L'Egypte d'oasis en oasis à travers le désert occidental

[tcom]

Jeudi-Vendredi 22-23 mars
                       
                                               Oasis de Kharga - Abu Simbel

Comme à l'habitude, avant de quitter l'oasis, on passe à une caserne et on prend un soldat comme escorte. Une fourgonnette avec une dizaine de policiers à bord nous escorte encore jusqu'à la limite de l'oasis de Kharga.

Après un bout de route, on passe d'abord l'oasis de Baris et peu après, le village model selon l'architecte Hassan Fathy. Lors de la construction du barrage du Lac Nasser, il fallait reloger les Nubiens. L'architecte a commencé la construction d'un village model pour montrer comment on peut construire quelque d'agréable à vivre, même en plein désert. Le village s'inspire des villes médiévales fortifiées des oasis: chemins étroit, passages couverts, domes, mais toujours agréablement frais, malgrés les températures pouvant être très élevée, il faisait 35° lors de notre visite. Le village n'a jamais été habité (et le projet jamais terminé).





Après cette visite, c'est autour du temple de Dush. Dush était une forteresse romaine et marquait la limite sud de l'Empire Romain. La forteresse renferme un temple ainsi que les habitations des prêtres.







Et on y trouve même un chien:


Après le repas de midi à proximité de ce temple, on reprend la route qui se transforme rapidement en piste. Mais avec la frontière avec la Soudan se rapprochant, les check-points se rapprochent également. Notre itinéraire avait été transmis, avec les autorisations nécessaires pour chaque participant, avant le circuit à la police et aux gardes frontières. Nos heures de passages étant connu, on a même été accueilli dans un des check-points par un soldat, fusil dans une main, plateau avec du thé dans l'autre . Comme on se trouve dans une infrastructure militaire, la photo n'y est évidemment pas autorisée. Par contre le thé, c'était plutôt un sirop avec goût de thé (6 cuillères de sucre par verre...).

On continue la route dans le désert:




En soirée, notre guide cherche une place pour la nuit entre les dunes et on y monte les tentes (on avait pas vraiment besoin de tente pour cette nuit, les températures étant nettement plus agréable):



Et encore une photo du désert, mais avec une perspective rapprochée


Après une bonne nuit de sommeil pour les uns, et le spectacle d'un magnifique ciel étoilé pour les autres, on reprend notre chemin en direction de Abu Simbel. On s'arrête encore pour quelques photos en chemin:


Ceci serait les vestiges d'une horloge solaire d'une civilisation d'avant l'époque pharaonique. On estime se trouver dans les restes d'un village d'il y a 8'000-10'000 ans. Les fouilles n'ont pas encore commencées. Je me demande tout de même pourquoi les gens avait besoin de connaître l'heure il y a 8'000 ans...

Et encore quelques photos, à proximité d'Abu Simbel, le thermomètre atteint déjà 38°C:




A midi, on arrive à Abu Simbel, et dès que je vois les hordes de touristes, il n'y a plus aucun doute, le désert c'est fini, on est de retour dans la "civilisation". On embarque sur le bateau (qui reste à Abu Simbel encore pour la nuit) et après le repas, on a tout l'après-midi pour visiter tranquillement les temples et en soirée, on a droit au "Son et Lumière" (en japonnais, mais avec écouteur pour une langue de chez nous).

Voici quelques photos (désolé, difficile de faire une sélection plus serrée):






On a quand même le droit de photographier depuis le pas de la porte:


Et le Son et Lumière:


J'ai encore la même, mais sans les gens devant, mais ils donnent une échelle:


Après cela, repas du soir sur le bateau, mais avec la foule, tout notre groupe regrette déjà le désert... Les autres nous regardent un peu bizarrement, il faut dire qu'après tout ce temps passé dans le désert, nos derniers habits propre dans nos sacs de voyage n'ont plus l'air très frais...

Au prochain numéro, on quitte Abu Simbel et on navigue en deux jours jusqu'à Assouan en visitant quelques temples en route...





 

[vinnylove]

Yes, photos toujours tip top 

euh ... "les hordes de touristes à Abu Simbel"  tu plaisantes on en voit pas un 
ou alors tu les as gommé avec photoshop   

et le désert n'est pas tout à fait fini encore 

[tcom]

euh ... "les hordes de touristes à Abu Simbel"  tu plaisantes on en voit pas un 
ou alors tu les as gommé avec photoshop   

Lorsque l'on a tout l'après-midi pour visiter les temples, il y a quelques moments où on est presque seul. Mise à part les touristes venant en avions depuis Assouan, Louxor ou le Caire, il y a également ceux venant en car. Ces 20-30 cars circulent alors en convoie et tous les touristes arrivent ensemble. Heureusement, ils partent tous ensemble également, et c'est le moment à saisir pour les photos.

