Colors Of WildLife

Sur les pistes africaines => Les carnets de voyage => Discussion démarrée par: frazap le 22 Mars 2011 à 00:34:10



Titre: Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 00:34:10
Cela fait 2h30 que l’on vole dans l’avion qui, venant de Paris, passe prendre des passagers à Brest. On doit être quelque part au niveau du Sud du Portugal. L’excitation et la hâte de découvrir l’ambiance africaine est de plus en plus grande. Depuis le temps que je rêve de poser les pieds en Afrique noire.
Quinze jours c’est court mais c’est mieux que rien. Madagascar, il y a deux ans, c’était fabuleux, bêtes et plantes bizarroïdes, montagne d’Ambre et sa forêt primaire où volent de branches en branches les lémuriens, Tsingy sortis d’un décor de film d’anticipation. Une population très pauvre, multiraciale, d’une dignité et d’une réserve appréciables à la hauteur de sa gentillesse et de son hospitalité, du moins dans les endroits ou le tourisme de masse (éviter Nosy Bé) n’a pas pourri les mentalités. Vraiment un monde à part, sorti de l’imaginaire. Mais l’appel de l’Afrique noire coulait de source dans mes veines depuis le temps que des lectures enfantines me l’ont fait rêver. Le Sénégal est il une bonne approche pour s’initier à l’Afrique noire? Définitivement, la réponse est oui. Donne-t-il le virus de l’Afrique : OUI. Et encore OUI !!!!

1.
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Je vous invite à nous suivre dans ce Sénégal qui n'est certes pas la destination des grands safaris ni des gamedrive, mais que de belles surprises nous a-t-il réservé.
Les rencontres que nous avons pu faire nous ont révélé de très belles émotions, des rencontres avec la nature sénégalaise, mais aussi des rencontres avec les hommes avec les femmes et les hommes de ce pays.

2.
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Nous survolons le Sahara ! Pour de vrai je le vois, de très haut mais je le vois… De multiples couleurs de jaunes ocres et teintes sienne ou marrons, des dunes, de canyons miniatures...
On a l'impression qu’on est dans cet avion depuis deux jours, on déconnecte doucement. On a perdu un peu la notion du temps qui passe dans cette journée particulière et délicieuse pleine de promesses qu’est l’envol vers les pays chauds. On survole maintenant le fleuve Sénégal et je pense reconnaitre le Djoudj et ses lacs où nous pensons nous rendre. Un peu avant d’atterrir, on longe la langue de Barbarie où nous irons peut être aussi !

Nous n’avons pris qu’un vol sec et une réservation dans le Saloum pour les premiers jours, pour le reste nous improviserons, selon nos rencontres et nos envies. Nous avons surtout envie de marcher en brousse, de rester juste suffisamment de temps là où nous nous sentirons bien, faire connaissance avec l’environnement humain, animal et végétal. Cela peut nous faire passer à coté de certaines choses, mais sentir la terre sous les pieds, aller à la vitesse de la marche permet de s’arrêter sur les choses les gens, de donner le temps au temps. Nous n’avons d’autres buts, même si l’appareil photo est avide de souvenirs, même si j’aimerais rencontrer des serpents d’Afrique, de ressentir les choses, de rencontrer le pays tel qu’il se présentera, pour que le souvenir soit définitivement ancré au fond de nos mémoires. En cela un tout petit compact et un reflex scelleront dans le silicium nos futurs souvenirs.

Atterrissage par fort vent latéral, impressionnant, dans les bourrasques de la ville poussiéreuse et embouteillée de Dakar. Zèle extrême des douaniers, toujours eux le premier contact dans un pays ou l’on arrive, limite comique, récupération des sacs à dos (le mien fut très long à arriver !!) et zou sortie de l’aéroport ou il nous faut retirer 30000 CFA sous les sollicitations des vendeurs de cartes SIM, de change à taux fabuleux, de taxis de l'impossible. On le savait, on n'est pas déçu !! Refuser poliment une fois, 10 fois, 20 fois les offres plus amicales les unes que les autres pendant qu on cherche des yeux le gars sérieux pour nous faire traverser les 200 km de piste et de route vers Ndangane n’est pas chose facile. On commence à se résoudre à patienter longtemps sur le trottoir de l aéroport tout en ignorant toutes les offres, de plus en plus amicales et miraculeuses, lorsque qu'un grand black en costard cravate nous accoste en nous demandant ou on va et qui on attend. On lui explique , il s’éloigne et téléphone puis revient vers nous pour nous expliquer que le gars qui peut nous envoyer dans le Saloum n a pas le droit de rentrer si près de l'entrée de l'aéroport et que sa voiture nous attend sur le parking extérieur. On le suit tandis qu’il nous « protège » des alpagueurs jusqu’à Mamadou, chauffeur de métier. Le prix est élevé (60 000 CFA), ce n’est pas un taxi-brousse, mais non négociable avec lui dans ce cas précis car il bosse , entre autre, pour le Bazouk , le campement où nous avons réservé quelques nuits et on voudrait être pour le soir au Saloum sur l’île de Marlotj et éviter de passer une nuit à Dakar et surtout perdre un jour sur les 15 précieux que nous nous sommes octroyés. Nous nous installons à l'arrière d une vieille Mercedes noire becquet arrière et jantes de courses et, alors que l’homme en costume congédie un dernier démarcheur, sur le ton de la confidence il nous explique qu’il est le seul officiel habilité à entrer jusque devant l aéroport pour aider les gens qui attendent un chauffeur qui lui n'a pas le droit de pénétrer dans l'enceinte .Il est payé pour cela, mais accepte bien entendu les pourboires.... Pas de monnaie en CFA, je lui donne deux euro. Il fait la gueule évidemment. On est parti !!!

3.
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La conduite de Mamadou « à la sénégalaise », est « sûre et très efficace dans Dakar », Par la droite ou la gauche il double. Quand c est limite à 40, il ne va pas à plus de 100. Quand on est bloqué dans les embouteillages, il congédie les vendeurs de cartes SIM, d’oranges (le fruit, pas le groupe téléphoniste poseur de panneaux de pub en pleine brousse), ou les enfants mendiant d'un geste. Pour acheter un lecteur MP3 de voiture, il a la technique « drive in » : lorsque le vendeur s approche de la voiture et lui annonce 8000 CFA, il propose 4000 puis un pti coup d accélérateur sur 200 mètres , il freine pour attendre, et le vendeur après avoir couru dans les gaz d’échappement et la poussière a déjà baissé son prix de moitié. La transaction se fait en « drive in » en roulant lentement de même que l’ installation immédiate de l'engin à bord. Cela marche, Youssou N'dour à fond dans les oreilles. Miam !!!
Ainsi se passe la traversée de Pikine, de Ruffisque, dans la poussière, la pollution et les odeurs variées des bidonvilles de la banlieue qui s engouffrent dans la Mercedes non climatisée. Vivement que l’on quitte la ville, ses grands travaux autoroutiers qui créent des goulots d’étranglement, vivement que l’on voit la brousse et nos premiers baobabs. On n’ira pas à Dakar même si c’est aussi un visage du Sénégal, ses grands travaux routiers et sa furie de capitale ne nous attirent pas.

On ne sait pas ou regarder tellement les bords de route sénégalais sont le théâtre de scènes de débrouillardise, de cris, de couleurs et de surprises, de rires, mais aussi de précarité et de pauvreté. Trop nombreuses à décrire au milieu des chèvres, des enfants, ou des singes qui traversent la route sous le pare-choc de la vieille Mercedes noire. Quand ce ne sont les vautours qui festoient un cadavre de bête sur la chaussée.

C’est quand même très appréciable les pays ou les gens parlent le français, comme c’était le cas à Madagascar, les discussions, les échanges permettent d’aller plus loin, ne pas être bloqué par la langue pour exprimer des choses plus nuancées, éviter les incompréhensions sur les sujets.
Mamadou répond à nos questions, très loquace, s'enflamme et s'insurge contre la politique actuelle qui lui interdit d'acheter des véhicules de plus de 5 ans pour sa société de transports de personnes. Il nous de parle de Sally, endroit trop touristique ou il ne sent plus au Sénégal, mais où le tourisme de masse s’accompagne de perversions jusqu’au tourisme sexuel.
On s arrête dans une station essence pause pipi, gonflage de pneus et achat de petit en-cas : nous lui offrons un coca et nous nous goinfrons de chips et de galettes bretonnes pur beurre que nous avons trouvées ( !) en engloutissant 1 litre d eau minérale glacée. Pas mangé depuis 6h du mat, un peu liquéfiés et étouffés depuis notre arrivée par la chaleur et la pollution (il faisait zéro degrés à Brest ce matin). Mais heureux d’être enfin là !



Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 00:50:10
Nous sommes sortis enfin de l enfer urbain de Dakar. un paysage de savane brulée, puis de baobabs et de palmiers, de sols cramés par la sécheresse et jauni par l harmattan, défilent devant nos yeux.

Nous arrivons à Mbour, assez verdoyante , multicolore ville africaine, contrastée, théâtre du reportage de reportage sur les enfants Talibé diffusé dans thalassa et qui avait fait grand bruit en France lors de sa diffusion http://www.wadeukeubi.com/societe/video-les-enfant(...)
Scènes de vie et d activité des sénégalais à même le « trottoir » ou la route. Inextricable fatras des maisons éternellement en cours de construction, lézardées et de bus rafistolés ou se suspendent des grappes d enfants. Attroupements autour de ce qu’il reste d une voitures accidentée en « réparation » là ou elle s est cassée et dont le moteur suspendu au bout d un palan rouillé et va s’écrouler sur la latérite dans deux secondes ou dans deux ans, l’art consommé du recyclage est une seconde nature. Mamadou est super concentré sur sa conduite, d’ailleurs à cause de cela nos questions ne sont posées que lorsque se présente une belle ligne droite. Il vaut mieux car jouer au zigzag autour des poids lourds, des charrettes a cheval et des restes de bus charges de 40 personnes comprimées tient du Paris Dakar. Il adore conduire mais s’il avait le choix il serait président de la république juste le temps de ne rien faire et de prendre l argent de la retraite. Au bout de 6 mois il se déclarerait trop malade pour gouverner et souhaiterait bon courage à son successeur. Mais la il travaille beaucoup car il doit montrer a ses enfants le bon exemple........ Enfin, Joal, petite ville à l entrée du Saloum.

Ville natale du Pdt Sangor et de sa femme devant la maison natale de laquelle Mamadou nous fait passer.
On quitte le goudron et sur des pistes de sable et de sel, la mercedes fonce à toute allure.On ne s’inquiète plus!!! Inch Allah ! Nous découvrons la splendide campagne africaine du Saloum. Les enfants accrochés sur le bus scolaire de la brousse : la charrette à cheval

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Nous patinons dans des pistes de sable épais mais Mamadou s en sort. Il nous fait le coup du sentier littoral parce que c est possible en saison sèche. Du coup des éleveurs nomades Peuls nous offrent le spectacle de leurs villages provisoires, de leurs zébus itinérants et de leurs potagers d’une saison.
On aperçoit quelques oiseaux bizarres, on traverse des villages complètement isolés

Ses villages fantômes et ses immenses zones de traitement du poisson, polluées par les décharges à coté desquelles des femmes les sèchent et les fument à longueur de journée. Sur des hectares de tables de bois l’odeur est horrible. Le commerce de ces poissons fumés est interdit au Sénégal mais autorisé au Mali et au Burkina, des pays qui n ont pas de zone maritime... Il y a quelques temps beaucoup d argent a été débloqué pour assainir et produire propre : rien n a été fait et on ne sait ou est passé l'argent...

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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 00:55:49
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"Si tu vois un serpent tu t'arrêtes" lui dis je.
"Surement pas vraiment j'ai très peur des serpents tous les serpents sont dangereux"
"J’ai un Python de 3 m 0 la maison Mamadou, ce sont des animaux comme les autres"
"Bon, tu es fou"
La grande majorité des espèces est inoffensive mais cela personne ne le sait, on ne retient que le pire.
Pas plus ici qu’en Europe les serpents ne sont appréciés. Ici ils ont de meilleures raisons car quelques espèces sont vraiment dangereuses en cas de morsures venimeuses (Vipère Heurtante, Cobra cracheur ou non, mambas, vipère des pyramides et pas mal de couleuvre venimeuse dont le boomslang au venin mortel qui a déjà tué un herpétologue). Les pythons de Seba d’ici sont très semblables à leur pendant asiatique le python Molure dont j’ai un exemplaire né en captivité que Je fais grandir à la maison en terrarium depuis 7 ans. Le python de Seba est par contre plus nerveux et agressif que le python Molure qui est d’un naturel très calme. J’ aurai la confirmation de cette différence un peu plus tard dans le séjour, de même que l’aversion hystérique que les villageois et même les éco-guides du Djoudj, démontrent lors d’une rencontre avec un python.

On croise Agnès et Patrick, proprios du Bazouk qui remontent en 4x4 vers Dakar. Simple échange de bonjour. On arrive enfin à Ndangane. Le bar à coté de l’embarcadère est moyennement sympa avec un service très occidental c'est-à-dire impersonnel qui détonne avec la chaleur africaine, mais nous nous nous y désaltérons avant de quitter Mamadou.


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Tandis que déjà fondent sur nous les vendeuses de souvenirs et les porteurs de sacs... Ndnangane est un endroit assez touristique, beaucoup de voyagistes en font le point départ d’excursions à la journée dans le Siné-Saloum. On espère secrètement que Marlotj est encore un peu tenue à l’écart.


La pirogue du Bazouk pour l'ile de Marlotj nous attend

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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 01:05:07
Nous réglons Mamadou et prenons sa carte au cas où l’on ait besoin de ses services. Nous sautons dans la pirogue de Lamin, piroguier attitré du campement du Bazouk que nous avons hâte d’atteindre pour une bonne douche et un bonne Gazelle bien fraiche.

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On quitte Ndangane,  Enfin le calme (à part le bruit du moteur) !! on va longer les mangroves dans les méandres du delta pour rejoindre l'île de Marlotj

On glisse sur l’eau et les mangroves du delta nous offrent une jolie balade; un bateau de Barbie complètement anachronique repose sur un banc de sable

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On se se bien on revit,  on reconnecte avec la nature et le delta après cet abrutissant voyage.

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Des sternes caspiennes, dont au moins une immature, celle qui a le poisson chat dans le bec, et un balbuzard passent au dessus de la pirogue !! Fabuleux !!


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 01:11:04
Pendant la demi heure que dure le trajet de Ndanghane à l'île de Marlotj,on hallucine de voir autant d'échassiers, en aussi grande densité par rapport à chez nous. Un héron cendré tous les 50 mètres, des aigrettes des récifs, un courlis


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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 08:24:42
On arrive en vue du ponton du Bazouk sur Marlotj, et dire qu'il y a quelques heures nous étions encore sous la grisaille d'une froide cité européenne..l'avion va trop vite! mais le décalage est délicieux. Notre première nuit africaine nous attend, avec ses cohortes de moustiques, sa chaleur moite, qu'importe ! heu-reux !

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Pas d’électricité dans les cases, bien sûr, simplement, pour l’éclairage, un néon qui marche au l’énergie solaire .
Une petite douche froide ainsi qu’un robinet ne laissent échapper qu’un filet d’eau. Habitués aux débits généreux et inépuisables de nos mitigeurs occidentaux, la priorité vitale de l’eau en saison sèche saute aux yeux, et l’accès à l’eau potable est véritablement un problème, d’autant que Marlotj est une île.

Le sol des terres du Sine Saloum est gorgé d’eau saumâtre, non potable, née du mélange du fleuve et de l’océan qui remonte très loin dans le delta. Les îles comme Marlotj doivent déployer de grands moyens pour s’approvisionner en eau douce. Les villages de Marlotj ont mis leur moyen en commun pour construire un grand réservoir ou l’eau arrive par tuyau depuis le continent et se remplit en saison des pluies.


Ensuite une grosse pompe achemine l’eau par des tuyaux souterrains équitablement à chaque cuve de chaque village ; le seau d’eau est ensuite facturé 15 CFA au villageois qui vient se fournir dans chaque cuve du village. Le problème se pose en saison sèche, quand le réservoir est à sec, certains villages n’ont plus d’autre choix que de javelliser et filtrer sommairement l’eau des nappes phréatiques qui est encore impropre car trop salée. Ce n’est qu’une solution provisoire en attendant les pluies car beaucoup de problèmes intestinaux se font alors jour. Ou alors le villageois peut aller dans une village voisin encore pourvu en eau, en charrette, pour remplir ses bidons . La solidarité joue encore et toujours un grand rôle dans ces problèmes quotidiens.
Au campement du Bazouk, des bidons plein d’eau saumâtre sont laissés en plein soleil à disposition devant chaque case si on veut de l’eau chaude pour la douche. Pour la boisson, nous n’achèterons que de l’eau en bouteille..et des litres de Gazelles !!. Le soir une lampe tempête à pétrole nous permet de nous éclairer.



Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 08:31:54
La lumière faiblarde de l’aube est là, et commence à filtrer à travers les persiennes des cases du campement endormi; les oiseaux s’activent déjà dehors, je me lève rapidement, avant tout le monde, comme dans l urgence du premier matin du monde dont je ne veux pas manquer une miette. Les 3 chiens du campement me sautent dessus de joie, aboient à tout rompre, et font fuir toutes les bestioles, ils sont gentils mais un peu chiants, tant qu’il fait frais, ils sont tout fous, quitte à se jeter à l’eau pour essayer d’attraper les cormorans qui pêchent.

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Les chants des oiseaux va crescendo au fur et à mesure que le jour pointe. Une véritable symphonie de sifflements, de sons flutés, de rires, de hululements ou de percussions, qui se répètera chaque aube, comme un petit miracle. Rapides comme l’éclair, les flèches fluorescentes que sont les souimangas ne cessent de virevolter ; tantôt en vol stationnaire au dessus d’une fleur de bougainvillé, la seconde d’après ils exécutent un grand huit supersonique pour séduire leur femelle ne se posant que le temps d’un battement d’aile.
Certains ont bien voulu se laisser photographier, après le photographe, il est ce qu'il est  ( et pis le piqué chute grave avec la compression nécessaire )

Tisserin et son nid caractéristique

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Gorge-bleu


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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 08:41:18
Bergeronette à tête grise

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Souimanga

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Les calaos traversent la mangrove se posant en haut des grands acacias.
Au loin, de la mangrove de plus en plus verdoyante, jaillissent des balbuzards, des gros cormorans et des hérons qui partent en chasse.


