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Auteur Fil de discussion: Autopsie d'un coup de foudre (ou notre premier voyage au kenya)  (Lu 24851 fois)
gl17
Rhinocéros
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« le: 21 Août 2007 à 20:33:59 »

Ce carnet de route sera plutôt un carnet de trace, 8 ans après les souvenirs pourtant si vivaces s'estompent, reste alors l'essentiel, la découverte de soi à travers ce pays.

Heureusement ma femme, ma chère et tendre Renée est un disque dur sur jambes elle palie à la faiblesse de ma mémoire qui grâce à elle subitement s'enflamme de nouveau.

Nous sommes en fin 99 juste avant la tempête, nous n'avons pas pris de vacances depuis 2 ans et je commence un peu à craquer. Nous voulons partir sans les drôles et il nous faut maintenant choisir.
Mon cœur penche pour Hawaï où quelques années plus tôt ma pugnacité et mes stupéfiantes prédispositions commerciales (le hasard et la chance) m'avait fait gagner un challenge au sein de ma boite d'alors Canon France…
J'avais gardé de ce voyage un doux souvenir; entaché par le fait que ma copine d'alors n'avait pas voulu m'accompagner… (au pays des cocus les aveugles sont rois) je m'étais en vérité bien fait suer de n'avoir pas la joie de partager ces moments délicieux (un voyage payé par ce genre de multinationale c'est du genre open bar partout et à tout heure).

Renée elle avait suivit dans son enfance ses parents militaires de bases en bases, elle gardait de celle d'Afrique des souvenirs contrastés mais puissants. Comme chez nous  je parle et Renée décide, ce fut l'Afrique.
Bon… Tant pis pour Hawaï mais pas pour n'importe quoi, question grain de peau je ressemble beaucoup au homard thermidor sur la plage et, que de la plage non stop 8 jours… Là je commence à renâcler.
On transige donc et nous convenons donc du Kenya ! Merci karen Blixen, Robert Redford…

Le voyage commence  par une prise de bec moucheté chez notre voyagiste et selon le même idiome Renée décide; c'est parti pour Diani Beach avec sur place peut-être… Si disponible... l'excursion pour l'accompagnant masculin.
Commence alors comme pour vous le marathon du touriste obligeant, Visa, passeport, piqure fièvre jaune, traitement anti pallu ect ect...
Au bout d'un moment le départ est tellement proche qu'il faut  faire les valises et là, la rigolade commence.

Pour le mâle (bien prononcer l'accent circonflexe) c'est du vite et bien fait 8 jours : 8 tee-shirts 8 chemises, 2 shorts un maillot, 4 pantalons et 8 paires de chaussettes un ptit pull et basta.
Quand à ma déesse, je pense qu'elle part  pour le trimestre c'est 8 tenues par jour avec autant de paires de chaussures suffisamment de collants pour s'évader d'Alcatraz une parapharmacie complète et un beauty case gros comme mes remords quand je trompais ma copine d'avant…
Elle m'engueule car bien sur elle n'arrive pas à fermer sa valise et que je reste là les bras ballants…

Nous cherchons tellement mal le sommeil qu'on ne le trouve pas et quand le réveil sonne à 3h15 c'est complètement abrutis que  nous cahintons vers la salle de bain et cahatons vers les toilettes.

Vu l'heure du départ de Rochefort et grâce à une bonne ristourne du voyagiste nous avons opté pour rallier l'aéroport de Nantes en taxi. A l'époque une boite s'était montée qui assurait la navette de nos cambrousses lointaines vers les grandes citées aéroportuaires pour presque rien

Les véhicules étaient des voyager chrislers flambants neufs et le nôtre devait venir nous querir à 4h00.
4h00, 4h05… 4h15 rien à ,si, une voiture qui s'arrête 100 mètres plus haut dans la rue, le gars sort de sa tire et semble un peu pommé en regardant un peu partout.