Mais ce sont peut-être également tous les oignons que nous avons mangés dans le désert qui montrent encore leurs effets...

[tcom]

Samedi-Dimanche 24-25 mars

                                     Abu Simbel - Assouan

Le matin, le bateau quitte Abu Simbel. La tempête de sable s'est malheureusement à nouveau levée. On jette un dernier coups d'oeil sur les temples de Abu Simbel, les premiers visiteurs venu en avions sont déjà là:





Le bateau se dirige paisiblement vers le nord. Avant midi, on arrive au fort de Qasr Ibrim. Les fouilles n'ont pas encore eu lieu et comme les touristes ont pris la mauvaise habitude de prendre la première pierre intéressante pour la laisser tomber dès qu'ils en voient une encore plus intéressante, la visite n'est plus possible:



Dans l'après-midi, on arrive vers les temples de Amada et de Derr. Les deux temples ont été déplacés. Le temple de Amada possédant encore les couleurs d'origine sur les murs intérieurs, le temple n'a pas été déplacé comme ceux de Abu Simbel (à la scie puis déplacé bloc par bloc). On a construit sous le temple de Amada un socle en béton puis déplacé tout le temple sur des rails.

Voici quelques photos de l'intérieur du temple de Amada. La photo au flash est interdite dans ce temple pour ne pas endommager les couleurs, en plus une panne de courant n'arrange pas les choses. Heureusement que les appareils photos numériques font des merveilles:





Ensuite, c'est au tour du temple de Derr, juste à côté:





Au retour sur notre bateau, on tombe encore sur des pêcheurs, je me demande bien où se trouve leur village (on en a vu aucun sur tout le trajet de Abu Simbel à Assouan):



On reprend donc le bateau pour accoster dans la soirée à côté des temples de Wadi al Sebua et de Dakka (ces deux temples ont également été déplacés). Après une nuit de sommeil, un premier petit bateau amène sur le rivage 6 soldats armés pour notre protection. Une fois la région sécurisée, c'est à notre tour de rejoindre le rivage pour visiter les temples.

Wadi al Sebua:






Pour changer, on prend le chameau pour rejoindre le temple de Dakka:



Et voilà le temple de Dakka:






Après cette visite, on reprend le bateau et on navigue sur Assouan. A certains endroits, le lac Nasser est tellement large, que l'on ne voit aucun rivage, ni d'un côté, ni de l'autre:


On arrive dans la nuit à Assouan. Le jours suivant, on aura au programme le temple de Kalabsha puis la route pour Louxor et le temple du même nom à la tombée de la nuit. Ce sera pour la prochaine fois.

[vinnylove]

Argh ! la tempête sur Abu Simbel... dommage pour le lever du soleil sur le temple.

Merci pour la visite de tous ces temples méconnus

La photo des pêcheurs est top    il y a d'ailleurs un fil si tu en as d'autres 

[eRey]

Superbe voyage,

On a bien le plaisir de tout voir. Du désert et du temple sans trop de touristes..

Faudra vraiment que j'y aille dans ce désert blanc..

Manu

[tcom]

Merci.

La période sans trop de touristes touche à sa fin. Sur le Lac Nasser, il n'y a heureusement que 6 bateaux. Mais, en raison de la sécurité, 5 bateaux font le voyage en convoi. Ce sont donc les 120 passagers de chaque bateau qui visitent les temples en même temps. Mais, comme ces bateaux ne peuvent pas accoster directement vers les temples, les passagers montent tours à tours dans des petites embarcations (env 20 personnes par petit bateau) pour visiter les temples. De cette manière, les premiers regagnent déjà leur bateau lorsque les derniers partent voir les temples. Mais cette foule n'a rien à voir avec Louxor...

Le 6ème bateau navigue séparément (et coûte donc plus cher).

[tcom]

Lundi 26 mars

                                Assouan - Louxor

Après le petit-déjeuner, on quitte le bateau avec de petites embarcations qui nous emmènent au temple de Kalabsha (déplacé lui aussi, à la méthode des temples d'Abu Simbel). Voilà donc d'abord de quoi il a l'air:





Mais le plus intéressant dans ce temple, c'est un petit temple à proximité, le temple de Bait el Wali. Malheureusement, l'électricité a pu être rétablie pour la visite du temple, et la lumière artificielle était particulièrement mauvaise dans la première pièce, mais comme les reliefs n'avaient pas de couleur, je les ai pris en noir&blanc:





Dans la pièce suivante, les reliefs sont en couleurs et la lumière est heureusement meilleur:





A l'extérieur du temple, on trouve encore quelques pièces qui ont été sauvées des flots du Lac Nasser et exposées ici en attendant:



Lors des visites des gravures rupestres en Namibie ainsi qu'au Botswana, je me rappelle que le guide avait dit que des gravures similaires se retrouvent dans toute l'Afrique. Ceci est donc une gravure trouvée en Egypte:



Il y a quand même une certaine ressemblance avec celle de Twyfelfontein, non?

