Colors Of WildLife

PROLOGUE                  

Et revoilà Papy et Madame en Afrique du Sud à la fin de ce mois de mai 2014. De retour en Afrique australe, après le périple de l’été 2012 qui nous avait permis de découvrir l’Afrique du Sud, au cours d’un voyage de près de cinq semaines et de cinq mille kilomètres, qui nous avait conduit d’abord au Pilanesberg puis aux villages N’Debele du Northwest, à Musina près de la frontière du Zimbabwe, au pays Venda, au Parc Kruger, à Blyde Rive Canyon, à Pilgrim’s Rest et ses vestiges de la ruée vers l’or, à Mkhuze, à St Lucia, aux collines du KwaZulu Natal et, pour finir, au site grandiose de Giant’s Castle au pied du massif du Drakensberg à la frontière du Lesotho. (Cf.http://www.colorsofwildlife.net/forum/index.php?action=search2).

Au programme, la partie sud du Parc National Kruger. Pas très excitant dirons (peut-être) certains. A voire, le Kruger réserve bien des émotions à ceux qui savent prendre le temps de l’apprivoiser et d’en apprécier les 21 écosystèmes répertoriés et ceux qui les habitent. Nous avions bien envisagé des projets plus ambitieux : partir à la recherche de la panthère des neiges dans l’Indou Kouch à la frontière afghano-pakistanais, ou à celle du dernier dodo de l’Ile Maurice, etc…, mais nous n’avons plus vingt ans, ni même quarante, ni même soixante, ni même … , bon je m’arrête là. Aussi, avons-nous décidé, à l’unanimité, de partir au Parc National Kruger … à la poursuite du calao à bec noir. Ambitieux, non ?


Jour 1 – « Vas-y Indi »

Nous voilà arrivés à Jo’Bourg à l’heure du déjeuner. « Vous venez voir les big five, nous demande l’agent d’immigration ? Les big five, oui, mais aussi, les little five, les ugly five, … » Rigolade. Nous récupérons nos bagages, changeons de l’argent, achetons des cartes de téléphone prépayées, et nous nous trouvons bientôt au volant de la voiture. Contact. Nous quittons vite l’aéroport.

En avant pour de nouvelles aventures. Et, comme d’habitude, nous crions en chœur au moment où la voiture démarre : « Vas-y Indi ».

Nous roulons vers Middleburg où nous avons prévu de nous arrêter pour la nuit, après avoir fait les courses de base pour les dix-huit jours que nous passerons dans le Kruger. Pas question de faire Jo’Burg – Crocodile Bridge d’une seule traite (450 km), après un voyage en train pour rejoindre l’aéroport Charles-De-Gaulle et une nuit passée en vol. Nous ne pouvons que nous féliciter de notre choix.

Nous y arrivons à Middleburg en fin d’après-midi, après avoir traversé une région où fleurissent les centrales thermiques au charbon et les nombreux townships sur les collines pelées. Quelques pintades de Numidie viennent égayer notre route. Pas besoin de berceuse pour s’endormir.


Jour 2 – En route vers Crocodile Bridge

Le ciel est bien dégagé lorsque nous prenons la route pour rejoindre Crocodile Bridge. Température : 13 °C. A Machadodorp, nous prenons la branche nord de la N4. Une vingtaine de minutes après avoir contourné Nelspruit, nous tombons sur un bouchon en raison de travaux sur le pont enjambant la Crocodile River après l’embranchement vers Konyamazane. Nous restons coincés pendant une bonne heure. Nous arrivons enfin à Komatipoort après un peu moins de cinq heures de route.

14h00 – Arrivée à Crocodile Bridge Restcamp. Formalités rapides. Nous prenons possession de notre bungalow en bordure du Camp, avec sa terrasse, son braai et sa kitchenette extérieure. Nous déchargeons la voiture. Le temps de sortir la glacière et de revenir à la voiture, une troupe de vervets venus je ne sais d’où inspecte les provisions (le hayon est resté ouvert). Un paquet de riz en fait les frais. Petite ballade sans matos vers Hippo Pool. Histoire de se mettre dans l’ambiance. A 17h00, nous sommes de retour au Camp alors que le soleil va se coucher. Les braais sont déjà allumés devant les bungalows voisins.

Hop j'embarque

Allez, va pour un Kruger.  ;)

En route !  :)

Je monte aussi  :)

Le style narratif me plait  :)

J'embarque aussi pour ce safari en self drive
Ah! Ces vervets... Une seconde d’inattention et ils sont déjà au taquet version cambriolage  :P

Simba

Jour 3 – Crocodile Bridge – Mise en bouche      

Départ à l’aube pour la journée. A cette période l’année, le soleil se lève à 06h30. Madame est au volant, lunettes de soleil prêtes à l’emploi, visière en place, jumelles dernière génération autour du cou. Mon matos est prêt, enfin je crois. Je suis notre progression sur la carte du Parc, en prenant des notes entre deux prises de vue.

Premières rencontres : des francolins du Natal, une troupe d’impalas et … un ranger à vélo, inspectant prudemment un bosquet à proximité de la piste. Premiers calaos, à bec rouge, ceux-là. Au loin, quelques cornivelles noir et blanc. Une petite troupe de zèbres emprunte tranquillement la piste. Ils sont magnifiques, avec leur queue que l’on dirait tressée (comme chez Bartabas). Nous les suivons un long moment, au pas. Encore des francolins, et un minuscule martin pêcheur au passage d’un gué. Deux grands koudous, majestueux, passent derrière la voiture. Toujours un émerveillement de croiser ces superbes antilopes. Pique-nique à Afsaal, suivi d’une petite sieste, sous les arbres.


1. Francolin du Natal


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2. Ranger à vélo


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Nous reprenons la route, en fait la piste. Tout au long de notre périple dans le Parc, nous éviterons chaque fois que possible les routes principales goudronnées pour rejoindre les pistes secondaires, bien moins fréquentées, au plus près de la nature. Certains jours, nous croiserons moins de deux véhicules par heure.

Bref, poursuivons. Rolliers à longs brins et calaos leucomèles sont au rendez-vous. Arrêt à Gardenia Hide, construite au bord d’une belle mare, à contrejour en cette fin d’après-midi. Aucune activité. Nous repartons. Une troupe de girafes, un superbe rhinocéros blanc (bien foncé celui-là) et un francolin de Swainson clôturent les observations de la journée.


3. Rhino blanc


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4. Rollier à longs brins


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5. Francolin de Swainson


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Plein de belles rencontres papy  (Y)

Je me suis mis sur le toit de la voiture pour mieux voir le calao; çà dérange pas ?

Tout mimi, le rollier. Belle rencontre avec le rhino !

Excellent le ranger à vélo  :D
J'en ai déjà vu aussi dans Kruger... Comme des flics installés dans leurs fauteuils pliables et derrière leur radar, prêts à flasher!

Simba

J'embarque aussi !

Jamais vu de ranger à vélo ! Par contre derrière un radar oui

Je grimpe à mon tour, alléché par ces premières rencontres et ce style narratif bien sympathique.

MDR le ranger à vélo. Que pouvait-il avoir dans son panier ?

Musu

Jour 4 – Crocodile Bridge – Lower Sabie

Nous plions bagages ce matin pour changer de Camp. Affluence à la réception, en ce début du week-end, ce qui ne fait pas nos affaires. Nous perdons pas mal de temps. Et cela ne fait que commencer, car, quelques kilomètres à peine après la sortie du Camp, embouteillage monstre. Cela sent le big five ! Bingo, nous apercevons, entre le « tas » de voitures, sur un pont, bien calé contre la rambarde, dédaigneux, un lion, qui doit se demander ce qu’il est venu faire là. Les deux voies sont bloquées par des voitures imbriquées les unes dans les autres, en travers de la route, avançant ou reculant en dépit du bon sens. Il nous faudra près de 30 minutes pour arriver à nous extraire de cette gangue infâme. Pauvre lion…


6. Pauvre lion

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C’est reparti un peu plus loin. Cette fois, c’est plus lourd : une troupe d’éléphants dans le bush. En plus des voitures, des bétaillères-safaris » (modèle 20 places), en vrac, sur la route. Téléphones portables et tablettes sont de sortie. Il ne manque que les perches à selfie (« égoportrait » en français du Québec) ! Nous arrivons à nous faufiler pour prendre la tangente par la piste choisie (S 130). Ouf ! Nous entrons dans une zone de taillis assez denses. Une belle troupe de girafes traverse la piste. Plus loin, un vautour sur son nid et un rapace que nous observons à la jumelle : oui, il s’agit d’un cousin du fameux « Aigle à Tony »… Une grande outarde se faufile dans les taillis, suivie de près par une bande de phacochères.  Une girafe, effrayée par un gnou au galop, s’enfuit. Les impalas sont en éveil… Un calao à bec rouge vient se poser sur une branche. Nous attendons un bon moment, mais rien ne viendra plus troubler la quiétude du lieu.

