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le 10 Août 2009 à 22:30:00
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La neuvième interview de Colors Of WildLife est consacrée à un photographe animalier, rêveur, romantique… Un peu poète.

Henry Ausloos


Henry Ausloos


Depuis plus de 30 ans il photographie les animaux et la nature aux 4 coins de la planète, tant sur terre que dans les mers.
Il a trainé ses pataugas de l’Afrique, à l’Europe, en passant par le grand nord américain…
Nomade dans l’âme, plutôt bohème, il reste rarement très longtemps au même endroit : le temps d’une saison, d’un livre, de nouvelles amours.
 
Comme le disent ses amis : « Il écoute respirer la terre et se met à son diapason physiquement et psychiquement. Elle l’apaise.
Dans le calme et surtout le rêve, il goûte la vie… »

Les plus grandes agences photographiques ou de presse distribuent son travail à travers le monde.
Il a également bon nombre de publications à son actif.

Pour en savoir un peu plus : son site.

Découvrez, au travers de plus de 4000 photos, la nature, l'environnement, les animaux, mais aussi et surtout l'univers et la passion d'un grand nom de la photographie

Nous le remercions, vivement d'avoir accepté de se prêter à cet exercice avec beaucoup de gentillesse.

COW - Peux-tu nous présenter, en quelques lignes, ton parcours et ce qui t’a amené à devenir photographe animalier ?

HA - Âgé de 22 ans, j’ai eu la “chance" de lire le livre de Varin et Baufle ; La Chasse Photographique. Ce fut le déclic immédiat. Je faisais de la photo, j’étais toujours en forêt, mais je n’avais pas fait le joint, ignorant même que cela pouvait être un métier et que l’on pouvait en vivre. Ma décision fut vite prise : moi aussi je voyagerais et ferais des photos d’animaux un peu partout. 34 ans plus tard, je suis toujours là !

Henry Ausloos - Cerf mulet (1)

COW - Tu dis de toi : "Je suis et reste un rêveur, un romantique… Un peu poète…" Si tu devais associer des rencontres animalières vécues, pour chacun de ces adjectifs, ce seraient lesquelles ?  Peux-tu nous les raconter ?

HA - Trop dur de l’écrire et d’être obligé d’y réfléchir ! En plus, c’est l’un des thèmes d’un prochain livre que je n’ai pas envie de dévoiler ici. Mais je pense et crois sincèrement que ce sont les 3 meilleurs qualificatifs, avec bavard, qui me dépeignent le mieux (pour ceux qui me connaissent !).

COW - Toi qui voyages un peu partout dans le monde, dans le cadre de ta profession, que te procurent l’Afrique et sa faune sauvage comme émotions particulières ?

HA - La première fois que je suis arrivé en Afrique noire, une impression immédiate, venue du fonds des “tripes" et inexplicable m’a secouée : j’étais de retour à la maison ! J’imagine la chaleur, les parfums, le cri des animaux la nuit. Je me suis couché sur le toit du Lodge et me suis endormi en regardant la voûte céleste… Je n’avais pas pensé que tout le monde s’inquièterait pour moi ! Ils pensaient tous que j’avais été assez fou pour partir seul, la nuit, à pied, dans la savane, dès mon arrivée. Quoique… Les deux autres impressions sont la faune omniprésente et visible contrairement à l’Europe et… La lumière. À ce sujet, je voudrais dire aux participants du concours que peu d’entres eux y font attention ! Ce n’est pas parce qu’il y a de la lumière et que l’on voit un animal dans une situation spéciale que cela fait une photo de concours !!

Henry Ausloos - Flamants (1)

COW - Tu as fait tant de choses, dans des domaines très différents, en utilisant des moyens très variés qu'on se demande s'il te reste encore des choses à découvrir. Te reste-t-il un rêve photographique encore inassouvi ?

HA - Rien n’est jamais fini, même si parfois il y a des endroits ou des animaux que je ne veux plus voir pendant quelque temps ! Par exemple, terminant 4 livres sur la Camargue cette année, j’en ai un petit peu… Marre de la région, pour le moment. Raison pour laquelle je pars en Laponie cet hiver, sous des cieux et une température moins cléments, mais surtout différents. Il me reste, heureusement encore beaucoup de choses à voir… De plus régulièrement on revient à ses premières amours que l’on voit alors d’un autre œil. En plus, je me suis remis à piloter, je recommence à plonger cet été et surtout, surtout, j‘ai plein de nouveaux projets.