Après la visite, on regagne le bateau pour y prendre nos affaires et on débarque pour prendre un petit bus. On visite d'abord le barrage d'Assouan. Remarque pour les photographes: photos uniquement avec des focales fixes, les zooms sont interdits (je suppose que c'était plus facile de traduire télé par zoom), les vidéos y sont interdits également. Donc avec une focale fixe grand angle, on obtient comme vue depuis le barrage sur le Nil:





On reprend le bus pour rejoindre Louxor. La route est en bonne état, les trains marchandises transportant des cannes à sucre à l'usine nous bloquent la route aux passages à niveau. On arrive à l'hôtel à Louxor dans l'après-midi. Il nous restait le soir la visite du temple de Louxor, car les reliefs sortent beaucoups mieux sous l'éclairage en soirée que sous le soleil la journée.

Normalement, on avait du temps libre à l'hôtel en attendant le départ pour la visite du temple. Je n'allais quand même pas rester à l'hôtel alors que Louxor m'attendait! J'ai donc convenu avec le guide un point de rendez-vous au temple et non à l'hôtel et je suis aller visiter Louxor.

J'étais à Louxor en 2004, j'ai failli ne pas m'y retrouver. Autour du temple de Louxor, on trouve maintenant des grandes places avec passablement d'ombre. Il me semble également que certains quartiers ont dû laisser la place à des hôtels. Les bateaux à quai au centre de Louxor sont toujours aussi nombreux. Mais la ville planifie de les déplacer en dehors de la ville pour améliorer la qualité de l'air. C'est une bonne chose pour l'air, mais les touristes verront encore moins les souks de Louxor. Les cireurs de chaussures sont toujours là, et après deux semaines en plein désert, j'avais des chaussures qui les attiraient... D'abord ils proposent de cirer les chaussures pour 1 livre égyptienne, une fois cirée ils en demandent 20. C'était le coups de brosse qui était à 1 livre, le cirage, lui, c'est 19 de plus... Je lui ai finalement donné 2 livres et il était content.

Donc le soir venu, je me dirige vers le temple de Louxor et j'attends le guide. A partir de 17h, c'est un défilé de cars qui viennent livrer des troupeaux de touristes. On passe d'abord la sécurité et notre guide connait bien le système.

En premier, une photo de l'entrée:



On reste d'abord dans l'allée des sphinx:



Dans cette allée, le guide nous explique un peu l'histoire du temple, les pourquoi et comment. Tout cela pour occuper le temps, car la grande majorité visite ce temple en moins de 30 minutes, histoire de prendre quelques photos de l'entrée et de l'une ou l'autre colonne ou statue, et c'est tout.

Et miracle, la grosse vague est passée, on peut y aller.





Notre guide s'arrête en particulier sur ce relief:


L'un des personnages tient une tige de papyrus, l'autre une tige de fleur de lotus. Ce sont les symboles pour la Haute et la Basse Egypte et ce relief symbolise l'union des deux. Ce qu'il nous fait particulièrement remarquer, ce sont justement ces tiges en haut-reliefs sur les corps et en bas-reliefs en dehors et surtout la maitrise parfaite aux points de raccordement entre haut et bas-reliefs. Mes explications ne sont pas très clair ici...



Et c'est vrai qu'en prenant son temps dans la visite du temple, on se rend compte que la majorité des touristes visitent ce temple en 20 minutes chrono. Ils sont probablement de retour sur leur bateau lorsque je prend cette photo:


Au prochain numéro, c'est la visite presque standard de Louxor. On commence par le temple de Karnak, puis la vallée des rois (sans photos) et finalement, le temple de Medinet Habou (plutôt que Hatshepsout)... 

[tcom]

Mardi 27 mars

                                    Louxor

Le circuit touche à sa fin. C'est le dernier jour avant le retour...

On visite tout d'abord le temple de Karnak. Pour éviter les trops grands troupeaux de touristes, notre guide tente de viser juste pour notre visite entre les troupeaux de touristes des bateaux quittant généralement assez tôt les lieux et l'arrivée des vacanciers en excursions depuis la mer rouge. Et effectivement, à notre arrivée vers 9h au parking du temple, le parking est vide! Le parking ne se trouve d'ailleur plus juste devant le temple. Les gaz d'échappement des cars laissant tourner leur moteur pour la climatisation endommagent le temple. Le parking est donc en train d'être éloigné.