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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 08:45:15
Les moustiques ne sont pas en reste et participent à la fête du soleil qui tel un une boule irradiante, s’emploie déjà, à peine levée, à méthodiquement brûler la moindre parcelle de peau non protégée de ses rayons cuisants..
Vêtement longs imprégnés et Insect écran peau obligatoires, le matin et le soir, si l on veut diminuer les piqures, et ajoutons à cela de l’écran total en journée. La contrainte obligatoire, les deux cérémonies journalières du voyageur craintif pour sa tendre peau d’européen, contrainte avec laquelle on prend de grandes liberté les jours passant..

Bazouk du Saloum, quelques infos pratiques pour ceux qui y passeront. Pour recharger les batteries d‘appareil photo ou autres, on peut les donner à Justin, adorable et discret homme à tout faire du Bazouk, qui se chargera de les brancher au bar sur lune prise 220V. Les repas du soir sont très bons au Bazouk, bravo la cuisinière.
L’ile de Marlotj est pour l’instant un havre de tranquillité. Le campement du Bazouk, est très bien situé au bord d’une anse du Saloum entre deux zones de mangroves...

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... Avec une petite plage ou nous nous sommes souvent baignés au plus fort de la chaleur (attention au courant au plus fort de la marée), mais de nombreux autres campements s’échelonnent de part et d’autres du Bazouk, témoignant de l’intérêt touristique grandissant du Saloum et de Marlotj en particulier qui n’est qu’à une demi heure de pirogue de Ndangane.

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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 08:48:27
Pour l’instant l’endroit semble, à priori, suffisamment reculé pour n’accueillir que des routards ou des voyageurs en quête de nature et de tranquillité , propice aux rencontres d’homologues avec qui les échanges d’impressions de voyage le soir autour d’un verre pourront se développer. D’ailleurs nous n’avons que rarement croisé des blancs à Marlotj (pour l’essentiel des gens faisant partie d’ONG) .
Cependant, signe des temps, certains touristes français viennent au Bazouk avec armes , chiens et bagages comme on loue une chambre au Cap d’Agde pour un week end, brisant parfois la tranquillité du campement en lui donnant un parfum de camping du Sud de la France au mois d’Aout, pour le moins anachronique dans un tel environnement...
Autant le dire, l’ambiance du Bazouk n’est vraiment pas folichonne, seuls Justin et son collaborateur illuminant de leur sourire et de leur prévenance le soir la case restaurant ou au bar.
Fort heureusement, nous avons rencontré un couple de français de passage au Bazouk biens heureux retraités voyageurs, avec qui nous avons pu partager nos impressions, nous filer des tuyaux, des moments d’échange bien sympas pendant les repas et après au bar, alors que proprios et locataires s’étaient éclipsés depuis longtemps sans même un bonsoir. Déception donc, que l’ambiance impersonnelle de ce campement qui tranche avec la chaleur humaine africaine .
Ce ‘est pas très grave , on ne fait qu’y dormir ou y manger et partons pendant la journée, et nous nous félicitons de n’avoir pas pris la pension complète, nous ferons nos courses au village ou y déjeunerons dans quelque gargotte s’il y en a.

Après le petit déjeuner nous avons hâte d’aller à la rencontre de l’île, de découvrir sa nature et ses habitants, nous partons faire une première balade au village de Marlotj, voisin du campement.

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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 09:06:54
Nous marchons dans ce village de poussière, quasi désert, de cases brunes, de murs décrépis et de tôles entrebaillées , de lézards rapides, d’oiseaux énervés et d odeurs fortes.

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Les femmes que l’on aperçoit sont des fleurs poussant dans la poussière, habillées de couleurs vives, simplement, mais très souvent avec classe ; bien souvent, un pistil noir et rond accroché dans le dos, et quelques princesses miniatures en robe blanche qui s’évertuent à les suivre dans le sens contraire de la marche.


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Pas un mot pas un cri pas un pleur d’enfant. Il suffit d attendre, et la petite troupe se rassemble et disparait derrière le virage entre les clôtures de roseaux séchés par le vent brûlant du Saloum. Un vase de tomates ou 5 kilos d’eau sur le crâne, les yeux fixant l’horizon, la tête haute, les femmes glissent comme de fières statues avec dix fois plus de classe qu’un défilé haute couture. Lorsqu’on les croise, cela ne les empêche pas de chanter de tous leurs diamants d’ivoire une chanson disant "bonjour ca va bien?", véritable hommage à la chaleur humaine.

Dans les ruelles de bric et de broc en foulant le sable terreux qui constitue le sol des ruelles, nous avançons au hasard des rencontres.
Nous nous rendons au petit marché alimentaire des femmes, poissons, tomates, aubergines africaines mais nous nous abstenons d’acheter les légumes .

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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 09:12:41
Et soudain en ressortant, les petites mains sales qui agrippent les nôtres, les yeux noirs tendus vers nous qui nous supplient de les porter, les nez qui coulent, mais, sans un mot, les enfants nous plongent leurs regards forts au coeur. Les plus grands sourient les plus petits restent sérieux. Ils ne parlent pas français, leurs parents ne peuvent leur payer les fournitures pour aller a l’école. Une gentille curiosité, un jeu peut être, pour les plus petits, une petite fierté que de donner la main et se faire porter par un blanc. En tout cas pas de sollicitations pour de l’argent par les plus grands, le tourisme n’a pas encore trop pourri ce coin ci.

Pas d'école donc pour ceux dont les parents ne peuvent payer les fournitures à l'école publique. Quand à l'école privée c'est 20000 cfa( 30 euros) l’année autant dire que seules les enfants parrainés ou les familles aidées par des assos catholiques françaises peuvent s y inscrire. La question de l’aide se posera à nos consciences tout au long du voyage. Que ce soit avec une personne qui nous aborde directement pour demander de l’argent, ou même à un ami de quelques jours, les réponses à la question « comment bien aider ? » sont loin d’être évidentes. Les réussites, les gratifications qui reviennent aux ONG, associations charitatives, ou aux démarches individuelles, ne sont pas toujours à la hauteur des espérances ; l’ouverture de nos porte monnaies est quelque chose de tout à fait normal vu de ce peuple. Comment pourrait il en être autrement après des dizaines d’années de colonialisme? Les déviances, détournement, foirages des formes d’assistance ne sont pas rares. Même les parrainages, individuels et direct sur place, vécus par des personnes rencontrées à Marlotj, ou en passant par des associations, à distance, peuvent être la source de grosse désillusions, si ils ne sont pas sérieusement étudiées et surveillés..
Aide efficace et soulagement de bonne conscience ne font pas bon ménage.
Aussi avons-nous choisi de ne rien donner directement aux personnes qui demandent (enfants ou adultes), mais plutôt de donner à un chef de village ou à un instituteur sur lequel nous comptons pour employer au mieux le don en argent ou en nature. Après c’est lui qui voit.
Donner à un enfant est selon nous une grave erreur. C’est lui apprendre le plaisir fugace de la consommation , lui montrer que le blanc donne sans qu’il n’ait autre chose à faire qu’a tendre la main, galvauder l’autorité parentale qui va voir sa progéniture exhiber un bien que les parents eux-mêmes ne pourraient acheter.
Bref, beaucoup de questions, d’interpellations affectives, mais peu de réponses, chaque individu réagit différemment.

Heureusement certaines opérations sont couronnées de succès, tel ce potager Communal du village installé par une ONG italienne et qui désormais tourne à plein régime parfaitement géré par les villageois eux-mêmes. Seuls les produits « phytosanitaires » (les engrais et répulsifs chimiques) sont achetés et expédié depuis l’Europe par l’ONG.

32.
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33.
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Amin est musulmane comme une petite majorité des femmes de Marloutj. Elle nous invite chez elle, à nous faire découvrir les légumes de son petit potager personnel

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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 09:15:13
Elle habite un lieu de vie typique, une case devant une cour intérieure et son arbre à palabre pour régler les problèmes familiaux.

35.
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A 44 ans (elle en parait beaucoup moins) , elle est la deuxième femme d’un mari qui préfère vivre ailleurs chez sa troisième femme. Elle entretient et partage donc cet endroit avec la première épouse. Son mari a eu le temps de lui faire 8 enfants depuis ses 20 ans. Elle doit donc les élever seule et pour se faire elle vend des objets en bois aux touristes de passage. Bonne musulmane, elle fait ses 7 prières quotidiennes à heures fixes sauf lorsqu’elle est malade, ou bien qu’elle est dans un endroit où cela n est pas possible comme le précise le Coran. Elle va à la mosquée à la prière du vendredi bien sûr. Tout comme les chrétiens du village vont à la messe du Dimanche à l’église.
4O pour cent de Marlotj est chrétien, 60 pour cent est musulman. Le Nord du Sénégal est quasi exclusivement musulman, mais plus on va vers le sud, plus on rencontre de Chrétiens. Pas de polygamie officielle chez les catholiques. Mais tous les villageois de Marlotj sont de famille plus ou moins éloignée. Ce qui fait le ciment de la population, comme dans toute l’Afrique, c’est la famille et la solidarité villageoise. Et ici les deux religions cohabitent bien. Amin nous raconte qu il n y pas de maire au village, mais un chef. Les problèmes se résolvent d’abord en famille avec la validation du chef de famille. Apres ce sera au chef du village qui est chrétien actuellement, de résoudre les difficultés non résolues à l’échelon familial. Enfin, c’est au maire officiel, celui qui administre toute la région de l’ile de Marloti (5 villages) de venir à bout des décisions qui restent à prendre, mais en général tout est réglé dans le village lui-même de façon collégiale.

36.
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le forgeron et son fils,l’épicier, tous nous accueillerons avec gentillesse, parfois nous offrirons de rentrer chez eux pour parler, partager. Sans se préoccuper de nous ils vaquent à leurs affaires, s’ils sentent que nous sommes intéressés pour en apprendre un peu plus sur leur vie, ils nous convient à partager un moment de leur journée, ne sont jamais tenus par l’heure, priorisent par-dessus tout le rapport humain mais restent simples. Quand le dialogue s’établit les paroles sont aimables, gaies, le rire n’est jamais loin pour et peu que l’on commence à plaisanter ils démarrent au quart de tour. Puis la vie continue.
C’est un village ou l’on se bien car nous ne sommes pas ramenés à nôtre condition de blanc privilégié . Nous ne portons pas comme un fardeau notre richesse encombrante par rapport à la relative pauvreté qui nous entoure, du coup la simplicité de notre comportement facilite grandement la sincérité et la véracité des échanges. 


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 09:22:06
D’autres ont déjà pratiqué le Toubab d’une autre manière, et leur accueil rieur et hyper chaleureux ne cache pas du tout un interêt pour notre porte monnaie, notre adresse ou notre numéro de téléphone : les femmes de l’Artisanat dont le seul but est évidemment de vendre un maximum de choses aux visiteurs.
Le marché artisanal de Marlotj est compose de 44 femmes qui revendent des objets africains.


37.
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38.
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39.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0699469001300781882-8224519042.jpg)

Achetés au préalable à Dakar, objets que l’on trouve partout. Elles occupent par dizaine à tour de rôle cet endroit stratégique tout au long de la semaine.
Chacune garde le produit de sa vente ce qui fait que le malheureux acheteur qui fait une bonne action auprès de l’une d elle se trouve aussitôt culpabilisé par le bagout de celles qui n’ont pas vendu.
La tchatch est une seconde nature. Ce sont de redoutables commerçantes avec tantôt un sourire permanent, tantôt au bord des larmes car leurs enfants ne pourront manger si l’on achète pas.
Leurs sollicitations ne sont pas agressives évidemment mais permanentes. Capables de venir à votre rencontre même si vous passez à 500 mètres de là. Nous cèderons en fin de séjour..
Acheter des choses dans le village est une bonne alternative pour participer à l’économie locale et la vielle dame silencieuse et son petit fils, assis devant un petit étal à la sortie du village ,seront nos fournisseur attitrée en oranges et bananes, à chaque fois que nous viendrons faire nos courses.

40.
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41.
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Ce midi nous mangerons deux portions de Regal Picon (sorte de fromage Vache qui Rit locale) et du pain délicieux, achetée au supermarché du village, tenue par un libanais.

42.
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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 09:33:57
Une image pas glorieuse mais omniprésente en brousse : les déchetteries sauvages. Partout nous avons rencontré des emballages, des sacs, des objets cassés abandonnés sur place. La brousse sénégalaise aux abords des village est constellée de déchets très longs à se dégrader.

43.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0681144001300782174-8224519042.jpg)

Et encore ici c’est relativement propre car le village réserve un seul endroit du village pour déposer ses déchets. Mais il n’y a pas de collecte ni d’incinération et encore moins de tri sélectif, chacun fait ce qu’il a envie. Tout s’envole au gré du vent et tous les arbres et les buissons aux alentours du village sont « décorés » de guirlandes en sacs plastiques multicolore… l’écologie est un luxe pour les populations pauvres.. mais nous sommes tout de même dans le parc naturel du Saloum et MArlotj ne semble pas aussi pauvre que les villages Peuls que nous
visiterons dans le nord ouest du Sénégal et qui seront nettement mieux tenus. Plus généralement la gestion des parcs naturels au Sénégal nous a parfois semblé à l’abandon ou du moins bizarrement géré (nous y reviendrons)...
 
Après la sieste obligatoire, nous profitons d’une pirogue qui part faire un tour dans les bolongs, pour visiter la beauté de ces paysages du Saloum, la fraicheur de l’eau réveille nos sens endormis par la chape plomb du soleil africain. Nous nous enfonçons dans les bolongs lentement…

Alcyon Pie
44.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0464186001300782267-8224519042.jpg)

Les aigrettes des Récifs
45.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0807556001300782433-8224519042.jpg)

Comme un gang en quête d'un mauvais coup
46.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0727081001300782795-8224519042.jpg)

Un héron cendré sous les palétuviers
47.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0774882001300782568-8224519042.jpg)

Un petit cormoran
48.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0443911001300782617-8224519042.jpg)

L'ibis tantale
49.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0463835001300782716-8224519042.jpg)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 09:46:01
La lumière commence à baisser sur le delta
Les grands Cormorans se préparent à la nuit, soit sur les bancs de sable..

50.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0282828001300782969-8224519042.jpg)

Soit en se disputant les meilleures branches des palétuviers
51.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0217309001300783000-8224519042.jpg)

Les pêcheurs de crevettes posent leurs nasses pour la nuit
52.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0199880001300783053-8224519042.jpg)

Avant de rentrer au village
53.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0983750001300783092-8224519042.jpg)

Tout le monde est prêt pour la nuit
54.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0414981001300783122-8224519042.jpg)

Sauf chez les spatules blanches, on joue encore à saute-moutons
55.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0675980001300783159-8224519042.jpg)

Une aigrette garzette s'évade une dernière fois
56.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0067809001300783244-8224519042.jpg)

Il est 17h00; la nuit de notre premier soir en terre africaine va bientôt  nous tomber dessus ainsi que les millions de moustiques.


Le Chacal commence sa journée, il nous observe de loin, comme un signal pour nous de lui laisser les lieux

57.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0746700001300783317-8224519042.jpg)


Le pêcheur rentre au bercail, sa douce chanson résonne dans le delta
58.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0322930001300783414-8224519042.jpg)

Nous rentrons au campement et laissons le fabuleux Sine Saloum s'endormir, quel endroit magique, empreint d'une sérénité totale
59.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0427324001300783467-8224519042.jpg)

Nous nous endormirons la tête plein d'images fabuleuses, ce deuxième jour en Afrique nous a comblé au delà de nos espérances.
Demain, nous partons marcher en brousse !!


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: Ronin le 22 Mars 2011 à 09:53:57
Tu n'auras pas perdu de temps à nous présenter ton carnet de voyage  ;)

C'est certain le Sénégal c'est différent du sud africain, mais ça n'en est pas moins intéressant.
Cela me rappèle mes voyages en centrafrique, Gabon, Cote d'Ivoire.
Comme tu le dis, le fait qu'ils parlent français ça aide aide dans les échanges, mais tu verras plus tard, au fil de tes voyages qu'avec un simple sourire plein de choses passent.

Tu as fait de sympathiques rencontres animalières, juste une question : "avec quel logiciel fais tu ta compression ?"


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 10:04:11
Tu n'auras pas perdu de temps à nous présenter ton carnet de voyage  ;)

C'est certain le Sénégal c'est différent du sud africain, mais ça n'en est pas moins intéressant.
Cela me rappèle mes voyages en centrafrique, Gabon, Cote d'Ivoire.
Comme tu le dis, le fait qu'ils parlent français ça aide aide dans les échanges, mais tu verras plus tard, au fil de tes voyages qu'avec un simple sourire plein de choses passent.

Tu as fait de sympathiques rencontres animalières, juste une question : "avec quel logiciel fais tu ta compression ?"

Merci de ton passage et de tes remarques
Pour répondre à ta question, je fais la compression avec Photofiltre. Le gros problème que j'ai c'est que je compresse pas du Raw mais du jpeg déjà compressé !
Donc c'est pas terrible du tout. Je n'ai plus les versions Raw de ce carnet. Les photos et le carnet sont issus de mon blog perso ou j'ai des photos jpeg de bien meilleure qualité puisqu'issues des raw. En plus je suis pas un expert :-[ donc y a surement moyen de mieux faire !
 


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: Ronin le 22 Mars 2011 à 10:13:20
Pour répondre à ta question, je fais la compression avec Photofiltre. Le gros problème que j'ai c'est que je compresse pas du Raw mais du jpeg déja compressé !

