Colors Of WildLife

D'ores et déjà je m'excuse pour 2 choses:
- la longueur de ce post
- le fait que je ne parvienne pas à réduire la taille des photos à 128kb ce qui m'empêche d'en poster dans ce fil (j'utilise lightroom mais lors de l'export, il me dit ne pouvoir réduire les images à un tel format... désolé donc).

Bonjour Chers amis de COW et amoureux de la Nature.
Je vais vous raconter l’histoire qui m’est arrivée il y a à peu près deux mois maintenant.
Une histoire d’imprudence et de chance.

Je m’appelle Régis, 32 ans, photographe amateur ayant l’habitude du voyage sac à dos mais n’ayant aucun penchant pour les risques immodérés.

Voilà, mon histoire commence.

Cela faisait longtemps que j’avais envie d’aller contempler les paysages d’Afrique et la faune qui l’habite. Les grands espaces, les cieux infinis. Les troupeaux.
Je choisis l’Afrique australe pour un premier grand voyage africain. Un mois. Pendant la saison des pluies. Ce choix de la saison des pluies était dicté par mes impératifs de travail et ma période de vacances. Tout de même, je ne m’en faisais pas trop pour cela car bien que certains m’aient conseillé d’éviter cette période (risque de routes coupées, de pistes boueuses, de difficultés à voir les animaux dans les hautes herbes), d’autres m’ont assuré que c’était leur période favorite (moins de visiteurs, période de naissance des bébés, cieux d’orages époustouflants, paysages vert et sans poussière).

Je choisis donc un départ de Windhoek en Namibie et un circuit classique loin des zones risquées pour quelqu’un comme moi qui ne veut pas avoir à m’orienter avec un gps. Donc pas d’éléphant du désert ou de rhinocéros du désert. Ceux d’Etosha suffiront à me satisfaire pleinement. Je me suis renseigné sur Colors of Wildlife ainsi que dans des guides de voyage. Je me suis mis en contact avec un loueur de 4*4 à Windhoek sur les recommandations d’un français. Ce sera donc un périple de un mois en 4*4 Nissan avec tente de toit, 2 roues de secours, quelques outils et un compresseur. L’itinéraire s’est fait petit à petit sur place en fonction du temps que je souhaitais passer à chaque endroit car la Namibie étant peu fréquentée à cette période (février mars) je n’ai eu à faire aucune réservation.

Comme je ne souhaitais partir seul (car c’était ma première expérience africaine) et que malheureusement, mes amis n’étaient pas disposés à m’accompagner, j’ai posté des annonces de recherche de compagnon de voyage sur différents forums de voyageur. J’ai ainsi rencontré (par le net puis par téléphone) deux personnes qui chacune devait m’accompagner 15 jours. Trois jours avant le départ, la première me plantait et je voyageais seul donc pendant les deux premières semaines en Namibie. Ce fut   f a n t a s t i q u e !!! Réellement. Africat-Okonjima pour une nuit puis 5 nuits à Etosha, le trajet vers Swakop et Walvis, la colonie des otaries, le désert du Namib puis Sossulvlei. A couper le souffle. Mon réservoir (140l + 20l de jerrican) était tout le temps plein, j’ai même dépanné des belges à Solitaire, mes réserves d’eau aussi au maximum en comptant 5l d’eau par jour et par personne et mon garde manger bien approvisionné. Aucun problème donc durant ces deux semaines.

Puis, je suis remonté sur Windhoek pour aller chercher Marie… avec qui j’avais longtemps discuté au téléphone afin de m’assurer que nous étions sur la même longueur d’ondes (passer beaucoup de temps tous les jours à observer les animaux, patienter au besoin le temps qu’il faut si nous rencontrions un comportement intéressant à observer). Avec les 6 mois qu’elle avait passé en brousse au Gabon, je pensais ne pas partir avec une débutante. Grave fut mon erreur d’appréciation.
Malheureusement, nous ne nous étions pas rencontré auparavant et notre cohabitation fut difficile à vivre en tous cas pour moi. Je me suis retrouvé dans le rôle de guide-chef-responsable alors que je souhaitais continuer à me sentir en vacances. Bref.

Pour abréger un peu.
Nous sommes descendus de Windhoek dans le KTP en Afrique du Sud pour passer 5 ou 6 nuits avant de remonter vers Chobe-Moremi. La veille de prendre cette route je commençais à sérieusement penser que c’était une connerie. Nous disposions ensemble de 15 jours que l’on avait décider de passer dans leur intégralité dans le KTP et petit à petit, comme les conditions météo semblaient assez bonnes, nous nous sommes penchés sur le Botswana et avons coupé la poire en deux. Je pense que nous aurions du choisir l’un ou l’autre mais pas les deux.

Nous voici donc dans le KTP. Superbe à cette période de l’année !!!
Première nuit à Mata-Mata.
Seconde nuit à Twee Rivieren où nous remplissons les papiers d’entrée au Botswana et où nous réservons une nuit à Kaa (nord du KTP, partie botswanaise) où nous devons sortir du KTP.
Troisième nuit à Nossob… impressionant. Les lions et leurs cris nocturnes.

Le lendemain, nous nous mettons donc en route pour Kaa. La route est longue. Il s’agit d’une piste secondaire qui est ouvert alors que d’autres sont fermées. Le ranger de Twee Rivieren ne nous a donné aucune consigne particulière concernant cette piste (pas d’obligation d’être à deux voitures).
Nous profitons de la matinée pour photographier les lions au lever du soleil et d’autres animaux avant de prendre la piste secondaire.
Si vous possédez la carte du KTP, il s’agit de la piste rouge qui quitte la piste principale allant de Nossob à Union’s End à la hauteur de Polentswa. La nuit suivante, je me rendrais compte que Marie nous avais fait prendre la mauvaise piste… je ne voulais pas prendre celle-ci qui nous amenait à Kaa en 155kms mais la verte plus au nord au départ de Kannaguass qui reliait Kaa en 84kms.

Bref, nous voici sans m’en rendre compte sur une piste que je ne voulais pas prendre… avec peu d’eau ! Car comme je le disais plus haut, notre relation n’était pas au top avec Marie et étant conscient du manque d’eau et étant surtout conscient de l’inconscience de Marie face aux impératifs d’organisation (a-t-on assez d’eau ? a-t-on assez d’essence ? par quelle route passer ?... questions que ladite Marie ne prenait pas la peine de se poser) je laissais courir en attendant de voir si elle allait réagir pour la responsabiliser. Mais du même coup, je laissais diminuer nos réserves d’eau et d’essence sans me rendre compte que cela pouvait mettre nos vies en jeu plus tard… glups !

Cette piste était bonne. Peu d’animaux à voir. Quelques oryx solitaires et petites gazelles, des autruches dans le lointain et des rapaces mais peu de choses dans l’ensemble. Par contre, le paysage était réellement vert et très fleuri, un plaisir. Quelle ne fut pas notre surprise de « tomber » sur un « grand » lac aux reflets bleus en plein « désert » (vert pour le coup le désert).

Puis, nous sommes arrivés face à un deuxième lac que la piste traversait sur 20 mètres.
Une eau sans mouvement, blanchâtre dont on ne voyait pas le fond. La piste ressortait bien de l’autre côté.
Tout de suite, je dit à Marie : « Bon je vais aller voir »
Sur quoi elle rétorque : « Mais y’a plein de bêtes »
Et moi de penser : « Attends, y’a pas d’hippopos, y’a pas de crocos. Bon y’a p’têtre des p’tits trucs bizarres dans l’eau mais je vais pas me faire bouffer ». Et il faut aller voir si on peut passer ou pas.
Et Marie d’ajouter une autre remarque qui m’a fait basculer dans son comportement « On s’en fout de tout ». Et puisqu’on s’en fout de tout, alors, allons mettre les roues dans l’eau sans aller voir avant, allez on s’en fout ! Et alors, comme un âne je me suis mis à rouler vers l’eau sans avoir été voir de quoi il retournait à pied… Erreur fatale.

Je ne sais pas comment je me suis laissé faire. Pourquoi n’ais-je pas été faire trempette pour me rendre compte que c’était infranchissable pour cause de vase hyper collante et profonde ? Alors qu’au Costa Rica j’allais tout le temps voir à pied pour savoir où passer ou s’il fallait faire demi-tour, et bien là j’y suis allé bille en tête en me disant « et ben puisqu’on s’en fout de tout, alors allons-y Youpiii !! » et plouf le 4*4. Touché coulé !

Et oui plouf le 4*4, en avançant doucement mais sans avoir la moindre idée de ce qui nous attendait, le sol s’est littéralement dérobé sous les roues avant qui ont plongées en eaux profondes. La réaction fut à la mesure de l’évènement mais le mal était fait. Marche arrière et allez mon beau, sors nous de là ! Mais trop tard, telle une plante carnivore, la grande mare voulait nous avalait. Immédiatement j’ai réalisé que là, c’était sérieux.

