le 09 Mars 2008 à 20:00:00 22223 Vues
La troisième interview de Colors Of WildLife est consacrée à un photographe animalier, tombé sous le charme des réserves africaines.
Ses voyages photographiques nous emmènent, dans ces pays où les aurores ont des parfums de premier matin du monde...
Laurent Renaud
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Les parcs naturels et les réserves de la Tanzanie, du Kenya, du Botswana et de la Namibie sont ses destinations préférées.
Ses reportages ont été publiés dans de nombreux magazines en France et à l’étranger.
Son travail a notamment été primé dans la revue Nikon news (1999), consacrée à la photographie animalière.
Régulièrement, il accompagne des photographes amateurs à la découverte des ambiances fabuleuses du continent africain, leur faisant partager sa passion pour la nature.
Avec un ami, Bertrand MARTEL, il a réalisé le livre photographique KENYA, espaces sauvages en Pays Samburu (Editions Cacimbo) qui a reçu en 2004 le Grand prix Chapitre-nature et le Prix beau livre du Salon du livre Chapitre-nature du Blanc (Indre).
En 2007, il participe à la réalisation du second ouvrage de la collection BOTSWANA, lumières d’un delta.
Nous le remercions, vivement d'avoir accepté de se prêter à cet exercice, avec la générosité et la modestie qui le caractérise.
COW - Peux-tu nous présenter ton parcours et ce qui t’a amené à devenir photographe animalier et plus particulièrement en Afrique ?
LR - A l’âge de 20 ans, je suis parti comme enseignant à Niamey au Niger. Pendant 3 années je me suis immergé au cœur de l’Afrique de l’Ouest. J’ai observé mes premiers lions dans le parc du W et créé des liens inoubliables avec les nigériens. J’ai découvert le Kenya en 1982 et je suis tombé sous le charme des réserves de Shaba, Samburu et Buffalo Springs où j’ai effectué ensuite de très nombreux séjours avec ma compagne Dominique et nos deux filles Charlotte et Pauline. Sur le continent africain se trouve la plus importante concentration de faune au monde. Cette richesse et la magie des grands espaces m’ont littéralement envoûté. J’ai exploré avidement les grands parcs nationaux et les réserves de Zambie, du Zimbabwe, de la Namibie, du Botswana et de la Tanzanie. Mais c’est au Kenya que j’ai véritablement démarré une observation plus approfondie des animaux. Au Masai Mara et à Samburu, j’ai fréquenté pendant plusieurs semaines des rangers chaleureux et fiers de partager leurs connaissances. Ils m’ont appris à mieux comprendre le monde sauvage. Grâce à leurs précieux conseils, aux lectures et à une fréquentation assidue de ces grands espaces, j’ai acquis une bonne base de naturaliste, pré-requis indispensables au travail de photographe animalier. J’ai appris aussi la patience, l’obstination et l’utilisation convenable d’un appareil photographique. En famille, nous avons ensuite posé nos sacs dans la région de Samburu pour y réaliser un travail de fond qui a conduit à la réalisation du livre KENYA « Espaces Sauvages en Pays Samburu ».
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COW - As-tu déjà pris un risque pour immortaliser certaines scènes et réaliser LA photo ? Si oui, peux-tu nous en livrer le contexte et les détails ?
LR - Non, jamais. Les animaux nous signalent toujours leur agacement et je n’insiste pas, surtout s’il y a danger. Mais par trois fois, j’ai failli me faire surprendre.
La première c’était au bord de la Mara. Dominique (ma femme) surveillait du véhicule une arrivée éventuelle de « grosses bêtes ». J’étais tout au bord de l’eau, les pieds sur des cailloux, pour photographier des hippos. Mon 500 mm était en appui sur un rocher. Je n’avais plus de films et je me suis relevé pour en reprendre dans mon véhicule. A ce moment là, j’ai aperçu, entre mes deux pieds, les deux yeux d’un croco de taille tout à fait respectable. Il n’était pas là par hasard. C’est l’argentique qui m’a probablement sauvé la vie. Une carte de 4 gigas aurait donné du temps supplémentaire au croco.