Photofiltre c'est sympa et pratique sur le mode automatisation et quelques retouches de bases, mais je ne me souvenais pas que ça massacrait autant à la compression  ???
Tu as surement moyen de redimmensionner et recompresser via ton logiciel derawtiseur (Dpp ?) pour comparer.
Et sinon il faut retravailler les images par la suite pour essayer de les récupérer un peu, mais bon ça fait du taff...

Ca va c'est pas toutes tes photos, mais y'en a certaines j'hallucine du carnage


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 10:20:18
Photofiltre c'est sympa et pratique sur le mode automatisation et quelques retouches de bases, mais je ne me souvenais pas que ça massacrait autant à la compression  ???
Tu as surement moyen de redimmensionner et recompresser via ton logiciel derawtiseur (Dpp ?) pour comparer.
Et sinon il faut retravailler les images par la suite pour essayer de les récupérer un peu, mais bon ça fait du taff...

Pour l'avoir déja fait  c'est beaucoup de taf. Je suis en Nikon donc je travaille avec View NX2 et Capture NX2 pour traiter mes Raw.Mais recompresser un jpeg de 200k pour en faire du 130k max est forcément destructif. (c mieux sur mon blog http://francois.quinquis1.free.fr/Recolte%20de%20Souvenirs/souvenirs.html)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 10:39:30
3ème jour, Vendredi 5 Mars 2010

Après une bonne nuit à l abri des moustiques qui s’acharnent sur la moustiquaire, un bon ti dej et zou, nous partons avec réserve d’eau de 2l avant la grosse chaleur qui sévit à partir de 11h, faire une balade vers le sud de l’ile, le long du Saloum. Enfin seuls !! Enfin pas tout à fait, car Cannelle et ses deux comparses, les chiens fous du campement, ont décidé de nous accompagner coûte que coûte. On aime bien les chiens, ils doivent le sentir, mais là trop c’est trop !

60.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0950490001300786478-8224519042.jpg)

Ils font fuir tous les oiseaux 100 mètres devant nous, courant derrière les crabes des mangroves.
Ce n est qu’au bout d une heure de marche que nous arriverons à les obliger à rentrer au campement. Fuyons avant qu’ils ne nous rattrapent !!

61.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0722301001300786498-8224519042.jpg)

Nous faisons un écart afin de ne pas déranger un lutteur du village qui fait sa prière avant d’entamer son entrainement quotidien.
62.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0426101001300786534-8224519042.jpg)

Nous ne nous éternisons pas le long de la mangrove .La chaleur monte et les oiseaux sont moins en moins actifs ; ils cherchent l’ombre des palétuviers, des mimosas à épines ou des arbustes à fleurs ou bien se déplace au sol se cachant derrière les arbustes pour les plus gros


Tout le long de la mangrove , Quelques oiseaux planqués entre les racines des palétuviers s’envolent à notre approche. Un Tournepierre à collier 

63.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0158523001300786653-8224519042.jpg)

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(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0808151001300786694-8224519042.jpg)

Choucador à ventre roux

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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 10:46:37
Pas grand-chose à observer cependant, nous sommes un peu trop tard dans la matinée. Nous traversons de petits déserts de sel dont le sol craque comme des biscottes sous nos pas

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(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0713807001300786837-8224519042.jpg)

Nous croisons des zebus, certains morts dépecés, nettoyés nickel chrome par les vautours et tous les micro fossoyeurs, et d’autres zébus, vivants, marchant nonchalamment. Cruel contraste qui rappelle que la vie ici dans cette nature est fragile face aux éléments rudes
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(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0609432001300786894-8224519042.jpg)

Nous décidons de quitter la mangrove et d’entamer le retour, car il commence vraiment à faire chaud et souhaitons parcourir la brousse, nous serons mieux à marcher à l’ombre des arbres de la savane. Nous bifurquons dès que possible sur une piste étroite pour rentrer par la savane, là ou se cachent peut être toutes les autres bébettes. Le paysage est, pour nous, dépaysant à souhait, termitières
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(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0879713001300786928-8224519042.jpg)
Quelques chèvres s’enfoncent dans la brousse. Nous suivons leurs traces en zigzaguant entre les taillis
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(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0325798001300786986-8224519042.jpg)

Nous marchons bien en terre d’Afrique, des bruits de brousse partout, des ailes qui claquent en haut des arbres, des petites choses nerveuses qui détalent à nos pieds dans l’herbe. Les sens sont en alerte!!
Je scrute partout, au pied des broussailles, dans chaque trouée de verdure que le soleil éclaire si une corde d’écailles ne s’y repose pas ; de temps à autres nous nous arrêtons pour écouter essayer d’identifier les sons, jetons un regard circulaire pour tenter de repérer un chacal, des phacochères énervés détalant d’un buisson, voire des hyènes, mais elles sont craintives... Ou bien un varan du Nil ou encore mieux hi ! Un cobra cracheur ou une vipère heurtante. Un mamba noir, ou même vert, me comblerait ! Dans les zones à hautes herbes nous ralentissons le pas , regardons précisément ou nous mettons les pieds. De temps en temps, nous levons les yeux et scrutons les arbustes épineux au cas ou une liane vivante ne glisse de branche en branche à notre approche.
Dans cette savane nous avançons, zigzaguant entre les arbres, faisant de larges détours pour éviter les gros nids de frelons au creux des arbres morts.
70.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0778298001300787120-8224519042.jpg)

Valérie mets ses pas dans les miens. J’ai l’œil et le geste exercés à l’herping, mais ce ne sont pas nos sandales de marche ouvertes , pratiques pour marcher dans l’eau des bolongs, qui nous protègerons des crochets à venin de 4 cm de long inoculant un venin très toxique de la vipère heurtante et nous sommes sur une île.. Ce n’est pas l’Aspi venin, pur produit marketing à l’efficacité illusoire qui est dans le sac par acquis de conscience, qui pourra quelque chose contre l’hyaluronidase, enzyme présente dans le venin des serpents qui décape les vaisseaux sanguins et accélère ainsi la diffusion rapide dans le membre mordu, bien avant que l’on mette en oeuvre la petite seringue à vide en plastique et son embout adéquat. Donc prudence, mais aussi discrétion pour ne pas les faire fuir !
Mais rien, à part quelques agames
71.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0121415001300787162-8224519042.jpg)

Répandus partout en Afrique, aussi bien en Savane qu’après des habitations, ces agames, capables de changer de couleur, sont de précieux auxiliaires contre tous les insectes, ils se nourrissent aussi de fleurs et adultes, ils croquent de temps en temps des jeunes serpents !! Ils sont très actifs aux heures les plus chaudes, rapides, mais n’ont pas la possibilité de s’autotomiser, c'est-à-dire de casser leur queue comme les lézards, pour échapper à leur agresseur.

Ce que je n’ai pas bien évalué, c’est qu’en saison sèche et surtout si les températures sont très élevées (plus de 40 degrés , largement au dessus des normales) comme celle que nous avons, la chaleur en journée cantonne, comme chez nous en été, les serpents dans la fraicheur des terriers ou des souches creuses, et qu’ils n’en sortent surtout que pendant les nuits fraiches. Une sorte d’estivation en fait, à l’instar de l’hibernation. De ce fait inutile d’espérer en rencontrer ou en débusquer de jour, et nous n’en verrons donc pas à Marlotj. A la gargotte « Black an White », seul resto du village, le fils de la cuisinière me dira plus tard qu’il sait à peu près ou sont les cobras, mais qu’on ne pourra pas, à par pendant les nuits plus fraiches, les voir avant le mois de Juillet en journée, début de la saison des pluies. Tant pis !! Et je n’ai pas l’équipement (gants et bottes) pour les déranger au fond de leurs cachettes.


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 10:53:11
Nous sommes aux heures les plus chaudes, la nature semble figée dans sa torpeur et le vent présent dans les bolong est quasi nul ici. Cela devient pénible de marcher. Au bout de deux heures de marche nous apercevons l’église du village au loin. Avant d’y arriver, au sortir de la brousse, nous atteignons une clairière balisée de plusieurs baobabs impressionnants, l’endroit est beau.
72.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0535992001300787254-8224519042.jpg)

Nous touchons la texture des troncs énormes et les racines tortueuses de ces colosses alors que des dizaines de petits margouillas les escaladent à notre approche.
73.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0452858001300787292-8224519042.jpg)

L’endroit est un brin mystique. Toucher un énorme babob procure une émotion forte, c'est un des gestes symboliques que nous voulions faire.La puissance que dégagent ces arbres disposés en cercle est impressionnante et imposent le respect
74.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0087551001300787328-8224519042.jpg)

Après les avoir admiré nous nous reposons sur un monticule à l’ombre d’un grand acacia.La chaleur est accablante. Sans un mot, nous nous délectons de l’endroit. Les perroquets et les calaos, qui see chamaillent dans les frondaisons participent à la magie de ce moment de communion avec la brousse africaine.
Nous nous préparons à repartir pour passer au village faire quelques courses lorsque nous entendons un fatras venant de la cime du grand arbre juste en face de nous. Des bruits de griffes sur l’écorce, les feuilles et les branches de la cime qui s’agitent. Un rafut pas possible dans les frondaisons !!. Un gros animal descend,!! Tout en préparant l'appareil photo je réfléchis aux options de l’animal : singe,varan ? y a plus de léopards depuis longtemps par ici… Je me précipite sous l’acacia et aperçoit le postérieur d un énorme varan qui descend tant bien que mal, accroché par ses fortes griffes au tronc épais. Génial!! il fait entre 1,5 m et 2 m!! « Mon » premier varan sauvage !! et il est énorme !!
Je vais pouvoir essayer de l’approcher . Il nous a sans doute vu car il passe de l’autre coté du tronc. Je fais le tour de l’arbre ne sachant d ailleurs trop comment va se passer notre rencontre lorsqu’il arrivera en bas. S’il fallait l’attraper pour lui tirer le portrait…. !! il faut éviter les morsures mais surtout se méfier de sa longue queue qui distribue de violentes baffes. Alors que j’arrive de l’autre coté de l’arbre, plus un bruit , plus un mouvement, rien !!. Plus de varan. Disparu ! Je m’approche et scrute chaque anfractuosité de l’énorme tronc et fini par voir l’extrémité de sa queue sortant d un creux à la base d’une des plus basses branches
75.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0107004001300787480-8224519042.jpg)


Il s’y est réfugié mais la cachette est trop petite pour le dissimuler en entier.
Sa planque est trop haute malheureusement, pour que je puisse l’atteindre et l’approcher. J’ai beau attraper le bout de sa queue, gratter ses flancs avec une branche, il ne bronche pas et balance mollement la queue pour la soustraire à mes taquineries. Il sait que je ne peux l’atteindre. J’imagine son corps arc-boutés dans la pénombre du tronc, les griffes puissantes plantées dans le bois.
76.
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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 10:58:51
Attendre sa sortie ? Il fait trop chaud pour patienter, et il n’en ressortira que lorsqu’il sera certain que tout danger aura disparu. Peut être est ce même sa planque habituelle, car son garde manger ,les œufs dans les nids, étant juste à l’étage au dessus d’où il est descendu.

Bye Bye Varan du Nil !! Frustration de la rencontre en eau de boudin !!! Mais quelles émotions !! Nous en verrons d’autres, sûrement ! Au Djoudj ?
Un gros Rollier de la taille d’une pie a assisté à la scène, il jacasse tout ce qu'il peut, se fiche-t-il de notre tronche? . Sa beauté est fascinante.
77.
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On rentre à la case pour se délecter d’une Gazelle rafraichissante, nous sommes quasi déshydratés ; sur le chemin du retour, des courlis corlieu se baladent sur les étendues d’eau saumâtre.

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Les ânes et les zébus sont en liberté en brousse, transports en commun pour les pique-bœufs perchés sur leur dos qui les débarrassent de leurs parasites (tiques, mouches piqueuses).Un échange de bon procédé, une bonne entente, car cet oiseau dont les griffes sont spécialisées pour s’accrocher au pelage, avertit les mammifères sauvages de la savane sur lesquels il se perche de la présence d’un prédateur par ses cris.

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Les ânes se baladent absolument où ils veulent, ils sont partout chez eux, il est arrivé que certains trop curieux entrent dans notre case !! Encore une belle journée de passée ! Même si notre expérience nulle de la brousse ne nous a pas permis d’observation majeure (il aurait fallu peut être partir au lever du jour pour surprendre les animaux nocturnes au petit matin),peu importe le fait de se balader sans guide, livrés à nous-mêmes dans cet environnement superbe et inconnu, donne une chouette de petite dose d’adrénaline. Nous n’avons qu’une envie c’est de refaire ce type de balade.
Au Djoudj peut être !! Après deux jours passés ici, nous avons décidé de ne pas prolonger notre séjour dans le Saloum, mais de reprendre la route bientôt et d’aller vers le Doudj, plutôt que de descendre vers Missirah comme nous le pensions. Envie de voir les pélicans par centaines, les zones semi désertiques , un autre visage du Sénégal, de changer complètement d’environnement naturel et humain, de repartir pour un autre petit voyage. Ce sera le Djoudj, dont on entend tellement parler.

En attendant nous décidons d’aller demain à Wendie, tout petit village de pêcheurs perdu sur un îlot au milieu de la mangrove intérieure de Marlotj ; seule la pirogue permet de l’atteindre, une île dans l’île, en quelque sorte !


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: Ronin le 22 Mars 2011 à 11:01:24
lol les chiens qui vous suivent... Ca peut être pas mal, sauf s'ils jouent comme des fous autour de vous  :-*

Joli l'agame !

L'aspi venin... Moi ça me sers souvent dans mon boulot... Pour travailler les cicatrices fraiches de mes patients.
Très efficace pour assouplir celle-ci, éviter les chéloïdes et ainsi avoir une jolie cicatrice.
Maintenant pareil, en Afrique je l'ai avec moi, mais je doute que le moment venu il serve à grand chose...



Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 11:15:17
L'aspi venin... Moi ça me sers souvent dans mon boulot...pour travailler les cicatrices fraiches de mes patients.
Très efficace pour assouplir celle-ci, éviter les chéloïdes et ainsi avoir une jolie cicatrice.
Maintenant pareil, en Afrique je l'ai avec moi, mais je doute que le moment venu il serve à grand chose...

Intéressante et judicieuse utilisation que tu fais de l'aspi venin. Ce qu'il y a en cas de morsures, c'est qu'être actif
et donc utiliser l'aspi venin peut il déjà contribuer à rassurer un peu la victime ? En fait, je pense qu'il peut être un peu efficace
s'il est utilisé très rapidement, mais le temps de trouver le bon embout, de l'appliquer correctement...


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: Ronin le 22 Mars 2011 à 11:31:22
Ce qu'il y a en cas de morsures, c'est qu'être actif
et donc utiliser l'aspi venin peut il déjà contribuer à rassurer un peu la victime ? En fait , je pense qu'il peut être un peu efficace
s'il est utilisé très rapidement, mais le temps de trouver le bon embout, de l'appliquer correctement..

Et comme souvent il est au fond du sac...
On a plus vite fait de dégager la ceinture, faire un garrot, et... Prier pour ceux que ça rassurent, et en fonction du serpent qui a mordu;
Et si ça ne suffit pas un bon coup de machette  :-* :-*
Sinon hors plaisanteries, pour moi en premier ce serait garrot, aspi venin (au pire ça ne fait pas de mal), glace, si on en a car ça ralentit la propagation du venin, et pour les fumeurs, t'allumes une clope et tu la rapproche de la piqure/morsure; la chaleur détruisant le poison.
Et puis t'en profites pour coller une clope dans le bec de la victime, et au passage tu lui gratte quelques bouffées pendant que tu t'affaires autours de lui.
Il y en a des choses possible à faire, mais toujours le même problème... Ne pas paniquer, mais aller vite et sans précipitation


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 11:47:23
Et comme souvent il est au fond du sac...
On a plus vite fait de dégager la ceinture, faire un garrot, et... Prier pour ceux que ça rassurent, et en fonction du serpent qui a mordu;
Et si ça ne suffit pas un bon coup de machette  :-* :-*
Sinon hors plaisanteries, pour moi en premier ce serait garrot, aspi venin (au pire ça ne fait pas de mal), glace, si on en a car ça ralentit la propagation du venin, et pour les fumeurs, t'allumes une clope et tu la rapproche de la piqure/morsure; la chaleur détruisant le poison.
Et puis t'en profites pour coller une clope dans le bec de la victime, et au passage tu lui gratte quelques bouffées pendant que tu t'affaires autours de lui.
Il y en a des choses possible à faire, mais toujours le même problème... Ne pas paniquer, mais aller vite et sans précipitation

Le garrot fait vraiment faire gaffe  comment on le fait, il faut qu'il soit assez lâche, surtout pas le serrer; il doit juste servir à ralentir la diffusion du venin entre l'endroit mordu et le coeur. Sinon dès qu'on va le déplacer, à cause de  l'oedeme, la libération massive et brutale des toxines accumulées  au garrot va provoquer un choc qui peu tuer la victime, dommage quand même!
Oui la glace (mais bon sous les tropiques en brousse…); la (dernière hi) clope, c'est un peu comme l'aspi venin, ca peut détruire les enzymes en surface, mais le venin est déjà dans les vaisseaux, donc faut pas provoquer un stress supplémentaire à cause d'une brulure... Déjà que le gars est en général en état de choc.
Nettoyer la plaie avec un antiseptique, et surtout surtout, essayer d'identifier l'espèce du serpent (mais ne pas risquer de l'attraper et de se faire mordre c'est déjà assez le merdier comme ca!).
C'est très important car on  doit ensuite traiter avec le bon sérum. Le venin hémotoxique d'une vipère heurtante et celui neurotoxique d'un mamba ne doivent pas être combattus de la même façon.
Et oui bien sur tu as raison, rassurer, calmer et porter la victime ou si pas possible, la faire marcher tranquillement.
Faut éviter en règle générale d'accélérer la diffusion du venin. Donc surtout pas des trucs comme le café qui va accélérer le pouls.


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: Floflo le 22 Mars 2011 à 12:57:38
Un carnet sur le Sénégal est rare ici  (Y) j'aime beaucoup le style des scènes et lieux décrits, et votre approche des gens, les questions habituelles que l'on est obligé de se poser...
Comme Ronin les chiens m'ont bien fait rire  ;D il m'est arrivé la même chose au Costa Rica...