Au bout d'un moment il fini par nous apercevoir  et, nous voyant assis sur notre monticule de sac percute enfin devant mes grands gestes et répare son erreur. Il trace donc, pile devant chez nous et sort de son carrosse heureux comme un cocker qui reverrait ses maitres après un an d'absence.
(c'est l'heure de diner fini pour ce soir à plus…)
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Simba
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« Répondre #1 le: 21 Août 2007 à 20:54:06 »

Les sentiments sont toujours vivaces... Quand le coeur a été touché pleinement... Ce qui semble, être le cas pour votre rencontre commune avec le continent africain...
A suivre, cette histoire d'amour... Tes lignes en transpirent déjà!  Clin d'oeil
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Point besoin de porter la crinière, pour croquer la latérite afin qu'elle coule dans mes veines.



Si vous appréciez un commentaire constructif sur vos photographies.... Les autres aussi… Merci.
gl17
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« Répondre #2 le: 21 Août 2007 à 23:43:52 »

Ma femme somnole j'en profite pour reprendre un peu.
Le chauffeur sort donc content comme tout, il claque sa porte nous sert la main s'empare de la première valise tire la  poignée du coffre… Qui reste fermé. Pépère est sortie de sa voiture moteur en route, a refermé sa portière et la voiture s'est mise toute seule en sécurité en se verrouillant ....
Nous sommes donc à presque 4h30 dehors comme trois poules devant un sifflet... Consternation.
Je reprends  mes esprits et propose de rentrer à l'intérieur histoire de faire travailler mon copain marteau, de casser une vitre et de filer dare dare vers Nantes qui est quand même à 2h en roulant bien, et on embarque tôt.
Notre cocker chauffeur aux oreilles bien rouge commence à voir ses vapeurs et préfère appeler son chef.
Sûr, à cette heure le réveil va être cool...
Celui ci répond à la troisième sonnerie et annonce qu'il est là dans 1quart d'heure; La Rochelle  Rochefort en 15 mn départ couché je crois qu'il rêve un peu et je commence à penser à y aller par mes propres moyens ou comment faire jouer l'assurance.
En fait, il sera là avec la clé de rechange en moins qu'il ne l'avait prédit, en ce temps lointain il n'y avait pas encore de radar sur la rocade...

Après ce bon petit coup d'adrénaline en route pour Nantes que finalement nous atteignons dans les temps, retrait des billets au comptoir Fram et direction l'avion.
L'avion oui mais un tout petit (siège cuir quand même) pour un saut de puce pour le Havre, arrêt brouillard 2h puis nouveau saut de puce pour Amsterdam o% nous n'avons que 10 mn pour la correspondance.

Ceux qui connaissent  Skipol ne me contrediront pas, c'est grand... Vraiment grand, on court vraiment et on arrive pile et juste baignant dans notre jus.
Par chance nous n'avons perdu aucun papier et l'embarquement se passe bien. Je ne me rappelle plus très bien ce vol à part un groupe de bataves qui ont été alcoolisés par l'équipage de a à z et qui braillaient non stop.
L'avion se pose à Nairobi dans la nuit qui tombe  et c'est le premier choc.
Nous aurions débarqué sur mars l'effet aurait t'il été plus spectaculaire? L'odeur, les bruits les sons, la nonchalance des kenyans, tout cela dans le manque de sommeil et l'apathie qu'il provoque c'était surréaliste…
Embarquement pour Mombasa je stresse un peu, vol impeccable atterrissage  et deuxième effet kiss cool la moiteur en plus et des vapeurs de kérosène à faire mal à la tète. 
 