On était loin, sur une piste où personne ne passait, avec peu d’eau et plein de félins pour voisins. Bien sûr pas de couverture réseau pour téléphoner et comme je ne pensais pas aller dans des coins « paumés », pas de téléphone satellite non plus.
Tout de suite, on est sortis du 4*4 pour l’alléger et tout de suite ma jambe a glissée dans la vase abyssale de notre pataugeoire. Sans appel. Boue de première qualité, bien vaseuse et super collante, un modèle du genre, de la boue cinq étoiles. Chances de s’en sortir = une sur un million. Voilà on avait gagné la journée. Non, sans rire, je savais que c’était grave donc branle le bas de combat, allez on sort la bouffe, la flotte, les sacs, les bouteilles de gaz au plus vite… j’avais même l’impression que doucement le 4*4 s ‘enfonçait par l’avant. Heureusement, ce n’était qu’une impression.

Mais rien à faire. Pendant deux heures, nous enlèverons encore les roues de secours, tenterons avec la pelle de dégager la vase, de faire une montée régulière aux roues, puis de lever le cul du 4*4 avec le cric pour placer sous les roues le peu de morceaux de bois que nous avions ainsi que la table pliante en métal.

Rien à faire. Ca n’a pas bougé d’un poil. Les crevettes préhistoriques nageant  à côté de notre pauvre mais valeureux Titanic.
Une heure avant le coucher du soleil, je décidais d’arrêter le combat inutile. Nous avons monté la tente, fait un petit repas et nous sommes lavés du mieux que l’on pouvait. Pour moi, il était important de rester des hommes et de ne pas devenir des bêtes. Les réserves d’eau se montaient à 18 litres pour deux. Soit deux jours. Bien sûr, nous pouvions nous restreindre et ensuite faire bouillir l’eau de cette gigantesque mare puis la traiter au micropur mais franchement, elle avait sale gueule et des relents d’œufs pourris. Non. Je ferai tout mon possible pour ne pas boire cette eau.

Nous nous sommes couchés en laissant tourner le moteur. Il s’arrêtera vers 21h. Je tenterai de le rallumer mais il ne repartira pas. 4*4 perdu. Au moins on n’aura plus à se fatiguer le lendemain pour le sortir de la boue. On a failli se coucher et s’autoriser à dormir jusque 8h le lendemain matin avant que je ne dise NON, hors de question. La situation est dangereuse, certes nous avons de la bouffe mais peu d’eau, il faut réfléchir et agir pour s’en sortir ; il nous faut un plan de bataille. Durant cette nuit, Marie recevra un sms d’une amie en France malgré le fait que nous n’avions pas de réseau. Tout de suite je lui demande d’envoyer un sms de secours. Elle me répond « Non non, ça marchera pas ». Je lui dis que peut-être ça ne marchera pas, mais qu’on doit essayer. Réponse de Marie « Non non, je connais mon téléphone, ça ne marchera pas »… Je suis scié. Et je me sens seul. Je me sens seul à vouloir m’en sortir et à vouloir vivre.

Je rédigerai alors moi-même un sms que je demanderai (sans discussion possible) à Marie d’envoyer.
De mon côté, je sors toutes les cartes que je possède. D’abord, nous situer. Ok, on est sur la route entre Polentswa et Kaa mais où ? Au début (ou presque) de cette piste secondaire, j’avais noté le kilométrage de la voiture (99.878) qui retranché du kilométrage effectué une fois arrivé dans la boue nous donnait une distance de 36 kms. Donc, je savais que nous étions à un peu plus de 36kms. Je pensais déjà que j’allais devoir marcher. Sur une des cartes que j’ai emmené avec moi (je crois une carte de 4 for tracks) je relève qu’à 40kms de la piste principale il  y a deux lacs éphémères… c’est bien les lacs que nous avons vu. Et nous sommes dans l’un d’eux. Ok donc pour dire qu’il y a 40 kms à marcher.

Je note sur une autre carte la proximité d’un point d’eau…tiens tiens tiens. Je l’estime à moins de 4kms. Mais n’apparaissant pas sur toutes les cartes, je me tempère en pensant que peut-être est-ce un ancien point d’eau aujourd’hui disparu. Il faut tenter le coup. Décision est prise de partir là-bas demain avec les gourdes et les téléphones pour voir si nous pouvons compter sur cette eau. Dans ce cas, nous pourrions attendre au moins 10 jours que quelqu’un passe… et oui, je n’ai pas envie de marcher ces 40kms.
Avant de partir le lendemain vers 9h, nous laissons de façon bien visible un mot en anglais disant de nous attendre à toute personne lisant ce message. Ce serait trop bête.

Nous partons tous les deux. J’emmène la pelle au cas où. Je scrute les arbres, en haut pour les léopards, en bas pour les guépards à l’ombre. Je marche en faisant du bruit. Rapidement j’ai l’idée de compter et de mesurer mes pas. Je veux savoir quelle est ma vitesse de marche. 60cm entre mes pas. 50 pas, 100, 200, 400 comptés 50 par 50, 200 par 200 puis 1000. Voilà, j’ai fait 1000 pas, 600 mètres en 10 minutes. 3,6km/h. Je continue en comptant de la même manière. Le fait de compter me fait accélérer le pas. Mes pieds suivent la cadence de mon décompte mental et ils suivent le rythme. Je marche vite (en tous cas j’en ai l’impression). Et le fait de compter est ultra motivant… je vois que j’avance. 35, 36, 37, 50, 200, 400, 1000 ! Super motivant. Et en plus ça occupe l’esprit. Je valide donc ma vitesse, je me rends compte que je ne bois pas tellement malgré la chaleur, nous ne rencontrons pas d’animaux dangereux. Je suis très content. Après avoir marché environ 5 kms, je décide de faire demi-tour, le trou d’eau n’existe plus (je n’ai pas pensé ensuite à en demander confirmation aux rangers mais il ne figure pas sur les cartes récentes du KTP).
Nous rebroussons donc chemin, Marie a beaucoup de mal à marcher.
Nous revenons à la voiture avec pour ma part, l’envie de bouffer du lion, j’étais rayonnant, hyper motivé, je me sentais prêt à marcher ces 40 kms… j’avais même envie de partir tout de suite. Motivation à son maximum.

Je passerai l’après-midi à me reposer dans la tente. A préparer ma marche avec un calepin et un stylo. Toujours le même calcul. 3,6km/h pour environ 40 bornes. Allez, 12h de marche environ. Il y a 13 heures de jour en une journée. C’est bon. De toutes façons, il faut marcher. Je ne vais pas rester ici à attendre de boire cette eau croupie.
Je pensais d’abord partir à 7h, soit une demie heure après le lever du soleil. Finalement je me dis qu’il faut profiter de la fraîche pour marcher. Si je pars à 6h, j’aurai 5h de marche avant que le soleil ne soit à son zénith (que je plaçais vers 11h). En forçant l’allure, je pourrai faire du 4km/h, ce qui me permettra d’atteindre les 20 kms soit la moitié après juste 5h de marche (SUPER MOTIVANT !!!). Même si je sais que je ne compte pas les pauses. Ensuite, passer le temps chaud de la journée, faire de mon mieux et après, à la fraîche, dérouler. Faire en 8h ce que j’aurai fait le matin en 5h. Possible. Largement possible.
Allez, se préparer. Que prendre ? Combien de litres d’eau ?

Réveil vers 5h30. Lever illico. Marie reste couchée. Je m’habille, mange une demi-banane. De l’eau. La veille j’aurai mis dans mon sac : 10l d’eau, deux téléphones portables, un peu de bouffe, un duvet, une photo de ma chérie, mes papiers. Je pars avec la pelle et l’extincteur de la voiture. Ca pourrait faire peur à un lion ça. Mais ça pèse, je laisserai d’abord traîner l’extincteur tracté par une corde avant de finalement le mettre dans le sac. J’ai aussi un duvet avec moi. Car au bout de ma route il n’y aura personne. Je vais arriver tard et je ne croiserai aucune voiture. Il me faudra attendre le lendemain et passer une nuit dehors. Mais je prévois de dormir dans des toilettes que j’avais vues à l’intersection des deux pistes à l’aller. Je voulais regarder ma trousse de médicaments pour voir si quelque chose pouvait m’aider mais je n’ai pas pris le temps de le faire.

Allez, départ à 6h05. Je vais peut-être croiser des lionnes. Mais elles seront moins dangereuses que la fille que je laisse là et qui m’aura tiré vers le bas pendant ces deux jours. Je laisse Marie avec suffisamment d’eau et de nourriture et un abri.
Le début de la piste est difficile. Du sable très mou, des montées « terribles » avec mes 15 à 20 kg… J’essaie de courir dans les descentes. Faire des grands pas. Faire des grands pas.

Il fait encore un peu sombre. Je verrai bien si je croise des lions. De toutes façons, il faut avancer. Allez. Pendant toute ma marche, je ne chercherai pas à voir si il y a des bêtes autour. Je préfère ne pas savoir. Mieux vaut passer à côté d’un léopard sans le voir plutôt que s’en apercevoir et avoir peur ou ne plus oser passer. Si je croise une bête, je réagirai comme je réagirai. Je verrai bien. J’essai du mieux que je peux de tracter ce satané extincteur avec ma ficelle. Parfois il se bloque un peu à la base des plantes… Cette façon de tracter l’extincteur m’empêche aussi de marcher sur les abords de la piste où les herbes sont plus nombreuses et forment un sol plus dur, sur lequel il serait plus facile de marcher. Allez, encore un bout de chemin et je mettrai l’extincteur dans une poche. Tout comme la pelle que je ne veux plus garder dans les mains constamment. Tans pis pour le temps de réaction qui sera plus long face à un potentiel ennemi.

