Ce matin dernière matinée à Tsavo. Nous sommes plus que près à 5h. Après avoir pris un thé brulant sur la terrasse et contemplons depuis 3 quart d'heure les prémices de l'aube avec son cortège de bruits de sons inconnus.
Le jour se livre à nous avec les étirements lents qu'une femme aimée met inconsciemment dans ses gestes encore embrumés de sommeil au seuil du réveil.
Imperceptiblement ce noir qui déjà ne l'est plus devient moins épais il vire au bleu à ce bleu sombre qui vous laisse imaginer que les ombres des rocher ou des arbres sont encore les monstres sentinelles qui veillent sur leur territoire. Ce qui était chimère est devenu branche et pierre réelle. Dans le même temps tout là-bas à droite au bout de l'horizon une demi sphère orangée au bord ourlée de pourpre s'envole lentement dans le bleu qui faibli.
La terre devient sol où sur le sombre l'on devine de timides herbivores que vos rétines semblent fuir.
Au loin la sphère prend de la hauteur de l'ampleur comme un fer que l'on chauffe rougeoie et se met à briller sans encore vous bruler. Derrière vous là où le bleuté demeure toujours l'on distingue des nuages dont les fines strates forme une frontière apaisée.
Le tablier terrestre où l'on voit bien maintenant herbes arbustes et morceaux de foret s'illumine doucement, les couleurs sont douces et le chant nocturne doucement se calme. Subitement au dessus des montagnes là où la sphère virait au jaune l'astre brulant se hisse au dessus des cimes; ses rayons instantanément inonde le parterre encore terne, l'amphithéâtre s'embrase dans un jaillissement de rouges verts ocres de couleurs insensées qui mettraient un Vangogh en transe.
Devant cette palette sublime qui donne son relief au Tsavo et font saluer les nuages en poudrant d'or leur frange violine. Le silence se rompt transpercé par le chant et le vol de million d'insectes qui décollent.
Nous sommes Renée et moi saisi par le spectacle que l'on penserait conçu d'un dieu mais qui n'est que la répétition monotone du lever de soleil sur la région de Tsavo.
Notre tasse est froide nos doigts sont glacés nous nous dirigeons vers le bus et nous laissons emporter dans la fraicheur matinale sur les chemins rouge sang de la savane brulée. Le véhicule surfe sur la latérite épaisse, part en travers et reviens doucement, nous apercevons sur la gauche un énorme troupeau de buffles qui vient vers nous avec le soleil dans les jeux
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Que nous retrouverons le midi sous le Lodge....
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Le safari se passe magique car l'endroit que nous visitons est arboré et presque riche en végétation.
Nous ne verrons pas beaucoup d'animaux ce matin mais le plaisir est ailleurs, dans la communion que nous ressentons avec ce site.
Nous rentrons déjeuner au Lodge pour voir le troupeau dont je parlais plus haut quasiment assécher le point d'eau.
Déjà c'est l'heure de repartir, le temps à coulé comme sous le pont Mirabeau lentement mais inexorable. Notre regard s'attarde une dernière fois sur la vue merveilleuse et c'est fini.
Le bus roule tranquillement et très vite au détour d'un des rares carrefours de piste à 200 m de nous un groupe de lionnes attaque un trouppeau de buffles
Attaque
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Contre attaque...
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Oula faut mettre les chiares à l'abri
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Grosse panique elle vient sur nous, je reste avec le 180+doubleur à pleine ouverture, merci le vignetage
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Elle passe
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2 copines rappliquent
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Tout le monde se pose à l'abri.
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Bien, au lieu de rester sur la chasse, le chauffeur décide de repartir « faut qu'on nourrisse tout ses touristes à la bonne heure ma brave dame »
Comme nous filons dans le vent chaud sur les pistes rouge de Tsavo je médite.
J'aimerais vivre ici pour le restant de mes jours, mais il faut être réaliste le petit blanc n'est pas carrossé pour cela, le palu et la chaleur aurait vite fait leurs oeuvres et de toute façon je n'ai pas les pépètes...
Dans la douce et triste torpeur qui m'accable, je me dis qu'à défaut mes potes ramèneront un jour mes cendres dans de vieilles boites de pellicules et les dissémineront par le toit en filant sur les pistes rouge de Tsavo.
Ainsi pourrais je faire partie de ce paradis, me laisser projeter sur les flancs de l'éléphant rouge de Tsavo, courir accroché aux crinières des lions pour sentir leur force; rester collé tremblant aux pattes des timides dik-dik, me laisser fouler par les fiers massais, voir l'horizon capturé par les cils de la grande girafe et faire tousser longtemps le fier et con batave qui profite et souille ce site fantastique...
Il ne reste plus qu'a rentrer dans notre insipide Poitou où quand je cours désormais sur les rives de la Charente bordée de chaque coté par le marais en friche, j'ôte mes lunettes et pendant de douces minutes je cours sur la piste au milieu de ma savane adorée.