COW - Tu dis ne jamais rester très longtemps au même endroit. N'as-tu pas éprouvé (ou n'éprouves-tu pas) le besoin de te poser quelque part pour approfondir (pendant quelques années) un sujet bien précis ?

HA- Bizarrement, non. Cela m’est arrivé, parfois, de “poser mes valises" quelque temps. Avec hélas un corollaire : je deviens fainéant, profitant de tout et de rien et… Délaissant mes appareils photos pour le farniente !  D’un autre côté, rester au même endroit pour un professionnel est un non-sens, sauf à devenir ultra spécialisé (si je recommence une deuxième vie, j’y penserai !). Il faut sans cesse de nouvelles images (bonnes au minimum et en quantité) pour rester sur le marché actuel et… En vivre. Ce n’est pas un livre ou deux, quelques reportages qui vous font vivre, vous et votre famille, 12 mois par an, année après année ! 

(1) Henry Ausloos - Coyote

COW - As-tu déjà pris un risque pour immortaliser certaines scènes et réaliser LA photo ?  Si oui, peux-tu nous en livrer le contexte et les détails ?

HA - Question piège. Je pense que tous les photographes ont parfois fait des bêtises. Pas mûrement réfléchies (ce ne seraient plus des bêtises !), mais soit pour se dépasser, soit pour se prouver, ou prouver à d’autres, que l’on en est capable (hé oui, il faut parfois aussi se prouver des choses), soit on ne se rend pas toujours compte du danger réel, soit on est parfois tout simplement un peu inconscient !  Une petite anecdote tout de même pour COW. Je photographiais, il y bien longtemps, un jeune mamba posé sur une branche. À chaque déclenchement j’entendais un toc bizarre dans mon boîtier. À la fin, j’ai tenu la tête à une dizaine de centimètres de mon boîtier au moment du déclenchement et là… Je me suis rendu compte que le serpent voyait mon œil via la lentille. Au moment du déclenchement, lorsque le miroir se relevait, il voyait donc un mouvement et frappait la lentille frontale. En moins de 5-10 secondes, j’ai été trempé des pieds à la tête, mouillé, mais mouillé ! Je tremblais comme feuille. Je me suis écarté lentement. Inutile de vous dire qu’il m’a été impossible de refaire des photos ce matin-là. Je crois que souvent le photographe ne se rend pas bien compte du danger et en plus ce n’est pas pour faire LA photo, mais simplement UNE photo. Parfois je suis resté, en plongée, à plus de 50 m de profondeur pour faire une photo alors que la même pouvait se faire à 15-20m. Finalement pas mal d’inconscience… En définitive, des erreurs, des poussées d’adrénaline, mais aucune qui m’a fait faire LA photo !!!  Je crois que celle-ci est un hasard de circonstances : être là (évidemment), au bon endroit et au bon moment et laisser faire la Nature.

COW - Comment se passe une journée de travail, sur le terrain, pour un photographe professionnel ?

HA - Debout bien avant l’aurore de manière à être sur place bien avant le lever du jour, pas celui du soleil qui arrive plus tard. Ainsi, le photographe est “fondu" dans le paysage au réveil de la Nature. Photos dès les premières lumières, toujours avant le lever du soleil, afin d’avoir des ocres dans le ciel et cela jusqu’à 9 h 30 au plus tard. Pendant la journée, je rencontre des gens, des amis, etc. Je lis (j’adore lire, je dévore les livres…), je me branche sur le Web, réponds aux mails reçus, qu’ils soient professionnels ou d’un enfant qui me pose une question, je me déplace. Quand je suis trop fatigué, une petite sieste de 20 minutes, les Africains me comprendront… Vers 17 h retour progressif sur le terrain où je reste jusqu’à 22h quand il n’y a plus aucune lumière. Je me couche vers minuit et debout vers 4-5h tous les jours ! J’ai la chance de ne pas avoir besoin de trop de sommeil, mais parfois il m’arrive de “traîner" jusqu’à 7-8h, le pied quoi. Cela fait parfois de très, très longues journées. Mais comme on dit, celui qui aime ne compte pas. Quand je suis trop fatigué du terrain, je prends des contacts, vois les éditeurs, rencontre d’autres photographes, joue au badminton. En plus, c’est excellent pour la ligne : j’ai perdu près de 12kgs en 1 an, revenant ainsi au poids de mes 30 ans !  Je reconnais que je me nourris mal, mangeant quand j’ai le temps et n’aimant pas faire la cuisine. Pourtant, j’adore les restos ayant même réalisé 4 guides pour le Petit Futé en testant ceux-ci !!  C’est comme cela que j’avais pris quelques kilos de trop…