Ce n’est pas tout mais après le contrôle-papiers, il faut récupérer les valoches, l'un des deux tapis roulants crachote les effets européens au rythme pépères des dockers noctambules, Renée récupère ses 5 sacs moi pas.
J'avais décidé de partir avec une belle Samsonite vert pale pétant pour mieux la repérer, bien vu Gilou

Hakuna matata, on passe les derniers contrôles et on cherche du regard le réceptif; on le trouve, on attend qu'il rassemble la meute désorientée et direction le parking où nous attend le chauffeur et son bus de la mort.
La chaleur  humide est insensée on est en pleine nuit avec les cigales qui font un boucan d'enfer cette odeur de terre tellement forte enivrante et particulière, quel contraste! Quand on survole l'Europe la nuit le sol semble illuminé sauf en montagne et encore. Quand on arrive ici de nuit l'immensité obscure vous envoie le message qu’ici c'est la nature qui commande l'homme se plie encore à ses caprices
Il n'y a que quelque lumières et aux abords des villes. Celles ci semblent assiégées par le noir environnant.
 
Quand enfin on est sur le plancher des vaches, la clameur des insectes le souffle fétide de la fournaise vous confirme bien que ici Vous n'êtes pas le maitre. Cette sensation est incroyable.
Suite demain...
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babelilu au boulot !


« Répondre #3 le: 22 Août 2007 à 07:04:47 »

Quelle passion dans vos lignes... Vivement la suite !  Yes
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« Répondre #4 le: 22 Août 2007 à 08:16:00 »

Le vécu dans les moindres détails  Yes  Yes
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« Répondre #5 le: 22 Août 2007 à 08:25:22 »

 Grimaçant
Je suis suspendue à vos "doigts" 
Encore encore!!!  Grimaçant
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« Répondre #6 le: 22 Août 2007 à 08:34:06 »

Ca part fort!

Je ris encore de ton expression "comme 3 poules devant un sifflet"  Rire

Bon, j'ai hâte de lire la suite, mais prend ton temps pour ne pas surchauffer le disque dur de Renée Sourire

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« Répondre #7 le: 22 Août 2007 à 11:00:59 »

Chouette début... On trépigne pour la suite ! C'est vrai que les odeurs c'est ce qui reste le plus dans l'esprit et comme toi j'ai adoré le Kenya et surtout les kenyans
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« Répondre #8 le: 22 Août 2007 à 12:24:44 »

Nous sommes donc là sur ce parking complètement sonnés par ce voyage avec la sensation étrange et nouvelle de ne plus commencer à maîtriser réellement la situation, pourtant je ne me sens pas agressé par notre environnement mais désorienté.

Le gars de Fram sourire tout en dent fait l'appel et nous convie à monter dans le bus où nos effets personnels ont déjà disparus pour ceux qui en ont encore… Un père de famille à qui il manque aussi un sac commence un sketch....
Bien, on est tous installés dans le véhicule qui n'est pas à son premier trajet et on part, le guide nous explique que l'on va d'abord rejoindre le bac, nous dit la situation géographique de la ville avant de rouler sur la cote nord, encore une petite heure et demi et au lit.

Le bus est vieux mais la clim est neuve et elle dépote je remets ma polaire…
Nous traçons à travers les rues désertes qui bordent la ville il y a peu d'éclairage et je trouve que le chauffeur  appuie un peu trop, nous longeons une décharge mais le vent n'est pas porteur cette nuit.

Viennent les faubourgs où se mêlent les habitations les banques les bureaux les boutiques à l'européenne quand nous rentrons plus profondément dans la ville. Devant bon nombre de maisons et de magasins il y un garde armé d'un bâton, le guide avoue que certains quartiers sont moyennement sûrs et nous déconseille de venir y faire un tour la nuit. A voir les tronches des baroudeurs du groupe il y a peu de risques.

À travers la vitre nous voyons le centre ville qui défile avec des gens qui déambulent autour de cabanons qui semblent vendre à manger il y a des gens qui dorment et autour beaucoup d'animations malgré l'heure. Nous arrivons au bac, Mombasa est sur une presqu'île et pour rallier le continent il y a une noria de bacs qui fond la queue sur la berge, accostent et repartent avec une douceur surprenante. Pendant l'attente je tente avec deux ou trois une timide sortie sur le parking de placement mais il règne une drôle d'atmosphère oppressante et nous ne traînons pas

Le passage se déroule comme annoncé plus haut en douceur. Le bus quitte le bac et s'engage sur la route du nord jalonnée pendant plusieurs minutes de boutique enluminées malgré l'heure avancée.