J’avance. J’avance. Je ne regarderai pas une seule fois derrière moi. Je regarderai surtout le sol. Ni trop loin, ni sur les côtés. Juste devant moi. Par moments, je « quitte » la piste pour un sol plus dur et c’est un vrai soulagement. Parfois j’évite car les herbes sont trop hautes et me ralentissent. Alors je marche sur le sable. Il ne fait pas trop chaud. Mais le sac pèse très lourd. Lors de mes pauses, j’essaye au maximum de ne pas poser le sac. Trop dur pour le remettre ensuite. Je ne compte pas mes pas. Trop fatiguant mentalement. Mais j’essaie de garder un bon rythme.

Je continue à faire des calculs. Si je m’arrête 10 min toutes les heures et demie au début… bla bla bla, pour savoir quelle peut être la durée de mes pauses. Après une heure trente, je fais donc une pause de 10 minutes. Je laisse tomber le sac et je m’allonge. Je mets le réveil du téléphone à 10 minutes et lorsqu’il sonne je me relève et je repars. La fin des pauses est difficile car 1, il faut se lever, fatigant ça. 2, il faut remettre le sac sur les épaules, très dur. 3, se remettre à marcher. Souvent, après 10 minutes de pause, je me relevais et après à peine 15 mètre, il fallait que je reprenne mon souffle les mains sur les genoux !

Mais le moral est bon. Heureusement j’ai un bon chapeau, de bonnes pompes, une chemise manche longue dont je relève les manches. Très vite, j’abandonne ce qui n’est plus utile. Une gourde, de la bouffe, les jambes dézippables de mon pantalon. La pelle (après 15 kilomètres environ).

Je demande de l’aide pour qu’on éloigne les animaux de ma route. Et je me retrouve avec des fleurs au beau milieu de la piste. Je remercie et marche sur ce tapis bien moins fatigant que le sable.  J’essai aussi de calculer mes réserves d’eau et ma consommation mais vite je me rends compte qu’il ne devrait pas y avoir de problème. Maintenant, si une troupe de hyènes m’oblige à me réfugier en haut d’un arbre… ce sera une autre histoire.

Durant une pause, il m’arrivera un problème de téléphone et je perds l’heure !!! Le seul repaire fixe que je possédais !!! J’enrage ! Avant de me calmer et de remettre une heure approximative qui n’était pas loin de la vérité puisque je la regardais souvent.

C’est dur mais j’avance. A onze heures, je pense avoir fait la moitié et comme je m’étais dit dans la matinée, je me prends une pause de 30 minutes. Je dors, avec un réveil. Au réveil, je m’autorise encore 10 min supplémentaires. Il faut que j’évite d’être dans le rouge. Puis je repars, je suis content de ma marche. Maintenant qu’il fait très chaud, il faut tenir. Avancer aussi. Même si j’avance lentement, c’est pas grave, chaque pas me rapproche de la victoire, de mon amour, de la vie. A certains moments, je m’arrêtais tous les 30 mètres pour souffler. Sans poser le sac, juste souffler, les mains sur les genoux.

A 14h, j’ai gerbé. A 4 pattes dans le désert. De la bile et de la flotte.
Je n’ai pas eu peur mais je me suis dit merde. T’as assez d’eau et tu marches bien mais si ton corps la recrache, tu vas peut-être crever à cause de ça. Je vomirai encore 2 fois pendant mes heures de marche.

En marchant, je m’imagine raconter mon aventure à des amis. Je pense au couple Poussin d’Africatrek. Je sais qu’ils ont marchés dans des coins dangereux et qu’ils n’ont pas été bouffés par les lions. Je me dis que je leur ferais un courrier à mon retour. Je m’occupe l’esprit.

Je salue et remercie chaque arbre sous lequel je fais une pause. Merci de me procurer de l’ombre.

Puis le soleil commence à descendre de sa position la plus haute. Il fait toujours très chaud. Je suis repassé devant les suricates que nous avions vus à l’aller. Puis la termitière éventrée. Allez qu’est-ce qu’il y avait avant ? Les prairies. Oui les prairies vertes avec ces belles fleurs mauves. P…ain, elles sont où ces fleurs mauves ??? Et cette savane qui n’en finit pas. Ils sont où ces chiottes où je dois dormir et la piste elle va où. Je ne vois rien que le bush. Et il semble infini.
J’avance toujours. En fin de journée je commence à en avoir marre. Je suis trempé de sueur, dès que je m’allonge sous un arbre je grelotte. Puis, je reçois quelques gouttes. Non, il ne pleuvra pas. Non, il ne pleuvra pas. Non, il ne pleuvra pas. Non, il ne pleuvra pas. Je répète cela quatre fois telle une danse de la pluie inversée. La pluie. Cela va mouiller mon sac à dos et je rendre plus lourd. Si de la boue apparaît, comment vais-je décoller mes pieds du sol. Non il ne pleuvra pas. Je reçois quelques gouttes mais pas d’orage. De grosses bourrasques m’atteignent et je fais encore une pause. Longue. Je suis gelé. Beaucoup de vent. J’en ai marre. Depuis deux heures, je rêve d’un lit dans une chambre. Avec un oreillers et des draps blanc aux lignes bleues. Je me voie aussi assis dans une douche, laissant couler l’eau sans discontinuer.

Je me relève. Encore. Pfff. Marcher, allez, marche bonhomme.
200 mètre plus loin, je vois une voiture ! Arrêtée. Un campement. Cela fait 1h que j’ai de la sueur dans les yeux, ça me fait comme des larmes. Je vois un homme. Je souris. Comme une bête. J’accélère le pas. Du mieux que je peux. Je lève un bras. Je pousse un cri. L’homme ne m’entend pas. J’ai un sentiment de peur. Pourquoi l’homme ne m’entend-il pas ? J’avance et je ris, je suis heureux. Voilà, j’y suis. Il me voit, ils sont deux.
 J’arrive à sa hauteur et pose ma main sur son épaule. Je pleure presque. Je suis en état de choc. J’ai l’air hébété et l’homme me demande d’où je viens. Il pensait qu’il y avait peut-être des morts ou des blessés. Y-a-t-il quelqu’un d’autre ?

Je lui dis que ça va. Il y a une amie mais elle ne risque rien. Je pose mon sac, je m’assieds. Je souris mais ai le visage crispé. Je ne suis pas exubérant de bonheur. Je suis content mais un sentiment me tracasse. Mais je suis sauvé. Oui je suis sauvé.

Ils me servent un breuvage exquis. De l’eau avec un sirop et de la glace. Ahh C’est bon. Je bois. Ils s’appellent Ossie et Conrad. Je leur explique l’histoire. Ils me posent des questions. Nous prévenons Nossob par tél. satellite qu’il y a quelqu’un dans la brousse seul. Ils nous disent qu’ils enverront quelqu’un demain. Il est environ 18h30. La nuit va tomber.

Merci d’avoir été là. Je ressens pour ces deux hommes l’amour que Brassens chante dans la chanson pour l’Auvergnat. Ils m’ont donné une douche, un tee-shirt, à boire, à manger et un abri pour la nuit. Je vomirai encore deux fois ce soir. Je ne mangerai qu’un demi-biscuit et trois grains de riz. Je dormirai à l’arrière d’une de leur voiture. Ils me donneront ce que je n’ai pas pensé  à prendre dans ma trousse de médicaments en quittant la voiture : sachets de réhydratation et cacher pour stopper les vomissements.
Je passerai une sale nuit pour mon dos à crever de chaud dans cette caisse mais très content de pouvoir réussir à boire de l’eau sans la vomir.

Le matin, nous levons le camp de bonne heure et décidons d’aller chercher Marie nous-mêmes. Nous sommes à une heure de route et nous n’allons pas laisser quelqu’un dans le besoin. On ne sait jamais ce qui peut arriver.

Je reprends donc ce chemin à l’envers. C’est la troisième fois. Il est 9h30 du matin et il fait déjà 32°… De temps en temps, je sors de la voiture pour récupérer une gourde. Mais je n’ai pas retrouvé la pelle. Si vous la trouvez je suis preneur ! Je suis mal à l’aise. Je n’aime pas être ici à nouveau. Quand je sors de la voiture, je me précipite pour vite y remonter. J’ai la peur irrationnelle que mon chauffeur pourrait repartir et m’abandonner là ! Nous arrivons enfin au 4*4. Nous klaxonnons. Marie est dans la tente. Je lui demande si tout va bien. Je lui fais quand même la gueule pour tous les messages négatifs et très pessimistes qu’elle aura eu alors que j’essayais de nous sortir de là. On prend quelques affaires et nous laissons le 4*4 là. Il faudrait un camion ou un tracteur pour le déloger.

Vers midi nous arrivons à Nossob. Je suis cuit. Le ranger chargé de la sécurité me demande si je peux partir avec le tracteur pour récupérer le 4*4… non non. Là franchement, je ne peux pas, 100km aller + 100km retour en tracteur, 3h aller 3h retour. Non, je n’en ai pas la force. Et avec ce soleil. Non. Je louerai un bungalow et Marie un autre. Je passerai l’après-midi à dormir, à manger (beaucoup et avec plaisir), à penser. Les voisins m’apportent pomme, sodas, beurre… Ils étaient là à notre arrivée et ont entendus mon histoire. Je ferai une sortie vers 16h pour aller prendre l’air jusqu’à la cache d’observation mais à peine arrivé il me faudra repartir. L’air est trop sec, il fait trop chaud et il y a trop de lumière. J’ai besoin d’ombre et de fraicheur.