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 15:47:37
Merci, ca m'encourage, donc je continue !

4 ème jour, Samedi 6 Mars 2010 , toujours à Marlotj, ile du Sine Saloum

Les enfants et les femmes de Wendie, l'île au milieu de l'île

 
Ce matin nous partons à la rencontre des habitants d’une île dans l’île dont d'autres voyageurs du campement nous ont parlé, Wendie, ou se trouve un petit village de pêcheurs. Entourée par des bolongs intérieurs de l’île Marlotj mais communiquant par une passe au delta du Saloum, elle n’est accessible qu’en pirogue.
Nous irons d’abord en charrette avec Lamin , pur Sérère, fils de maçon, et maçon lui-même, qui vient faire quelques petits travaux d’entretien au Bazouk. Ce qu’il aime par-dessus tout, c’est la lutte sénégalaise et ici en pays Sérère, c’est le sport le plus populaire.
Faire des matchs le week end permet de se faire un peu d’argent. Comme beaucoup, au village deMarlotj, Lamin enchaine plusieurs petites activités chaque jour pendant la saison sèche. Lorsque l’hivernage arrive, les travaux des champs commencent et pendant plusieurs mois, tout le monde change de métier et devient agriculteur.

Lamin le géant au coeur d'or, n'a pas encore d'enfants mais il les adore , ils le lui rendent bien !
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Les travaux des champs puis les récoltes battent leur plein et toute l’énergie et la solidarité du village sont de mise pour que chacun puisse recueillir les fruits du travail sur cette terre aride et salée.
Le père de Lamin a une charrette et un cheval qui va pouvoir nous conduire au village de pêcheur de Wendie. Il nous guide jusqu’à son fils qui prépare l’attelage. Avant de nous laisser avec son fils, il me demande si je ne veux pas lui vendre mon chapeau qu’il aime beaucoup !! et commence illico à négocier. Devant mon refus catégorique de m’en séparer, il me propose très sérieusement et tout naturellement d’aller me chercher une belle jeune femme de moins de 20 ans qu’il m’offrira en échange de mon chapeau.
Nous sommes estomaqués, il éclate de rire. Il était pourtant très sérieux. «Tu as raison, à 20 ans ce n’est plus tout jeune » ajoutera-t-il.
« Si l’on est une femme, on peut être marié à 12 ans, si l’on est un homme, on a tout le temps de se marier » nous dit d’un air gêné de petit garçon Lamin, qui à 25 ans, n’a pas encore de femme …

Cela laisse imaginer les différences d’âge dans les couples ……. La condition de la femme est vraiment très difficile. Réduites bien souvent à la fonction reproductrice, elles travaillent dur, élèvent seules les enfants, sont en compétition avec les autres femmes du foyer dans les familles polygames, et font toutes les taches ménagères, vont au marché vendre et acheter. En journée, les hommes sont au champ, en mer pour les pêcheurs, occupent les fonctions décisionnelles, passent beaucoup de temps à palabrer.
Amusant retournement, une femme déjà habituée à la polygamie mais qui parvient à divorcer et accéder à son autonomie, peut ainsi prendre un homme déjà marié, mais qui ne devient pas envahissant de part ses obligations auprès des autres femmes !! Ainsi, si elle est autosuffisante financièrement, elle reçoit son nouvel époux quand elle le souhaite sans en subir la pression.
Cette situation commence à se rencontrer en ville, pour celles qui ont un travail régulier, ce qui est rare au Sénégal. Cependant ce qu’elles gagnent en indépendance, elles le perdent en liens familiaux, car ces femmes « libérées » sont du coup considérées comme des femmes de petite vertu, amorales ;
la rupture avec le village et la famille est sans appel. Si elles restent dans leur village natal, leur vie devient un enfer, épiées, culpabilisées au quotidien, elles doivent choisir entre partir ou rester dans le rang…Vu leurs moyens, celles qui souhaitent divorcer ont le choix entre partir sans le sou vers l’inconnu, sans les enfants car le juge ne leur donnera pas la garde, ou rester mariées à un homme non désiré qui leur donnera tout le temps juste de quoi vivre (car le Coran l’exige faute de quoi la femme peut demander le divorce) .

Lamin fouette le cheval, et nous sortons du village Marotj
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Nous traversons de superbes étendues à l’intérieur de l’île Marlotj, lorsque l’on fait une pause
le silence de l’endroit est impressionnant. Loin de tout, nous ressentons une quiétude absolue, pas un bruit, pas un cri d’oiseau, nous nous demandons comment un village sur une île peut se trouver quelque part ici.

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Pourtant nous nous rapprochons d’une mangrove dans laquelle s’enfonce un bolong, Lamin immobilise son cheval en liant les deux antérieurs ensemble. Il attendra là au milieu de nulle part, notre retour..

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Soudain Lamin pousse long cri « heyyaaaaaaaaaaaaaaheyyaaaaaaaaaaaaaaaa » qui résonne
Longuement dans les bolongs. Il recommence une deuxième fois et nous entendons un cri identique
qui répond par-dessus les palétuviers. C’est le moyen, le code vocal utilisé pour appeler le passeur du village et sa pirogue. Effectivement la pirogue arrive avec son passeur, une femme.

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Nous nous enfonçons dans les bolongs, on a l'impression d'être au bout du monde

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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: Ronin le 22 Mars 2011 à 16:38:32
Superbe cette "expédition" en immersion !!


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: vinnylove le 22 Mars 2011 à 17:00:19
Oui très sympa ce carnet  (Y)

Par contre prends ton temps, t'es pas obligé de tout nous balancer le même jour  ;)
Laisse nous un peu le temps d'assimiler tout ça, mets un jour ou deux chaque jour et ça ira bien  :)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 22 Mars 2011 à 17:37:27
Oui très sympa ce carnet  (Y)

Par contre prends ton temps, t'es pas obligé de tout nous balancer le même jour  ;)
Laisse nous un peu le temps d'assimiler tout ça, mets un jour ou deux chaque jour et ça ira bien  :)

Merci  ;)

Okay okay  j'arrête là pour aujourd'hui; je suis bloqué à la piaule par un lumbago  :'( c'est pour cela que ça dépote  :-* ... Je vous laisse digérer.
La suite demain.


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 24 Mars 2011 à 21:30:10
Enfin, nous atteignons un petit bout de terre habité; l’île de Wendie, et son comité d’accueil. Nous y passerons plusieurs heures;

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Les enfants de Wendie

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Les femmes de Wendie, comme toutes les femmes, même avec très peu de moyens et au fin fond du delta, sont très attachées à se vêtir proprement et le mieux possible.L'apparence est très importante; même et surtout un blanc sera plus ou moins considéré s'il est habillé proprement ou pas.

Ces femmes sont impressionnantes; comme partout en Afrique (ou ailleurs aussi), elles s'occupent de tout; lorsque les hommes sont en mer elles restent seules avec les enfants et doivent tout assurer, sur un ilot perdu au milieu de nulle part dans des conditions moyenâgeuses.

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Accompagnés de Lamin, nous  ne verrons que des femmes, des enfants et l’instituteur. Tous les hommes sont à la pêche, en mer, au-delà de l’estuaire du Sine Saloum qui est proche. L’instituteur prend les choses en main et nous fait visiter ce tout petit village complètement perdu au milieu du Saloum. Pas de dispensaire, pas d’électricité, l’eau est rationnée et pour couronner le tout, ce petit bout de terre est souvent victime des inondations. Ils vivent en autosuffisance, et de temps en temps vont au marché à Marlotj vendre et acheter.
On se demande comment on peut vivre ici au milieu des moustiques. Et pourtant la vie s’accroche. L’instit fraichement débarqué de ses études fait sa première expérience professionnelle ici. Sacré école de formation !!
En cas de problème de santé ou autre, le premier dispensaire, celui, rudimentaire, de Marlotj, est à une heure et demie de pirogue et de charrette. Il est courant que des bébés naissent ou des vieillards meurent avant d’y arriver.
Il veut nous montrer sa nouvelle école flambant neuve, son outil de travail, multi niveaux évidemment, construite grâce à une ONG italienne en dehors des zones inondables, à l’écart du village.

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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 24 Mars 2011 à 21:44:11
Il est temps de quitter Wendie le soleil va disparaître. Après avoir partagé quelques heures de leur vie, nous allons laisser derrière nous ce village hors du temps, des gens tellement chaleureux , simples, courageux, joyeux, et regagner le village de Marlotj qui nous apparait en comparaison comme un endroit fort civilisé. Ce n’est pas en si peu de temps que nous pouvons comprendre comment fonctionne une communauté telle que les villageois de Wendie, mais on à tout de suite l’impression en arrivant sur place que le temps ici semble s’être arrêté. Les enfants, les femmes et les hommes qui donnent vie à ce petit bout de terre n’ont d’autre choix que de se satisfaire de l’essentiel, de vivre avec leur environnement, les humeurs fortes de la nature. Nous avons vu tellement de rires et de sourires, que nous pensons qu’ils sont heureux. Du coup, nos petits tracas occidentaux quotidiens semblent bien futiles, ou carrément faire fausse route quand à leur utilité sur l’essence de l’existence.
Puissions nous garder de cet endroit une petite leçon à ressortir plus tard en cas de besoin.

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Nous ne nous attendions pas à trouver au Sénégal, des coins aussi reculés, un petit village vivant sur une ile en vase clos perdu en pleine nature; si un jour nous repassons au Sénégal, nous reviendrons voir ce petit garçon que nous avons laissé tout occupé à regarder couler le fleuve.

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La mer est descendue entre temps, la piroguière ne pourra faire flotter bien loin sa pirogue, nous finirons le trajet à pieds, enfoncés jusqu’au mollet dans le sable vaseux, doux et tiède des bolongs.

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Notre séjour dans le Saloum va s'achever, demain est notre dernier jour. Nous avons finalement décidé d'aller vers la frontière mauritanienne, près du fleuve Sénégal après avoir hésité avec la Gambie. Il faut faire des choix, mais nous préférons changer du tout au tout et la Gambie ressemble un peu à ici. Nous irons une autre fois. Avant de quitter définitivement Marlotj pour la remontée vers la frontière Mauritanienne, le Djoudj, nous irons faire un tour à la messe au TamTam de Marlotj.


Nous allons donc quitter le saloum le coeur un peu serré ;le vaste Sine Saloum, le peu que nous en avons vu en 5 jours est un pays merveilleux de par sa variété de paysage, sa tranquillité et sa nature si forte si variée et si présente qui instille a chaque minute de chaque jour la force de l Afrique.
Mais les vacances ne sont pas finie, direction le parc naturel Djoudj.


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: Ronin le 24 Mars 2011 à 23:26:38
Superbe la petite école !! Et le prof y va de la couleur sur le tableau !

Citation
Du coup, nos petits tracas occidentaux quotidiens semblent bien futiles, ou carrément faire fausse route quand à leur utilité sur l’essence de l’existence.
Puissions nous garder de cet endroit une petite leçon à ressortir plus tard en cas de besoin.

La faune sauvage peut également te faire ressentir cela, tout du moins est ce ce que je ressent lors de mes séjours (seul de surcroit) où tu retrouve une telle simplicité dans la vie, dans les attitudes, les comportements animaliers, que Je m'éblouis de tout cela, de la beauté qui m'est offerte sous les yeux, et de sa simplicité.
Pour moi chaque voyage en Afrique (mais aussi en Australie, en Amérique du Sud) est un grand moment de réflexion, de méditation, d'introspection, et me permet de reprendre pied dans mon quotidien.

Et quand tout va mal, je repense à ces précieux instants et ça m'aide beaucoup à relativiser.

Je souhaite que ces instants restent gravés en vous, et vous poussent à aller visiter encore et toujours de nouvelles contrées.


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: panterra le 26 Mars 2011 à 21:29:09
Un carnet très intéressant à suivre même si tu as démarré à fond ;)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 27 Mars 2011 à 11:35:17
Merci de vos passages à tous les deux.

C'est vrai que ce genre de voyage comme tu dis permet de relativiser pas mal de choses ; le tout étant, au retour, d'en garder le bénéfice le plus longtemps
possible quand on reprends un rythme à l'occidentale..
Pour ce qui concerne le rythme de mon carnet, je voulais juste rappeler qu'il est déjà terminé, ce voyage date de l'année dernière et que je ne l'écris pas au fur et a mesure.
C'est pour cela qu'il est assez facile pour moi de le mettre à jour. J'en mets ici une version plus condensée que celle qui est sur mon site, notamment je l'orienterai vers l'animalier
Etant donné le thème principal du site. On va reprendre ? Ok


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 27 Mars 2011 à 11:41:20
Lundi 8 Mars 2010 , 6 ème Jour, vers Le Djoudj (en passant par St Louis), Njagabaar

On reprend les sacs à dos ; quelle plaisir de repartir pour un nouveau petit voyage, direction la terre promise du Djoudj, à 60 km au nord de St Louis, le long du fleuve Sénégal qui fait la frontière avec la Mauritanie. Nous pensons rallier St Louis où l'on a besoin de faire le plein de CFA car il n’y a que dans certaines villes qu’existent des banques avec guichets automatiques.
Nous sommes tombés d accord avec Mamadou, que nous retrouvons avec grand plaisir, sur un prix nettement plus avantageux qu’à l’aller. Après les habituelles ruses de part et d’autres : téléphone que je raccroche parce qu’il ne veut pas baisser suffisamment, une demi heure après il rappelle pour dire que c’est OK. Sa vieille Mercedes nous conduira à Thies depuis Ndangane une fois que la pirogue de 10h nous aura arraché à Marlotj. Ensuite si nous arrivons assez tôt dans l après midi à Thies, nous essaierons de prendre un taxi brousse 7 places depuis la gare routière de Thies jusqu à St louis. Enfin, un taxi de ville devrait nous déposer au Louisiane, hôtel du centre ville. Voila le programme idéal que nous envisageons si le timing africain suit... Bon, Let’s go !

Après 260 km de route puis de piste, dans un paysage de plus en plus sec et semi désertique, nous arrivons tout près de la frontière mauritanienne constituée par le fleuve Sénégal, aux portes du parc national du Djoudj.
Le parc national du Djoudj , créé en 1971, est situé sur un axe, le fleuve, dont les rives sont depuis longtemps occupées par les populations commerçantes pour rallier le désert à St Louis. Sept villages qui se trouvaient dans le périmètre du parc et ont été déplacés à l’extérieur. Ces sept villages, avec l’appui d’une association turinoise, tentent depuis une dizaine d’années, une expérience de gestion participative comme dans d’autres parcs sénégalais.
Il s’agit de coordonner, via un GIE et avec l’aide du Conservateur du parc, les actions d’un groupe d’écogardes , de piroguiers , de fabrique de produits artisanaux, et de campements écotouristiques gérés par le village. Les bénéfices générés sont réinvestis pour le développement de la communauté et la conservation du parc.
La carte ci-dessous , tirée de l’écoguide édité par la ville de Turin, montre une vue technique du parc.
99.
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A proximité du fleuve Sénégal, le parc du Djoudj est un réseau très complexe de marais et d’étangs d’eau douce reliés entre eux par des rivières. C’est la première zone humide que les oiseaux migrateurs qui ont traversé le Sahara rencontrent, ce qui explique en grande partie les quelques 3 millions d’individus et 350 espèces d’oiseaux que l’on y dénombre bon an mal an.
Les traits rouges sont nos balades en pirogue et à pieds à l’intérieur du parc.
Quatres villages maures (Diadem1, 2,3 et Rhone), deux villages wolof (Débi et Tigrette)
et un village peul (Fourarate) sont les sept villages déplacés situés en périphérie du parc.
Nous avons choisi de nous poser au village Peul de Didiam3 au campement villageois Njagabaar.
Il est situé à 1 km de l’entrée du parc, dans la zone tampon.

100.
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Il ne faut pas louper la pancarte sinon on se retrouve au bel hôtel du Djoudj, seulement un kilomètre plus loin, tout près de l’entrée du parc certes, mais à des années lumières de l’ambiance africaine, simple et humaine de Njagabaar et de Diadiam3.

101.
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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: SHABA le 27 Mars 2011 à 11:46:08
J'embarque pour le Djoudj.
 ;)
 


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 27 Mars 2011 à 13:20:14
Le village de Didiam3 ou nous allons passer quelques jours

102.
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Le Campement Njagabaar.
Quelques cases très simples (mais en dur tout de même) à l’entrée du village au bord d’un marigot sont proposées aux visiteurs (pour la plupart chercheurs, ornithos et routards).
Les cases sont aux premières loges de ces concerts nocturnes ou matinaux en plein air.


103.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0115856001301224366-8224519042.jpg)

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(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0063039001301224384-8224519042.jpg)

L'intérieur de notre case, c'est pas un 3 étoile, c'est pas l'idée, mais c'est suffisant pour dormir (les ptites bêtes entrent et sortent, en prise directe avec la nature!)
Les moustiquaires sont fournies et les matelas sont bons, après avoir crapahuté des heures en brousse, pas de souci pour dormir comme des bébés !

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(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0611789001301224458-8224519042.jpg)

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107.
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Et une salle récente ou scientifiques, voyageurs et villageois se retrouvent autour d'un diner ou d'une bière fraiche

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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 27 Mars 2011 à 14:08:45
Le campement Njgabaar est très bien placé à proximité immédiate du village Diadem3 et à vingt minutes à pieds de l’entrée du Parc.
Il est géré bénévolement par Cheikh Diouneydi Gaye, son équipe de villageoises de Diadem3 étant bien sur rémunérée.