La course s'accélère le chauffeur évite les nids de poule par d'incessants freinages et coups de volant et nous voici bientôt dans le noir complet  avec un moteur et une transmission qui hurlent. En face se profilent 2 phares, pour le bus c'est comme un signal il accélère et se rue a leur rencontre, nous sommes au milieu de la route et l'autre aussi! Comme il approche et que rien ne se passe je regarde Renée qui est blême les autres qui semblent tétanisés. Alors je me dis que je vais mourir ici sur une route du kenya dans ce bus sans sécurité sans service de secours à proximité quand ma belle voiture full airbag dort bien gentiment dans son garage à Rochefort.

Alors que le crash me semble inéluctable l'autre véhicule rompt et se range en pilant sur le bas coté. Pour fêter l'évènement le chauffeur tombe une vitesse et fait hurler le moteur puis reprend de plus belle oubliant le matatu humilié pour foncer sur un autre qui se profile on est en plein délire, ici c'est le plus gros qui passe, il n'y a pas de règles de circulation c'est la loi du plus fou.

Dans le bus le saisissement est total, on entend que le hurlement mécanique et la pression du vent sur les vitres disjointes.

Après une demi heure de séance Mad Max nous enquillons sur la gauche sur un chemin de terre défoncé mais bizarrement la séance de tape cul semble un vrai bonheur et nous arrivons enfin à l'hôtel Tiwi Beach après presque 24 h00 de transport

Malgré l'heure nous avons notre comité d'accueil, la boisson de bienvenue, la serviette fraîche de bienvenue et la fiche de bienvenue qu'il nous faut tous remplir du sable dans les yeux avant de rejoindre la chambre où une douce odeur de moisi suinte de la clim juste branchée .On ne fait pas de vieux os… Dodo
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« Répondre #9 le: 22 Août 2007 à 15:46:52 »

Dis donc tu nous gâtes, heureusement que ce n'est pas un télégramme que tu envoies ! Clin d'oeil

Moi qui connaissais déjà l'aventure racontée de vive voix, je retrouve des sensations fortes à te lire ! J'aime J'aime J'aime J'aime Je me souviens bien de ton envie de lancer de marteau matinale (et je la comprends)  Grimaçant Grimaçant Grimaçant Grimaçant


Tu as un vrai talent ! Je te condamne à écrire jusqu'à ce tu repartes en Afrique  Rire Rire Rire Rire Rire Rire



Z'allez voir les COWpains, GL17 sait aussi faire des photos !  Cool


Au passage je salue Renée 
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« Répondre #10 le: 22 Août 2007 à 21:57:48 »

Le moins que l'on puisse dire c'est que c'est très joliment écrit. Passionnant à lire. Yes Yes

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N'oubliez pas de vous présenter ici
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gl17
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« Répondre #11 le: 23 Août 2007 à 12:54:07 »

REVEIL… Non  plutôt reveiiiiilahhhh...
L'odeur de moisi a disparu, la chambre est belle, dehors des oiseaux piaillent,  je jette un oeil dehors..... C'est… Beau......
Premièrement  réveiller mon titi qui écrase.... Marche mal, grognements, retournement, endormissement…
Une petite heure plus tard nouvelle tentative qui marche et madame coupe pétard et paupière de plomb condescend à poser ses mignons petons sur le carrelage oignon (c'est pour la rime et oignon blanc ça existe bien non?)
Après de rapides ablutions nous nous dirigeons vers le buffet, on nous assigne une table et un serveur et pendant que des chats faméliques viennent se frotter à nos mollets nous contemplons l'océan indien (pour paraphraser mon fils « ça le fait grave »).
Bref à part que je suis déguisé en chasseur alpin et qu'il va falloir se tartiner de la plage c'est un peu le bonheur…
Il ne va rien se passer de captivant pendant plusieurs jours jusqu' à ce que l'on décide de visiter Mombasa.