Le tracteur arrivera à mon bungalow vers 20h… La voiture roule. Merci les gars.
Dans la nuit, je serai à 5 fois réveiller par les cris de lions… et j’aurai la frousse !!! Tel la peur qu’un enfant éprouve vis à vis du monstre du placard, j’aurai peur de me faire dévorer tout cru !

Le lendemain, nous commençons le chemin de retour vers Windhoek. Je veux rentrer en France, voir les proches. 3 semaines de belles couleurs s’achèvent ainsi. Tant pis pour la dernière semaine. Je ne prends plus plaisir à voir les bêtes, je rentre.

Voilà résumée mon histoire des 40 kms du Kalahari.
L’image de la femme que j’aime m’aura beaucoup aidé à marcher.
Merci aux arbres qui m’ont donné de l’ombre, aux fleurs qui m’ont donné un tapis vert et mauve sur lequel poser mes pas. Merci aux papillons qui ont agrémenter ma marche malgré et qui ne m’en voulaient pas malgré tout ceux que j’avais tué sur la route.
Merci à Conrad et à Ossie d’avoir étés là.

Afrique, on se verra avec plaisir la prochaine fois.
Bonne continuation et bon vent à tous.
Régis

Ah ba  :o!!!!
J'ai tout lu d'un trait, tu penses!
Ce qui ne te tue pas te rend plus fort... tu es maintenant beaucoup plus fort!
Merci beaucoup pour ce retour d'expérience, qui nous servira à tous. Le Kalahari, c'est le paradis... mais tout endroit peut devenir l'enfer en quelques secondes!
C'est marrant, je me retrouve quand tu remercies les arbres, les fleurs pour t'avoir aider...

Quels choses changeras tu pour ton prochain voyage (puisque visiblement il y en aura un autre)?
Je note déjà pour moi les sachets de réhydratation...

Je ne comprends pas non plus pourquoi tu avais laissé tourner ton moteur le 1er soir...

Ensuite une remarque: tu as choisi de partir avant le lever du soleil, or c'est le moment ou les prédateurs chassent le plus. Cela semble pourtant la moins mauvaise solution, je te l'accorde.
Pour compléter ton histoire, nous avons discuté avec 2 rangers du central Kalahari qui étaient tombés en panne seul assez loin de leur base et, bien sur, pas de téléphone (je précise qu'ils n'étaient pas ensemble, cela leur est arrivé séparément, à differentes occasions). Ils ont fait comme toi, marché jusqu’à la maison. Le danger est réel, mais, en plein jour, je pense qu'une attaque de lion est peu probable, déjà qu'on ne les voit pas si souvent! Le gros avantage du Kalahari, c'est qu'on n'y croise pas d'éléphants, ni de rhinos...
La question de survie dans ces conditions me passionne et j'en avais pas mal discuter avec des rangers... qui, visiblement, ne se la pose pas avec tant d'insistance  :-\ ...
On pourrait étudier ça tranquillement d'ici, réunir les infos glanées et les expériences...

Quelle aventure !!
Tu as eu beaucoup de chance dans ton malheur quand même. Moi je serais resté à la voiture pour attendre.
Heureusement tu t'en es tiré !
et Marie ? tu la revoies de temps en temps ?  ;D ;D

J'ai la carte sous les yeux et je ne vois pas quelle piste vous avez pu prendre. On peut se tromper assez facilement en venant de Kaa, mais de Nossob? As tu les coordonnées de l'endroit ou tu t'es planté?

Quelle histoire, la partie KAA du Kalahari est vraiment un endroit ou pas grand monde ne va.
Next time, un téléphone sat c'est ce qui marche le mieux dans ce cas là. Aucune prise de risque.

Pour les animaux, cela dépend effectivement des endroits où l'on se trouve.
Il est clair que les lions du Kalahari ne sont pas les mêmes que ceux du Damaraland ou d'Etosha. Ce sont des animaux qui n'ont pas peur des humains.
J'en ai fait souvent l'expérience dans le central Kalahari, ils viennent exprès vers les campements la nuit et fouinent un peu partout.
Tu les entends rugir au loin, ça se rapproche mais une fois autour des tentes, on n'entend plus rien.
Dans le cas de ces lions là, je préfère un éléphant ou même un rhino noir.
Tu as eu du bol de ne pas croiser leur route.

Ce sont des expériences comme ça qui forgent le Bush caractère mais attention, a ne pas renouveler trop souvent.
En tout cas, ça ne t'as pas dégouté de l'Afrique c'est bien.

Quelle mésaventure... :o

Quelle aventure...
Nous nous sommes équipés depuis un an, d'un téléphone satellite (pour ce parc) et à lire tes lignes, je ne regrette pas un seul instant, d'avoir investi à ce niveau.

Le Kalahari est un lieu magnifique, mais oh! Combien sauvage... Territoire de prédilection des félins. (dont le gabarit est impressionnant... De par leur mode de vie dans le désert) Sans oublier les reptiles à cette saison.
On ne le dira jamais assez mais... L'importance de se renseigner correctement sur les pistes, d'avoir suffisamment de réserves (eau), de ne pas traverser à l'aveugle une piste sous un haut niveau d'eau...

40 km à pied dans cet antre sauvage, m'a fait littéralement frissonner ! Et comme Pika, quand j'ai lu que tu t'étais mis en marche à 6h00 du mat...  J'ai doublement frissonné.
Les Dieu de la brousse ont été avec vous, ce jour là... L'histoire se termine heureusement bien.


Simba

Je crois qu'a moins de tester en live (chu pô volontaire  ::)  ), on aura du mal à nous départager, mais je doute que des lions t'attaquent de jour sauf circonstances particulières. Nous avons vu des rangers descendre de leur voiture avec les lions à environ 500m. C'était marrant de voir à quel point ces lions étaient tout à coup sur le qui vive, prêt à déguerpir...
Pour avoir posé beaucoup de question avant de commencer nos voyages en solo, je me souviens bien de certaines réponses: at night, the lion is king! Ou aussi: de jour, un leo fuira ton berger Allemand, la nuit, il viendra l'attraper au pied de ton feu!

 :)

Je ne pense pas non plus que les lions attaqueraient de jour sauf si ils se sentaient agressé.
A voir aussi la réaction du marcheur devant une telle rencontre.
La nuit, totalement différent, je suis d'accord avec  The Lion is King.

C'est à toi, alors, cette pelle !!! Je me demandais qui avait pu laisser traîner ça là.  ;D
J'ai tout lu d'une traite aussi. Bien rédigé et captivant ! Je crois que dans la même situation, c'est surtout la pseudo-coéquipière que j'aurais eu le plus de mal à supporter.
Maintenant, si tu n'avais jamais retrouvé ton chemin, avec la volonté que tu as affichée, tu serais devenu en quelques semaines un vrai Bushman et Marie un biltong.

Et ces toilettes pour passer la nuit , tu les as revu ? Si pour x ou x raison tu avais été obligé de passer la nuit dehors sans abri , comment aurais-tu fait ? avais-tu envisagé ce cas de figure ? .....
Avec Pika , et suite a plusieurs lectures , si on devait quitté le 4x4 , on emmènerai une petite toile de tente , un abri sommaire , mais qui fermé peut te sauver la vie si des prédateurs sont dans les parages, durant la nuit qui leur appartient  .

Flippant ton aventure ! Et une bonne leçon aussi a retenir , partir avec des personnes qu'on connait ...

Tu es revenu sain et sauf , ouf !!
Durant nos mésaventures avec Pika , je n'ai jamais trop stressé , mais en me mettant a ta place , là j'aurais eu du mal a garder ma zénitude !! je vous voyais mal barré quand même !! partir qu'avec 18litres d'eau pour traverser cette zone !!!! J'hallucine quand même !!!   

On va finir par jouer au petit poucet en Afrique Australe .....Recherche de pelle pour toi !! Recherche de sand tracks pour nous !!! A qui la suite ??? 

J'ai perdu carrément une roue dans un gué de l'Okavango... merci de me la ramener  ;D ;D

On va faire un listing de tout ce qu'on a perdu , et le 1er qui récupère quelque chose aura une récompense  ;D

Oh la la....

Tout lu d'une traite  :P

Passionnant  :P Les mésaventures foisonnent en ce moment sur COW.

Heureusement tout se termine bien.

Perso, en cas de problème de véhicule, je suis toujours partante... pour ne pas partir justement... N'est-il pas recommandé de ne pas quitter la voiture qui reste un abri  ???

Ton histoire prouve que tu as fait le bon choix.

Et Marie, tu l'emmènes de nouveau en voyage  :-X

Merci du partage.
 ;)


 

Quelle histoire ... heureusement qui fini bien, Le KPT a l'aire moins sympa du coup ... ::)

Donc partir à plusieurs véhicules, avec des personnes qu'on connaît ...(quoi qu'on a parfois des surprises) un téléphone satellite et surtout à la saison SECHE ... :)

En effet quelle aventure (aujourd'hui !), mésaventure !

