)



On continue notre chemin et on reste toujours émerveillé par cette glace légendaire au sommet du Kilimandjaro.
Vitesse : 1/320"
Ouverture : f/4.7
ISO : 100
Focale : 15.7 mm (Focale 35mm : 96 mm)



Tour a tour on se prend en photo devant ces magnifiques paysages.
Vitesse : 1/180"
Ouverture : f/2.8
ISO : 100
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Petite vue en direction du centre du Kibo.
Vitesse : 1/125"
Ouverture : f/4.5
ISO : 100
Focale : 70 mm (Focale 35mm : 105 mm)



Ici c'est au tour de Nadine.
Vitesse : 1/125"
Ouverture : f/4.5
ISO : 100
Focale : 23 mm (Focale 35mm : 34 mm)



Remarquez encore une fois les surprenantes teintes turquoise de la glace.
Vitesse : 1/500"
Ouverture : f/4.6
ISO : 100
Focale : 12.7 mm (Focale 35mm : 77 mm)



On a vraiment une impression d'immensité. On aurait presque envie de s'adonner à la méditation Clin d'oeil.
Vitesse : 1/90"
Ouverture : f/4.5
ISO : 100
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Le ciel est vraiment bien dégagé, on ne pouvait guère espérer mieux. Une très belle réussite (merci aux prières de Poa Grimaçant).
Vitesse : 1/180"
Ouverture : f/4.5
ISO : 100
Focale : 28 mm (Focale 35mm : 42 mm)



J'ai essayé de voir si on pouvait distinguer le mont Kenya, mais nous n'étions pas du bon coté du sommet et des blocs de glace bouchaient en partie l'horizon (commentaire qui n'a rien à voir avec la photo Clin d'oeil).
Vitesse : 1/90"
Ouverture : f/4.5
ISO : 100
Focale : 26 mm (Focale 35mm : 39 mm)



Une photo similaire à une déjà faite, mais celle-ci a été prise un peu plus tard lorsque le soleil était déjà plus haut.
Vitesse : 1/800"
Ouverture : f/3.3
ISO : 100
Focale : 4.6 mm (Focale 35mm : 28 mm)



Cette photo a une petite histoire. C'est un japonais qui s'est proposé pour la faire.
Quand il a vu que j'avais un appareil photo de marque japonaise (un Pentax ; en même temps presque toutes les marques sont japonaises ou au moins asiatiques) il était aux anges et n'arrêtait pas de me dire que c'était une marque japonaise, une bonne marque etc...
C’est toujours surprenant d'entendre ça, même en haut du Kili Grimaçant.

Vitesse : 1/60"
Ouverture : f/4.5
ISO : 100
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Sur la gauche le cratère du Kilimandjaro (qui je vous le rappelle est un volcan).
Vitesse : 1/180"
Ouverture : f/4.5
ISO : 100
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



Dans la plaine, on distingue quelques collines.
Vitesse : 1/250"
Ouverture : f/4.5
ISO : 100
Focale : 48 mm (Focale 35mm : 72 mm)



Le dôme du cratère du Kibo.
Vitesse : 1/640"
Ouverture : f/4.4
ISO : 100
Focale : 9.5 mm (Focale 35mm : 58 mm)



Impressionnant ces blocs ! Il serait vraiment regrettable qu'ils disparaissent un jour.
Vitesse : 1/500"
Ouverture : f/4.5
ISO : 100
Focale : 31 mm (Focale 35mm : 46 mm)



On en a rêvé, on en a bavé, mais quelle récompense !!
Vitesse : 1/1000"
Ouverture : f/4.5
ISO : 100
Focale : 19 mm (Focale 35mm : 28 mm)



Le soleil, Mawenzi et les pics de glaces. Je me demande encore comment la glace a pu prendre une forme pareille ?
Vitesse : 1/180"
Ouverture : f/9.5
ISO : 100
Focale : 34 mm (Focale 35mm : 51 mm)



Admirez un peu la couleur !
Vitesse : 1/90"
Ouverture : f/9.5
ISO : 100
Focale : 70 mm (Focale 35mm : 105 mm)



Le soleil passe à travers la glace pour mieux l'illuminer.
Vitesse : 1/90"
Ouverture : f/9.5
ISO : 200
Focale : 70 mm (Focale 35mm : 105 mm)



Du givre s'était formé sur mon sac à dos pendant la nuit.
Vitesse : 1/10"
Ouverture : f/6.7
ISO : 140
Focale : 31 mm (Focale 35mm : 46 mm)



Le soleil est déjà haut mais la photo n'en reste pas moins jolie.
Vitesse : 1/250"
Ouverture : f/9.5
ISO : 100
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)



La 'chaleur' que le soleil apportait était bien agréable.
Vitesse : 1/180"
Ouverture : f/9.5
ISO : 100
Focale : 17 mm (Focale 35mm : 25 mm)

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« Répondre #88 le: 01 Mars 2008 à 20:21:08 »

Cher Jonathan

J'ai l'immense plaisir d'être la première à te féliciter  Yes Yes Yes

Ton récit est un pur bonheur. Merci de nous avoir permis de t'accompagner jour après jour dans ton ascension, de nous avoir fait partager tes doutes et tes joies. Quel régal de nous avoir amené jusqu'au sommet avec toi

Félicitation  Yes
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« Répondre #89 le: 01 Mars 2008 à 20:57:38 »

Votre détermination est largement récompensée! (Félicitation à tous et surtout à ta maman)

Quelle vue de tout là-haut, entre les sentiers de glace.  J'aime

Le sommet est un véritable Eden, lorsqu'il est arrosé d’une belle lumière.

Merci pour cette ascension, que sans ton expérience, nous n’aurions pas su apprécier.

Encore :  Yes

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