Notre réceptif nous affrète un bus pour la visite et c'est parti direction le bac.
Comme on est en plein jour qu'il y a beaucoup de circulation dont des camions et que notre bus est plutôt mini le trajet n'est plus effrayant, la volonté manifeste de notre nouveau chauffeur de ne pas passer à travers son pare brise est rassurante et de fait le trajet devient intéressant, bien sur dans ce cas de figure c'est nous qui nous rabattons en urgence sur le bas coté mais comme on écrase personne et que l'on s'arrête avant le fossé, c'est cool.
Nous pouvons observer la vie des kenyans le long de cette route très fréquentée. Nous sommes vraiment à des années lumières de ce que l'on connait en termes de commerce...
Nous voyons donc nombre de commerces....

1.


2.


3.



Les HLM de Mombasa.....

4.


Et nous commençons la visite de la ville par un hypermarché du touriste; gardé à l'entrée et marbré tout le long ; j'oubliais presque : hypermarché du bijou.
Personnellement j'adore que l'on me force la main avec de grosses ficelles alors  je joue le jeu jusqu'a la caisse ou je me ravise.
Lourd regard de reproche du gérant indou à notre guide et retour dans le bus pour la visite du marché.
Quand j'étais plus jeune je me souviens n'avoir pas compris une expression dans un livre: « la cour des miracles » je ne saisissais pas le concept et je retenais miracle pour son sens romantique.
Le marché de Mombasa c'est une foule bruyante compacte tellement compacte que l'on commence à prendre peur de perdre de vue le guide, dans cette foule on sent toutes sortes de regards sur vous, les indifférents qui glissent sur nous, les surpris qui s'interrogent, les avides des marchands ambulants de n'importe quoi qui se précipitent sur vous.

5.


Notre guide nous promène dans 2 ou 3 boutiques d'épices et de mercerie typiques selon lui où l'on peut acheter mais nous nous sentons tellement oppressés, observés, rejetés que nous mettons vite  les pousses et demandons à repartir. Le guide semble contrarié mais nous enjoins de le suivre et de nouveau, ces regards, cette pauvreté partout. Les femmes musulmanes se détournent comme fouettées par nos seuls regards, des enfants jouent dans les jupes de leurs mères, des chatons  mourants appellent en vain la leur. Partout se mêlent de l'abattement de la résignation mais aussi de la joie des discussions des rires des cris avec cette chaleur qui fait entrer cela dans votre crane comme une massue.

6.


Au moment de remonter dans le bus il y aura cette supplique terrible d'un petit vendeur à la sauvette buriné et usé par les années qui nous voyant tenir quelques épices bien emballées dans un joli plastique. Me lancera cette phrase qui résonne encore dans ma tête 8 ans plus tard, reste plantée dans ma conscience comme un dard brulant: Why do you promote Indiens Heuh?Heuh?

Alors tout à coup je reprenais mes esprits et comme un et un font deux la vérité sidérante de ce pays m'apparaissait, depuis le début j'étais baladé d'hôtel en boutique, en bus en bateau selon un circuit bien huilé. Le point commun: tout ce que l'on amène voir aux touristes et ou ils sont susceptibles de dépenser leur argent  appartient aux indiens...
Les anglais sont venus ils ont colonisés se sont appropriés les richesses, leurs serviteurs indiens (l'inde la major colonie) étaient avec eux. Les anglais sont partis les indous sont restés et ont pris en main l'économie du pays.
Sur la lancée de leurs anciens maitres ils ont profité de la nonchalance et gentillesse innée des kenyans ne leur laissant que des miettes...
Sans cette phrase assassine lancée du fond du cœur par ce kenyan je serais resté le gentil touriste lambda qui ne voit que ce qu'il est censé voir et qui donne son argent en pensant naïvement que cela profite au kenyans.