Nous mettons le cap à l’Est. Les taillis laissent la place à une savane plus ouverte, parsemée de marulas et d’acacias. Une belle brise s’est levée. Des bandes de cornivelles noir et blanc se déplacent à vive allure. Un calao leucomèle prend la pose sur une petite butte. Clic-clac (en attendant son cousin à bec noir…).


7. Cornivelle noir et blanc


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Arrêt à Ntandanyathi Hide où nous sommes accueillis par des calaos leucomèles. Bel endroit en surplomb sur une petite rivière. Les hippos que nous entendons ou que nous voyons se déplacer sous l’eau ne sont guère coopératifs. Dommage, mais comme l’endroit est agréable…


8.  Calao leucomèle


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Arrivée à Lower Sabie  à l’heure du check-in (14h00). Pas la peine d’arriver plus tôt, l’heure c’est l’heure. Le temps de nous installer dans notre tente sur pilotis et de casser la croute, et nous voilà repartis vers Sunset Dam. Nous y arrivons à 15h00 et essayons de nous placer le mieux possible au milieu des nombreuses voitures. Le bel angle de vision que nous trouvons enfin n’en est cependant pas moins régulièrement bouché par quelques importuns. « Struggle for life », pour quelques photos prises au téléphone portable tenu à bout de bras. Pas content Papy.

La lumière est sublime en cette fin d’après-midi et met en valeur les limicoles qui arpentent inlassablement la grève, indifférents aux crocodiles énormes qui peuplent les berges. Combattants variés, gravelots à triple collier, et vanneaux à tête blanche nous régalent.


9. Gravelot à triple collier


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10.  Vanneau à tête blanche


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Le soleil n’est pas loin de disparaître sous l’horizon lorsque nous quittons ce merveilleux endroit où nous sommes seuls maintenant. Il est temps de mettre en route le braai. « Bar is open » déclare illico presto le Bar tender (c’est moi). La nuit tombe et le chant des criquets commence à nous bercer, suivi bientôt par les grognements des hippos.

Superbe suite Papy, je m'inviterai bien au Braï avec une bonne bière  :D

Merci. Quand tu veux pour une bière.

Papy ;)

Hey attendez-moi j'embarque aussi  :P pour moi ce sera un Coca bien frais pour le Braai  ;)
Imprudent le ranger sur son vélo  :o
Pauvre lion coincé au milieu des voitures (j'ai bien ri pour le coup des tablettes nouvelle mode pour faire de la photo et surtout pour le coup de l'égoportrait  ;D)
Ca démarre en douceur mais ça semble prometteur.. j’attends la suite avec impatience

Je vais suivre ce carnet de voyage au Kruger (un de mes parcs préféré  (Y)) avec intérêt: déjà un rhino et un lion se prélassant sur le bitume chaud  :)...il a l'air bien calme malgré toutes les voitures dont tu parles  :(

Jour 5 –Lower Sabie – Le Sud

Il fait plutôt frais ce matin (8°C) lorsque nous quittons le Camp pour notre première ballade, sur les pistes au Sud du Camp. Une troupe de pintades de Numidie s’égaye sous les premiers rayons du soleil.   


11. Pintade de Numidie


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Retour à Ntandanyathi Hide, avec une meilleure lumière. Les hippos sont toujours là, mais ne sont guère plus coopératifs que la veille. Nous profitons cependant du calme du matin et du charme de l’endroit, du moins jusqu’à ce que trois voitures arrivent avec leur chargement de gamins bruyants.

Nous repartons vers les points d’eau. Nous croisons une trentaine de zèbres en file indienne, des phacochères, une troupe de girafes à la robe bien claire et un calao à bec …rouge. A Duke, le temps d’observer une ombrette, un touraco concolor et des vanneaux armés, et voilà qu’arrivent voitures et bétaillères safaris.


12. Calao à bec rouge


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Nous remontons vers le Nord. Nous saluons deux rangers à pied, armés de kalash. Nous prenons ensuite le  temps d’observer et de photographier un vanneau couronné. Un rollier à longs brins se pose sur un arbuste. Le vent agite ses ailes. Des pintades de Numidie se sont mises bien à l’ombre sur les branches d’un arbre. La température monte vite (31°C), il est temps de rentrer. A 11h00, nous sommes de retour au Camp. Au programme : déjeuner et sieste.


13. Vanneau couronné


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Retour à Sunset Dam à 14h20 pour y passer la fin de l’après-midi. Nous nous positionnons à trois endroits différents, pour avoir des points de vue différents. Entre les prises de vues, nous faisons le décompte de ce que nous voyons : 30 crocodiles sur les berges, certains énormes, plus ceux qui sont dans l’eau, une bonne douzaine d’hippos, 22 ibis tantales, 6 ouettes, une petite troupe de pintades de Numidie, quelques limicoles (gravelot à triple collier, vanneau à tête blanche, combattant varié), un jacana doré, plus d’autres oiseaux. Vers la fin de l’après-midi, une troupe de 6 girafes s’approche précautionneusement de la berge pour boire. Les 5 cobes à croissant qui les suivent repartent sans s’abreuver, alors que des crocodiles chassent et avalent goulument des poissons. Des ouettes remuent la vase avec leurs pattes en quête de nourriture. Une troupe de pintades de Numidie vient boire, prudemment.


14. Ouette


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15. Pintade de Numidie


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Papy, j'embarque à retardement et je constate que les oiseaux monopolise ton attention ;)
Un plus pour le vanneau à tête blanche "w"
J’attends la suite avec impatience..

@ Merle : oui, les piafs constituent l'essentiel d e ce carnet. Et comme j'aime le oiseaux (Cf. mon avatar)…
 
Papy  ;)

Tu me rassures Papy, je ne suis pas le seul à aller au Kruger pour les piafs ! En tout cas une jolie série variée avec un joli vanneau bien mis en valeur  (Y)

Jour 6 – Lower Sabie – Le Nord-Ouest

Toujours frais ce matin, lorsque nous prenons la route, dès le lever du soleil. Nous traversons la rivière Sabie enveloppée d’une brume dorée, avant d’emprunter la piste vers le Nord-Ouest en direction de la Salitje Road. Des arbustes émergent des hautes herbes dorées, agitées par le vent. Des centaines d’impalas. De nombreux oiseaux aussi, surtout des rolliers à longs brins, postés au sommet des branches, bec au vent. Une grande outarde disparaît dans les herbes. Un coucal se cache dans un arbuste puis s’envole. Des francolins piètent au bord de la piste. Une cornivelle noir et blanc se pose sur une branche d’un arbre mort.


16. Rollier à longs brins


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17. Francolin huppé


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18. Cornivelle noir et blanc


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Une petite troupe de zèbres, au pas, occupe toute la largeur de la piste. Ils s’écartent à gauche lorsque nous nous approchons, reviennent sur la droite, nous contournent, puis reprennent leur chemin… sur la piste, derrière nous. Cela fait près de deux heures (pour 13 km) que nous cheminons sur la S 128, lorsque nous atteignons l’intersection avec la Salitje Road. Nous n’avons rencontré que deux autres voitures, que nous avons laissé nous doubler : « Did you see something? » « Yes, birds » « Ahhh… ».

Arrêt sur un radier : des petites tortues sur un rocher émergeant de l’eau, un alcyon pie en action de pêche, un héron et un … jabiru que nous ne nous attendions pas vraiment à voir ici. Un écureuil de Smith (de brousse) se chauffe au soleil.


19. Ecureuil de Smith


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La végétation change. Nous sommes maintenant dans une vaste plaine onduleuse, d’où émergent, sur les collines, de grands arbres. Très beau paysage. Des bucorves du Sud se faufilent dans les herbes. Des zèbres nous refont le coup de leurs congénères rencontrés précédemment. Près d’un point d’eau, où se vautrent une poignée de phacochères, quatre girafes s’enroulent mutuellement leur long cou deux par deux, dans un lent balancement. La piste surplombe maintenant le cours de la rivière Sabie, couverte de roseaux et d’où émergent par endroits des rochers. Une harde d’une bonne trentaine d’éléphants, dont deux grands mâles, déambule dans son lit. Nous franchissons le pont sur la rivière Sabie et mettons cap au Sud-Est en empruntant la Skukuza - Lower Sabie Road.

Pause à l’aire de pique-nique de Nkuhlu. Il est 11h00, déjà. La température monte vite (28°C). Je relaye Madame au volant. La qualité de la lumière décroît rapidement, à l’inverse de la circulation qui, elle, ne cesse de s’intensifier. Bientôt, des éléphants et quelques buffles tentent de se frayer un passage entre deux rangées de voiture, arrêtées en tas, des deux côtés de la route. Nous attendons sagement à distance raisonnable que la situation se clarifie. Là-bas… Oui, là-bas, un calao à bec noir ! Bien trop loin pour la photo. Les jumelles feront l’affaire pour cette fois.