Henry Ausloos - Lièvre (1)

COW - Peux-tu nous en dire un peu plus sur les choix de tes boîtiers, de tes objectifs et les réglages de tes appareils photos (RAW et/ou JPEG, courbes de rendu personnalisées, réglage doux dans l'optique d'un meilleur traitement à posteriori ou réglages pour un rendu proche du résultat final, etc.) ?  T’autorises-tu à effectuer un post-traitement sur certaines images ?  Si oui, jusqu'à quel point T’autorises-tu à le faire ?

HA - Cela fait plus de 30 ans que je suis fidèle au matériel Nikon. À tort ou à raison, cela n’a finalement aucune importance… Le matériel n’étant qu’un outil, indispensable évidemment, mais qui ne fait que “traduire" une émotion, un instant vécu par le photographe. Je travaille toujours en RAW, quoique cela me fasse “suer". Avantages : meilleurs post-traitements, beaucoup plus fins qu’avec du JPEG. Désavantages : que de temps perdu… Je passe des heures, des journées, des semaines à dérawtiser mes photos et les “traiter". Imaginez que depuis le début de l’année j’ai fait plus de 15000 photos. Un temps fou, vous dis-je !  Personnellement, ayant utilisé de la Velvia 50 ASA pendant des années ( !) j’aime les couleurs saturées en réglage sur mon appareil. Après je "fais" un peu de colorimétrie, parfois j’éclaircis les valeurs sombres et fonce les claires. Finalement ce que faisait le photograveur. Je me permets parfois d’ôter un petit élément du paysage que je n’avais pas vu à la prise de vue. Par contre, je ne m’amuse pas à “inventer" de nouvelles scènes ! Cela je le laisse à certains graphistes, virtuoses du clavier, mais… Pas photographes. Il faut connaître Photoshop, mais il faut surtout savoir et choisir ce que l’on est !

COW - Comment une passion de jeunesse tient-elle le coup face à la dure réalité du marché ?  Quelles qualités, quelles chances font que l'on puisse se dire: "je suis allé au bout de mon rêve malgré tout" ?

HA - Deux dictons : “C’est en forgeant que l’on devient forgeron” et “Dix fois sur le métier remets ton ouvrage”. Ils sont toujours d’actualité ! Sauf qu’il faut aussi s’adapter au marché, être aussi ou au moins avoir un regard “artiste” et… Ne pas avoir trop d’attaches, financières de confort ou autres. C’est dans les attaches, surtout matérielles, qu’est le plus grand handicap. On se met les freins que l’on veut bien !  Il n’est pas nécessaire de voyager loin. Certains font des choses extraordinaires sur les insectes et les fleurs… Et ont un autre regard sur ceux-ci. Toutefois, cela n’a qu’un temps, car on ne vend pas des papillons ou des coquelicots à longueur d'année. Il faudra donc prendre des risques et faire les frais de voyages. Après, oui après, cela dépend de beaucoup de facteurs, comme sur le terrain !  La plus grande qualité c’est la ténacité : oser y aller et rester jusqu’à ce que cela soit dans la boîte… Quoique l’on doive endurer !  La récompense, un jour, c’est d’abord d’en vivre, puis d’être reconnu, et enfin plus tard, bien plus tard, se dire qu’on est allé, peut-être pas jusqu’au bout, mais tout de même bien loin dans ses rêves…

Henry Ausloos - Crabier chevelu (1)

COW - Quelles sont les évolutions qui t’ont le plus marqué, dans le domaine de la photographie animalière (du point de vue artistique, technique, mentalités...) au cours des 20 dernières années ?