Je crois que je n'aurais pas quitté le véhicule, mais là, il était noyé....

Quoi faire ??  ::)

Il semble que tu as fait le bon choix...

Tu as eu beaucoup de courage et de chance. Je salue ta détermination.

Moi aussi j'ai frissonné quand tu racontes que tu vas partir "à la fraîche" dans la nuit.... à l'heure qui va bien pour les gros chats   O0


... indispensable au KTP !!!!

Frissonnant ce récit, c'est le moins que l'on puisse dire.

Ombrette

Je ne le verrai pas sous cet angle , Mintou ...Je dirai plutôt , partir en connaissance de causes, en préparant correctement son voyage , en se renseignant sur l'état des pistes ,emmener  c GPS, et tel satellitaire (indispensable) ...Ne pas hésiter a changer d'itinéraire si les pistes sont impraticables , ne prendre aucun risque et si on ne sent pas une piste , ne pas s'y aventurer ! :)


Le KTP est faisable , même si on est seul (Sauf 2 pistes ou 1 convoi est obligatoire) , mais Tel satellite indispensable et réserve d'eau et de nourriture pour une longue periode !!

Je pense, comme Vahiné, que le KTP est justement l'un des parcs africains aisément faisable en solo...

Mais là comme partout ailleurs, l'aventure ne signifie pas, prendre des risques inconsidérés et surtout inutiles...

 ;)

Un seul véhicule, je ne serai pas tranquille...

Vous êtes de vraies aventurières mesdames...

A deux véhicules, moi ça me rassure et pis c'est sympa de voyager avec ceux qu'on aime  ;)

ben si tu voyages avec ceux que t'aime , Ombrette , a 2 véhicules , ça devrait le faire et c'est génial aussi  :)

Tout lu d'une traite aussi :o
Une sacrée galère :(
Vu d'ici, je pense que je ne serais pas parti du véhicule, mais c'est facile à dire hors contexte.
Par contre, ne pas prendre d'eau et de nourriture pour pouvoir attendre...
Le désert à ceci de commun avec la mer : c'est beau :), on s'y sent souvent bien (L), mais ce qui pourrait être un incident mineur dans d'autres circonstances, peut très vite tourner à la galère, voir à des situations très dangereuses :(
En tout cas, Tu as bien géré tes choix. ;)
Merci pour ce retour d'expérience et ce récit très détaillé  (Y)

Passionnant récit que j'ai lu d'une traite.
Heureusement vous vous en êtes bien sortis.
Ce genre de galère me fascine, je ne sais franchement pas ce que j'aurais fait.
Surement des bêtises car je n'ai aucune expérience dans la survie dans le bush. En tout cas, j'admire le sang-froid et la lucidité dont tu as fait preuve. Chapeau !

Pikasso : Ce que je changerai dans mon prochain voyage ? La première chose qui me vient à l’esprit est de partir avec quelqu’un que je connais. C’est aussi simple que cela. Je sais que je ne me serais pas énervé avec une autre personne ou que si j’avais été seul, j’aurai été sondé la possibilité de traverser. Je n’avais jamais fait de telle bêtise lors de mes traversées de rivière en solo au Costa-Rica.
   Ensuite, je me tiendrai à mon itinéraire de base ou je m’adapterai à tout changement avec plus de rigueur. Si je n’avais pas loué de téléphone satellite, c’est parce que je pensais me tenir à mon programme (Etosha, Swakop, Sossulvlei, KTP). Comme je le dis dans le post, le passage par cette piste s’est décidé sur le tard.
   J’avais aussi avec moi des feuilles plastifiées de conseils de conduite en Namibie (conseils donnés par un « pro » du 4*4 ici sur Cow. Je les ai lu à plusieurs reprises mais là, j’ai cédé à un coup de sang. Donc encore une fois : partir avec une personne que je connais.
   Pour les sachets de réhydrations, le pire c’est que je les avais ! En préparant ma marche, je m’étais noté de jeter un coup d’œil dans ma pharmacie qui était bien garnie pour voir si quelque chose pourrait me servir. Mais, au final, je commencerai ma marche sans l’avoir fait. J’aurai juste pris une aspirine pour limiter le mal de tête en plein soleil. Marie n’a pas non plus pensé à me conseiller les sachets de réhydrations ou les cachets pour ne pas vomir…. C’est vrai que je me sentais con quand j’ai vomi pour la première fois. Je n’avais pas peur mais je me suis dit « Merde, tu as suffisamment d’eau mais si ton corps ne l’accepte plus, tu vas peut-être mourir à cause de ça ». Aussi, j’imaginais bien une hyène en train de me regarder dégobiller à 4 pattes ! Au final, après avoir vomi, à chaque fois, j’étais mieux et je repartais d’un bon pied !

Pikasso : si j’arrive à poster des photos, tu verra que la moitié du moteur était sous la flotte… et donc j’étais persuadé que si je coupais le moteur pour la nuit, il ne repartirai jamais le lendemain. J’avais encore espoir de peut-être réussir à sortir le 4*4 de l‘eau le jour suivant. Quand le moteur s’est arrêté tout seul, il n’est plus reparti ! Jusqu’à ce qu’on le sorte de l’eau.

Pikasso : Au final, les rangers du parc m’ont dit que j’avais eu raison de marcher. Que c’est ce qu’il fallait faire mais que j’avais eu beaucoup de chance.

SECU KTP : Sachant que j’étais fautif sur l’échouage de mon 4*4, je ne me suis pas permis d’engeuler le staff du parc. Je me suis planté tout seul loin de tout. Je leur ai juste demandé comment cela fonctionnait. On m’a répondu que côté Afrique du Sud, si vous n’êtes pas arrivé à la tombée de la nuit dans le camp où vous deviez dormir, les rangers partaient immédiatement à votre recherche. Ce ranger m’a confiait que côté botswanais, c’était beaucoup plus vague.
   Nous avions, avec Marie, fait une réservation pour une nuit à Kaa (réservation effectuée à Twee Rivieren) que nous avions payés. Aujourd’hui je ne sais toujours pas si la personne qui a prise notre réservation l’a transmise ou non à Kaa. Ainsi, nous ne savions pas si les rangers de Kaa étaient prévenus de notre arrivée et s’il existait ou non une chance pour qu’ils viennent nous secourir.
   Le ranger de Nossob m’a dit qu’elle allait soulever le problème qui nous était arrivé lors d’une réunion du parc. De mon côté, je dois toujours rédiger un courrier au directeur du parc pour voir si notre aventure peut servir à faire évoluer les choses dans le bon sens.

vinnylove : lol, je ne voulais surtout pas me retrouver à boire cette eau croupie ! Alros, non je n’allais pas rester. Avec Marie, que je ne connaissais pas avant ce voyage, nous n’avons plus trop de contact non. Je ne lui en veux plus, mais pendant quelques jours, oui je n’arrivais pas à lui pardonner. Il s’est passé trop de choses problématiques entre nous. Pour résumer, lorsque j’ai commencé à marcher à 6h du mat, je me suis dit : « Ok, je vais peut-être rencontrer des lionnes, mais elles seront moins dangereuses que cette fille là ». Je me sentais déjà soulagé. C’est pour dire.

Pikasso : Le plantage du 4*4 s’est fait à Tweelin Rambuka. Sur la piste de Nossob à Union’s End, nous avons bifurqué à droite vers le nord à la hauteur de Polentswa. Il s’agit d’une piste 4*4 à sens unique (la piste n’est pas assez large pour croiser un autre véhicule). 40 km plus loin, le nom de Tweelin Rambuka apparaît sur la carte au milieu de nulle part. A la hauteur des deux lacs éphémères incroyables que nous avons vus. D’ailleurs je crois que ce nom signifie deux lacs. Nous avons vu de loin des troupeaux impressionnants de kudu venir s’y abreuver. Et des empreintes de lion au pied de la tente brrr. Encore que je préfère les lions aux hyènes. Sur une vieille carte qui m’a été donnée à Twee Rivieren apparaît un point d’eau à côté de Tweelin Rambuka. Je l’ai cherché en vain. Je pense qu’il n’existe plus.

Simba : Oui Simba, je reconnais au combien mes erreurs voire mes errements. Je repète ne pas être intéressé par l’aventure ou la prise de risque. Je n’ai rien à prouver et je ne veux surtout pas revivre cela. J’ai tout de suite réalisé la dangerosité de la situation et j’ai vraiment chercher à tout essayer pour ne pas marcher ces 40 bornes. Je me suis fait avoir par moi-même et je dois réfléchir sur pourquoi m’être « laissé faire » et avoir laissé fondre mes réserves d’eau… Encore une fois, je ne repartirai pas avec quelqu’un que je ne connais pas car notre mauvaise relation a largement contribué à dégrader le sérieux et la préparation de notre semaine commune.
   Pour l’heure de départ à 6h du mat, je pensais d’abord partir à 7h histoire de réduire les risques de rencontrer un ou plusieurs grands félins (maman !) mais je redoutais la difficulté de la marche au soleil. Je n’étais pas absolument sûr des 40kms même si je pensais ne pas me tromper (37,6km au final !).
   Mon but était d’arriver à ces fameuses toilettes pour y passer la nuit et je ne voulais surtout pas risquer de dormir dehors dans un arbre. Donc je me suis donné plus de marge en partant une heure plus tôt. Ma grande motivation était d’avoir fait la moitié du chemin à 11h du matin. Cela me rassurait grandement. L’étape du soleil de plomb a tout de même était dure à passer. Mes pauses s’allongeaient considérablement  et j’étais content de pouvoir prendre ces longues pauses car je disposais de temps.
   Lorsque pour voir sa réaction, je demandais à Marie « Et si je marchais de nuit ? », sa première réaction a été : « Oui pourquoi pas »… Et là tu te sens vraiment tout seul. Tu sais que tu ne peux compter que sur toi et que si tu oublies quelque chose, personne ne t’y fera penser… c’est effrayant.
   Les Dieux de la brousse ont était avec moi, j’en ai pleinement conscience. Je t’avoue leur avoir demandé leur aide ! Pour éloigner les bêtes de mon chemin (y compris les serpents) … moi aussi je frissonne en y repensant.
   Le surlendemain, en quittant le KTP, nous avons croisé trois lions affalés sur la route (un mâle, une femelle, un jeune)… j’ai pris quelques images mais j’avais une certaine « révulsion » même si le mot est un peu fort de voir ces gros chats de si près.