Nouvel embouteillage monstre à quelques centaines de mètres avant Sunset Dam. Indescriptible. Nous restons tranquillement sur la partie gauche de la chaussée, avançant chaque fois que possible. Au bout d’un bon quart d’heure, nous apercevons l’objet du délit : une petite meute de lycaons se repose à l’ombre, à quelques mètres à peine à gauche de notre voiture. Nos premiers lycaons ! Nous avions espéré rencontre plus glamour. Je passe un boîtier équipé de son 85 à Madame : « J’appuie où ? » « Ici ». Clic-clac pour une photo souvenir, par la « jumelliste » de l’équipe.


20. Lycaon


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Retour au Camp. Une sieste est la bienvenue avec cette température. Et puis, il faut bien mettre de l’ordre dans les notes, dépoussiérer le matos et reconstituer le bar, avant de repartir pour de nouvelles aventures. 

Et voilà un passager de plus.  (Y)
Si Gégé veut bien me laisser une petite place sur le toit  ;)

Bon  j'arrive aussi. Un tour, même virtuel, dans ce vieux cher parc Kruger est toujours un plaisir...

Ouais, Laurent, monte ! Mais j'espérais plutôt une guéparde ...

Tu as raison Papy, la lenteur, c'est la clé du succès au Krüger !

Bien, l'écureuil !

Chic, le cercle de famille s'agrandit. Je vais illico regarnir le bar.

Papy  :)

N'oublie pas les cacahuètes  :)

Encore une série bien "ailée" pour mon plus grand plaisir. Mais j'aime bien l'écureuil perché, il n'a pas peur des autours celui-là....  ???

Fichtre, des lycaons  "k", belle observation pour le Kruger  (Y) (ceci dit, il n'y a que là-bas que j'en ai vu  ;))!
J'aime bien l'écureuil sur son bout d'arbre sinon, tout mimi  "w"

J'embarque aussi  ;)
Toujours un plaisir de lire Papy  :D

A lire et à regarder, toujours de l'argentique scanné ?
J'aime bien la compo du rollier en 4.

Merci. Oui, toujours de l'argentique.

Papy

Jour 7 – Lower Sabie – Le Nord

La nuit é été plus chaude que la veille. Les grillons n’ont cessé de chanter. Nous quittons le Camp à l’ouverture des portes. Le ciel est couvert. Il fait 18°C. Des pintades de Numidie s’égayent sur la route. Hirondelles, bergeronnettes et martin-pêcheur géant sur le pont de la rivière Sabie. Nous nous engageons sur la Mlondosi Road. Deux chacals à chabraque s’engagent sur la piste dans la pâle lumière du matin. Nous les suivons lentement. Ils se chamaillent quelques instants puis s’éloignent l’un de l’autre. L’un d’eux poursuit sa route sur la piste puis va se coucher dans les herbes. On ne voit plus que ses oreilles et un bout de son museau. Trop loin pour la photo. Dommage.

Quelques instant plus tard, nous croisons un pick-up où sont entassés une bonne douzaine de rangers armés jusqu’aux dents. Ils ont l’air fatigué de ceux qui ont passé la nuit dehors. Traque des braconniers ? La frontière avec le Mozambique n’est qu’à une dizaine de kilomètres, à peine. Nous nous retrouvons vite au beau milieu d’un troupeau de zèbres, d’une bonne centaine de têtes. Magique.

Près de deux heures après avoir quitté le Camp, distant d’une douzaine de kilomètres, nous bifurquons sur la Muntshe Loop. La végétation change à nouveau, avec une présence plus marquée d’herbes folles, aux belles couleurs, allant des jaunes pâle ou doré aux roses, puis aux verts plus ou moins foncés. Des couleurs certainement magnifiées par la lumière diffuse de ce ciel toujours couvert. Les douces « lumières de l’ombre » ? La piste devient plus « pierreuse » et étroite. Heureusement, nous ne sommes pas embêtés par la circulation ; une seule voiture jusqu’à présent, si l’on ne compte pas le pick-up des rangers.

Un coucal de Burchell tente de se camoufler dans les herbes tout au bord de la piste. STOP. Deux autres s’agitent dans les arbustes, observant ce qui se passe en bas. Nous comprenons vite la raison de leur présence, en voyant un quatrième, sur la piste, tentant de tirer par la queue un serpent mal en point, mais toujours vivant. C’est malheureusement le moment que choisissent deux voitures pour s’inviter sans crier gare, nous obligeant à manœuvrer dans l’herbe pour leur permettre de nous dépasser. Vous avez-dit « Birds » ?


21. Coucal de Burchell


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22. Coucal de Burchell


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Au point d’eau de Muntshe, nous mettons le cap à l’Ouest pour rejoindre la Old Tshokwane Road en direction du Sud. Piste caillouteuse avec de la tôle ondulée, bordée d’herbes aux belles couleurs. Quelques oiseaux : un coucal de  Burchell, des rolliers à longs brins, un circaète brun, assez loin, et … et… un calao à bec noir, encore trop loin pour tenter une quelconque photo. Grrrrr…..
 
Les observations s’enchaînent : des phacochères, des rolliers à longs brins, des calaos à bec rouge, beaucoup de petits oiseaux plutôt farouches, un steenbok solitaire et aussi six rhinos blancs couchés dans l’herbe, baignés dans une douce lumière diffuse.

Fin de matinée : arrivée à l’aire de pique-nique de Mlondozi Dam pour le déjeuner. Superbe vue sur le lac de barrage que traverse une harde d’éléphants en file indienne. Les vervets chapardeurs sont au rendez-vous, mais nous échappons à leur traîtrise. Dans les arbres, des bulbuls tricolores.


23. Bulbul tricolore


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Nous reprenons la route en début d’après-midi, alors que le soleil a fini par percer la couche de nuages.  Et encore un calao à bec noir hors de portée. Pas facile de le mettre dans la boîte c’te client-là. Nous repassons par l’endroit où nous avions vu le jabiru la veille. Une superbe varan se prélasse au bord du radier.


24. Varan


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Poursuivons. Une troupe d’impalas aux aguets, des coucals, des calaos leucomèles et à bec … rouge puis, alors que nous venons de franchir le pont sur la rivière Sabie, nouvel embouteillage sur la route principale causée par une troupe de babouins et trois bucorves du Sud. Nous avons tout juste fini de repositionner la voiture pour tenter de revoir les bucorves qui viennent de s’éloigner dans les fourrés qu’une voiture s’arrête à notre hauteur. « What did you see? » nous demande le conducteur. « Hornbill » je réponds. Brrrouuumm, fait la voiture en repartant. Même pas merci. Je me promets, pour un prochain voyage, de préparer des pancartes comportant une inscription du style « Birdwatching in progress, etc… »  pour tenter de décourager les importuns, que l’observation d’oiseaux ou non soit au rendez-vous. J’en connais qui sortent ostensiblement une carte pour l’étudier attentivement …

Bref, nous ne reverrons plus ces bucorves-là. Il ne reste plus qu’une heure et demie avant le coucher du soleil alors, pour le plaisir, un petit tour à Sunset Dam. Les crocodiles sont toujours là, un héron cendré patrouille le long de la grève, tout comme une paire de vanneaux à tête blanche. Une bergeronnette se pose quelques instants sur le capot puis sur l’essuie-glace arrière de la voiture. Des petits poissons sautent hors de l’eau. La tête d’un crocodile émerge lentement. Le soir approche doucement …

Tu me rappelles des souvenirs avec çà, j'avais aussi pensé à mettre une pancarte parce que je ne compte plus les gens qui m'ont demandé ce qu'il y avait en face de mon 500mm ....... mais moi je leur disais que c'était des alouettes.
Tes photos de coucal sont superbes mais un poil trop serrées pour moi. Mais c'est peut être voulu, trop près ou trop de branches....  ;)

Pas de possibilité de donner un peu plus d'air à la prise de vue. Piste étroite, oiseaux très près, ou se cachant vite dans la la végétation assez dense, puis revenant en bordure, en raison du serpent sur la piste. Plein cadre au 420 mm. Pas cherché à faire autrement, pour mes premier coucals. J'en ai quelques autres, ou trop serrées ou avec beaucoup de feuilles disgracieuses ou avec un oeil qui ne brille pas bien...