HA - Quand j’ai commencé, ce qui comptait surtout c’était de réussir à avoir l’animal net, point à la ligne ! La photo devait être bonne techniquement. Puis certains, comme Art Wolfe, qui sortait de l’équivalent des beaux-arts ont été plus loin. Recherche de lumières, de couleurs, de cadrages, choix d’objectifs différents, etc. Dans un genre différent, au Canada, les photographes “faisaient” beaucoup de hiboux blancs (entendez par là, l’harfang des neiges) en attendant le soleil. Un Vincent Munier lui a préféré des conditions climatiques plus médiocres, mais voyez ce qu’il en a résulté… Tout le monde va maintenant au Canada “faire” de l’harfang en vol, de face, sans lumière (merci les nouveaux boîtiers numériques !). Je ne m’étendrai pas ici sur les moyens utilisés pour attirer ces oiseaux… Même chose pour les bœufs musqués. De nos jours, en plus, le regard doit être différent. Du point de vue technique ce fut d’abord l’arrivée de moteurs performants. Ensuite la mise au point automatique, quel avantage dans 85 % des cas, puis avec l’arrivée du numérique le nombre incroyable de photos pouvant être prises, avec la possibilité de voir immédiatement le résultat sans attendre le retour du voyage, et cela, à un coût infiniment moins élevé (une carte CF achetée et combien de photos possibles ?). Et, maintenant, les possibilités en basse lumière. Par contre, la mentalité est devenue plus étrange qu’avant. Maintenant on se dit“ artiste” avant tout ! On réalise des sites Web très beaux, on fait des concours et… On râle lorsque l’on ne gagne pas ! Pas un de ce genre de photographe ne pourra vivre de son métier mais surtout il oublie le principal : ce métier est une passion et nous sommes avant tout des témoins. Témoins privilégiés d’un instant sur notre planète. Avant tout il faut rendre compte d’une émotion, d’un moment qui plus jamais ne se représentera. Si à cela on ajoute une touche personnelle, quelle qu’elle soit, bravo. Mais n’inversons pas la machine ou alors ne nous prenons pas la grosse tête et surtout ne nous permettons pas (trop en tout cas !) de digressions. N’oublions que les modes changent et qu’il ne sert à rien d’imiter. Trouvons notre voie chacun… D’un autre côté, il était temps de “dépoussiérer” la photo animalière, c’est le genre ayant le moins évolué. Voyez ce qui ce fait en mode, sport, etc. Les cadrages décalés, les surexpositions, et j’en passe.

COW - Considères-tu les sites internet, comme de bonnes vitrines, pour faire connaître le travail photographiques de leurs auteurs ?  Un photographe qui souhaite promotionner son travail aujourd'hui, peut-il se passer de ce moyen de communication, de visibilité ?  Sur ton site il Y a une rubrique dédicacée à la photographie du mois. Sur quels critères opères-tu ton choix ?  La photographie qui t’a procuré le plus d'émotion, la photographie que tu estimes techniquement mieux réalisée, un peu de tout à la fois ?

HA - Un site est très important. Il permet d’être vu et connu sur toute la planète à n’importe qu’elle heure. C’est un passage obligé si on veut se faire connaître. Le choix du site peut être organisé comme une vitrine si l’on ne possède pas beaucoup de documents, comme une carte de visite si l’on est un petit peu plus connu ou comme une photothèque. Tout dépend de ce que l’on veut mettre en avant. À ce sujet, mon site va être complètement remanié. Il aurait du être terminé depuis avril, mais vu le travail auquel je me suis attelé (plus d’une dizaine de livres en 3 ans), je n’ai plus eu le temps de m’en occuper, même pas de simplement mettre à jour à mon site. Mais promis je vais le faire prochainement. La photographie du mois n’est pas la photographie la mieux réalisée techniquement. Simplement c’est une photo que, pour diverses raisons, j’ai envie de partager. Il faut dire qu’avant j’étais assez asocial ( !), épris de liberté, d’individualité… Maintenant j’ai envie de partager. Via des livres, des conférences, des conseils, des entretiens au pied levé… Des interviews. Être sur le terrain procure une grande joie. Mais pouvoir partager ces moments-là l’est encore plus.

(1) Henry Ausloos - Avocette

COW - Quels sont les 5 règles ou conseils que tu pourrais donner aux membres de Colors Of WildLife pour réaliser une bonne photo ?