En jouant le jeu fléché de la filière du tourisme organisé j'ai blessé cet homme, mes reflexes de défense ont joués à fond. la peur de l'inconnu du lâcher prise m’ont empêchés de voir la profonde détresse le véritable désespoir de cet homme qui voit tous les jours les mêmes européens riches sortir du bus, s'engouffrer dans les mêmes boutiques et ressortir au pas de course apeurés par les suppliques d'un peuple qu'ils n'entendent pas.

30 secondes de retard pour comprendre et toute une vie de remords, j'aurais pu percuter dans l'instant me retourner vers lui et avec un sourire lui acheter quelques épices et lui redonner confiance en le genre humain en lieu et place je l'ai renvoyé à son enfer et ouvert la porte du mien.

Alors dans ce bus qui me ramène à mon hôtel paradisiaque me revient en mémoire la discussion que  j'ai eue dans un des petits cabanons qui jouxte la plage privée de l'hôtel avec quelques uns des nombreux beachboy qui vous accostent inlassablement.
Après le temps de la négociation nous avons échangés sur nos vie respectives ils ont étés stupéfaits d'apprendre que René et moi étions ensemble par amour que je ne l'avais pas acheté de même de savoir que nos enfants étaient scolarisés gratuitement les a interloqués. Je comprends maintenant pourquoi l'ex président Moi à détourné bonne part des fonds étrangers alloués à la réflexion des routes pour se constituer un petit empire d'école privées...
Quand à nos beach boy quémandeurs leur histoire est simple. Leur village occupait le site de l'hôtel, un promoteur les a chassé, a construit ce complexe ou je me dore la pilule et comble, pour s'occuper des touristes à fait venir du personnel d'une autre ethnie et d'un même village  qui gère le site au détriment et lieu et place des autochtones. Quand aux propriétaires et gérants de l'hôtel ils sont Heuh? Indiens (pas ceux avec les plumes).
Plus tard au fil de mes futurs voyages au kenya j'ai pu toujours vérifier quand c'était possible que, tous les Lodges, toutes les boutiques où vos guides vous amènent sont quasiment aux mains de la même caste hindoue.

Désormais NamiBird pourra vous le confirmer je donne directement à des kenyans, j'ai sponsorisé un photographe local avec appareil photo et graveur de cd et abreuve de photos ses proches et tous ceux que je peux revoir. Est une goutte d'eau qui ne compense pas mes larmes intérieures mais c'est la mienne et personne ne la détourne.

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Demain le paradis...
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« Répondre #12 le: 23 Août 2007 à 13:00:47 »

Passionnant et bien écrit  Yes

Ah les visites des boutiques. Travers commun à tous les voyages organisés quelque soit l'endroit  No
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« Répondre #13 le: 23 Août 2007 à 13:06:03 »

Bon comme d'hab on va dire que j'ai la larme facile mais ton récit est captivant et ce passage est très "triste" de réalisme...

J'ai ressenti la même chose lors de mon voyage en Egypte... Ensuite et depuis, j'ai rectifié le tir, et j'essaie de toujours partir avec un organisme local et de m'occuper moi-même de mes visites et autre afin de ne pas verser toutes mes devises dans les poches de personne qui les ont déjà bien pleine !!!  Indécis
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« Répondre #14 le: 23 Août 2007 à 13:57:13 »

Eh bien tu as du style et de la verve pour exprimer la face cachée du monde !  Pleurs 

C'est comme ça qu'on se retrouve avec un collier "artisanal" acheté aux Masai et que l'on voit le même porté en France par quelqu'un qui l'a acheté en Chine  Tire la langue  Pour compléter l'anecdote du collier, certains l'on acheté (malgré eux) 3 fois plus cher à quelques km de là. Je dis l'on acheté parce qu'il s'agit bien du même modèle industriel fabriqué par milliers  Clin d'oeil

L'essentiel n'est-il pas de donner la possibilité aux gens de gagner leur vie par leur commerce attrape-touriste plutôt que de recourir à l'aumône qui rabaisse la personne ?  Indécis 
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