Papy  ;)

 ;D :D Excellent le coup de la pancarte... Je n'ai jamais vécu ça mais il faut bien le prendre avec philosophie
Joli les coucals  (Y)

Moi aussi j'aime bien les coucals

Je t'imagine très bien avec ta pancarte   Jean Marie   ;D ;D 

Jour 8 – Lower Sabie – Olifants

Il fait encore nuit lorsque les premières tasses de café sont bues. Des chauves-souris chassent sous la terrasse. Les hippos grognent. Nous finissons de rassembler nos bagages pour l’étape du jour qui nous amènera à Olifants. Brouillard sur la rivière Sabie. Nappes de brouillard aussi à Sunset Dam ce matin. Ambiance étrange. Des hippos sont dans l’eau. Un crocodile se déplace lentement le long de la berge ; on voit bien son œil jaune. Glaçant. Un héron cendré vient se poser sur un morceau de bois mort.


25. Héron cendré


                                   (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0388456001428038843-9213013092.jpg)


Nous roulons maintenant en direction du Nord, en empruntant la route principale (H10) que nous avions soigneusement évité jusqu’à présent, mais qui va nous permettre de rejoindre plus rapidement Olifants, tout en découvrant de nouveaux espaces. Les observations reprennent : de nombreux phacochères, quelques éléphants, une douzaine de girafes, quelques rolliers, et un très beau grand koudou dans les herbes dorées que je n’arrive pas à mettre en boîte correctement, tant il met de la mauvaise volonté à prendre la pose. Après le point d’eau de Muntshe, nous traversant une belle savane, bien dégagé à l’Est, où paissent des gnous et des zèbres. Côté piafs, des vanneaux couronnés et des calaos à bec … rouge. Très belle vue sur la savane en contrebas depuis Nkumbe Lookout. En approchant d’Orpen Dam, un calao à bec noir, bien trop loin encore une fois. Se seraient-ils tous donné le mot ? Après Tshokwane, la route longe une large rivière au lit sablonneux. Brûlis entre la route et la rivière. Près du point d’eau de Mazithi, quelques voitures sont arrêtées sur la route. Que se passe-t-il ? Quatre bucorves du Sud sont en train de régler définitivement son sort à un serpent. Ils le piquent avec leur bec pour trouer sa peau et en retirer des petits morceaux de chair qu’ils avalent en rejetant la tête en arrière d’un coup sec. L’un d’eux n’arrête pas de grogner. Il prend même de temps en temps des postures de « cacou ». Nous restons près de quarante cinq minutes à les observer et à prendre quelques photos pour immortaliser l’instant. La lumière est peut-être une peu dure, mais l’occasion est trop belle. Après tout, il a beau être midi, à cette époque de l’année et à cette latitude, la hauteur du soleil au-dessus de l’horizon ne dépasse guère les 45° à midi. Et puis, ne boudons-pas notre plaisir.


26. Bucorve du Sud


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27. Bucorve du Sud


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28. Bucorve du Sud


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Poursuivons. Le vent s’est levé sur les brûlis que nous traversons ensuite, brûlis sur lesquels l’herbe repousse, tendre, bien verte. Encore de voitures arrêtées. On nous signale deux lions couchés à l’ombre sous un arbre. A 500 mètres au moins. Même les jumelles ne nous sont pas d’un grand secours. Il faut bien avouer que des lions à cette distance ne nous émeuvent guère, alors qu’il y a un peu plus d’un an nous étions dans les plaines du Masai Mara chez Tony.

Arrêt pique-nique à Satara avant de reprendre la route vers Olifants, tout en continuant à observer gnous, zèbres, autruches, grands koudous et girafes. Nous arrivons enfin à Olifants où nous prenons possession de notre bungalow avec vue sur la rivière.


29. Rivière Olifants


               (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0176258001428039334-9213013092.jpg)


Une bière bien fraîche pour faire passer la chaleur d’une journée bien remplie, puis dîner « aux chandelles » sous les étoiles. On entend la rivière Olifants couler. Les grillons se mettent à chanter. Un lion rugit sur l’autre rive…   

Une poursuite agréable du voyage avec de belles photos et un récit très précis

Un "plus" pour la 25 : un cendré sur fond cendré avec la lumière du matin ! peut-être un peu serré !

Oui tout a fait d'accord
J'aime beaucoup le bucorve en 28 et c est toujours un régal pour les yeux cette vue de la rivière depuis le camp d'Olifants (L) (L)

J'embarque avec du retard pour ce voyage particulièrement bien raconté  (Y) et illustré avec des images au petit air vintage apporté par ta technique particulière et qui en font tout leur charme "w"
J'avoue cependant avoir du mal à imaginer un safari avec embouteillages et routes goudronnées ??? Est ce la possibilité de faire du self drive en toute sécurité qui t'a orienté vers le Kruger? ou ce parc est-il vraiment si envoûtant pour passer outre ces inconvénients qui sont pour moi rédhibitoires? le nom de Kruger fait rêver et ses nombreux supporters du forum me font me questionner régulièrement sur l'éventualité d'y séjourner au moment de choisir ma prochaine destination mais jusqu'ici je n'ai jamais réussi à passer outre mes préjugés.

Merci pour tes compliments, Genir. Pour répondre rapidement à tes interrogations.

Tout d’abord, un séjour dans le Kruger ne se résume pas à des embouteillages et à des routes goudronnées. Loin de là et fort heureusement. Disons que c’est le côté très désagréable de la situation. Mais ces aspects-là ne sont pas spécifiques au Kruger. Que dire des 400 véhicules présents en haute saison dans le cratère du Ngorongoro, de la centaine de 4x4 massés certains jours au bord de la rivière Mara pour assister aux « crossings », des dizaines de véhicules cernant un malheureux léopard dans les plaines du Masaï Mara, des nombreux microbus bourrés de touristes fraîchement débarqués des bâteaux de croisière dans le Serengeti, etc…, comme ont pu en témoigner notamment plusieurs membre de ce forum, certains préférant fuir que de rester dans de telles conditions ?

Pour ma part, je considère ces routes goudronnées du Kruger comme des itinéraires de liaison, certes fréquentés, mais ce n’est pas la place de la Concorde à 6h00 du soir. Et puis, au demeurant, les embouteillages ne sont pas si fréquents que cela et il n’est pas n’exclut d’avoir de bonnes surprises. Les autres routes (non goudronnées celles-là) sont suffisamment nombreuses, intéressantes et très peu fréquentées pour que l’on y trouve son bonheur, surtout si l’on y est de bonne heure.

Cela étant, la partie Sud du Parc est plus fréquentée que le Nord, et c’est dans celle-ci que se trouvent les Camps les plus imposants. Pour conclure sur ce point, je dirais que, certes le Parc a des côtés moins idylliques à certains moments pour ceux qui aspirent à se trouver au plus près de la nature mais, en y séjournant assez longtemps et en sortant des sentiers battus, on y fait de bien belles observations et on y passe de très bons moments. Certains membres de ce forum, plus fins connaisseurs de ce Parc que moi, pourront certainement t’éclairer à ce sujet.

S’agissant du self drive lui-même, disons que l’organisation d’un voyage dans les Parcs nationaux sud-africains est très facile à mettre sur pied, en passant par SanPark. A condition de s’y prendre assez tôt. A des coûts tout à fait raisonnables, selon les solutions d’hébergement retenues. A prendre aussi en considération.

En espérant avoir répondu au moins partiellement à tes interrogations.

Papy ;)

Merci beaucoup Papy pour tes réponses précises. C'est vrai que jusqu'ici j'ai eu la chance de ne jamais me retrouver dans des hordes de véhicules au cours de mes quelques safaris et que c'est qqch que je cherche à éviter. Cependant j'ai bien conscience que c'est la rançon du succès et dois-je me priver de superbes endroits pour cette raison? C'est toute mon interrogation et les derniers très beaux carnets sur ce parc sont une partie de la réponse...

Belle série Papy, je t'envie ces bucorves que je n'ai vu qu'une seule fois au sommet d'un arbre en contre jour ..... je n'avais même pas fait de photos, c'est dire  :-[

Je suis très flatté d'avoir des photos d'une espèce que tu n'as pas (encore) dans tes archives. Mais je ne suis pas le seul sur ce forum.

Papy  ;)

Jour 8 – Olifants – Le Nord

Les grillons ont chanté toute la nuit, mêlant leur chant au bruit de la rivière. Le jour se lève, le temps est clair. Cap à l’Est. Nous suivons le cours de la rivière Olifants. Dans une mare, un tout petit croco nous observe, indifférent aux deux tortues qui nagent à proximité. Des francolins courent. Arrêt à Olifants River Lookout, d’où l’on a une vue superbe sur la rivière Olifants avant son confluent avec la rivière Letaba. Notre route nous fait maintenant longer la rivière Letaba. Concert de chants d’oiseaux. Un vrai régal pour les oreilles. Et tous ces calaos qui volent autour de nous, sauf un ! Un drongo brillant se pose sur une branche. Des vanneaux couronnés picorent.