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Cheikh est un homme d’une trentaine d’années, très cultivé, qui a déjà servi dans un dispensaire et été instituteur. Maure originaire de St Louis, il est imam de son village Peul, marié à la fille du chef et il occupe un rang élevé au sein de son village, et sa sagesse , jaugée sur chacun de ses gestes de chaque jour, lui a permis d’acquérir cette stature . Son village n’est pas Diadem3, ce ne serait pas gérable, il est a quelques kilomètres plus au Sud.
Cheikh a donc été choisi par le conservateur du Parc sciemment, pour faire le lien entre les villageois, le parc, les gens hébergés au campement, et s’occuper de la gestion de Njagabaar avec une équipe (cuisinière, serveuse, femmes de ménage) de villageois de Diadem3. L’éthique du campement Njagabaar est orientée évidemment vers la protection de l’environnement aussi bien par la sensibilisation des villageois que celle des visiteurs qui y séjournent.
Le statut de bénévole de Cheikh facilite sa tâche de médiateur car faire accepter les contraintes environnementales aux villageois n’est pas facile. Le drame suivant démontre la difficulté de la tâche dans les cas extrêmes.
Lorsque l’on arrive au Parc naturel du Djoudj la première chose qui étonne c’est que les éco-gardes des parcs nationaux sont en tenue paramilitaire et armés la plupart du temps au moins d’un grand couteau. Etonnant pour contrôler un parc naturel comme le Djoudj ou il n’y a plus d’animaux à fort intérêt économique susceptible d’attirer le braconnage.
Ces gardes sont, selon le principe d’éco-gestion, recrutés dans les villages concernés. Leur bonne connaissance de l’endroit est un atout en tant que guide de terrain.
Bien que bénéficiant de formations, leur expertise naturaliste n’est pas de niveau très élevé, il faut bien le dire.S’ils savent bien sûr nommer et reconnaitre les principales espèces,le niveau est assez inégal et seule leur curiosité naturelle motivent certains à se documenter pour affuter leurs connaissances. En ce qui concerne leur formation paramilitaire nous ne pouvons en juger.
Ceci n’enlève rien à l’extrême gentillesse, leur prévenance et la compagnie très agréable qu’ils dispensent.
Toujours est il qu’il y a deux ans, un jeune villageois d’un des villages de la zone tampon a pêchait dans la zone du parc. C’est strictement interdit évidemment. Malgré les sommations des éco-gardes l’ayant surpris, il a continué à pêcher. Devant son refus, les gardes l’ont finalement tué.
Abattre pour quelques poissons un gamin de 10 ans…..
Excès de zèle, incompétence, imbécilité , manque de formation militaire ? nous ne savons pas, Cheikh ne nous ayant confié cette histoire que difficilement. Toujours est-il que le drame atroce et absurde a évidemment touché très profondément tous les villages du Djoudj, de même que Cheikh lui-même et ses collègues. La réaction des villageois fut une hostilité importante à l’égard du Parc au point que les fondements de tout le système d’éco-gestion participative du Parc était en péril et qu’il fallait intervenir auprès des populations de chaque village pour ramener le calme .
Cheikh a pris son bâton de pèlerin, est intervenu de village en village, il a su, à force de dialogues, de valeurs spirituelles et de sagesse atténuer sinon la douleur du moins la révolte . En quatre jours le calme est revenu dans les villages du Djoudj et le temps faisant, la reprise des activités habituelles liées au Parc fut effective. Son statut de bénévole a probablement également joué en sa faveur vis-à-vis de gens démunis de richesses matérielles.
Cheikh trouve dans cette activité un moyen de s’améliorer humainement, de défendre des valeurs
auxquelles il croit profondément, et d’essayer de les mettre en application au quotidien, aussi bien au niveau du respect de l’environnement que de celui des hommes. Il n’est pas rémunéré mais sa soif d’apprendre trouve dans les stages et formations dont il bénéfice un puit de connaissances auxquelles il ne pourrait avoir accès sans son activité.

Le comportement de Cheikh est le garant du bien être et de la douceur de vivre à Njagabaar malgré ou peut grâce la rusticité et la promiscuité de ce petit campement. Heures après heures, nous avons découvert une maison d’amis. Nous nous sentirons comme chez nous, les rapports simples et vrais et au milieu de gens sans fioritures, avec en toile de fond permanente ces valeurs premières que sont le respect de l’homme et de la nature. Sensation unique que de toucher une forme d'idéal dans l’art de vivre ensemble l’instant présent mais en toute liberté. Comme si les silences avaient la même valeur que les mots, tant que la corde qui vibre en chacun de nous sonne en symbiose avec celles des autres pour former un accord parfait qui résonne dans le réfectoire lorsque le dîner du soir nous réunit.

Le Soir de notre arrivée, nous baladant dans le village, nous ferons connaissance avec ses habitants,
Ses phacochères qui le traversent tranquillement pour prendre le bain du soir au marigot

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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: langanes le 27 Mars 2011 à 14:59:34
Voilà qui me ramène qlqs années en arrière :-[
Je suis venu au Gjoudj en 1983 avec une équipe de bagueurs de la LPO. Mon premier contact avec l'Afrique...
Je suis avec passion ce carnet d'image en me disant que j'y retournerai un jour...
Merci pour le voyage par procuration :P


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 28 Mars 2011 à 11:08:17
Voilà qui me ramène qlqs années en arrière :-[
Je suis venu au Gjoudj en 1983 avec une équipe de bagueurs de la LPO. Mon premier contact avec l'Afrique...
Je suis avec passion ce carnet d'image en me disant que j'y retournerai un jour...
Merci pour le voyage par procuration :P

Merci aussi à toi, le plaisir est dans le partage (Y)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: panterra le 28 Mars 2011 à 11:12:13
De belles rencontres humaines (Y)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 28 Mars 2011 à 11:29:50
Les enfants maures de Didiam3, beaux comme des anges, reviennent du  marigot, ou ils ont fait la vaisselle pour le repas du soir. Ils ne parlent pas un mot de français, mais leur rencontre impose un respect qu'il suffit d'accompagner dans la grâce de leurs activités journalières. La communication passe par le regard, la compréhension par le sourire, l'entente par la main que l'on prête. Ne nous méprenons pas, il ne s'agit pas de s'extasier, la vie est très dure ici, mais l'humanité, la sérénité, l'amitié immédiates qui se dégage de ces visages plus familiers que les visages fermés des travailleurs occidentaux ébranlent nos coeurs un peu refermés par sa nouveauté et son évidence.
111.
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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 28 Mars 2011 à 11:34:38
Les petites ramasseuses de bois fr Fiadiam3 , pour le feu servant à cuire principalement le riz et le poisson qui l'accompagne et évidemment le thé.

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Les femmes coupent les roseaux pour en faire des paniers
les hommes vont donc chercher l’eau potable en charrette à un puits d’eau potable lorsque , en saison sèche, le réservoir principal est vide. Comme dans le Saloum.

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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 28 Mars 2011 à 11:47:35
C’est là que nous allons vivre quelques jours, au contact des gens, nous étions venu visiter le miracle de la nature , elle ne nous décevra pas, mais là ou nous pensions n’être que visiteurs, nous serons aussi les témoins privilégiés de la vie d’hommes et de femmes de cet endroit âpre du monde. Mais nous n’en n’avons pas encore terminé avec ce premier jour à Njagabaar. Alors que nous laissons les enfants de Diadiam3 à leur vaisselle , nous entendons des hommes scander des chants plus ou moins guerriers.
Ce sont des lutteurs sénégalais d’un village voisin, venus s’entrainer tout près de Didiam3. Nous allons assister à un véritable ballet, des duels dans le sable sous le soleil couchant. Ce sont des professionnels et fiers de l’être, un brin mégalo d’ailleurs, que nous découvrons dans une grande clairière au milieu des acacias. Ils rêvent tous de devenir l’égal de Yakhya Diop Yékini, lutteur sénégalais indépendant, qui gagne des sommes astronomiques et remplit des stades de foot à chacun de ses combats. Nous n’avons jamais pu assister à une compétition officielle, mais le spectacle auquel il nous ont permis d’assister, à quelques mètres sur ce petit banc de sable perdu dans le Djoudj restera dans nos mémoires.

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Cette première prise de contact avec le Djoudj et Njagabaar s'achève, déjà riche en émotions diverses et variées, en contacts humains forts et assez bouleversants. Nous allons rejoindre Cheikh, lui raconter, lui demander tant de choses que nous voulons comprendre, peut être à tord d'ailleurs,en nous rassasiant d'un bon repas que Nilan la cuisinière de Njagabaar nous a préparé.
Aller vite dormir, mais l'excitation du lendemain laisse l'imagination prendre le pouvoir car nous allons au parc du Djoudj à la rencontre du petit paradis des oiseaux et les images
de milliers de becs et de plumes trottent déjà dans la tête.

Pas très longtemps, La fatigue aura vite raison de nous malgré la moiteur infernale de la case ou l'on n'ose bouger un petit doigt de peur de transpirer; ensuite le corps s'habitue à cette chaleur et finalement s'adapte tout au long de la nuit réparatrice; bercés par les appels enfiévrés des rainettes jaunes, nous nous endormons dans la nuit africaine que notre case passoire tente de filtrer avec autant d'efficacité que la chaleur du jour passé....


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: Ronin le 28 Mars 2011 à 12:12:46
Superbes les photos des lutteurs !! (Y) (Y)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: Floflo le 28 Mars 2011 à 12:14:40
Qu'ils sont beaux ces lutteurs  (L) et les enfants africains ont tous ce don inné de vous faire sourire lorsqu'on croise leur regard, on les aime d'emblée
encore de bien belles rencontres durant ce voyage que vous n'auriez certainement jamais croisé en allant à l'hôtel... On sent tout le long de ce carnet une envie profonde de partager des moments et de comprendre la culture des personnes que vous croisez
C'est toujours ce que j'ai cherché lors de mes voyages, allez à la rencontre des autres
merci du partage


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: dric le 28 Mars 2011 à 18:27:26
Superbe toutes ces photos  8)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: Ronin le 28 Mars 2011 à 23:38:54
Qu'ils sont beaux ces lutteurs  (L)

Floflo...là ça fera un peu loin de Windhoek  :P  ;D ;D


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: Floflo le 29 Mars 2011 à 10:58:55
 ;D ben on peut toujours rêver non?


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 29 Mars 2011 à 14:12:06
Merci pour vos réactions, je suis bien content que mon carnet peu animalier résonne en vous. On continue alors..


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 29 Mars 2011 à 14:20:06
2ème jour à Njagabaar - 7ème jour de voyage - le Parc du Djoudj
Le marigot gonflé de vie s’ébroue aux premières lueurs de l’aube. Notre réveil matin est un vanneau éperonné qui s’époumone sans relâche sur les rives de la mare.

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0666488001301400848-8224519042.jpg)

Après un bon pti dej, nous nous pressons de préparer nos affaires, motivés par la perspective d’aller enfin visiter le Parc Naturel du Djoudj en pirogue. La fraicheur matinale est une vraie libération et il y a comme une urgence à en profiter tant nous savons le rythme va forcément se ralentir au fur et à mesure des heures de plus en plus chaudes.
Nous cherchons une charrette, un cheval et son cocher pour nous mener dans un premier temps à l’entrée du Parc (distante de 7 km de Diadiam3) à la maison des gardes afin d’acheter un pass nécessaire à toute visite.
Le pass coûte environ 5000 Cfa (soit environ 8 euros) et est valable 24 heures. Le bon plan, est de le prendre à l’heure de midi ce qui permet donc de s’y rendre deux fois, l’apres midi du jour même et le matin du lendemain.

Ensuite nous reprendrons la charrette et parcourrons les 7 kilomètres qui séparent l’entrée du parc de l’embarcadère ou nous prendrons une pirogue villageoise.
Il existe une concurrence âpre entre les piroguiers villageois et ceux travaillant pour l’Hôtel du Djoudj .
Ces derniers détiennent une sorte de monopole chronilogique et entendent bien occuper toute la place vu que l’hôtel est plus ancien que les villages en gestion participative.
Sur l’eau cela se traduit par des comportements lamentables. Quand notre guide-piroguier repère un croco ou un varan, et s’en approche précautionneusement, surgit aussitôt une pirogue de l’Hotel du Djoudj qui s’intercale sans ménagement entre notre pirogue et l’animal. Ses touristes peuvent ainsi mitrailler la bestiole, nous bouchant la vue et la faisant fuir sans aucun scrupule, nous abandonnant une place vide.
De même les piroguiers villageois ne peuvent remplir leur bateau qu’une fois que les autres l’ont fait.

Il est très dommage de voir de tels comportements et la direction du Parc devrait intervenir auprès du propriétaire du grand hotel du Djoudj afin que chacun puisse travailler en bonne intelligence.
Il est certain que le complexe hotelier du Djoudj, ses cocotiers , son self à l’occidentale, sa grande piscine hébergent la grande majorité des visiteurs. Mais c’est incompréhensible qu’on ne laisse pas l'éco tourisme avoir sa part du gâteau.

Notre  conseil est donc de prendre un ticket pirogue (3500 cfa/5 euros) à la case BoutikBi (commerce artisanal équitable) à coté du guichet ou l’on prend le pass à l’entrée du parc, puis une fois arrivé à l’embarcadère, de ne pas se laisser influencer par les piroguiers de l’hôtel qui vous sautent dessus (tous les piroguiers attendent des pourboires), mais d’aller au deuxième ponton et de prendre une pirogue bleu et blanche (Villages) et non pas verte (Hotel). Non mais !!!

Les habitants de Diadiam3 ne parlent pas un mot de français et Cheikh se fait l’interprête puis nous laisse avec les habitants. Ceux-ci ont bien une charrette et un cheval,



Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 29 Mars 2011 à 14:31:58
mais il faut une roue en bon état et la réparation va prendre du temps. Nous laissons passer le délai africain dans ce village paisible ou la vie poussiéreuse coule au rythme invariable des vents de sable, de la saison des pluies et de ses moustiques qui enferment bêtes et hommes dans des moustiquaires géantes ,
 
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0013452001301401875-8224519042.jpg)

et de l’ étuve de la saison sèche ou tout le monde se cloitre dans des abris . La vie n’est vraiment pas simple ici et la nature impose implacablement ses caprices.
Au milieu des enfants espiègles et des jeunes filles-mères auxquelles il est bien difficile de donner un âge, nous découvrons le quotidien des peuls de Diadiam3. L 'homme fait la sieste, la femme balaie...

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0525396001301401703-8224519042.jpg)

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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 29 Mars 2011 à 14:44:27
Une heure plus tard, la roue de la charette est réparée et nous partons après avoir réglé directement le villageois.
Sacré périple de plus d’une heure pour gagner l’embarcadère. Il faut bien s’accrocher car la piste qu’emprunte notre cocher n’est pas tout le temps la grande digue droite de terre, surélevée pour ne pas être inondée en saison des pluies bien plate. Souvent il descend sur les bas cotés, afin que son cheval ne soit pas effrayé par les 4X4 et les minibus qui, sans être nombreux, foncent à tout allure vers l'embarcadère pour y déposer les touristes.
Nous ne voyageons pas du tout dans les mêmes conditions !!
A plusieurs reprises nous manquons de tomber du plateau de planches disjointes sans prises avec lequel nos fessiers tentent de garder le contact. Fréquemment notre "pilote" installé à l’avant, nous jette un regard bienveillant et rieur par-dessus son épaule afin de s’assurer que nous sommes toujours là !
L’avantage c’est que, à la vitesse ou nous avançons (celle d’un cheval au pas pressé) nous pouvons scruter le paysage et sauter de la charrette facilement quand nous voyons une famille de phacochères.

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Nous entamons une partie de cache-cache avec eux. Leur comportement un peu déjanté est vraiment marrant, faisant mine de charger si on les approche, ils font volte face et détalent sur dix mètres, avant de se retourner à nouveau en nous toisant du regard , trépignant sur place et hochant la tête ou plutôt ce qui en fait office… Puis ils se remettent sur leurs avant-bras pour broutter en nous surveillant du coin de l'oeil.. Ce sont mes premières grosses bébètes africaines, ya  plus "sexy" certes,  mais chui content !


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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 29 Mars 2011 à 15:01:04
Enfin l’embarcadère; Nos fesses durcies et nos bras tétanisés se réjouissent à l’avance de la douceur pressentie d’une balade en pirogue. Notre charetier s'en va attendre notre retour à l'ombre des rares arbustres. Il n' y a plus de pirogues disponibles, on arrve après la bataille, les sont toutes déjà partie, gavée par les tour opérators.
Tant pis on attendra, on a tout le temps, l'avantage d'être sur place, et pas dans le besoin de rentrer pour le soir à St Louis ou Dakar.
Pour nous faire patienter, ainsi que les quelques touristes présents, les guides montrent aussitot deux pythons de Seba qui sont effectivement présents,font le spectacle à moitié planqués, en pleine thermorégulation, sous les plaques de béton près de l’embarcadère.
Pas farouches car habitués aux ombres mouvantes des centaines de touristes qui leur tournent autour chaque jour.
Je laisse les attroupements, et marche plus loin à 200 mètres à l’écart du bruit et des exclamations, je me doute qu’il y a bien plus intéressant. Bngo ! Effectivement une jolie femelle solitaire de 2,50 m est là, bien à découvert au calme, qui prend le soleil. Je m’en approche, accroupi pour ne pas lui faire peur. Elle a détecté ma présence bien sur, ses pupilles ont pivoté dans ma direction, derrière l'écaille fixe et transparente qui sert de protection, mais mes gestes sont mesurés et lents pour ne pas l'effrayer.

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0223827001301403208-8224519042.jpg)

Elle me regarde sans fuir, et j’ai tout le loisir de l’observer. Elle me rappelle Valentin mon python molure né en captivité, Voyez les différences entre la femelle Seba
et Valentin,  python Molure agé de 11 ans, long de 3 mètres dont je vous propose 1 photo en guise d'intrusion captive et momentanée au beau milieu de cette nature sauvage.... cet aparté destiné simplement à permettre d'apprécier l'extrême similarité de ces deux espèces très proches à tous les points de vue, mais dont les biotopes orginels sont distants de plusieurs millers de km (Afrique pour le Seba, Asie du Sud Est pour le molure)
(que les modos me pardonnent ou effacent, pas de souci)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0060111001301403547-8224519042.jpg)



Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 29 Mars 2011 à 15:04:44
Mais au fait comment sais je que le python que j'observe au bord du Djoudj est un femelle ? Parce qu'au bout d'un moment, un autre individu pointe prudemment sa tête juste sous mes pieds.
Il sort du dessous de la plaque de béton sur laquelle je suis accroupi en équilibre instable et entreprend une cour effrenée à la femelle. Il frotte ses flancs de son menton, s'entortille autour d'elle, lui sort le grand jeu. Superbe et inattendue rencontre ! Pris de crampes,je n'ose bouger de peur de briser l'idylle.