La seconde fois, c’était au bord de l’Ewaso Ngiro à Samburu (ah, les bords de rivière !). Nous venions de nous arrêter pour la pause du matin. Nous avions checké soigneusement les arbres et les abords et rien ne semblait s’opposer à ce que nous dégustions un café bien mérité sous le regard placide des éléphants. Sauf que je n’avais pas vu, juste sous ma portière, une vipère heurtante. Je l’ai devinée lorsque mon pied n’était plus qu’à quelques centimètres de sa tête. Une nouvelle fois les Dieux de la Savane m’avaient protégé.
La troisième fois, c’était encore au bord de la Mara (oui, je sais, les bords de rivière) ! Avec Dominique, nous étions dans notre petit Suzuki et nous cherchions un coin ombragé pour le casse-croûte du midi. Tout à coup un « énorme » (et je pèse mes mots) babouin mâle surgit du bush et, illico, pénétra dans le véhicule par la vitre ouverte du côté où était ma femme. On eut cru un car-jacking tant cela se passa vite. Bien entendu nous ne cherchâmes point à discuter et lui abandonnâmes le véhicule. Nous avions jugé ses arguments très convaincants ! La bête ne cherchait aucunement à nous attaquer (sinon Dominique en aurait déjà été la victime) mais espérait un petit supplément à son régime alimentaire. Le grigou (bien informé) ressortit avec deux boîtes de pique-nique (pourtant planquées sous les sièges). Maintenant nous en rions, mais son intrusion aurait pu avoir des conséquences redoutables.
J’ai bien retenu toutes ces leçons.
COW - Si tu devais ne choisir qu’une seule de tes photographie, qui illustre une scène d’action, qui t’a donné du fil à retordre, ce serait laquelle et pourquoi ?
LR - C’était à Samburu. Il était midi lorsque nous rencontrâmes deux léopards mâles, face à face, au détour d'une piste (il n’y a pas d’heure pour les braves léopards). Ils marquaient leur territoire tout en se défiant du regard. Et le combat éclata. Mais très rapidement et à notre grand désappointement, les deux fauves disparurent dans les fourrés, très denses à cet endroit. C’est notre connaissance des lieux et notre obstination qui nous permit de les retrouver plusieurs minutes plus tard. Notre arrivée sembla comme une intrusion et les félins nous dévisagèrent quelques secondes. Ils avaient tous les deux un regard de tueur que nous ne sommes pas prêts d’oublier. Puis, ils reprirent leur attitude de défiance. La configuration du terrain ne nous avait pas permis de placer idéalement le véhicule et maintenant qu’ils nous toléraient, nous ne voulions pas risquer de les perdre une fois de plus en démarrant le véhicule. Je devais donc photographier par le toit sans appui convenable pour le 500 mm. Conscient que la scène était plus qu’exceptionnelle et qu’elle pouvait être très courte, je ne voulais pas poser le matériel. Rien ne se passait entre les deux léopards. Je commençais à ressentir des crampes dans le bras gauche (vive le numérique et le stabilisateur) quand enfin le combat reprit. Feulements, coups de griffes, coups de crocs, les mâles s'affrontèrent violemment. Enfin, l'un des deux, réellement knock-out, adopta une attitude de soumission. Le vainqueur le toisa puis, royal, s’allongea à quelques mètres de lui sans le quitter du regard. Enfin, le vaincu, queue pendante, se releva et disparut définitivement. Dans le véhicule nous ne pipions mot, conscients d'avoir assisté à un évènement extrêmement rare (je n’ai jamais vu la moindre image sur un tel comportement). De tous les spectacles auxquels nous avons assistés, c'est celui qui nous a le plus marqué. Pour vous faire une idée, je joins certaines images mais attention ce sont des diapos scannées en basse définition avec du matos très moyen (les originaux sont bétons).
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COW - Si tu devais ne choisir qu’une seule de tes photographie, qui illustre une scène de tendresse, qui t’a particulièrement ému, ce serait laquelle et pourquoi ?
LR - Les choix sont toujours cornéliens. Beaucoup de spectacles nous ont laissés sans voix, le cœur battant et les yeux embués tant l’émotion était grande. En choisir une et une seule est très difficile et presque injuste pour les autres. De plus les scènes les plus tendres n’ont pas nécessairement donné les images les plus belles. Pour illustrer plus aisément mes propos, je me cantonnerai à mes derniers voyages, depuis que je suis passé au numérique. C’était à Morémi (pas au bord d’une rivière) au Botswana. Une des personnes qui m’accompagnait, vivait ses premières expériences africaines. Elle était comblée par tous les spectacles auxquels nous assistions et ne rêvait plus que d’une seule autre chose : le tableau des lionceaux avec leur mère. Quelques instants plus tard c’était chose faite. Nous nous trouvions en compagnie de plusieurs lionnes et de leurs rejetons. Les câlins entre les adultes et leurs petits sont toujours des moments de tendresses inoubliables. Je n’oublierai jamais celui-ci.