30. Drongo brillant


               (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0802519001428118912-9213013092.jpg)



31. Vanneau couronné


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Sur notre route, un magnifique baobab, le Von Vielligh Baobab, du nom d’un topographe chargé de l’étude du tracé de la frontière entre le Mozambique et l’Afrique du sud, et qui grava ses initiales sur cet arbre vénérable en 1891. Nous continuons de longer le cours de la rivière Letaba que l’on aperçoit en contrebas de la piste avec son lit parsemé de rochers et de roseaux. Nous croisons bon nombre de cobes à croissant, d’impalas et une harde d’éléphants (nous en compterons 24) qui se dirige vers la rivière. Cerise sur le gâteau, que voyons-nous ? Non, pas de calao à bec noir, mais des libellules toutes rouges, toutes bleues.

10h20 – Nous arrivons à Letaba, où nous visitons Elephant Hall, où sont conservées les défenses impressionnantes de huit grands éléphants (Big tusker) dont six des « Magnificent Seven ».  Et où l’on recueille quelques informations sur les massacres d’éléphants perpétrés aux 19ème et 20ème siècles (30 000 animaux tués par an entre 1840 et 1870 selon le Dr D. Livingstone), photos du plus grand chasseur de l’époque à l’appui. 

Nous repartons de Letaba en début d’après-midi. Une grande outarde s'éloigne dans les brûlis, avant de se coucher dans une petite fosse (son nid ?) à l’ombre d’un arbuste.


32. Grande outarde


                                   (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0683502001428119060-9213013092.jpg)


N’wamanzi Lookout. De l’autre côté de la rivière Olifants, un cadavre d’éléphant. Une nuée de vautours attend. A l’écart, un bateleur. Un crocodile est là aussi, mais finit par se lasser. Retour au Camp pour prendre un peu de repos et vaquer aux tâches ménagères.


Jour 9 – Olifants – Le Sud

Départ à l’aube. Cap au Sud. La fraîcheur matinale est revenue (9°C). Un babouin au sommet d’un arbre, juste à la sortie du camp, nous observe avec curiosité. Deux outardes à ventre noir se faufilent dans les herbes. Nous ne pouvons pas traverser la rivière Olifants vers Balule car le pont est en travaux, suite aux dégâts causés par les pluies du dernier printemps. Nous modifions notre itinéraire pour franchir la rivière sur le pont de la route principale. Des écureuils de Smith se chauffent aux premiers rayons du soleil. Les francolins sont de sortie. Nous sortons de la voiture sur le pont qui enjambe la rivière Olifants (c’est permis) pour admirer le panorama. Des ouettes passent en rase-mottes, deux pygargues vocifer sont perchés sur un arbre, un héron goliath attend son heure. Au-delà du pont, une jeune hyène tachetée est sortie de son terrier, à trois mètres à peine de la route, sur le côté gauche. Nous nous arrêtons pour l’observer et prendre quelques photos, mais un jeune abruti au volant d’un pick-up aux chromes rutilants, accompagné d’une blondasse * sur son 31, nous dépasse à vive allure, freine violemment, effectue une marche arrière plein gaz, puis repart en avant, plein pot. La jeune hyène n’a pas aimé. Nous non plus, mais alors pas du tout. Les noms d’oiseaux fusent. Le terrier est pointé sur la carte ; nous reviendrons.

* « Et çà sait faire la cuisine » aurait dit ma grand’mère, cuisinière de son état, jamais tendre avec les blondasses de tout poil.

Nous quittons rapidement le circuit automobile, écoeurés, pour rejoindre la Ngotso Weir Road, plus calme. Les observations reprennent dans la sérénité revenue. Une troupe de girafes d’abord, un beau cobe à croissant au milieu d’une troupe d’impalas, des coucals, des francolins, des tourterelles, des calaos leucomèles et même une bande de quatre calaos à bec noir qui s’enfuient à tire d’aile à notre approche. Pas une photo depuis ce matin, les conditions n’étant jamais propices. L’index commence à me démanger furieusement. Cool Papy, cool.
 
Petit barrage sur la rivière Ngotso. On entend des hippos grogner. Un héron cendré se tient bien droit, sur une patte, sur la digue. Clic-clac. Les affaires reprennent.


33. Héron cendré


                                   (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0362980001428119178-9213013092.jpg)

Deux francolins de Swainson et un jeune se faufilent dans les herbes au bord de la piste. Le jeune ne va pas assez vite au goût d’un des deux adultes, ce qui lui vaut de se faire piquer les fesses à grands coups de bec pour le faire avancer plus vite. Ce qui nous met de suite de bien meilleure humeur. Nous décidons de nous intéresser à ce charmant trio, en suivant leur progression. Et nous sommes récompensés lorsque l’un d’entre eux sort de la végétation, bien en vue sur une petite butte. 


34. Francolin de Swainson


                                   (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0922742001428119224-9213013092.jpg)

Les francolins s’éloignent, et revoilà bientôt la petite bande de calaos à bec noir qui s’enfuient à nouveau à tire d’aile. Serions-nous des pestiférés ? Nous poursuivons jusqu’à Balule puis revenons sur nos pas. Gnous, girafes, zèbres, calaos et rolliers sont au rendez-vous. La hyène a regagné son terrier. Les pygargues ont changé d’arbres. Peu après le pont, nous voyons enfin deux calaos à bec noir dont l’un superbement placé, mais le temps de freiner et de faire marche arrière, envolés… Pour une fois que nous roulons à plus de 15 km/h …. Midi approche, la température monte vite (29°C). Retour au bungalow pour déjeuner face à la rivière et entamer une sieste. Un peu de repos ne nous fait pas de mal, au contraire. Nous n’avons plus 20 ans, ni même 40, ni même… (air connu).

Bien vu Papy pour cette série  (Y)

J'aime beaucoup le francolin et la belle outarde. Il y a du monde au Kruger quand vous y étiez ? D'après tes récits j'ai cette impression. Je ne sais pas si c'est comme en décembre lorsque nous avons visiter ce parc mais plus tu es dans le nord et moins il y a de monde....... et plus il y a d'ornithologues sympas et évidement des oiseaux....  "w"

Du monde, lorsque nous y étions en mai/juin ? Oui et non. Disons que nous en avons vu surtout sur les grands axes (H-xx) et les "Zones de loisir à haute intensité" associées comme les qualifie SanPark, accessibles aux cars et véhicules safaris. Dès que l'on se rend dans les autres secteurs, on ne voit plus grand monde. Et encore nous n'avons pas pris d'hébergement dans les camps de brousse. La pression augmente manifestement le week-end, surtout autour des grands camps comme Skukuza, où les visiteurs d'un jour, individuels ou en provenance des lodges à proximité du Parc, viennent s'ajouter aux usagers des camps. Dieu merci, de bonne heure le matin ou à la fin de l'après-midi, la pression est faible.

Pour être juste, nous n'avons pas souffert du monde, juste été agacés de certains comportements. Pour avoir séjourné deux ans auparavant, pendant un petite semaine en août, à Mopani, c'est vrai qu'il y a moins de monde au Nord. Côté hébergement, bien que les camps aient été souvent complets (sauf les sites de camping), nous étions au calme, ayant pris soin de réserver tente ou bungalow, soit en bordure (perimeter) soit avec vue sur la rivière (river view), donc sans vis-à-vis. Génial à Olifants, la "River view" mais il faut s'y prendre tôt. Et comme, fort de notre expérience passée, nous ne sommes jamais allés au restaurant…

Cela étant, nous n'avons pas rencontré de "birders", et cela nous désole toujours un peu. La nature n'est quand même pas peuplé des seuls big fives, non ? Nous, on aime tout.

Papy  ;)

Merci Papy, mais je pense que la bonne saison pour les "birders" est plutôt décembre, janvier et février, quand j'y étais. Les nicheurs sont en plumage nuptiaux, tu as les oiseaux qui font les nids, qui paradent ou qui nourrissent selon les espèces. Sans compter qu'il y a tous les migrateurs du paléarctique qui sont présents (pie grièche, guêpiers, hirondelles, limicoles, les aigles etc....) çà fait encore plus de monde à photographier. Par contre ce n'est pas la bonne saison pour voir les mammifères, l'herbe est haute et tous les points d'eau naturels sont plein ce qui diminuent les chances de voir les animaux au bord des buvettes aménagées par le parc. Les deux camps du nord (Punda Maria et Shingwedzi) étaient occupés essentiellement par des birdwatchers avec leur pick up et remorque transformable d'enfer  "w" l'ambiance était vraiment sympa, je passais les soirées à chercher les chouettes dans le camp avec les lampes juste après un bon braï ..... pour digérer. ;)

PS : Perso çà ne m'a pas dérangé que la majorité des gens ne viennent que pour le big five. De fait, ils sont tous concentrés dans le sud et nous étions vraiment tranquilles pour chercher et observer les oiseaux dans le nord.  (Y)

J'avais bien en tête la question des saisons et les avantages et inconvénients qu'elles présentent pour l'observation des oiseaux et des mammifères. J'imagine bien l'ambiance autour de ces trailers extensibles d'enfer qui, toutes proportions gardées, et dans un tout autre contexte, me rappelle les soirées passées, il y a quelques décennies déjà, à Fair Isle ou à Skoholm avec les ornithos de la RSPB.