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0412487001301403725-8224519042.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0601473001301403745-8224519042.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0479131001301403831-8224519042.jpg)

Valérie me rejoint et a juste le temps d'observer la danse nuptiale, car sous les sollicitations du mâle, la femelle Seba s'énerve et s'enfuit dans les herbes, le mâle la suivant scrupuleusement, plaçant ses ondulations dans les siennes. Nos deux tourteraux finiront par consommer le mariage dans la chambre nuptiale à l'abri d'une plaque de béton, se soustrayant regards des touristes et des gardes essouflés, attirés en courant par notre immobilité.
La pirogue villageoise est là , en route pour la balade dans les méandres du Djoudj.
Quand on arrive au débarcadère du Djoudj on est tout de suite dans l'ambiance, un paradis, un éden naturel ou l'on se sent tout petit face à l'omninprésence animale, des centaines de pélicans blancs




Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 29 Mars 2011 à 15:09:31
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0659470001301404046-8224519042.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0501188001301404093-8224519042.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0835091001301404139-8224519042.jpg)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 29 Mars 2011 à 15:17:06
Des sarcelles d'été, des dendrocygnes, forment un tapis de plume, tellement ils sont nombreux
Ils pêchent ou se reposent dans la grande étendue d'eau qui constitue le point de départ de la balade qui va durer une heure et demie aller retour.
En route , armés de nos jumelles et de l'appareil photo nous nous mettons tout de suite à l'avant de la pirogue pour bénéficier du maximum de visiblité.

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0808053001301404227-8224519042.jpg)

l'atterrissage d'un pelican juvénile, c'est assez cocasse

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0425591001301404338-8224519042.jpg)

réussi !

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0445065001301404367-8224519042.jpg)



Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 29 Mars 2011 à 15:30:07
Mon vieux téléobjectif de 300 mm commence à me faire des misères, merdum, les photos sont toutes complètement surex! c'est bien le moment ! la faute à une commande de diaph récalcitrante, plus je ferme le diaph plus cela déraille! Ca va pas être facile sur cette pirogue de choisir la bonne vitesse d'obturation, mais on va faire avec ! Voici tout de même une galerie de cette balade ou de grandes zones où la vie est moins présente, alternent avec des coudes plus prolifiques en bestioles....

Les rives recèlent des "trésors" comme ce varan du nil; enfin nous voyons la tête de celui qui nous avait nargué à Marlotj dans le Sine Saloum ! Il se jette tranquillement dans l'eau à l'approche de la pirogue. Ils savent tout faire les varans, grimper aux arbres, courir, nager.. Il ne leur manque que des ailes pour incarner le dragon mythique de nos lectures enfantines et effrayées...
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0222762001301405097-8224519042.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0306747001301405247-8224519042.jpg)

Les grand cormorans au poste de séchage

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0431608001301405316-8224519042.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0662967001301405366-8224519042.jpg)




Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: Ronin le 29 Mars 2011 à 15:35:05
superbe cette suite !!

Les pythons de Sebae  (L) (L)
Quand à ton python molure il est splendide aussi !  ;)
J'ai eu à une époque un python regus...bien plus petit...90 cm, mais comme tu dois le savoir ça ne grandit guère plus.
Tu as quoi comme objo sur les photos des Sebae ?

Les nuées de pélicans...il faut vraiment que tu ailles au Kenya  ;) Je n'ai pas fait Baringo, mais déjà Nakuru...c'est extraordinaire !

Vivement la suite je me régale de vos aventures et de vos rencontres !!!


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 29 Mars 2011 à 15:51:33
superbe cette suite !!

Les pythons de Sebae  (L) (L)
Quand à ton python molure il est splendide aussi !  ;)
J'ai eu à une époque un python regus...bien plus petit...90 cm, mais comme tu dois le savoir ça ne grandit guère plus.
Tu as quoi comme objo sur les photos des Sebae ?

Les nuées de pélicans...il faut vraiment que tu ailles au Kenya  ;) Je n'ai pas fait Baringo, mais déjà Nakuru...c'est extraordinaire !

Vivement la suite je me régale de vos aventures et de vos rencontres !!!


Merci Ronin, je suis flatté  ;) Oui le Kenya ..... surement j'irai un jour !!
Les pythons sont pris au trans-standard 18-105 à 105 mm.
Je termine la balade..


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 29 Mars 2011 à 15:58:45
Une pygargue vocifer immature (cropé, 300 mm c un peu justic, quand je serai grand j'aurai un 600.. 8), quoiqu'en pirogue..)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0641066001301406779-8224519042.jpg)
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0802701001301406816-8224519042.jpg)

le même en plus vieux

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0289427001301406900-8224519042.jpg)

La pirogue villageoise qui arrive attendra gentillement son tour , nous laissant le temps d'observer le second varan que nous rencontrons

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0286073001301407094-8224519042.jpg)


(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0492373001301406969-8224519042.jpg)
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0087947001301406996-8224519042.jpg)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: vinnylove le 29 Mars 2011 à 15:59:11
Tu serais pas un peu spécialiste des serpents ?  ;D ;D

joli en tout cas le python  (Y)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 29 Mars 2011 à 16:05:33
Tu serais pas un peu spécialiste des serpents ?  ;D ;D

joli en tout cas le python  (Y)

Merci vinnylove.

Si, les reptiles c'est un peu mon dada, il en faut non ? ;) Cela me vaudrat une petite anecdote pas très glorieuse, un peu plus tard dans le carnet.


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 29 Mars 2011 à 16:16:53
Un petit crocodile du Nil a trouvé l'endroit idéal pour se rafraichir tout en gardant sa témpérature dans ses exigences thermiques

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0214996001301407581-8224519042.jpg)

les pieds dans l'eau la tête au soleil (toujours pas au point ma compression..dsl)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0389046001301407732-8224519042.jpg)

Maman n'est pas très loin. Elle était complètement cachée dans les plantes aquatiques; j'agite ma main dans l'eau pour qu'elle se retourne et se rapproche : ça marche !elle nous offre son plus beau sourire. Panique dans la pirogue !! Cela nous gave un peu d'être au milieu des cris effarouchés des touristes, mais bon on n'a pas le choix, l'idéal serait d'être seul... isn't it Ronin?)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0383055001301408054-8224519042.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0226150001301408085-8224519042.jpg)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 29 Mars 2011 à 16:29:22
Au bout de trois quart d'heure de navigation tranquille, ponctuée de haltes photgraphiques , nous arrivons à une des îles qui sert de nichoir aux pélicans. Un spectacle saisissant, le bruit, l'agitation, l'odeur, font de cet endroit le point d'orgue de la visite. Nous qui sommes novices, on se dit qu'on ne doit pas voir des dizaines d'endroits comme celui ci sur la planète, l'émotion nous transporte. La nature originelle, devait ressembler à cela.

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0892614001301408683-8224519042.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0733721001301408598-8224519042.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0438056001301408759-8224519042.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0960177001301408802-8224519042.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0164415001301408885-8224519042.jpg)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 29 Mars 2011 à 16:35:35
Un concentration de vie que nous n'avons jamais cotoyé, qui gonfle le coeur; devant nos yeux se donnent un spectacle le grand rituel de la vie sauvage sans contrainte, géré par l'homme certes mais sous protection. Il y a de l'espoir ?!

Sternes voyageuses
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0589308001301409240-8224519042.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0926594001301409115-8224519042.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0334268001301409173-8224519042.jpg)

Les pirogues restent assez loin afin de ne pas effaroucher les jeunes pélicans, nous restons là une bonne dem-heure à contempler l'effervescence.
Retour vers l'embarcadère.

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0015709001301409214-8224519042.jpg)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 29 Mars 2011 à 16:41:56
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0353945001301409460-8224519042.jpg)

Un vieux mâle phacochère solitaire s'approche du bord pour boire.
Malgré tout le mal que s'est donné une pirogue pirate de l'hotel du Djoudj pour nous empêcher de le voir, elle ne reste que 30 secondes et repart,et nous pouvons à loisir observer le vieux mâle se désaltérer. Le piroguier villageois reste quasiment le temps que l'on veut et respecte un peu plus les distances de fuite des animaux.

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0678782001301409581-8224519042.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0188185001301409478-8224519042.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0323799001301409616-8224519042.jpg)


Notre charetier nous attends, les pythons sont rentrés, il fait trop chaud, le chemin du retour nous permet d'échanger nos impressions en bégayant sur les tressautements de la tole ondulée.
Nous avons bien aimé, beaucoup même, cette rencontre avec la nature puissante du Djoudj. Même si l'on ne voit qu'une partie du parc (et heureusemen), même si les pirogues sont nombreuses, on a un aperçu de la faune du coin et certains coin sont fabuleux et valent le déplacement tant les animaux sont concentrés sur les rives dans certains endroits du parcours.
Nous reviendrons demain matin, mais différemment, nous voulons voir les singes !!! Si seulement on pouvait se faire une grande balade tous les deux, marcher sur la terre cuite par le soleil du désert, libres d'aller ou l'on veut, nous ne savons pas si cela est possible à l'intérieur du Parc, sans doute que non sans être accompagnés... Nous ne savons pas encore comment élaborer notre petit trekk.
Mais en Afrique si les actions simples sont parfois laborieuses et inertes, certaines situations paraissant fortement compromises
se résolvent d'un coup de baguette magique, comme par enchantement...
De retour au village, au diner, nous rencontrons Germana, une chercheuse italienne qui depuis six ans étudie les poulations du coin et les coutûmes liées à la pharmacopée, les plantes utlisées par les guérisseurs. Nous passerons toute la soirée à échanger des infos, des impressions , des récits de voyage, très tard après plusieurs Gazelles, nous irons nous coucher dans nos cases surchauffées. Nous avons oublié de parler à Cheikh de notre petit projet du lendemain.
Tant pis, il est minuit et il doit encore fermer le réfectoire derrière nous, puis rentrer à vélo retrouver ses enfants et sa femme à son village, avant de revenir à 5 h du mat'!!
Nous verrons demain matin. Nous nous endormons la tête pleines de plumes, des becs abyssaux, d'ailes aux envergures gigantesques et de cris rauques, ils doivent bien dormir eux aussi les pélicans blancs du Djoudj !!



Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: Laurent Renaud le 30 Mars 2011 à 09:32:39
Très intéressant ce trip au Sénégal.  (Y)

Des rencontres humaines superbement décrites et photographiées  (L)

et des ambiances qui me replongent 27 ans en arrière  :  (L)

J'avais même à l'époque observé un guépard dans le Djoudj. Probablement l'un des derniers. :f:

Vivement la suite  :)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 30 Mars 2011 à 21:23:39
Très intéressant ce trip au Sénégal.  (Y)

Des rencontres humaines superbement décrites et photographiées  (L)

et des ambiances qui me replongent 27 ans en arrière  :  (L)

J'avais même à l'époque observé un guépard dans le Djoudj. Probablement l'un des derniers. :f:

Vivement la suite  :)

Merci Laurent, très touché..
Ca devait être quelque chose le Djoudj il y a 30 ans... Sais tu le pourquoi de cet appauvrissement, l'avancée du désert ?
Je continue..


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 30 Mars 2011 à 21:35:23
Le Toubab, le pêcheur et le serpent Python

C'est la fin de la 3ème journée que nous passons à Njagabaar
.
J'entends qu'on m'appelle, un des pêcheurs du village arrive à ma rencontre en courant. Il ne parle pas bien français mais il a réussi à se faire comprendre auprès de Valérie. En compagnie des femmes de Diadiaam3 qui font la vaisselle au petit marigot pendant que de mon coté je tentais de localiser les coassements d’un batracien dans les roseaux, elle a compris qu'il voulait me montrer quelque chose d’important. Elle lui a indiqué la direction du grand marigot ou je me trouvais.

Au village les nouvelles vont vite, et on sait que je suis interessé par les reptiles, les serpents du Djoudj. J'ai fait comprendre aux enfants de Diadiam3, spectateurs assidus et curieux de mes prospections, de ne surtout pas m’en chercher ; c’est trop dangereux, s’ils tombent sur une vipère heurtante ou un cobra, même si je sais qu’ils en ont peur, ils sont capables de partir en repérage et de jouer au premier qui viendra me dire fièrement qu’il en a trouvé. Mais visiblement, l'info est passée et je me retrouve à suivre ce pêcheur qui tente de m'expliquer qu'il a un énorme python coincé depuis deux jours dans son filet qu'il jette pour capturer les petits poissons.
D'après ce qu'il me dit par de grands gestes, le python est toujours vivant mais a détruit son filet dans lequel il s'est entortillé. Son filet perdu, il pensait probablement laisser les choses en l'état au fond du marigot, le python mourrant alors de sa belle mort. Mais il est fier de me le montrer.
Arrivés au bord de l'étang, il s'y enfonce sans hésiter, et disparait derrière les roseaux.
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0278557001301513389-8224519042.jpg)


Nous attendons au bord de la piste. Un quart d’heure passe. Nous voyons les roseaux bouger dans tous les sens et espérons qu’il n’a pas de problème .Il se débat avec son filet et connaissant la peur qu’inspire les serpents aux villageois. J’ai des scrupules à ne pas lui avoir dit de laisser tomber. D’autant que je ne sais pas comment il va falloir gérer la chose ensuite. Vu que le python est vivant, mon objectif est bien sûr de le libérer s’il n’est pas trop blessé mais les inconnues sont nombreuses…
Enfin soulagés, nous le voyons revenir, tirant son filet déchiré, derrière lui, le python forme un grosse boule empêtrée dans les mailles qui roule sous la surface, dans les derniers reflets du soleil qui va bientôt sombrer dans le fleuve Sénégal, tout proche.

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0893155001301513623-8224519042.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0515164001301513676-8224519042.jpg)






Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 30 Mars 2011 à 21:42:32
Trainé par le filet que j’aide le pêcheur tirer, la tête python apparait de temps en temps hors de l’eau , tel un monstre du Loch Ness africain.

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0838775001301513854-8224519042.jpg)

Le python atterri enfin sur la piste rouge de latérite , coincé dans un inextricable fatras de roseaux arrachés et de nylon. J’essaie de comprendre comment il est bloqué, afin de tenter de le dénouer de son piège, ou ses anneaux l’ont bloqué.

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0820517001301513929-8224519042.jpg)

C’est un adulte de 3 mètres environ. Il ne siffle pas quand je manipule sa queue c’est bizarre, il a l’air assez affaibli. Par prudence avant d’aller plus loin, j’estime son agressivité en en lui présentant mon chapeau : bingo !! il attaque aussitôt et sa gueule grand ouverte, dont tout le palais est garni de centaines petites dents coupantes orientées vers son gosier, loupe de peu mon couvre-chef.
Je réitère l’opération l’appareil photo d’une main et l’appât-chapeau de l’autre et voila ce que l’on voit quand un python vous attaque juste avant le choc de la morsure dont l’impact est digne d’un direct de boxeur. Les mammifères de petite taille sont souvent assommés rien qu’avec la violence de l'attaque.

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0326787001301514129-8224519042.jpg)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 30 Mars 2011 à 21:51:30
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0237390001301514216-8224519042.jpg)

Bon, il est bien vivant, c’est déjà cela ! Si on parvient à le libérer de ses nœuds de nylon, il devrait s’en sortir.
Je m’empare du paquet pour l’étaler sur la piste et ce qui provoque un cri d’horreur du pêcheur qui en a une peur panique. Il recule d’une dizaine de mètres et rejoint Valérie à bonne distance. je suis ben aidé moi !!! 
 
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0581698001301514419-8224519042.jpg)

Alors que je m'attelle à la tache une odeur suffocante de chair en décomposition me remplit le nez et les poumons, et je dois me laver les mains au marigot avant de continuer les opérations de libération. Des poissons en décompositions sont également accrochés aux mailles du filet.
Même si le python de Sebae se nourrit surtout de mammifères, les poissons entrent aussi dans son régime alimentaire et on le rencontre souvent près de l’eau. Adulte, il est capable de maitriser et d’avaler une gazelle mais cette image spectaculaire ne doit pas faire oublier qu’il se nourrit de proies beaucoup plus petites et plus facilement maitrisables la plupart du temps. Comme tous les serpents il nage bien et est capable comme tous les pythons et les anacondas de chasser en apnée.
 