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COW - Quelle serait la scène animalière que tu rêverais de prendre en photo ? Ta quête du Graal, en quelque sorte ?
LR - Je ne rêve jamais d’une image particulière, la photo n’est pas ma priorité absolue. Je savoure pleinement la chance de communier avec ce monde animal. Je rêve de traque, de quête et d’immersion au cœur de la savane. Chaque départ, tôt le matin, est un moment intense. Tous les sens aux aguets je scrute le bush pour débusquer l’animal qui retiendra notre attention quelques instants ou la journée complète. QUE DU BONHEUR !!! L’expérience m’a appris que même s’il y a des règles de base, tout peut arriver même aux instants et aux endroits où l’on s’y attend le moins (pour preuve les léopards et je pourrais citer d’autres exemples comme un oryctérope à 14 h 00, si si !). Le moment le plus fort n’est pas l’image elle-même mais tout ce qui la précède. L’image ne représente que quelques centièmes de secondes d’une quête qui elle ne se quantifie pas. L’image est un témoignage pour les autres, pas pour le photographe. Pour lui tout est définitivement enregistré dans ses neurones. A peine revenu, je rêve donc d’un nouveau départ.
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COW - Quelle est la scène animalière lors de ton dernier voyage photographique en Tanzanie, qui t’as le plus marqué ?
LR - Encore un choix ! J’aurais pu parler de l’oryctérope, tant une rencontre, en plein jour, avec cet animal est exceptionnelle (j’en ai tout de même glissé un mot). C’était il y a quelques jours sur les rives du lac Ndutu (pas une rivière, un lac !). Le ciel s’était obscurcit, annonçant de nouvelles pluies du côté de Naabi Hill. De temps à autre, le soleil perçait. Un vent violent s’est levé, enveloppant les alentours dans un épais nuage de poussière. Une superbe harde de gazelles de Grant s’est alors présentée à nous. Plus d’une centaine de bêtes (un troupeau de cette taille est rarissime) dont de très nombreux grands mâles. Ceux-ci se provoquaient et s’affrontaient dans de sérieux combats en plusieurs endroits à la fois. Le bruit des cornes s’entrechoquant surgissait de partout. Enfin, le troupeau se dispersa et abandonna les abords du lac. Le vent, la poussière tourbillonnante et une lumière très particulière firent de ces minutes un moment très intense.
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COW - Lorsque nous t’avons rencontré au Festival de Montier-En-Der en 2006, tu nous avais dit que la plupart des photographies du livre, que tu as réalisé, avec Bertrand Martel, sur le Kenya avaient été prises en argentique. Travailles-tu toujours en argentique ou es-tu passé au numérique ? Peux-tu nous en dire plus sur le matériel, que tu utilises, pour tes prises de vue ?
LR - Mon matériel étant usé, il me fallait TOUT changer. Je suis donc passé au numérique il y a 2 ans de cela. Et je ne saurai pas revenir en arrière tant le numérique offre de possibilités. Techniquement, la photo est beaucoup plus facile à réaliser qu’auparavant. Disons, qu’il est difficile de se planter complètement. De plus, on peut le savoir tout de suite et, avec un peu de chance, rectifier aussitôt. Avant ce n’était qu’au retour, sur la table lumineuse, que l’on savait si l’on avait été performant ou non. Et la, plus aucune chance de se rattraper. Cependant, aucun boîtier, aussi perfectionné soit-il, ne saura choisir pour vous le cadrage « qui s’impose » à un moment donné. Cela se sent mais ne se maîtrise avec aucune des techniques existantes. Le passage par l’argentique ou chaque photo coûtait, et donc où la composition était soigneusement réfléchie (quand on en avait le temps), était une excellente école. Je suis équipé tout en CANON : 2 boîtiers 30D (je n’ai pas les moyens des « vrais-pros »), le 100–400 mm et le 36–70 mm. Financièrement, c’est un bon compromis. Et je suis très satisfait de la qualité des optiques.