Cela dit, nous avons maintenant une bonne vision, bien qu'imparfaite, du Kruger, et projetons dans un avenir proche, dans la période que tu as citée, de creuser un peu la région du Cap, plutôt que de revenir dans le Nord. Sachant par ailleurs que nos voyages ne sont pas exclusivement naturalistes, et que les projets ne manquent pas.

Papy  ;)   

Joli le francolin (Y) (Y) et le héron sur une patte!

Toujours agréable à suivre, cette balade africaine. J'aime particulièrement le héron et le drongo.

Jour 10 – Olifants – Satara

Le vent s’est levé vers minuit cette nuit, avec une certaine violence. Un lion a rugi. Les criquets ont vite arrêté de chanter. Départ à l’aube. Temps clair. Température 18°C. Nous retournons à N’wamanzi Lookout. Le cadavre de l’éléphant est toujours là, ainsi que les vautours. Rien n’a bougé. Cap au Sud. Deux calaos à bec noir croisent notre route, en vol…. Passons. Retour au terrier de la hyène repéré la veille. Bingo. Elle est de sortie, de l’autre côté de la route, se chauffant tranquillement au soleil. Pas farouche pour un sou. Clic-clac. Cette fois pas d’abruti ni de blondasse en vue. Va bene Papy.


35. Hyène tachetée


               (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0227094001428380329-9213013092.jpg)


Nous reprenons la Ngotso Weir Road. Une petite troupe de huit éléphants, dont trois jeunes, s’abreuve à une petite mare, tout au bord de la piste. Nous restons à bonne distance, et reculons même d’une cinquantaine de mètres lorsqu’une jeune femelle se met à danser sur ses pattes avant en levant sa trompe en notre direction. La petite troupe repart. Nous aussi. Nous voici sur la Old Main Road. Beaucoup de rolliers à longs brins dans cette savane à acacias rabougris. Dont un superbe spécimen, particulièrement coopératif.


36. Rollier à longs brins


                                   (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0559142001428380394-9213013092.jpg)



37. Rollier à longs brins


                                   (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0179733001428380435-9213013092.jpg)



38. Rollier à longs brins


                                   (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0102128001428380553-9213013092.jpg)


Au point d’eau de Bangu, le ciel se voile, donnant une lumière plus diffuse sur les hautes herbes qui se balancent au gré du vent. Nombreux gnous et zèbres et énormément de rolliers à longs brins. Et aussi quelques steenboks.


39. Steenbok


               (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0930556001428380600-9213013092.jpg)

Gudzani Road. Une outarde déambule. Nous croisons un van, conduit par un papy, accompagné de cinq mamies, tous de bonne humeur. « Did you see something? » «Yes, h’ve just seen kori bustard » « Oh, you are birders »… « Good bye ».  Les « birders » repartent et s’arrêtent bientôt pour observer une petite troupe de babouins, dont l’un d’entre eux est tranquillement assis sur la fourche d’un arbre mort. Il mâchouille quelque chose.Trop drôle.


40. Babouin


               (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0485573001428380786-9213013092.jpg)


Arrivée au Camp à 12h30. Il fait très chaud. Nous perdons beaucoup de temps avant de pouvoir nous installer dans notre bungalow. Nous sommes samedi et la réception est noire de monde. Il faudra attendre 15h00 passées pour en prendre possession, pas question d’obtenir une clé avant l’heure officielle du check-in, la chambre n’étant jamais prête (soi-disant). Nous décidons alors de lancer un atelier « lavage du linge », ce qui nous prendra un moment car il y aussi du monde à la laverie. Dîner dans la bonne humeur, avec en tête ce rollier si coopératif.

 Très joli rollier effectivement avec les fleurs en rappel de couleur (Y)

Il faut je pense relativiser avec le monde dans le parc, c'est vrai que sitôt qu'il y a des chats, les voitures s’empilent. Mais franchement je n'ai jamais été gêné par le monde , il est très facile de rouler sans croiser grand monde, même quand le parc est complet ou presque.

Et dans les camps c'est plutôt le calme qui règne (tout au moins pour les humains). Pour les restaurants ils ont été changés il y a peu et la qualité s'est améliorée, d'un autre coté ça aurait été difficile de faire pire  :-*

J'adore ce parc que l'on peut parcourir en self drive 

Le rollier en 36 est très bien dans son bouquet de fleurs

Idem : je le préfère avec son environnement, qui va très bien avec ses couleurs, que sur les gros plans.

Je trisse  (L)

36: bien d'accord ce rollier dans son environnement floral est tout beau  (Y)

Je rattrape mon retard :-)
Carnet agréable à suivre… merci :-))

Comme les autres COWpains, je le trouve superbe ce rollier en 36  (L) (L)

Jour 11 – Satara

Relâche (Papy est souffrant)


Jour 12 – Satara – Le Nord

Papy va mieux, grâce aux médicaments donnés par un médecin de passage au Camp. Alors, en avant pour un petit drive matinal. Une bonne brise s’est levée. Cap au Nord en direction de Ratelpan Hide. La piste est bien plus fréquentée que ce dont nous avions l’habitude ces derniers jours. Mais pas d’abruti en pick-up aux chromes rutilants, etc… en vue, alors tout va bien. Quelques buffles, des zèbres, des impalas et un steenbok femelle, cette fois.


41. Steenbok


               (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0672787001428508804-9213013092.jpg)


Après un arrêt à l’aire de pique-nique de Timbavati, fréquentée ente autres par quelques tourterelles maillées, nous poursuivons vers le Nord. Beaucoup d’impalas et des groupes épars de grands koudous. Quelques oiseaux, dont un Choucador de Burchell.


42. Choucador de Burchell


               (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0320613001428508856-9213013092.jpg)


A midi, nous sommes de retour au Camp. Repos. Qui veut voyager loin ménage sa monture.


Jour 13 – Satara – Skukuza 

Plus de médicaments pour Papy, et pas de possibilité d’en avoir au Camp. Seule solution, aller en chercher à Skukuza. Pas vraiment prévu. En avant, par la route principale… Temps clair. Température 18°C. Les observations reprennent avec des cobes à croissant, des zèbres, des coucals dans les buissons, et même un calao à bec noir, piaf que j’ai décidé de snober ce matin (en fait très mal placé). Après le point d’eau de Mazithi, des girafes au beau milieu de la route et, un peu plus loin, une troupe d’une bonne cinquantaine de babouins dont beaucoup de petits.

Deux lionnes sur le sable dans le lit d’une rivière. Peu avant d’arriver à Skukuza, deux léopards, une femelle et un jeune franchissent rapidement le radier sur la rivière Sand et disparaissent furtivement dans les herbes.  Arrivés au Camp, nous trouvons les médocs ad hoc et obtenons de pouvoir passer la prochaine nuit à Skukuza en lieu et place de Satara. Comme il est trop tôt pour obtenir la clé du bungalow, plutôt que de cuire sur un parking (31°C), direction vers Lake Panic Hide pour reconnaître les lieux. Sur la route, contrôle de vitesse : deux gendarmes assis sur un tabouret, bien à l’ombre, appareil de mesure de vitesse sur trépied à leur côté. Ils répondent au salut courtois que leur adresse Madame.   

Lake Panic Hide. Quel bel endroit. Nous reconnaissons immédiatement l’arbre mort le plus célèbre de la photo animalière, sur lequel un anhinga sèche ses ailes. Un héron goliath pêche. Des hippos se prélassent dans l’eau. Dans le bois voisin, on entend barrissements et rugissements, sans parvenir à comprendre ce qui peut bien se passer. A 14h00, retour au Camp. Nous reviendrons sous peu, après ce repérage.


Jour 14 – Skukuza – Satara

Nous essayons de changer une dernière fois notre réservation pour éviter de faire un aller-retour de 230 km vers Satara pour une seule nuit, mais sans succès. Le Camp est complet ce soir, car il accueille un congrès de vétérinaires. En route. Temps clair. Température 21°C à 08h30. Un pygargue prend un bain de siège dans la rivière Sand. Trop drôle.

Marolea Loop. Des impalas à la belle robe, plus foncée que d’habitude nous semble-t-il, se mettent à l’abri dans la végétation assez fournie. Apparition furtive de ce qui pourrait être un guib harnaché. Bien à l’ombre, sur une branche, un bucorve du Sud.