Tout d'abord, l'allée des béliers:


On se sent quand même tout petit dans ce temple:








Après cette visite, direction l'autre rive du Nil, pour la visite de la vallée des rois. Je n'ai pas de photos à présenter sur la vallée des rois, c'est interdit. On y visite trois tombes somptueuses, les billets d'entrées pour la visite n'autorisent que trois tombes.

Après la vallée des rois, la majorité des circuits vont visiter le temple de Hatshepsut, impressionant de part la façade, mais n'offre sinon rien de particulier. Notre guide préfère le temple de Medinet Habou:





Ramsès a fait sculpter ses scènes de guerres sur les murs:




On remarque que les cartouches comportant le nom de Ramsès sont particulièrement profonds. Ramsès se méfiait des prêtres. Ils avaient assassiné son père puis ont effacés tous les cartouches portant le nom de son père de tous les temples. Ramsès voulait que son nom reste dans l'au-delà, il a exigé que les cartouches soient suffisamment profonds pour qu'il ne soit pas possible de les enlever sans detruire le temple.

Ce qui frappe aussi dans ce temple, c'est l'état de conservation des couleurs:





Ramsès a fait créer sur les murs d'une petite pièce comment il s'imaginait la vie dans l'eau delà. Il révait de pouvoir avoir une vie paisible comme simple paysan:


Après ce dernier temple, on retourne à l'hôtel et on savoure notre dernier coucher de soleil au bord du Nil (pour ce voyage au moins):






Merci d'avoir lu ce fil jusqu'ici.

Il reste encore le voyage de retour depuis Louxor via le Caire pour Zurich.

[tcom]

J'ai encore quelque chose à ajouter à un des reliefs du temple de Medinet Habou.



Je ne sais ce que vous avez appris lors des cours d'histoires à l'école. Moi, je me rappelle qu'on m'a appris que tous les personnages sur les reliefs sont réalisés dans le profil dit "Egyptien", avec tout le corps de profil, mis à part les épaules de faces. C'était la même chose pour vous?

Les manuels d'histoires le disent d'ailleurs encore. La raison serait qu'à l'époque, on ne savait pas représenter les personnages différemment. C'est quand même étonnant d'être en mesure de réaliser des statues et des reliefs très détaillées, mais de ne pouvoir faire que le profil "Egyptien", non?

Vous avez bien regarder ce relief, en particulier les personnages sous le cheval de Ramsès? C'est le profil normal.

En fait, les Egyptiens savaient parfaitement reproduire le profil normal. Il y a une explication pour ces deux profils.

Selon la croyance à l'époque, l'homme est constitué de 5 parties:
- le corps
- l'âme
- le double
- le nom
- l'ombre

Pour la vie dans l'au-delà, on mommifie le corps. L'âme va dans l'au-delà, mais peut revenir de temps en temps et contempler sa vie. Pour le double (c'est la conscience, la voix intérieure), on a les statues et le nom est inscrit dans le cartouche. Pour l'ombre, on a les reliefs aux murs. Le profil Egyptien correspond en fait à l'ombre.

Lorsque l'âme revient, elle va se reconnaitre grâce à son ombre représentée sur les murs, donc les profils Egyptiens.

Les profils normaux sur ce relief sont en fait les ennemis de Ramsès. Personne n'a envie que les âmes des ennemis puissent revenir, on ne représente alors sur les murs le profil normal pour que l'âme de l'ennemi ne puisse se reconnaitre.

[Chinook]

Superbes, tes photos sont superbes   
Et ton carnet se boit comme de l'amarula    du petit lait

Que du bonheur 

Pour moi, l'Egypte ce sera pour septembre, pour la troisième fois et plus je lis ton carnet, plus j'ai hâte d'y être 

[Simba]

Merci Dominique, pour ce carnet  fourmillant de détails archéologiques, historiques et royalement illustrés par tes magnifiques photographies.

Manifestement, vous aviez un bon guide... sachant déjouer les hordes de "bipèdes - Top chrono 20 min" 

[eRey]

Merci pour cette histoire. J'ignorais l'histoire des profils égyptiens..

Manu

[tcom]

Merci pour vos commentaires.

Pour moi, c'était également la troisième fois en Egypte, mais avec deux semaines dans le désert, j'ai pu voir une toute autre facette du pays.

J'ai vraiment eu de la chance avec le guide. Car visiter les temples de Louxor et de Karnak sans trops de foule, c'est une très bonne performance. De plus, il nous rendait attentif dans les temples à beaucoups de détails (comme l'histoire des profils par exemple) que je n'ai pas eu dans les deux autres circuits.

Pour ceux que cela intéresse, j'avais un GPS avec moi et voici notre itinéraire:

[dric]

Merci pour ce sympathique carnet de voyage rempli de jolies photos.