COW - Combien de photographies ramènes- tu par safari effectué ? Effectues-tu une sélection drastique par la suite ? En moyenne combien de photographies conservées sur le nombre total effectué ?
LR - Avec le passage au numérique, je ne compte pas précisément. Je ne suis pas non plus un fou de la gâchette. Je ne prends pas pour prendre, seulement par intérêt photographique. Certains jours je photographie peu, d’autres beaucoup. Par contre, au retour je suis très sévère. Je ne passe pas des heures sur Photoshop (dont je ne maîtrise que les bases) pour rattraper une image. Je ne me fixe pas de nombre. En fonction de la durée du voyage et de la qualité des observations, le nombre de photos sélectionnées varie beaucoup.
COW - En photographie, quelles sont tes qualités et défauts ?
LR - Pour cela, je vous laisse juge. Ceux qui connaissent le livre Kenya ont certainement leur avis. Vous découvrirez quelques uns de mes derniers clichés sur la galerie. Le photographe n’est pas toujours bon juge car il lui est difficile de se détacher des évènements associés à telle ou telle image. Une personne ignorant le contexte de chaque photo aura un jugement beaucoup plus objectif. Aussi, j’apprécierai beaucoup de recevoir les critiques (toutes les critiques) car elles sont toujours riches d’enseignements. Le choix d’un top five me plairait beaucoup. Mais j’ai de gros progrès à faire en ce qui concerne le traitement des images numériques.
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COW - Quels sont les 5 règles ou conseils que tu pourrais donner aux membres de Colors Of WildLife pour réaliser une bonne photo ?
LR
1 – Prendre le maximum d’infos avant le départ sur les animaux que l’on peut rencontrer, les biotopes et aussi les conditions du voyage (véhicules, nombre de participants, etc ) afin d’être le plus opérationnel possible ; et enfin avoir un très bon chauffeur.
2 – Ne pas se focaliser sur le sujet seul, mais bien analyser tout ce qui se passe autour.
3 – Donner la priorité à la vitesse si c’est une longue focale.
4 – Ne pas se précipiter. Respirer un bon coup, assurer une première image et après ne pas oublier de réfléchir à ce que l’on fait.
5 – Enfin décoller son œil du viseur, poser le boîtier et profiter, sans intermédiaire et en direct, du spectacle que vous offre la nature.
COW - Les parcs naturels et les réserves de la Tanzanie, du Kenya, du Botswana et de la Namibie sont tes destinations préférées. Si tu ne devais choisir qu'une seule et unique réserve, ce serait laquelle et pourquoi ? (En gros, ton coup de cœur ? Oui, on sait, ce n’est pas facile !)
LR - Bizarrement c’est plus facile que pour choisir une image. Sans hésitation, je réponds le Nord Kenya (n’est-ce pas Tony !) avec les réserves de Shaba, Samburu et Buffalo Springs (elles sont indissociables). Il faut dire que nous avons pris tout le temps nécessaire pour les connaître. Plus sérieusement, les autorisations (après bien des palabres) délivrées par les conservateurs nous ont permis de découvrir ces réserves dans des conditions exceptionnelles. A première vue, la réserve de Shaba peut sembler vide (de véhicules, c’est certain !) et presque inhospitalière. Ce parc se mérite, il faut y séjourner assez longtemps pour en apprécier l’essence. A Shaba, l’isolement est un avantage pour le photographe naturaliste. Les randonnées, toujours encadrées par un ami ranger armé, dans le lit de la rivière, dans les gorges ou encore au sommet des kopjes, nous ont offerts des points de vues insoupçonnables et des sensations de liberté sans égales. Les attentes au point d’eau de Funan nous ont réservé de belles surprises. Samburu et Buffalo Springs sont plus courues mais les abords de la rivière (ah, ah la rivière) sont de toute beauté et très fréquentées par les bêtes, notamment aux heures chaudes quand les touristes font la sieste (et les bêtes pas toujours). En maîtrisant le réseau de pistes, il est possible de s’isoler. Les paysages sont somptueux et garantissent la survie d’une faune particulièrement abondante et diversifiée. On y trouve entre autres les derniers troupeaux de zèbres de Grévy et d’oryx Beisa, ainsi que le gerenuk et la girafe réticulée. Ce sont par ailleurs des réserves offrant de fortes probabilités d’observer lions, guépards et léopards. La présence de ces espèces, une avifaune exceptionnelle et des paysages grandioses confèrent au vaste écosystème du Samburuland son caractère unique en Afrique.