A la sortie de l’aire de pique-nique de Tshokwane, où j’ai pris le volant, dans le lit de la rivière, une bonne dizaine de vautours africains et, un peu plus loin, sur une branche d’un arbuste un calao à bec noir, en compagnie d’une huppe. Qu’il est loin et dans un environnement peu favorable. La focale de 600 mm ne suffit manifestement pas. Tant pis, je n’y tiens plus. Clic-clac. Trois fois, avant qu’il ne s’envole. Nous admirons un long moment la petite huppe si délicate à la jumelle. Cela dit, voici le résultat, minable. Je mets à la poubelle à la première occasion ou je l’encadre ?


43. Calao à bec noir  :-[ :-[ :-[


               (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0946442001428509044-9213013092.jpg)


13h00. Nous reprenons la route. Un bateleur des savanes vient s’emparer d’une proie à quelques mètres à peine devant la voiture. Peu avant le point d’eau de Sweni, Madame, confortablement installée sur les places arrière aperçoit, à une bonne centaine de mètres à droite, sous les arbres, ce qui pourrait être une petite troupe de bucorves du Sud. Confirmé. Ils semblent se diriger vers nous. Pour éviter toute intrusion ultérieure dans notre champ de vision, je place délibérément la voiture sur la partie droite de la chaussée en mordant ce qu’il faut sur le bas-côté, tout en essayant de prévoir la trajectoire du groupe. Et nous attendons. La petite troupe s’avance lentement en notre direction. Bien calé sur le bas-côté, je n’ai qu’à déplacer la voiture sur une très courte distance, fonction de la position des oiseaux, de la végétation et de la lumière. Nous dénombrons sept individus dont deux juvéniles. L’un des jeunes réclame constamment la becquée, tandis qu’un adulte n’arrête pas de grogner. Nous restons plus de vingt minutes en leur compagnie jusqu’à ce qu’ils disparaissent définitivement dans la végétation. Entretemps, des voitures sont arrivées. La mise en tas a commencé, les téléphones portables sont de retour. Mais ma stratégie a payé ; personne n’a pu s‘incruster dans notre champ de vision. Nous sommes ravis.


44. Bucorve du Sud


               (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0903048001428509141-9213013092.jpg)



45. Bucorve du Sud


               (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0024153001428509180-9213013092.jpg)



46. Bucorve du Sud


               (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0193519001428509214-9213013092.jpg)


Il est 14h00 lorsque nous arrivons au Camp, par une température de 31°C. Il est temps de souffler avant de repartir demain.

Salut Papy,

C'est avec beaucoup de retard que j'embarque avec vous si il reste une toute petite place ;)

Un bien beau carnet qui rend hommage à la gent volatile (Y) (Y) de biens beaux oiseaux bien colorés avec une belle lumière (Y) (Y) (Y) et la faune n'est pas en reste (Y) (Y)

Amicalement.

Lorraine.

Papy a bien raison.  :)

Rien de tel qu'un bon Médoc pour retrouver la forme   ^-^  >:D  O0  :f:

Malgré tes difficultés les photos sont toujours aussi belles  (Y)

Belle prise avec le "burchell" (Y) (Y)
Et enfin ton calao à bec noir ;), avec une huppe africaine en bonus!

Merci, merci. Poursuivons…

Papy

Jour 15 – Satara – Skukuza

Le jour se lève, un coucou fait … « coucou ». Des vervets s’intéressent à notre petit déjeuner. Je les préviens gentiment que je ne me laisserai pas faire. Ils semblent comprendre… Nous quittons rapidement le Camp pour bénéficier des belles lumières du matin ainsi que d’une température plus clémente, d’autant plus qu’il a fait chaud cette nuit. Premier arrêt pour admirer et photographier un martin-chasseur à tête brune. Qu’il est beau dans la belle lumière du matin !


47. Martin-chasseur à tête brune


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Nous revoyons le groupe de sept bucorves du Sud au même endroit que la veille. A contrejour, cette fois. Un peu plus loin, une autruche arpente les brûlis, une outarde à ventre noir se faufile prestement dans les herbes. Des phacochères à la robe très claire s’enfoncent rapidement dans la végétation, queue dressée à la verticale. Des cobes à croissant et une troupe d’une douzaine d’éléphants, dont cinq jeunes, viennent s’abreuver au point d’eau Kumana. Il est 09h40 lorsque nous arrivons à l’aie de pique-nique de Tshokwane. Les braais sont déjà en activité. Les saucisses grillent. Nous nous contentons d’un café.

A 11h20, nous franchissons la rivière Sand, la bien-nommée, tant son lit est sablonneux. Nous filons directement au Lake Panic, nous mettre à l’ombre dans un endroit agréable. Lorsque nous arrivons au Camp, à l’heure réglementaire, la température est montée à 34°C. Des cars viennent d’arriver. Les moteurs continuent de tourner alors que les cars sont vides. Des bétaillères-safari (modèle 20 places), bourrées de clients, s’apprêtent à partir. Bon courage avec cette chaleur lourde et cette lumière plombée. Nous préférons prendre un peu de repos en attendant la fraîcheur du lendemain matin.


Jour 16 – Skukuza – Le Sud

Le grand coup de vent de la nuit a eu le mérite de faire chuter la température. Départ à l’aube par temps clair assorti d’une petite brise plutôt bienvenue. Température 12°C. Superbe lumière. Cap au Sud. Une hyène tachetée chemine lentement sur la piste, l’air fatigué de celle qui a travaillé toute la nuit. Nous voyons de nombreux touracos concolor et beaucoup de calaos. Arrêt au Kopje Stevenson-Hamilton d’où l’on a une vue superbe sur la savane environnante. A l’horizon, au Sud, les collines ont pris une belle teinte violette dans la lumière du matin. Nous poursuivons notre ballade dans les kopjes.

Waterhole Road. Quel beau secteur, avec cette succession de collines et de cours d’eau sablonneux bordés de grands arbres. Une troupe d’impalas nous tient compagnie un bon moment. Les plumes et la crête des touracos concolors perchés au somment des arbres s’agitent dans le vent. Un groupe de six bucorves du Sud traverse lentement la piste. En arrivant sur la route principale, à quelques mètres à peine de la chaussée, deux rhinos sont allongés dans l’herbe dorée avec le soleil pour témoin et … un beau méli-mélo de voitures, jusqu’à un microbus avec sa remorque qui manœuvre au beau milieu de ce bazar et finit par bloquer la circulation pour un bon moment. Cool, Papy. Les rhinos, eux, restent zen, protégés qu’ils sont de la vue de ces machins à roulettes par les hautes herbes. On ne leur voit qu’un tout petit bout de corne et, si l’on regarde bien, le quart d’une oreille. Nous arrivons à nous extraire et retournons au Camp, un peu avant 11h00. 

14h30. Nous venons d’arriver au Lake Panic Hide. La température est agréable (22°C contre 34°C la veille à la même heure) et la lumière est belle. Il y a du monde et il faut être patient pour trouver une place offrant de bonnes opportunités. Nous n’attendons pas trop longtemps pour parvenir à nos fins.

Des hippos, un héron goliath, des anhingas, des oenicdèmes, des alcyons-pies et même un martin-pêcheur à tête grise sont présents. Pas souvent au bon endroit pour pouvoir leur tirer le portrait dans de bonnes conditions. Mais les jumelles sont là pour suppléer l’appareil photo et permettre de bien belles observations. Aucune obligation de résultat. Nous prenons le temps de regarder, tranquillement, jusqu’à ce que, la fin de l’après-midi arrivant, l’ombre gagne de plus en plus de terrain.

Retour au Camp. Courte visite à l’ancienne gare terminus de la Selati Line. Déception, la gare, la locomotive et le wagon-bar sont dans un état déplorable. Un des restaurants du Camp, paraît-il. La Selati Line ? Une ligne de chemin de fer ouverte en 1912 qui a permis le transport de touristes dans la réserve jusqu’en 1973, année où son exploitation fut arrêtée en raison notamment du nombre croissant d’animaux tués ou blessés par les trains dont le nombre atteint jusqu’à 250 par semaine. 

Bref, la nuit arrive, il est temps de démarrer le braai et de déclarer : « Bar is open ! ».

Joli martin et une bière fraiche s'il te plait !  (Y)

Pour la bière, voyons voir ce que j'ai…  :-\

Castle Lager
Castle Lager Draught
Windhoek Draught
Hanza Marzen Gold
Carling Black Label

Papy  ;)

Toujours un plaisir de suivre ton safari au coeur du Parc.

Ah! Les Flics flasheurs entre le Camp de Skukuza et le Hide de Lake Panic... Ils sont là depuis des années  :D

Le Hide de Lake Panic tient manifestement encore toutes ses promesses pour l’observation des piafs.