Pikasso Putain Pika, t’es dingue !!! lol, chui pô volontaire non plus… même pas au zoo ! Je te promets que de tomber nez à nez avec Monsieur ou Madame lion, ou junior… ça doit faire son effet. Je pense que plus d’un se mettrait à courir et là on passe vite pour une souris !!!
Suivons les conseils des guides : tous dans la voiture et pause pipi tous les 100kms lol.

acinonyx : et ouais ma pelle, ma bonne pelle. Mon excalibur ! Au retour à Windhoek, j’ai demandé au loueur de voiture de m’en vendre une ! 15 €. Dans le sac, dans l’avion. Pour planter des jasmins. Et pour dire à mon fils quand il aura 5 ans, va me chercher ma pelle, j’ai une histoire à te raconter.

A tous : je crois que l'enseignement le plus important de ce post est le connement du titre... alors faites pas comme moi, faites pas les cons!
D'ailleurs un mois après ou deux plutôt, je viens de perdre deux ongles de pied (un par pied, le premier doigt après le gros orteil). Ils étaient tous les deux ressortis tous noirs de ma marche et là ils ont démissionnés! Les pauvres!

UN récit tellement prenant que j'en avais oublié que c'était toi qui l'écrivait en "sécurité" depuis chez toi ;)

Une sacré (més)aventure qui ultérieurement devient un icroyable récit.

Tu as bien fait de partager ceci, tout le monde en prend de la graine et réfléchit ou réfléchira.

Bon et la suite, ou plutôt ce qui a précédé et avec les photos ;)

Comme DIDS j'aurais fait le parallèle avec la mer où toute situation non correctement préparée peut se dégrader en un rien de temps et devenir catastrophique. (Et la connaissance de l'équipage est là aussi un must!!)
Tu ressors enrichi de cette expérience qui, heureusement, se termine bien.
Merci d'avoir partagé cette épopée avec nous.

Vahiné : Salut à toi... oui je ne suis pas fier, mais alors pas du tout. Comme tu dis 18l d'eau, c'est n'importe quoi. ALors que le premier jour à Windhoek, j'achetais 40l pour moi tout seul au cas où... alors que j'allais voyageais dans des zones où l'eau se trouve facilement (Etosha...)... je me suis laissé bouffer... Partez avec des gens que vous connaissez. Dans ce cas de figure, j'aurai été moins en danger seul mais je ne serai pas parti seul dans ce coin.
   Au moment de réserver à Kaa, le ranger ne nous a pas mis en garde contre cette piste. Mais nous avions peu d’eau. Notre faute totale. J’hallucine de m’être embarqué dans cette aventure et j’hallucinais aussi de voir Marie s’intéresser si peu à tout ça. Si nous étions partis avec seulement deux gourdes elle n’aurait rien dit.
   Nous avons vraiment eu de la chance.

   Oui j’ai pensé à l’éventualité de devoir dormir dehors… Si jamais je n’arrivais pas à mon objectif ou si un groupe de hyènes m’obligeait à monter dans un arbre. J’avais envisageais de partir avec la corde de remorquage (pour hisser mon sac avec moi en haut d’une branche et/ou pour me ligoter à cette branche pour ne pas tomber durant la nuit !!!). Puis non, je ne l’ai pas prise, trop lourde, bcp trop lourde, avec mes 15 à 20 kilos initiaux, non. L’idée de la tente comme abri, ça me paraît très très bien. Je n’avais avec moi qu’un duvet pour me tenir chaud durant ma nuit dans les toilettes ! J’avais pensé à prendre du savon et j’aurai du le faire. Quand je suis arrivé, j’étais ruisselant de transpiration, je n’avais pas de change, juste ma chemise trempée de sueur… je pensais trouver de l’eau dans ces toilettes mais au final, il n’y en avait pas. Et il s’agissait juste de 4 planches de bois qui ne m’aurait pas protégé du froid !!! Je pense que j’aurai pu mourir de froid. LA douche que les sudafs m’ont permis de prendre a été outre d’un grand réconfort, d’une grande utilité pour faire peau neuve, me débarrasser de ma crasse et de ma sueur et pour pouvoir me réchauffer. Mais torse nu dans mon duvet je me gelais jusqu’à ce que je leur demande un tee-shirt, et là je suis remonté en température. Si j’avais dû dormir dans les toilettes sur la dalle de béton bien froide, je pense que la conduite à tenir aurait été d’amasser de la terre ou des feuilles pour se faire une couche isolante. Voire s’enterrer dans le sable (s’il n’y avait pas de lion bien sûr). Je suis très très content d’avoir trouvé les sudafs. Ils m’ont tout bonnement sauvé la vie !


Mintou : J’ai vraiment envie de dire qu’il n’y a aucun intérêt à prendre ce genre de piste pour le commun des mortels. Moi perso, je n’ai rien vu qui en vaille la peine alors que les pistes principales m’ont permis de passer 5 heures avec un guépard préparant sa chasse, de voir un lever de soleil avec une famille de lions, de voir des bébés autruches par paquets de 10… avec un risque égal à zéro !!
   Pour la saison sèche… je ne suis pas d’accord… j’essaiera d’en parler dans un autre post car (j’ai peut-être eu de la chance) mais tout a été fantastique durant mes premiers quinze jours (j ‘aimerai bien réussir à poster des photos pour vous montrer).


: Totalement d’accord !!!

!! Totalement d’accord !!!

Dites : comment fait-on pour poster des photos ???
J'en ai des jolies que j'aimerai vous faire partager
poids maxi=128kb c'est ça ? bouton ?
Aidez moi !!!

salut Régis

non 120 ko max, mets toi à 115 pour être tranquille
la procédure est ici (http://www.colorsofwildlife.net/forum/index.php/topic,1694.msg15359.html#msg15359)

Si tu as des problèmes pour rééchantillonner tes photos et les uploader directement sur le site (cliquer "parcourir" et "uploader"), tu peux aussi héberger tes photos sur un autre site (bcp sont gratuits), tu cliques droit sur la photo, tu vas dans propriétés, tu y retrouves le lien URL de la photo qui commence par http et qui finit par .jpg, tu le copies et tu le colles dans ta fenêtre message entouré de "(http://" (clique sur l'icône photo en dessous de l'icône B gras pour générer ce sigle)Ce qui te donne [img]http.......jpg)
De cette manière, tu ne dois pas t'encombrer de rééchantillonner ta photo pour qu'elle réponde à la définition et au poids requis pour la page COW : cela se fait automatiquement.

je voulais dire "entouré de [img]"
Clique sur l'icône photo en dessous du B gras pour générer ce sigle

Quelle histoire !  :o :(
Tout ou presque a déjà été dit par les autres forumeurs...
Bonne réaction en tout cas je trouve. Après coup, on peut toujours dire qu'on aurait pu mieux faire ou éviter de faire ceci ou cela mais sur le coup je trouve que tu as su garder l'esprit lucide et fait des choix, qui certes peuvent toujours être discutés, mais qui au final t'ont permis de bien te sortir de cette très mauvaise situation.  (Y)
 

Super ce deuxième retour d'expérience mais... je vais largement tempérer vos illusions sur le suivi des touristes coté sudaf, par 3 expériences que nous avons vécues nous même!

- La plus simple: on rentre un soir à Nossob, et on oublie de rendre le fameux permis. Personne ne s'en est aperçu! On est reparti le lendemain en le signalant à la porte... ah????

- Un soir on avait un réservation pour Mata Mata. Mais on rencontre un super guépard vers 16h00 à 25 km de Twee Rivieren. On reste jusqu'au bout, puis on rentre sur Twee Rivieren (on savait qu'il y avait de la place). On va à la réception de TR et on demande de prévenir Mata Mata qu'on ne sera pas avec eux (surtout parce qu'on avait prévu de boire un coup avec un tourirst assistant là bas). Ils l'ont fait, mais ne l'auraient pas fait sans nôtre demande insistante, et Mata Mata semblait bien s'en fou*** !