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COW - Tes publications sont réalisées sur base des photographies effectuées, lors de voyages dans les grands espaces sauvages. Hors aujourd'hui, les animaux sont de plus en plus "faciles" à photographier dans des affûts payants (par exemple). Quel est l'avenir pour un photographe professionnel, alors que les photographes amateurs, de plus en plus nombreux et bien équipés, risquent de mettre sur le marché (ou sur le net) des images de qualité ?
LR - Pour les professionnels, c’est de plus en plus difficile. Et c’est pourquoi je n’en suis pas un à part entière. Je suis professeur des écoles et je ne dépends donc pas uniquement de la vente des reportages ou de la sortie réussie d’un livre pour vivre. Cependant la photo animalière se renouvelle sans cesse. Les animaux, les lumières, les comportements ne sont jamais les mêmes. Chacun a la chance de pouvoir ramener une image que les autres n’auront pas fait. Sans être un vrai pro, on peut réussir à publier de belles choses. Il faut trouver des sujets originaux ou les traiter sous un angle nouveau (ce qui est le cas de Kenya avec à la fois le regard du peintre et du photographe). Il faut aussi avoir un gros travail de fond, croire en ce que l’on fait. Le travail de qualité finit toujours par être reconnu. Quel bonheur ensuite de savoir que par le témoignage de quelques images on parvient à donner une part de rêve.
COW - Quelle est ta vision, à moyen et long terme, de ces derniers espaces sauvages ?
LR - Il reste encore quelques coins de paradis dans plusieurs régions d’Afrique. Mais ces écosystèmes vivent comme des funambules. Ce qui vient d’arriver au Kenya est un exemple type. Ce pays est passé très près de la guerre civile. Sans oublier le drame humain, on peut imaginer ce qui serait alors advenu des espaces fabuleux et de la faune si le conflit avait pris d’autres proportions. Le calme semble revenu et tout le monde s’en réjouit. Mais aux problèmes politiques, aux priorités économiques s’ajoutent maintenant les risques environnementaux. Quand le dernier des lions aura abandonné la partie, ces immensités seront pareilles à des terrains vagues et nos bouches seront obstruées de regrets. Si l’on veut que ce lion vive encore, il appartient à chacun d’entre nous d’agir et de transmettre les valeurs nécessaires à cette survie. L’avenir à moyen terme est possible et il faut y croire. A long terme…
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COW - Tu accompagnes des photographes amateurs à la découverte des ambiances fabuleuses du continent africain. Peux-tu nous parler des stages, safaris que tu encadres. Comment cela se passe-t-il ?
LR - Je n’organise pas de stage. Mais partager des moments d’exceptions est un grand plaisir. C’est pourquoi je suis accompagnateur pour l’agence de voyages parisienne Objectif Nature. Par ailleurs, il arrive souvent que l’on me sollicite pour avoir des renseignements. Dans ce cas je conseille le plus utilement possible. D’autre part, régulièrement des amis ou des passionnés souhaitent découvrir en ma compagnie les lieux de chasse photographique que je fréquente. Quand c’est réalisable, j’organise volontiers de tels safaris.
COW - Pour terminer : as-tu des projets en perspectives (livres, expositions en préparation…) que tu souhaiterais partager avec nous ?
LR - Après Kenya et Botswana, il y aura avec Cacimbo (l’éditeur) un tome 3 sur lequel je « travaille » activement. Il devrait sortir en 2009 ou 2010 (au plus tard). J’ai par ailleurs démarré un autre projet avec un autre éditeur. Mais celui-ci ne se lancera dans l’aventure que si nous trouvons des partenaires pour un préachat. Possibilité de jaquette personnalisée pour les entreprises intéressées. Je recherche donc des entreprises désireuses de s’associer au projet. Je ne veux pas en dire plus car on ne vend pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué. En l’occurrence, vous avez tous deviné qu’il ne s’agira pas d’ours mais de… Tout contact sera donc le bienvenu.
Merci à tous de l’intérêt que vous portez à mon travail photographique.
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Laurent Renaud publiera, prochainement, sur Colors Of WildLife, une galerie photographique intitulée : « Safaris en images », avec une sélection de ses images préférées.
Celle-ci se fera dans le cadre de la galerie " Sur la piste des photographes professionnels animaliers".
(1) Photos de Laurent Renaud
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