Dans cette dernière fournée, une préférence pour les images suivantes :
35. Hyène tachetée
36. Rollier à longs brins
47. Martin-chasseur à tête brune

Simba

Il est très beau, ce martin !  (Y)

Jour 17 – Skukuza – Lake Panic

Il a fait froid cette nuit. A 06h00, le thermomètre de la voiture indique 2°C ! Nos vieux os nous recommandent d’attendre un peu au chaud sous la couette avant de nous diriger vers le Lake Panic, objectif exclusif de la journée. Lorsque nous y arrivons, nous comptons dix voitures sur le parking au lieu des huit maximum autorisées. Aïe ! Un couple de photographes animaliers sud-africains avec qui nous avons bavardé quelques minutes la veille nous cède sa place en nous disant « A lot of noise, inside the hide », mais précise qu’il faut quand même apporter le matos. Ce que nous faisons bien évidemment. Le Hide ne tarde pas à se vider. Tant mieux. Nous prenons place, non sans avoir remarqué la présence, juste au dessus de l’entrée, de deux hérons cendrés. Photos en contre-plongée.


48. Héron cendré


                    (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0317662001428899615-109221231254.jpg)


Les hippos sortent du bain et vont se mettre à l’ombre. Quelques instants plus tard, débarque une dizaine de jeunes gens, leur boîte de petit-déjeuner sous le bras. Un des deux adultes qui les accompagne sort gobelets et bouteilles de jus de fruit et commence le service. L’autre adulte émiette un muffin pour nourrir les poissons-chats. Des familles arrivent avec de tout jeunes enfants. Un bébé pleure, les hippos grognent. Ma jeune voisine a attaqué sa banane, après avoir mangé son yaourt et ses muffins. L’odeur du bush parfumé à la banane me ravit d’aise. « Souple sur les pattes arrières » m’aurait dit ma fille. Papy reste souple des pattes arrière, mais écume des pattes avant. Un bébé pleure à nouveau. Les familles s’en vont. Les hippos grognent en chœur. La jeunesse à la banane finit elle aussi par s’en aller. Fin de la séquence « Trente minutes au Lake Panic un matin de juin ». Quelques minutes de répit avant de nouvelles arrivées. Nous plions bagage moins d’une heure et demie après notre arrivée.

13h00. Nous sommes de retour au Lake Panic. Il y a toujours du monde, mais c’est plus calme. Nous arrivons à nous caser dans un coin. En nous faisant tout petit, ce qui n’est pas le cas de nos deux voisines qui occupent quatre places à elles deux et n’arrêtent pas de bavarder et … de bailler. Je glisse à ma Madame : « Mais qu’elles aillent donc faire la sieste, cela leur fera du bien et à nous des vacances ». Souple sur les pattes arrière, Papy. ROARRRR… puissant, suivi de barrissements qui vont décoller le goliath et les pygargues de service et s’envoler les jacanas. Un frisson semble parcourir l’assistance. Des éléphants viennent s’abreuver. Le héron goliath reprend son poste. Nos voisines quittent les lieux après une petite heure de baillements. Un peu de répit.

Un anhinga se pose sur l’arbre mort. Les hippos retournent dans l’eau. Des rugissements de temps en temps. Le héron goliath baille… et repart à la pêche. Puis la noria repart de plus belle. A 15h30, nous renonçons, d’autant plus volontiers que le ciel se couvre et que ... nous avons mal aux fesses.   


49. Anhinga


               (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0273904001428899777-109221231254.jpg)



50. Héron Goliath


              (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0120721001428899813-109221231254.jpg)



51. Héron Goliath


                                   (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0315670001428899843-109221231254.jpg)



52. Héron Goliath


               (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0792677001428899886-109221231254.jpg)

Sympas les 47 et 48  (Y)
Ah, le hide du lake panic. Quel Bonheur!!

joli cette dernière avec son air ébouriffé  :v:
tu m'as bien fait rire avec ton "souple sur les pattes arrières" moi j'aurais bouillonné aussi  :-\

Excellent le "golitah" avec un gros plus pour la 52 "w" "w".

Top le Goliath surtout la dernière avec sa prise "w". Et toujours extra les commentaires, merci (Y)

J'adore le héron sur la 48 !  (L)
Je pense aussi que j'aurais eu du mal à supporter la version Disney Land du lac !

Jour 18 – Skukuza – Middleburg
 
Dernier jour dans le Parc ce dimanche. Nous ne traînons pas et filons dès que possible vers le Lake Panic où nous arrivons à 08h00. Temps clair. Température 7°C. Miracle, aucune voiture sur le parking. Nous sommes seuls. Nous retrouvons les fidèles du Hide : les hérons cendrés au-dessus de l’entrée, le héron goliath, les deux anhingas, etc… Le chant des oiseaux a remplacé les pleurs des bébés, les pygargues sifflent, les hippos grognognonnent et l’odeur de banane a disparu. MAGIQUE.


53. Lake Panic


               (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0916370001429019134-90488219.jpg)


Un prinia modeste agite les roseaux, les hérons cendrés quittent leur poste d’observation, deux râles à bec jaune picorent autour d’un crocodile impavide, un anhinga se pose sur l’arbre mort…


54. Crocodile

           
               (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0238038001429019181-90488219.jpg)


Nous partons à regret au bout d’une heure et demie pendant laquelle, quelques rares visiteurs discrets n’ont fait que passer. Nous prenons donc la route pour Middleburg où nous avons prévu de passer la nuit avant de reprendre l’avion. Nous y arrivons en fin d’après-midi après six heures de route (sans les arrêts) et 320 kilomètres.


Jour 19 & 20 – Middleburg – Strasbourg
 
Du givre sur le pare-brise de la voiture ce matin. L’hiver est arrivé brutalement nous confie-t-on. Direction l’aéroport de Jo’Bourg pour un vol de nuit vers Paris et le train le lendemain matin pour Strasbourg, où il a fait 37°C la veille.


EPILOGUE

Voilà, le voyage est terminé, du moins sur place. Il continue au travers des photos et de la relecture des notes prises durant celui-ci. De très bons moments et de belles observations dans la nature. Quelques agacements, certes, mais ils font aussi partie du voyage, le piment en quelque sorte.

Comment ? Le calao à bec noir ? Ah oui, c’est sûr, en ce qui concerne le calo à bec noir, ce n’était pas « Palace », mais, un jour, nous l’aurons, nous l’aurons ! Pour de vrai. En attendant, nous relirons la description des dix espèces de calaos faites par Buffon dans son Histoire naturelle.


55. Buffon - Histoire Naturelle - Calaos
 

                         (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0011322001429019386-90488219.jpg)

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BONUS – L'équipe


56. Madame au volant


                         (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0953214001429019472-90488219.jpg)



57. Madame aux jumelles


                         (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0430137001429019519-90488219.jpg)



58. Papy prend des photos (essaye)


                         (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0619955001429019577-90488219.jpg)



59. Et… Papy en cuisine


                        (http://photo.colorsofwildlife.net/201504-0817427001429019631-90488219.jpg)



TCHIN-TCHIN
 

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BONUS – Le matos


Les prises de vues ont été réalisées, en argentique, avec deux boîtiers Nikon F 100, munis des objectifs, téléconvertisseurs et accessoires Nikon suivants : AFS-300/2.8 VR II, AF-85/1.8D, AIS-180/2.8 IF-ED, AIS- 35/2, AIS-24/2.8, TC14, TC 20EIII, Flash SB-28. Sans oublier un bon vieux pied GITZO Reporter des années 60, muni d’une tête pendulaire Wimberley, plus des bean bags, et deux bonnes paires de jumelles 8x30. Les prises de vues complémentaires ont été réalisées avec un OLYMPUS Mju Zoom 80. Côté "pelloche" ont été utilisés : 33 films Fuji Provia 100 (Diapositive – 100 ISO), 2 films Fuji Provia 400 (Diapositive – 400 ISO) et un film Kodak 400 TMAX (N&B – 400 ISO). Données de prises de vues disponibles sur demande.


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ah ben c déjà fini??  :'( t'es chouette avec ton tablier  (Y) et Madame bien fière au volant  :v:
en tous cas merci pour ce carnet et je croise les doigts pour que vous les voyez un jour... ces fameux calaos

Au moins, tu l'as vu le calao à bec noir, même s'il n'a pas été très coopératif pour les photos.
Très sympa le making of. Ca te va très bien la tenue de cuisinier !  (Y)

Merci pour le partage, haut en couleurs !

Le moins que l'on puisse dire c'est que tu t'éternises pas sur tes carnets de voyage.  ;D

Bien vu l'équipe, une équipe qui gagne !  (Y)

Merci Papy, vivement le suivant :v:

Oui, moi aussi j'aime bien ce making off  (Y)
Merci pour ce carnet  :)

Merci pour ce carnet Papy ....

Merci à tours pour vos retours.

Papy  :)