HA - Avant toute chose, ne vous précipitez pas sur le premier animal observé pour le photographier. Vous ne ferez qu’un cliché de plus, souvent médiocre parmi les centaines de milliers fait chaque jour. Lisez, lisez beaucoup, profitez de l’expérience et/ou de la connaissance des autres (que ce soit technique ou faunistique). Apprenez à connaître les habitudes des animaux convoités en photo. Surtout en Afrique, n’oubliez pas que chaque jour il y a plusieurs dizaines de milliers de touristes qui arrivent et qui repartent avec, chacun, plusieurs centaines de photos au minimum. Donc, soignez vos documents et pour cela, connaître les habitudes de la Savane et en comprendre les signes est plus qu’important. Jouez avec la lumière, n’oubliez pas qu’elle devient vite très dure sous les tropiques et n’imaginez pas qu’à 11h ou 14h vous allez, vous, être exceptionnel, immortaliser une scène qui le sera encore plus ! Laissez croire ceux qui en ont besoin, mais vous soyez juste un peu plus réaliste. En dernier, je vous dirais de bien connaître votre matériel, ses réglages, etc. Faites ce simple test : combien d’entre vous savent prendre et changer rapidement une optique, dans le noir complet et sans bruit ? Aucun de ceux qui sont venus avec moi sur le terrain ne savait le faire… Ils ont compris et maintenant s’ils sont dans un affût avant l’aube, ils peuvent le faire dans 80% des cas.

COW - Tu es membre du Jury de Colors Of WildLife, pour le concours en vue de l’exposition Afrique Terre de Couleurs, au Festival de Montier-en-Der 2009, en apprécies-tu la mission ?

HA - Je suis membre de nombreux jury et j’en apprécie, à juste titre, la mission. Cela me permet de voir de nombreux documents et moi-même de parfois revoir mes habitudes.
Je voudrais juste rappeler à toute personne voulant participer à un concours qu’elle se doit d’être sévère sur ses capacités. De nombreux photographes envoient encore des photos floues (hé oui !), mal cadrées ou avec des lumières inadaptées… Par contre, osez le faire, cela vous permettra de vous confronter avec d’autres personnes partageant la même passion et cela vous permettra de progresser en voyant ce qui se fait à côté de vous. Par contre, même si cela fait mal à l’ego, ne remettez jamais les décisions d’un jury en cause. Celui-ci est impartial quant aux personnes, par contre il est partial dans le vécu, la sensibilité et le cheminement de chacun de ses membres. Sur un même lot de photos, deux jurys voteront différemment pour… Les premières places. Mais vous verrez que les finalistes ou demi-finalistes seront en général les mêmes, car une photo est bonne ou pas, après…

Henry Ausloos - Coyote (1)

COW - Pour terminer : As-tu des projets en perspectives (livres, expositions en préparation…) que tu souhaiterais partager avec nous ?  Quant à nous, nous te donnons rendez-vous au Festival de Montier-en-Der.

HA - J’exposerai “Échappée Blanche” à Montier en novembre. Ce sont quelques photos réalisées cet hiver dans le Nord des États-Unis. Un livre devrait d’ailleurs, un jour pas trop lointain, en être la suite logique. Pour une fois je n’en ferai pas l’écriture, la laissant à une célèbre “figure” de Montier également qui possède une plume sans pareille à la mienne. Je ne vous dirai pas qui, cherchez ! Il est même possible qu’il écrive le texte de 2-3 nouveaux livres dans les années futures, pour moi ou plutôt avec moi. Je prépare également une expo pour Dubaï, mais l’investissement est assez important : tirages en 90x120 et jusqu’à 180 sur toile. Pour les livres, après Camargue des chevaux en avril de cette année et Camargue (chez un autre éditeur) en octobre-novembre, donc pour Montier, l’année prochaine verra éclore à Pâques : L’histoire de l’allumette (cela c’est toute une autre histoire !!!), Camargue des oiseaux et Camargue des taureaux. Plus 4 contes-historiettes pour les enfants sur le loup, l’ours, le renard et… En 2011 il y aura les paysages en panoramiques du Languedoc-Roussillon, Nîmes, les vaches. Puis Échappée blanche, le loup d’Europe et un autre regard sur la Nature (les pérégrinations d’un photographe animalier depuis 30 ans...). Plus 2 gros projets avec un autre photographe spécialisé, lui, en ethnographie… D’autres projets viennent d’être mis sous carton jusqu’en 2015 !  Ayant quelques petits soucis sentimentaux je me suis lancé à fond dans le travail et en 6 ans je devrais, si tout va bien, faire une vingtaine de livres au minimum. Comme vous le voyez beaucoup de travail, mais dans un domaine qui est toute ma vie, ma passion. J’espère rencontrer un maximum d’entre vous à Montier dans 3-4 mois.

Henry Ausloos - Lapin (1)

(1) Crédit photos : Henry Ausloos
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