Les cadavres de poisson-chat en putréfaction qui empestent tant, me font penser que le python a dû vouloir se servir dans le garde manger facile que constituait le filet garni de poissons et il s’y est retrouvé piégé. Je retiens ma respiration pour ne pas respirer l’odeur, mais les attaques répétées du python me gênent pour dénouer ce fil de pêche infini efficacement. A chacune d’elle les cris d’effroi du pêcheur retentissent. Je parviens à le dégager presque entièrement. Mais quelques villageois  approchent

 
(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0077270001301514656-8224519042.jpg)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 30 Mars 2011 à 22:02:22
J’ai besoin d’aide. Le python s’affaiblit. Le dernier nœud est le plus serré autour du premiers tiers avant du corps du python, et il faut que je maitrise le serpent, que je le tienne pendant que le pêcheur avec un couteau coupe les lacets de nylon qui le serrent fortement, avant qu’il ne ressemble de trop à une chaussure en peau de python. Je lui explique ce que j’attends de lui, qu’il aille chercher un couteau au village, et lui montre comment je maitrise un serpent de cette taille sans risque, le poing refermé derrière la tête autour de la nuque, le corps reposant autour du coup et sur l’autre bras pour ne pas que tout son poids suspendu aux cervicales ne lui brise le dos. L’instant le plus délicat est d’attraper la nuque du serpent, après c’est bon, le danger est écarté. Avec une branche je lui montre comment bloquer la tête au sol et rapidement remplacer la branche par la main, afin qu’il soit rassuré sur la méthode.
Je lui explique que c’est moi qui le ferai et qu’il n’aura qu’à couper le filet ensuite. D’autres villageois attirés pas les cris, sont arrivés et regardent la scène à distance. Alors qu’il est sur le point de m’aider, d’accepter à l’idée que je vais libérer le serpent, je sens que quelque chose ne va pas…. Les autres villageois commencent à discuter entre eux et les discussions auxquelles je ne comprends rien sont de plus en plus animées. Un vieillard en boubou bleu vif, la barbe blanche, peut être le chef, arrive sur place et se mêle à la dizaine de villageois.
« Tu vas mourir, il va te tuer !!» c’est ce que je comprends en tout cas de ce qu’il me crie.
Je lui répond qu’il n’est pas dangereux, pas venimeux, que je sais faire, et lui montre qu’en faisant comme cela, on peut libérer le serpent.
Le vieillard continue à exprimer sa désapprobation, mais rapidement je comprends que ce n’est pas trop la peur de me voir prendre un risque qui le font m’invectiver de la sorte. Je comprends avec désappointement que je dois laisser le python au pêcheur. Que le pêcheur va le tuer.
Que le python est un ennemi de son vivant, mais qui peut rapporter une fois mort. Qu’il va sans doute en tanner la peau pour la vendre sur un marché à St Louis, et peut être en manger la chair pour améliorer le quotidien. L’assistance lui donne raison. Je regarde le pêcheur, son regard fuit le mien. Il s’est rallié à la cause de ses amis alors qu’il était sur le point de m’aider. C'est fichu, nous ne pouvons aller seuls à l'encontre des villageois, si seulement Cheikh était là !!
Le serpent git à mes pieds, il remue légèrement, ses ondulations sont les dernières ; sa vie ne tient plus quà un fil par rapport au contexte :

(http://photo.colorsofwildlife.net/201103-0636124001301515108-8224519042.jpg)

Alors que le pêcheur s’empare de la branche, nous tournons les talons et nous éloignons rapidement, je ne veux pas assister à cette scène, nous n’avons plus rien à faire là.

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Les coups, les craquement du crâne du python, suivis de cris de joie transpercent la moiteur des dernières bouffées de chaleur du soir qui tombe et résonnent encore dans nos têtes.


Je ne me sens pas fier d’avoir échoué si près du but, désabusé de n’avoir pas pu sauver le python, en colère après les villageois, après moi, de n’avoir pas d’avantage anticipé cette éventualité de n’avoir pu communiquer avec eux pour essayer de leur expliquer mieux. La vie de ces gens pauvres prêts à sauter sur chaque opportunité pour tirer profit, leur mode de vie d’avant la création du Parc qui les a forcément confrontés à des rencontres avec des pythons qui finissaient au fond d’une marmite se comprend.
Mais nous sommes non loin du Parc, ont-ils droit de le faire, peuvent ils le faire alors qu’ils sont précisément intérressés directement et financièrement par la biodiversité du site ? Toute la différence entre la théorie de belles idées et la réalité du terrain
Nous hésitons à en parler à Cheikh. Pour l’avoir déjà vu gérer avec sévérité une situation similaire, mais contre des blancs, nous ne souhaitons cependant pas qu’il passe un savon au pêcheur.C’était au tout début de notre séjour à Njagabaar ; deux couples de touristes blancs fraichement débarqués au campement approchaient sans délicatesse les jeunes filles Peuls du village et agitaient Tea shirt, porte clefs, gadgets divers préparés à l’avance, pour leur faire comprendre qu’en échange de séances photos, elles auraient des cadeaux. Les jeunes filles ne comprenant pas tout, commençaient à poser maladroitement sous les centaines de déclenchements en rafale qui tournoyaient autour d’elle , régulièrement entrecoupés de cadeaux pour obtenir des sourires forcés. Comme autant de vols de leur innocence sous les rires gras des touristes prédateurs. Le soir à l’heure du diner, des habitants d’un village voisin, ont eu vent de l’affaire et sont venus jusqu’à l’intérieur du campement pour trouver les touristes photographes, afin de proposer leurs services en échanges des cadeaux. Ou comment les mentalités pourrissent en un rien de temps les rapports humains .
Cheikh qui n’était pas au courant, a tout de suite compris le problème et est aussitôt sorti pour demander aux villageois de rentrer chez eux. Nous avons vu revenir les touristes un peu gênés et honteux de leurs agissements. Cheikh ne leur a pratiquement rien dit évidemment , il ne peut pas se permettre de sermoner des gens qui sont quand même des clients, mais ils ont compris qu’ils avaient franchi une frontière en dehors des valeurs humaines que Cheikh entend bien faire respecter au sein de son campement.. Ils ont quitté le campement le lendemain, qui lui a retouvé sa quiétude, mais rien ne dit qu’ils ne ressortirons pas leur sac à cadeaux ailleurs pour voler des images et soutirer des portraits...

Nous avons décidé de faire à confiance à Cheikh et lui racontons la mésaventure du python mais en lui exprimant bien notre désir qu’il n’y ait pas de sanctions personnelles pour le pêcheur. Il comprend parfaitement bien et accepte bien sur notre requête, mais l’histoire le met en colère, car ce n’est pas la première fois que ces coups de canif dans le contrat ont lieu.
« Des Singes, des phacochères ou des chacals » nous dit-il, « son régulièrement tués par les villageois mais ils n’en ont pas le droit ici et ils le savent. Le village est dans la zone tampon de 1km créé récemment autour du parc et dans laquelle les mêmes règles de protection totale de l’environnement sont applicables à tout le monde sans exception. Les villageois sont acteurs de cette protection et en tirent des bénéfices directs, ils n’ont plus le droit de prélever des animaux comme avant et ils le savent . J’irai trouver le chef du village une nouvelle fois pour rappeler les règles sans dire de qui il s’agit, mais je ferai un rapport de plus au conservateur du Parc ».
La nuit d’après nous avons très mal dormi ; depuis le soir jusqu’au petit matin, des détonations énormes ont déchiré le ciel blanc d’étoiles du Djoudj, faisant taire les coassements du marigot tout proche. A 5 heures du matin, alors que je regarde l’aube se lever sous les menaçants bruit de guerre, je rencontre Cheikh qui sort de sa prière :
« Ce sont des tirs de fusils, la chasse au chacal et au phacochère » me dit il consterné. Je le regarde, incrédule.
« C’est dans la zone tampon du Parc, tout près d’ici autour de l’hotel du Djoudj, l’administrateur de la communauté des communes du Parc doit recevoir des amis blancs qui logent à l’hotel du Djoudj, et il leur a sans doute promis de faire une chasse au chacal de nuit en 4X4, cela lui permet de garder de bonnes relations avec ceux qui ont de l’argent, ceux qui peuvent l’enrichir directement, lui et sa famille …… Qu’est ce que tu veux que je fasse contre cela ?? il est au dessus de moi, je ne suis que bénévole, mais j’en ai ma claque, j’envisage d’arrêter ; comment veux tu que les villageois respectent le contrat de la zone tampon ? ».

Valérie se réveille a son tour, je lui apprends la nouvelle, les travers de l’Afrique,ou de certains hommes, nous coupent un peu l’appétit et le petit déjeuner a du mal à passer. Les détonations se sont enfin tues, nous décidons d’aller marcher aux alentours au hasard du village.. Prendre une bouffée de l’air encore frais revenu au calme..
Besoin de se rasséréner.



Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: panterra le 31 Mars 2011 à 08:11:08
Tu traduis à merveille toute la complexité de la survie des uns et des autres et aussi malheureusement des uns au détriment des autres. Pour la chasse c'est révoltant :(


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: Ronin le 31 Mars 2011 à 09:44:51
Tu traduis à merveille toute la complexité de la survie des uns et des autres et aussi malheureusement des uns au détriment des autres. Pour la chasse c'est révoltant :(

This is Africa... :(

Dans le cas du python c'était à prévoir, même si le python ne représente pas particulièrement une menace pour eux; mais la peur panique des serpents les empêchent souvent de dissocier aussi; sans compter l'analyse que tu en a faite (la chair, la peau...)

Tous ne réagissent pas ainsi et savent reconnaitre un python d'un mamba ou naja, et ne tueront que les espèces dangereuses pour eux.
Quand j'étais gamin en centrafrique on avait souvent des serpents dans la cour d'école.
Les gardes venaient et si c'était des pyton ou boa, ils les attrapaient et les relachaient plus loin; en revanche si c'était un Naja comme il m'est souvent arrivé de voir...scouick


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: SHABA le 31 Mars 2011 à 17:33:46
Et pourquoi ne serait-il pas possible de dire ce que l'on pense des gens : qu'ils soient blancs, noirs, locaux, ou touristes, riches ou pauvres..... Un con reste un con.... quelques soient les circonstances....  :( Je parle bien entendu des "pseudo photographes".

Je pense que lorsque nous sommes à l'étranger, nous avons obligation de nous plier aux règles en vigueur dans le pays. Nous pourrissons parfois la vie des locaux avec nos habitudes d'occidentaux.

Nombreux sont les locaux qui nous "maudissent" lorsque nous amenons des bonbons aux enfants dans les villages.... Et bien oui, les enfants n'ont pas forcément la brosse à dents et le dentifrice, le dentiste, etc..... dont disposent les enfants occidentaux... Les exemples de ce type sont nombreux...

 ;)





Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 04 Avril 2011 à 23:08:51
 

11 ème jour de voyage, dernier à Njagabaar.

Hier nous avons passé toute la journée au village de Cheikh, partageant la vie de sa femme au champ avec les autes femmes du village.. Cheikh nous présentera à son beau père, chef et imam du village et nous passerons saluer ses amis et sa famille.
La soirée ce terminera sous les dernières lueurs du soir, à boire le dernier thé, à danser avec les femmes, à jouer au foot avec les enfants. Que de beaux moments nous avons passés.

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Balade au hasard du Djoudj


Notre séjour à Njagabaar dans le Djoudj va donc se terminer, pour ensuite aller se poser sur la langue de Barbarie. Il nous reste une journée pendant laquelle nous avons envie d’être en roue libre, et nous balader à pieds ou bon nous semble à l’intérieur du parc, sans guide si possible…. Nous n’avons pas encore vu les flamants roses et cela pourrait être l’objectif de notre balade. Ou bien les singes. Peu importe du moment que nous soyons à notre rythme, nous arrêter quand bon nous semble et sentir une dernière fois la terre du Djoudj sous nos pieds.
Seulement, aller jusqu’au Parc depuis le campement ça fait quand même une petite trotte et nous n’avons pas envie de prendre une charrette au village car le villageois nous attendra pour le retour et nous ne savons combien de temps nous prendra note balade. Ensuite, nous ne savons pas s’il est possible de se balader seuls sans guide ni rien à l’intérieur du Parc… On verra bien.
Encore une fois le hasard à l’africaine va nous goupiller tout cela nickel. Après le petit déjeuner Germana nous présente Ibrahim, le chef des éco-gardes qui va avec elle, ainsi que Yali (l’adorable garde danseur ), aujourd’hui dans un village au Nord du Parc. Elle doit y étudier les rituels sacrés donnés sous un vieux baobab. Il y a deux places de libre dans la voiture, nous partons tout de suite ! Génial !
Dans la voiture, je discute avec Ibrahim de la gestion du Parc, de protection de la nature ici en Europe. Il n’est pas très chaud de nous laisser marcher seul dans le parc sans guide. Je lui parle de l’association Bretagne Vivante il ne me laisse pas continuer et s’exclame :
« Bretagne Vivante ? je connais bien !! leurs ornitho sont venus pour le phragmite aquatique, que vous essayez de maintenir en Bretagne » C'est exact !
Du coup , les portes s’ouvrent. Il sait qu’on ne va pas faire n’importe quoi dans le parc et il nous indique sommairement le trajet à faire à pieds dans le parc pour voir des choses intéressantes. Il nous arrête à un endroit ou nous pourrons marcher tranquillement le long d’un Lac au bout duquel nous devrions pouvoir voir flamants et peut être même les singes dans une petite forêt.
Avec un peu de chance, il nous reprendra même à son retour ce soir sur la piste si nous y sommes !! Inch Allah !
La voiture s’éloigne dans la poussière de la longue et droite piste-digue. Il est 11h.Nous voilà seuls sous le cagnard. Sans touristes, sans guide, sans carte. Juste deux litres d’eau et deux barres de céréales. Et le guide ornitho des oiseaux d’Afrique qu’Ibrahim nous a prêté juste avant de nous laisser. Nous quittons aussitôt les abords de la piste et commençons à longer le Lac de Khar comme nous a conseillé Ïbrahim .Pour se retrouver c’est plus facile et la petite forêt galerie qui l’entoure nous procurera de l’ombre pour les pauses.
Qu’allons nous voir, la route de quels animaux allons nous croiser ?!! Le fait d’être seuls sans guide qui connait le terrain ajoute à l’excitation de la découverte même si nous serons surement moins efficaces, mais nous faisons confiance au hasard.
A peine avons-nous commencé à longer le lac qu’un phacochère démarre au quart de tour dans les buissons à quelques mètres de nous et se lance dans une course folle droit devant lui.

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la chaleur promet aussi, car après une heure de marche nous avons déjà bu beaucoup, il va falloir gérer. Dans les arbres ou au sol, des oiseaux cherchent l’ombre de ce petit cordon de verdure qui nous sépare du lac de seulement une trentaine de mètres. Cela nous permet tout en progressant de jeter un œil au plan d’eau pour voir ce qui s’y passe.
Un balbuzard nous survole.

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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 04 Avril 2011 à 23:20:14
Un Jacana sur le point de pêcher

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L’oiseau ci dessous que nous avons vu à plusieurs reprises est très farouche.Elle ressemble à notre poule d'eau.Connaissez vous son nom?

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Un guêpier nain dans l’ombre se laisse approcher

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Au sol une cochevis huppé..

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...tient compagnie à une amarante

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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 04 Avril 2011 à 23:24:37
Il commence vraiment à faire très chaud, nous décidons de quitter les bords du Khar et son ombre bienfaitrice car le postérieur noir et blanc d’une antilope disparait au loin vers les arbres. Peut être y verrons nous les singes ? Et puis après il fera encore plus chaud.

Nous progressons un peu au ralenti dans cet environnement archi sec au sol brulant. Même pas la peine d’essayer de débusquer une vipère heurtante un cobra , ils doivent être tapis dans la fraicheur relative d’un terrier ou à l’abri de racines. Nous n’observons plus rien dans ces buissons prêt à s’enflammer à la moindre étincelle. Les arbres qui nous paraissaient proches sont toujours aussi loin. Seuls quelques vols de tisserins donnent de la vie aux arbrisseaux desséchés. L’harmattan commence à se renforcer nous forçant à ranger l’appareil photo et à tourner le dos le temps que le tourbillon de poussière et de sable qui fantomatise le paysage s’éloigne de notre route. Nous marchons ainsi péniblement pendant une heure. Toujours pas de forêt d’acacia, ni de singes.

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En fait, Nous ne savons plus trop ou nous sommes  :-\. Avons-nous tourné trop tôt pour la forêt des singes ou bien l’avons-nous dépassée ? Pas possible de le savoir, la visibilité est mauvaise et tout se ressemble. Nos pieds sont brulants dans nos chaussures de randonnées. Nous décidons vu le peu d’eau qu’il nous reste qu’il est plus prudent de faire demi tour et de continuer la balade au bord du Lac de Khar.

Nous retrouvons après une marche pénible les bords rafraichissants du Lac. Nous nous installons à l’ombre sous la mangrove pour faire une longue pause et nous rassasier de nos barres de céréales. La vie animale qui s’est évanouie à notre arrivée, reprend peu à peu confiance en elle et en nous. Nous décidons de rester là faire un long affut et d’attendre qu’un varan, un chacal, des flamants, un croco ou autre bestiole ne nous passent sous le nez. L’eau c’est la vie, encore plus sous ces latitudes que chez nous. La concentration de vie des marigots et des eaux douces est impressionante .
Ce sont d’abord les margouillads qui s’agitent et grimpent dans les branches basses au dessus de nos têtes.





Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 04 Avril 2011 à 23:32:18
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Un petit lézard de 5 cm file entre mes pieds. J’en cherche toujours l’espèce ! A bon connaisseur ! ::)

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Soudain un train de flamants roses (pâle) nous passe devant au ralenti, remontant tranquillement le lac-fleuve. Quelle belle rencontre !! Ils sont majestueux et impriment par leur marche cadencée une sorte de rythme tranquille et souverain.

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Malheureusement ils sont trop loin pour en prendre en gros plan mais aux jumelles on se régale pendant de longues minutes. Soudain ils nous aperçoivent et c’est l’envol. Un beau spectacle spectacle !!

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Sitôt partis, les autres oiseaux reprennent leur activité et leurs places.

aigrette des récifs

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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 04 Avril 2011 à 23:37:07

tisserin à l'envol (lequel ? :-[)

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Nous n’avons plus d’eau. Nous sommes en milieu d’après midi, il fait encore très très chaud ; il nous faut encore marcher au moins deux heures sous 45 degrés pour rejoindre la piste qui mène au débarcadère des pélicans. De là nous ferons du stop pour rejoindre le campement de Njagabaar ou l’hotel du Djoudj pour une pause rafraichissement.
Nous nous tartinons d’écran total et d’Insect’écran et zou on y va. Dès que l’on ressort de la forêt galerie, le soleil nous happe et nous grille la peau. Nous devrons faire plusieurs pauses. En silence nous marchons l’un derrière l’autre, la bouche sèche, la gorge soudée par la soif nous économisons nos paroles pour ne pas ingérer de poussières . Au loin, au hasard des tourbillons de sable on commence à apercevoir les roseaux qui longent la route, mais c’est si loin !!!!
Soudain une odeur de brulé réveillé nos sens résignés. Cela brûle quelque part. Nous sommes un peu inquiets même si nous ne devons pas traverser de savanes herbeuses. Peu à peu de la fumée envahit le ciel et finalement de l’autre coté du lac, nous apercevons les flammes et les tourbillons de fumée noires .

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C’est en direction de l’entrée du Parc du Djoudj, près de l’hôtel, que cela brûle , le long de la route. Nous apprendrons plus tard qu’il s’agit d’une erreur humaine juste à coté des cases pour les étudiants et les chercheurs. Au retour nous verrons qu’une belle surface a brulé. Heureusement qu’un cours d’eau a stoppé la course des flammes.