- Losqu'on est tombé en panne à 25 km de Kaa (oui, Kaa nous aussi    voir ici  (http://www.colorsofwildlife.net/forum/index.php/topic,17540.0.html)), on a appelé notre loueur qui a joint Nossob, faute de pouvoir Joindre Kaa. Nossob nous a rappelé, mais quand on leur a dit que l'on était relativement proche de Kaa, ils nous ont dit de voir avec les rangers de cette porte. On leur a dit que nous n'avions pas leur numéro. Ils ne l'avaient pas, eux non plus (n'est ce pas incroyable?) et m'ont dit qu'ils allaient le chercher et nous rappeler... on attend encore!

- Il n'y a que les Tourist assistants des camps sauvages qui s'inquiètent de vous, et encore, je n'en suis sur que pour le cas ou vous étiez dans leur camp dans la journée!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

- Pour être honnête, une fois, alors que nous allions de Nossob à Grootkolk et qu'il avait beaucoup plu, Nossob avait appelé Grootkolk pour vérifier que nous étions bien arrivés. Il doit y avoir des rangers exceptionnels, mais je pense que la majorité se laisse aller, et n'anticipe pas les problèmes...



- Concernant Kaa: toujours après cette panne, nous avons finalement pu repartir et rejoindre Kaa environ 5 heures après avoir alerté notre loueur. Personne n'était au courant de notre problème, et pour cause, personne ne reste à la réception, ou le téléphone est, et s'il fonctionne... ils ne se déplacent que lorsqu'une voiture se présente! A leur décharge, ils n'avaient pas vu une seule voiture après notre passage, soit 3 jours. Les autres portes plus fréquentée sont mieux tenues, mais Kaa peut-être vraiment calme.




J'ai vu ou tu t'es planté. Si je ne me trompe pas, tu as prolongé le piste que mène de la piste pricipale au camp de Polentswa, vers l'Est... effectivement elle est super longue (jamais faite, puisqu'il faut être 2)!




 Concernant le fait de dormir dehors, ne me dis pas que tu n'avais pas emporté de briquet pour faire un grand feu!

En effet... Là ça tient de la folie furieuse!  :o

La méconnaissance peut être un ennemi redoutable...

---

 ;)

Simba

Ahhhhhh la vache !!! J'en reste scotché. J'étais là-bas avec toi. Quelle terrible aventure ! Heureusement, ça fait au final des souvenirs à raconter à tes petits-enfants à la veillée mais ça aurait pu bien plus mal se terminer…

En ce qui me concerne : jamais sans réserve de bouffe, d'eau, un (ou 2 même) GPS et un téléphone sat dans ces coins-là !

Oui, 2 gps pour nous aussi! Celui du loueur, et le nôtre, auquel nous sommes habitués, et qui contient, à coup sur, les cartes indispensables!

De l'ignorance à la connerie, il n'y a vraiment qu'un pas !!!!

Je comprends aisément ce grand moment de solitude que tu as éprouvé !

Comme le dit Pikpik, avais-tu prévu de faire du feu si tu devais dormir dehors ???? J'espère....

Voilà qui remet un peu les pendules à l'heure ... et rappelle qu'effectivement ces endroits magnifiques sont loin d'être anodins.
Merci d'avoir partagé ceci avec nous, je pense qu'on en prendra tous de la graine.

Heureuse du dénouement positif de l'histoire en tout cas !

Quelle histoire !!!

Passionnante à lire surtout quand on en connaît l'issue.  (Y)

Voilà quelques photos après une semaine de galère pour les réduire à la bonne taille
 Un GRAND Merci à vous tous pour m'avoir exprimé votre satisfaction à me savoir vivant  :f:  :f:  :f:

Pour ceux qui me demandaient, oui j'avais pris un briquet au cas où mais je ne voulais surtout pas dormir dans le bush... mais alors là pas du tout. Au pire, dans un arbre.. mais ça ne m'aurait pas plu du tout du tout !!!
J'avais donc pris un briquet ... avec un spray anti-moustique... pour faire chalumeau (ne pas faire à la maison!) pour écarter les bêtes qui voudraient monter dans mon arbre ( !!! ), n'importe quoi, je vous l'accorde.

J'ai vraiment eu beaucoup beaucoup de chance... notamment qu'il n'y ait que 40 kms.
En effet, il ne fallait pas partir à un seul 4*4 car sans parler de la boue, un problème mécanique aurait aussi pu nous arriver.
Et comme l'a dit l'un d'entre vous: "Si tu ne sens pas la piste... n'y vas pas." Très bon conseil.

Allez je vous mets quelques photos (vous allez voir qu'il fallait vraiment être c.. pour rouler là-dedans.
Et quelques photos de lions du Kalahari !
Ps: la dernière de moi assis devant une assiette... c'est moi content d'être en vie le lendemain de mon arrivée !!! Wouhou
PS bis: La qualité des photos est peut-être pas géniale, certaines ne font que 86ko
Salut

Sur la Piste des 40 kms, KTP, frontière AFS-Botswana
(http://photo.colorsofwildlife.net/201105-0751503001305781185-862095321.jpg)

Moi bien content
(http://photo.colorsofwildlife.net/201105-0053125001305781244-862095321.jpg)

Un des fameux lacs (qui apparaît moins bleu qu'en vrai)
(http://photo.colorsofwildlife.net/201105-0107162001305781369-862095321.jpg)

ET voilà l'Travail !!!
(http://photo.colorsofwildlife.net/201105-0497951001305782774-862095321.jpg)

Alléger le 4*4, soulever le 4*4 au cric pour placer ce qu'on peut en dessous... peine perdue une fois que la connerie a été faîte
(http://photo.colorsofwildlife.net/201105-0616968001305782884-862095321.jpg)

mais qu'est-ce que je fous là moi ?
(http://photo.colorsofwildlife.net/201105-0016858001305783139-862095321.jpg)

Ouh lala
(http://photo.colorsofwildlife.net/201105-0682703001305783287-862095321.jpg)

vivo
(http://photo.colorsofwildlife.net/201105-0796959001305783672-862095321.jpg)

Un peu au nord de Twee Rivieren au lever du jour
(http://photo.colorsofwildlife.net/201105-0774458001305784525-862095321.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201105-0063488001305784605-862095321.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201105-0316898001305784720-862095321.jpg)

Cette photo d'empreinte n'a pas été prise au pied de la tente mais près d'un point d'eau toujours dans le KTP
(http://photo.colorsofwildlife.net/201105-0017324001305784974-862095321.jpg)

Toujours au nord de Twee Rivieren à 6h30
(http://photo.colorsofwildlife.net/201105-0350014001305785061-862095321.jpg)

Un lever de soleil que j'aimerai voir plus souvent
(http://photo.colorsofwildlife.net/201105-0913006001305785125-862095321.jpg)

Et juste pour finir ce post, 3 images pour montrer le Kgalagadi Transfrontier Park durant la saison verte

(http://photo.colorsofwildlife.net/201105-0507804001305785927-862095321.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201105-0861871001305785963-862095321.jpg)

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Je viens de tout lire, sacrée galère.  :(

Tu devrais revoir "les dieux sont tombés sur la tête 2", ça te fera sourire...En plus durant sa traversé du désert, le héros (Mme attend près de l'avion en panne ;) ...), est ...enfin il a un pb avec un ratel... :) enfin c'est surtout sa chaussure qui...
Il est sauvé par un Bushman.

Bref, lors de mon passage au KTP, j'avais discuté avec un jeune photographe allemand, il avait eu la frousse de sa vie l'année précédente lors de la traversée du Central Kalahari. A 2, dans un 4x4 bourré d'eau de vivres et d'essence, comme il se doit. Lors d'une pause, ils se sont rendu compte que la cabine arrière du 4x4, baignait dans.... des dizaines de litres d'essence. Jerrycans renversés ou reservoir supplémentaire  percé, je ne  sais plus...mais  si une étincelle, ou le pot d'échappement...
Morts sur le coup dans l'explosion ou gravement brûlés et sans véhicule ni eau ni soins au milieu du Kalahari....brrrr!

Tes photos d'animaux sont très sympas, en particulier le lever de soleil avec le lion (grand angle?)!


Concernant ton plantage, j'ai bien peur que je m'y serais aventuré aussi! On n'a pas l'impression que c'est infranchissable... le piège doit être la qualité du sol...
Une bonne leçon pour nous tous!


 :)

Pikasso :::
       La photo du lion avec le soleil de face est faite au D-300 avec 70-200 à 70mm et coup de flash intégré. f:5,6 au 90ème et à 400 iso
       Celle au format un peu panoramique est prise avec un compact Sony HX5V en grand-angle dont la température de couleur a été réchauffée sous Lightroom et le ciel un peu densifié. J' A D O R E cette image!!!