Nous arrivons enfin sur la piste, éreintés et assoiffés. Nous préférons attendre une heure sous l’ombre pâle d’un arbuste qu’une voiture passe pour l’arrêter plutôt que de refaire une heure et demie de marche jusqu’au campement. Cela nous a permis de constater que cette piste de 7 km, passage obligé qui relie l’entrée du parc à l’embarcadère, est assez peu fréquentée. Nous serions curieux de connaître la fréquentation du Parc.
Ce n’est qu’au bout d’une heure d’attente qu’une première voiture avec à son bord une touriste allemande revenant du tour en pirogue, et son guide, s’arrête à nos gestes et nous dépose à l’entrée du parc. Le stop en Afrique c’est du 100%, à condition qu’il y ait une voiture.. !! Avant de reprendre la marche pour rejoindre le campement, nous avons pris un verre désaltérant à la terrasse de l’Hotel du Djoudj. Ce qui nous a conforté dans notre choix du campement Njagabaar tant l’hôtel du Djoudj respire le tourisme de masse vociférant et colonialiste que nous détestons; le personnel sénégalais ayant adopté la même attitude condescendante que leurs blancs clients envers les deux routards empoussiérés que nous sommes. Nous avons déguerpi de cet endroit sitôt le verre englouti pour retrouver la chaleur humaine des gens de Njagabaar.

 


Voilâ, c’est terminé pour le Djoudj et Njagabaar. Il y aurait encore eu tant à dire des belles rencontres que nous y avons faites au hasard de nos balades dans le village ou en brousse autour du campement, de sénégalais qui nous ont touché, mais aussi de rencontres avec des blancs. Germana qui fait un travail formidable et qui nous a fait découvrir le monde de la pharmacopée par les plantes, des guérisseurs, des cérémonies d’une semaine pour les femmes dépressives mêlant drogues, percussions et chants nécessaires aux mises en transe libératrices des tensions nerveuses. Elle nous a fait découvrir aussi combien ce peuple use et abuse parfois du fétichisme, comment les sorts sont encore légion surtout près de la frontière malienne, à bon escient comme ils l’étaient à l’origine, ou à mauvais escient comme ils le sont de plus en plus. Coté inconnu et obscur de ces quotidiens animistes, qui font nous mesurer encore plus le fossé qu’il existe entre nous occidentaux, et eux africains.
Nous ne pourrions jamais vivre comme nos hôtes, même si l’envie de vivre là peut effleurer le visiteur, cela nous demanderai de passer outre trop de valeurs, le climat y étant aussi très dur ;
De même nous ne pourrons jamais les comprendre totalement, mais tout cela ne nous empêchant nullement de les aimer profondément.
A ce titre nous remercions profondément, Cheikh, Germana, Yali, Ibrahim, et tous les habitants de Diadjam3, les deux enfants du village qui nous ont chanté des airs chaque matin au réveil, pour tout le bonheur qu’ils nous ont donné pendant quelques jours. Cet endroit sera notre meilleur souvenir du Sénégal.
Il nous reste 4 jours à remplir avant de quitter le Sénégal.


Nous avons choisi d'aller nous poser dans la langue de Barbarie dans un campement confortable et tranquille, isolé en plein nature. Auparavant nous passerons une nuit à St Louis.


D



Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: SHABA le 05 Avril 2011 à 08:29:22
Un récit fort intéressant.

Merci du partage.

 ;)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: lauritz le 05 Avril 2011 à 17:39:06
Lecture particulièrement intéressante. Le Djoudj est toujours magnifique et cette île aux pélicans est tellement unique (voir une des photos les plus célèbres de Yann Arthus-Bertrand) par exemple.

Mais la langue de Barbarie ne manque pas non plus de charme et j'espère que nous aurons également droit a quelques cliches.

Merci en tout cas pour tout ce carnet.


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: panterra le 06 Avril 2011 à 08:18:01
De belles rencontres sous une chaleur accablante!


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 11 Avril 2011 à 22:10:53
Langue de Barbarie (du 14 au 16 Mars 2010)
Nous avons rencontré pas mal de voyageurs ne tarissant pas d’éloges sur la langue de Barbarie. Pour sa tranquillité, ses grands espaces vierges de toute habitation et sa nature généreuse. Cela nous a semblé l’endroit parfait pour nous reposer d’un voyage riche en émotions mais aussi fatiguant par les contraintes de logements parfois sommaires, la chaleur accablante du Djoudj et la densité étouffante de la population de St Louis.
La perspective d’être quasiment seuls sur cette langue de sable de 30 kilomètres de long sur 500 mètres de large coincée entre l’océan Atlantique et le fleuve Sénégal nous a attirés immédiatement. Le fait de retrouver l’océan vital à nos racines bretonnes également. On ne se refait pas !! La mer nous manque vite, comme sans doute la montagne manque vite aux montagnards . C’est quelque chose que l’on ne contrôle pas. Au bout d’un moment nous avons besoin de sa proximité.
Le fait que cette langue de Barbarie ne sera malheureusement peut être plus là dans quelques dizaines d’années a achavé de nous convaincre.

Rejoindre la langue depuis St Louis n’est pas long, en une grosse demi heure le taxi brousse qui laisse traverser quelques dromadaires nous dépose au pied du phare de Gandiol ou nous prenons une pirogue qui traverse le dernier tronçon saumâtre du large fleuve Sénégal.

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Le campement Océan et Savane est sympa et tranquille. Géré par un blanc et du personnel sénégalais, le rythme calme de ce campement isolé du continent est très appréciable. De plus on mange vraiment bien sous la grande tente mauritanienne (ou a été tournée une scène du film les Caprices d’un Fleuve de Giraudeau).


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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 11 Avril 2011 à 22:13:55
L’animation (danse ,tamtam et cérémonial du thé à chaque repas) y est un peu superflue et lui donne un coté un peu « club » mais bon on ne peut pas tout avoir. Pour se loger, on a le choix entre louer une case sur pilotis ou, moins cher, une tente mauritanienne.

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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 11 Avril 2011 à 22:21:17
Tant qu’à recoller avec le confort, nous nous sommes fait un petit plaisir pour terminer notre séjour en nous offrant la plus belle case proposée par ce campement ! Posée au bord de l’eau sur ses pilotis,un peu à l’écart du reste du campement, cette case, avec ses grandes fenêtres habillée de voilages , sa baignoire avec vue sur le fleuve, sa grande terrasse, ses boiseries vernies, ses cuivres et son grand lit colonial nous ont propulsé en plein mélo tropical style Out Of Africa.
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Ernesto, le milan noir, mascotte du campement, nous accueille de son regard noir, mais il est doux comme un agneau !!

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Beaucoup de passereaux dans le campement, comme ces tisserins à l’affut des miettes des petits déjeuners.

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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 11 Avril 2011 à 22:26:17
Mais le plus beau sur la langue de Barbarie, c’est ce sentiment d’être complètement préservés de l’effervescence du continent, de ses nuisances sonores, olfactives et visuelles des temps modernes. Ici seuls le vent, l’eau et les oiseaux se font entendre. Un peu comme dès l’instant où l’on met les pieds sur une île, les indices d’une pulsation ralentie et légère, d’un rythme décroissant de chaque minute de vie fait bien plus que soixante secondes, se font jour. Quelques pas vers le Nord ou vers le Sud de la langue, ont tôt fait de nous changer en Robinson d’un jour, totalement libres.
D’un coté face à l’océan rugissant, des kilomètres de plage à perte de vue, nous pouvons marcher des heures sans jamais rencontrer homme qui vive. Il n’y a que deux campements à cet endroit de la langue.

Coté Mer.

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Les crabes, les pélicans, les cormorans, ou une pirogue de pêcheurs bravant la barre furieuse donnent le ton de ce rivage brutal et tempêtueux .




(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0307124001302553505-8224519042.jpg)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 11 Avril 2011 à 22:29:57
(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0382331001302553632-8224519042.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0269012001302553673-8224519042.jpg)

Le vent puissant et chaud du large déssèche tout ce qui est éjecté sur le sable brulant par les rouleaux inlassables. Les crabes, infatiguables nettoyeurs multidirectionnels,

(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0916333001302553723-8224519042.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0829375001302553777-8224519042.jpg)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 11 Avril 2011 à 22:33:35
se régalent de ces cadeaux bénis, tels ce gros tétraodon échoué

(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0803706001302553933-8224519042.jpg)

ou ce dauphin dont il ne reste plus que le crâne desséché.

(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0201621001302553991-8224519042.jpg)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 11 Avril 2011 à 22:35:27
De l’autre coté de la Langue, à un jet de pierre, un autre monde, un rivage baigné des langueurs du fleuve Sénégal agonisant après sa course folle depuis les déserts lointains. La langue de Barbarie est un écrin pour le fleuve Sénégal. Soustrayant son ultime soupir aux lames accérées de l’océan, elle lui permet de le surveiller d’un oeil par-dessus ses boucliers de dunes, de s’habituer à sa proximité avant d’y mélanger ses flux. Enfin sur le bout de la langue, il se décide à plonger sous l’écume salée, à franchir la passe finale vers la liberté, son travail de semeur de vie accomplie. Curieuse et fascinante Barbarie, témoin de cette union forcée depuis la nuit des temps entre le doux et le salé.
Le coté sous le vent, plus vert, peuplé de plantes et de créatures qui sont ici chez elles depuis très longtemps. Cette dualité fleuve/mer sur deux cents mètre de large est source de multiples contrastes et de milieux variés. La vie humaine y trouve un abri sûr.
Coté Fleuve.

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(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0688412001302554070-8224519042.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0994769001302554094-8224519042.jpg)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 11 Avril 2011 à 22:39:19
Mais aussi animale et végétale ; une simple bande buissonneuses de quelques encablures recèle une vie incroyablement riche et variée.
Les nuits sont très fraiches, le vent passe sous le bungalow, louvoie autour des pilotis, s’immice entre les planches disjointes, les faisant vibrer comme un coup de Suroît la tranche des ardoises bretonnes. Dès que l’astre solaire se lèvera, la rosée abondante mêlée au sel déposé par les vents disparaitra en quelques minutes, et la température grimpera vite aux limites de la torpeur. Il faut profiter des quelques heures qu’offrent ce basculement thermique.
Quelques randonnées à ces heures propices, le long de ce rivage calme nous font gambader de merveilles en merveilles dès que nous émergeons frigorifiés de notre case ballotée par le vent nocturne. Mais nous sommes impatients à chaque fois de découvrir ce que le lever du jour nous réserve.
Ici le fleuve Sénégal, eaux saumâtres soumises aux marées, se prend pour une petite mer en épousant le sable de la Barbarie.
La vue depuis la baignoire…

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(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0843855001302554267-8224519042.jpg)


La transpiration de la nuit est aussi efficace qu’un crachin breton.

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Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 11 Avril 2011 à 22:43:46
Les crabes jouent à cache-cache dans nos empreintes de pas

(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0879560001302554410-8224519042.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0086970001302554435-8224519042.jpg)

Les libellules font chauffer leur moteur

(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0310977001302554482-8224519042.jpg)

Une couleuvre furtive (Psamophis Sibilans) jaillit de la dune, avant de s’y évanouir tout aussi rapidement.

(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0307238001302554593-8224519042.jpg)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 11 Avril 2011 à 22:48:01
L'Alcyon Pie au poste de guêt

(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0484475001302554693-8224519042.jpg)

Une aiguille de pin vivante

(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0192509001302554760-8224519042.jpg)

D’autres rencontres trop furtives pour être immortalisées, avec des tortues de mer, des roussettes nous ont comblés ; cet endroit est un autre petit paradis africain.
Mais nous n’avions pas tout vu. La langue de Barbarie est aussi un parc national et prendre une pirogue jusque l’île aux oiseaux achèvera de nous convaincre, que l’endroit est un sanctuaire, un échantillon encore intact, un patrimoine fabuleux. Mais pour combien de temps ?

(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0944883001302554861-8224519042.jpg)



Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 11 Avril 2011 à 22:55:39
Le saut élégant de l’aigrette des récifs..

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(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0284790001302554991-8224519042.jpg)

La mouette à tête grise aussi légère posée sur l’air que sur l’eau..

(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0003852001302555055-8224519042.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0413936001302555126-8224519042.jpg)

Les grands cormorans plantés là comme des gardiens du temple..
(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0099185001302555229-8224519042.jpg)

Le vol groupé des avocettes..

(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0470372001302555316-8224519042.jpg)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 11 Avril 2011 à 23:05:53
Enfin l’île ou nidifient en bruyants voisinages les oiseaux petits et grands.
Les géants pélicans blancs sont les maîtres incontestés des lieux..

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Enfin l’île ou nidifient en bruyants voisinages les oiseaux petits et grands.
Les géants pélicans blancs sont les maîtres incontestés des lieux..

(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0849940001302555891-8224519042.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0575981001302555917-8224519042.jpg)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 11 Avril 2011 à 23:12:04
Et en guise d’au revoir , les téméraires sternes voyageuses nous saluent

(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0933932001302556061-8224519042.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0202707001302556104-8224519042.jpg)

Le vol du Saint Esprit de cette sterne en suspension au dessue de nos têtes sera-t-il suffisant ....

(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0549723001302556176-8224519042.jpg)

... pour sauver cet endroit de la menace insidieuse, l’inexorable noyade à laquelle la langue de Barbarie est promise depuis qu’elle existe, certes ; mais c’est maintenant un des derniers sanctuaires, et la menace s’est considérablement accélérée par la brêche artificielle faite au Sud de St Louis. L’apprenti sorcier qu’est l’homme trouvera-t-il la motivation pour sauver ce qu’il reste du premier matin du monde ?

Notre dernier soir africain

(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0298113001302556230-8224519042.jpg)

(http://photo.colorsofwildlife.net/201104-0474249001302556270-8224519042.jpg)


C'est un peu la fin d'un second voyage que d'achever ce carnet.Un peu triste comme un retour dans le quotidien au sortir d'un beau rêve.
Tandis qu'on le rédige, qu'on choisit les photos qui l'accompagnent, les souvenirs ressurgissent et on le vit une seconde fois.
C'est un peu astreignant parfois, c'est pour cela que nous avons pris notre temps, mais aussi pour faire durer notre plaisir; le plaisir aussi de pouvoir le partager avec vous; tout ceux qui voyagent savent tout ce qu'un tel voyage apporte d'enrichissant dans le rapport à la nature et aux hommes.
On revient toujours un peu différent des pays loin des nôtres, ne fut ce qu'une quinzaine de jours, on y vit fort beaucoup de belles choses, sans protection,à condition de s'exposer aux rencontres,d'accepter d'apprendre au contact, on conforte certaines de nos valeurs, on en remet d'autres en question.
Toujours est il que nous savons maintenant qu'il existe à cinq heures d'avion un continent, un pays fabuleux, peuplé de gens passionants et recélant encore des paradis perdus.   

Nous le portons en nous et savons qu'il existe et que maintenant que carnet est fini, hé bien que faire d'autres que repartir vers de nouvelles aventures, dès que possible !!!





Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 11 Avril 2011 à 23:13:32
Merci à tous ceux, silencieux ou non, de nous avoir accompagner dans ce petit recueil de voyage.


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: Floflo le 12 Avril 2011 à 15:02:49
sympa ce bungalow et quelle belle plage  :P j'aime bien la photo du coquillage avec la mer en fond (c'est plus facile quand les photos sont numérotées)
le vol des sternes, le coucher de soleil... tout y est! en tous cas vous semblez avoir aimé les rencontres et les endroits
merci du partage car perso je ne connaissais pas non plus cette région que je découvre à travers ton carnet  :)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: langanes le 12 Avril 2011 à 15:59:53
Cette langue de barbarie me fait penser un peu au fabuleux site plus au Nord : le Banc d'Arguin en Mauritanie.
Belle lumière sur la photo de sterne en vol  (Y)
Le récit est riche. un beau carnet (Y) (Y)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: panterra le 13 Avril 2011 à 08:52:43
Eh bien bravo pour ce carnet côté atlantique (Y) du grand continent africain.


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: vinnylove le 13 Avril 2011 à 09:01:09
Un carnet riche en découvertes et en rencontres  (Y)
merci du partage

il y a de belles photos mais qui malheureusement souffrent trop de la compression
quelle procédure et logiciel utilise-tu ?


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: SHABA le 14 Avril 2011 à 13:59:04
Merci pour ce partage.

C'est vrai que le fait d'écrire un carnet prolonge le voyage  :D

 ;)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: Yaara le 17 Avril 2011 à 19:25:52
Un chouette carnet, où les paradoxes de l'Afrique sont bien retranscrits... tu parles aussi avec justesse des difficultés à concilier développement et protection de l'environnement, car la réalité est souvent bien plus complexe que l'on voudrait l'imaginer.

Un gros coup de cœur pour la photo 112. La fierté dans le regard de cette jeune fille, ce souci esthétique (la coiffure en est un bel exemple) même dans la rudesse des tâches quotidiennes, cette prestance, cette classe oserais-je même. Et ce courage... ce sont les femmes qui portent ce continent à bout de bras, et j'ai toujours eu énormément d'admiration pour elles.

Merci pour le partage  (Y)


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 19 Avril 2011 à 10:18:14
Un carnet riche en découvertes et en rencontres  (Y)
merci du partage

il y a de belles photos mais qui malheureusement souffrent trop de la compression
quelle procédure et logiciel utilise-tu ?
Merci
Photofiltre, mais comme expliqué plus haut dans le fil, certaines sont des compressions de Jpeg déjà bien rognées, donc pas terribles.
Les autres (meilleures? :-\) sortent direct de View Nx/Capture NX d'après les NEF (Raw).
Enfin certaines sont prises au compact et pas au reflex.


Titre: Re : Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga
Posté par: frazap le 19 Avril 2011 à 10:26:24
Merci beaucoup à tous de vos passages et commentaires sur ce carnet effectivement pas 100% animalier mais qui se voulait surtout le reflet de notre découverte de l'Afrique noire.