    Pour le piège rempli de boue, je pense que seuls les inconscients ne seraient pas aller voir à pied. Il faut absolument toujours le faire. Je ne l'ai pas fait sur un coup d'énervement. Je me suis fait avoir.
    Merci pour le commentaire sur les photos  (Y)

TeddyBear :::
   Je vais essayer de retrouver ce bon vieux film tu as raison  :-*

outchhh... je viens de lire d'une traite ce fil!
comme tout le monde ravie que tu t'en sois sorti (ne serais-ce que pour nous narrer cette galère  :P) il est vrai qu'on a parfois tendance à oublier que le paysage de rêve qu'on apprécie tant peut rapidement se transformer en cauchemar si toutes les précautions ne sont pas prises
comme tu as du apprécier les arbres qui t'ont donné leur ombre salvatrice et comme le visage de tes "sauveurs" doit être gravé dans ta mémoire... heureusement que la solidarité rentre en jeu dans ces lieux
quand à ta "compagne" et bien tu sais même avec des gens qu'on connait on peut être déçu, certaines personnes ont la faculté de se reposer sur l'autre, de ne pas être conscient du danger et certaines peuvent aussi perdre leur sang-froid (tu vois ça aurait pu être pire tu aurais pu avoir à gérer une hystérique  ;D ;D)
en tous cas cette expérience doit nous rappeller à tous que le danger existe si on est imprudent, tu t'en es sorti mais ça aurait pu être beaucoup plus grave
le plus important c'est que cela n'a pas entâché ton amour de l'Afrique et que la prochaine fois tu auras d'autres réflexes
on fait tous des erreurs malheureusement mais en général on ne les fait qu'une fois  ;)
de bien jolies photos en tous cas, maintenant que tu sais comment faire, surtout n'hésites pas  ::)

Cela pourrait s'appeler "Piège fatal". Heureusement, il ne l'a pas été..."fatal". En tout cas, un récit bien raconté et riche d'enseignements.

Jérôme

J'ai tout lu d'une traite.
Tout d'abord, ravi que vous vous en êtes sortis !
Incroyable galère qui nous ramène à la conclusion qu'il faut être très modeste, prudent... envers la nature !

Quelle histoire !
Merci pour ce partage très enrichissant, ainsi que les commentaires qui ne le sont pas moins.

Très jolies photos aussi, bravo. Allez finalement tout cela m'a donné envie d'aller visiter le KTP !

Non non, c'est trop dangereux  ::) !!!

 :-* :-*

Passionnant ce fil Régis  :)

dommage ce léger manque de photos (la limitation à 120K  >:D)   mais à l'impossible nul n'est tenu, au plaisir de lire la suite de tes aventures   ;D

Hello Regis
Impressionnant ton histoire.

D'abord, à mon humble avis, la solution que tu as choisie était la bonne puisque tu en es sorti ... :)

C est encore la démonstration qu'au volant la fatigue ou la colère sont de très mauvaise augure au sens grec du mot, elle ne présage rien de bon, ne font jamais prendre la bonne décision.
Ce n est pas partir avec qq un que tu ne connais pas le problème, c est partir avec qq un que tu détestes... tu aurais pu bien tombé, une chance sur deux.

On peut imaginer et comprendre que tu as du garder un peu de trouille rétroactive amplement justifiée, de simples traces de lions au sol doivent te faire naître une goutte de sueur le long de la colonne vertébrale...

Bien content que tu sois là...

J espère que tu surmonteras vite et que tu retourneras là bas ou ailleurs pour ramener encore de jolies photos...
Merci de nous avoir raconté...

A+
Franck

je vois pas bien le rapport ?
la limitation à 120 ko n'empêche pas de mettre autant de photos qu'on veut ( et de qualité) si on suit la procédure correctement et que l'on utilise les bons logiciels.
Par contre la limitation est bien nécessaire pour le stockage et la fluidité du site

Vincent, je suppose que c'était une boutade ...  ;)

Il faudrait toujours avoir une lance masaï avec soi en safari ! Il parait en effet que les lions se méfient des hommes arborant ces armes de jet. Les Moran se déplacent librement dans les steppes et les savanes et sont rarement menacés par des lions.

On peut dire maintenant que ta décision de partir à pied était sensée car tout s'est bien terminé, mais si tu avais fait une mauvaise rencontre, on aurait dit : encore un huluberlu qui fait n'importe quoi, alors que l'on sait qu'il ne faut jamais quitter son véhicule dans ce genre de situation. Ces mésaventures arrivent fréquemment au parc Kruger chaque année, mais le sanctuaire étant assez fréquenté, il est peu probable que l'on doivent attendre plus de deux ou trois jours sans voir arriver un véhicule, même dans un coin perdu.

En tout cas, c'est bien le genre d'expérience dont je me passerais. Je pense parfois à ce genre de situation en game drive et j'essaye de ne pas trop tenter le diable. Pourtant, un imprévu n'est jamais à exclure, comme lors de cette matinée dans le parc de Meru, au Kenya, lorsque la roue arrière de mon 4X4 est tombée dans un trou de 70 cm que je n'avais pas vu en faisant demi-tour dans une pente, ce qui a bien failli faire tomber notre véhicule à la renverse. Nous nous étions éloigné de la piste principale dans un dédale de marécages et nous n'avions qu'un simple portable mais pas de réseau ni le numéro des rangers. Nous étions au pays du lion, et je n'ai jamais envisagé de partir au hasard le long des chemins bordés d'un végétation touffue. L'adrénaline fait creuser vite !

Geniales les photos , les lions  (L) (L), les paysages   (L) (L), le KTP vert (Y)

Et un bon aperçu en image de votre galère  :)............j'suis pas une "fan" de Marie , mais j'ai l'impression qu'il n'y a qu'elle qui bosse  :-\, pendant que Monsieur s'amuse avec l'appareil photo !!  ;D :P

Vahine ::: lol
   Oui je sais les images montrent une Marie bûcheuse , ce qui a été vrai juste après l'échouage. Bien vu!
   Mais je vous assure que je n'ai pas chargé la mule concernant Marie dans mon histoire et que je pourrai en raconter bien d'autres.
   Merci pour les commentaires sur les photos, ce sont mes premières postées sur Cow et dès que je peux, je mets en ligne un carnet illustré sur Namibie et KTP en saison des pluies.
 A plus tout le monde

Oups... comme Pika (merci pour le lien), j'ai lu ton histoire d'un trait. Magnifique, tu t'en sors bien. J'aime ta référence à Brassens !
Magnifique aventure, je peux le dire maintenant qu'on sait qu'elle finit bien.
C'est dur de s'accorder avec quelqu'un qu'on ne connait pas... j'en ai aussi fait expérience.... mais ça c'est une autre histoire.
Merci d'avoir pris le temps mettre tout ça noir sur blanc.. ça peut servir

Je découvre aussi ta mésaventure africaine que j'ai lue d'une seule traite ! Effrayant et angoissant ! Bravo pour ton courage et surtout, bravo d'avoir fait le bon choix, même si tu as vécu une horrible galère !
Cette Marie était plus une charge qu'une compagne de voyage ! Elle n'a réussi qu'à te déconcentrer cette "bedoume" (mot typique du Canton de Vaud !)
En te lisant, on vit toute cette aventure comme si on y était (enfin presque) !! ;)
Merci de nous avoir rappelé combien la vie peut être fragile et combien on se doit de rester humble dans les situations difficiles.
J'aime beaucoup ta façon de remercier les arbres, les fleurs, les papillons et bien sûr, tes deux sauveteurs que tu n'oublieras jamais. La vie doit te sembler d'autant plus belle après cette incroyable expérience ! Très émouvant récit. Merci. :)

Je viens de découvrir ton histoire, wow qu'elle claque "k" tu as particulièrement décrit tes sentiments pour chaque situation, et je pense que chaque lecteur de COW a également frissonné. Le moment le plus hallucinant se passe quand tu décide de partir à pied…seul et pour une marche de plusieurs heures.

Chapeau bas pour ton récit très haletant.  (Y)

PS : je prends note que si à l’avenir une certaine Marie recherche un compagnon pour un Safari en 4x4, je passerai mon chemin…  :-*

Pour ma part, je suis souvent à la recherche de partenaires de voyage, car un 4*4 pour une seule personne... c'est tout simplement pas dans mon budget.
Et puis aussi, pour moi l'intérêt ou ce qui fait la valeur d'un voyage : c'est le partage.
Je suis partie plusieurs fois avec des compagnons que je ne connaissais pas, mais que j'ai toujours pris soin de rencontrer, au moins sur une journée, afin de se tester un peu et de pouvoir étudier la réelle faisabilité de départ.
Je consate comme toi, qu'un contact téléphonique, même assez rapproché n'est pas suffisant avant de prendre une telle décision (on m'a dailleurs plantée au moment de l'achat des billets d'avion pour le Bots ; mais cela devait être il y a plus de 10 ans, et depuis, j'ai tiré les leçons de l'histoire).
Je suis ainsi partie dans différents pays et j'en ai de supers souvenirs !
J'ai fait la Turquie, le Vietnam et, relativement dernièrement, le Botswana.

J'attends de me remplir un peu les poches avant de pouvoir repartir et de re tenter l'expérience !
J'ai des rêves d'Afrique plein la tête !

Kukama "k"

Merci à tous!
Tous vos messages d'intérêt et de sympathie me font très plaisir.

 J'espère retourner l'hiver prochain en Afrique pour travailler bénévolement pendant 2 ou 3 mois.

 J'aimerai vivre une première expérience dans le monde de la conservation et de la protection de la nature, idéalement auprès de grands mammifères.

 Si vous avez des conseils, des personnes à contacter ou des noms et adresses à me donner, j'en ferai un très bons usage!!!
 
Merci encore et rêvez bien  :f:

Naankuse en Namibie (cf mes carnets)  :)

Düsternbrook, Namibie. Ils emploient des volontaires, mais je ne connais pas le détails. TU peux essayer de contacter Johan via leur site.