Afrique de l'Ouest à vélo

[dric]

Et ça continue... Superbe récit. Jolies photos et certainement plein de bons souvenirs pour toi.
Vivement la suite.....

[MCO]

On se régale Manu     
Quelle idée de laisser montre et GPS dans sa tente ( note ça partait surement d'un bon sentiment : t'alléger un peu !!!!!!!!!!      )

Tu froles le Landscape award 2007 toi, 
Bien à toi

[eRey]

Quelle idée de laisser montre et GPS dans sa tente ( note ça partait surement d'un bon sentiment : t'alléger un peu !!!!!!!!!!

M'en parle pas, je me suis maudit de les avoir laissé dans la tente. En plus j'étais juste à côté du camping, planqué au bord de la mer à attendre que la marée montante m'amène les limis à portée d'objectif.. Juste absent 3 petites heures. Mais largement suffisant.

Tu froles le Landscape award 2007 toi, 

Attends de lire la partie malienne c'est pas triste non plus 


Merci pour vos messages Dric et Marie-Claude

à bientôt
Manu

[eRey]

Bon, je suis bien motivé et - surtout - j'ai du temps.

15.1.2005

Tout voyageur ayant fait le voyage de la Mauritanie vers le Sénégal ou dans l'autre sens le sait. Le poste frontière de Rosso est un cloaque. Concentration incroyable d'arnaqueurs en tout genre et de corruption. Depuis le Maroc nous demandons des infos sur les différentes frontières que nous aurons à traverser. Tous nous disent la même chose à propos de la frontière sénégalais. PAS PAR ROSSO. Nous éviterons donc Rosso en longeant le fleuve Sénégal jusqu'au barrage de Diama. Nous devons tout de même nous arrêter à Rosso pour prendre la piste. Et nous sentons tout le potentiel d'un touriste. Une grappe reste collé à nos vélos, scannant tout ce que nous sortons. Vite vite loin. Des gamins nous courent après pour ramasser des affaires fixées sur nos vélos. D'autres hurlent CADÔÔÔ à s'en éclater les cordes vocales et se dénudent pour traverser le canal les séparant de la piste que nous prenons. Nous faisons quelques kilomètres poursuivis par ce cadôôôô!

La piste longe donc le fleuve Sénégal et traverse le parc national du Diawling mauritanien. Un régal pour l'ornitho que je suis. Le paysage se résume facilement. Des roselières d'un côté, une vaste zone inondable de l'autre. Des nuages d'hirondelles - rustique et de rivage - bruyantes et au vol papillonant. Des lignes de Cormorans - au vol efficace. Tous volent en groupe des dortoirs aux gardes-mangers. Des lagunes traversées de lignes roses foncées. Les Flamants font gueuleton de crevette. Cigogne noire, Héron cendré et pourpré, Aigrette - la Garzette et la Grande - à l'affut au bord des plans d'eau. Des vols de Pélicans - imperturbables - des Vanneaux éperonnés en bord de route - souvent perturbés. Echasses, spatules, dormant ou mangeant. Oedicnème du Sénégal et Crabier partagent le même bout de rive. Bécasseaux variable et stagnatile stressent les vers de vase. Les Alcyons-Pie passent, flèches noire et blanches dans le tableau. Les Guêpiers nain - entre deux chasses - se reposent sur la végétation. Les roselières hurlent de passereaux tout le long de la route. Busards - cendré et Saint-Martin - et Milans noirs inspectent les vasières asséchées à la recherche de rongeurs suicidaires. Et la Phacochères? Les Phacochères traversent la piste. Simplement.

6.1


6.2

In prophylaxie we trust
Nous bivouaquons dans ce secteur inondable et humide du Diawling. nous nous faisons dévorer par les moustiques malgrés le produit et nos pantalons. Je me fais piquer à travers le tissus. Le temps de filtrer quelques litres d'eau (j'aimerai bien trouver celui qui a écrit 1L en un quart d'heure sur la notice du filtre..) pour la route du lendemain et nous filons dans nos tentes.

16.1.2006

Fin de piste au barrage de Diama. Sprint au finish avec Andrew que la piste en tôle ondulée doit forcer à abandonner. Douaniers et policiers qui cherchent à nous extorquer quelques sous. Officiellement nous n'avons pas dormis dans le parc national du Diawling et arrivons en droite ligne de Rosso (90 km). Nous ne payons donc pas la taxe de séjour du parc national. Le douanier mauritanien nous demande ensuite 1000 UM pour frais de dossier. De gentils touristes français ont payé sans se poser de question. Le douanier insiste en disant que nos compatriotes (groumpf) ont payé sans rien dire. Les compatriotes ajoutent une couche en ajoutant que 3€ n'est rien du tout (sic!). Nous envoyons nos australiens qui jouent les idiots et récupèrent nos passeports en 15 minutes. Bon pour la frontière mauritanienne. A la frontière sénégalaise - midi pile - le douanier prend nos passeports, remplis consciencieusement son cahier, tamponne nos passeports en nous disant qu'il va faire sa pause de midi jusqu'à 15h et que si nous voulons récupérer nos papiers, nous devons lui donner 5€ chacun. N'ayant pas encore mangé, nous le prenons au mot et revenons à 15h. Il tend les passeports sans rien dire. 25€ lui sont passés sous le nez, et une Aigrette garzette est venue se promener sous mon objectif pendant cette longue pose de midi.

6.3 L'Aigrette garzette (cramée ...) se promenant d'un côté à l'autre d'une barque coulée. A droite


6.4 à gauche

Mais l'important pour cette journée est l'arrivée au Sénégal et à Saint Louis du Sénégal où nous pourrons enfin boire une bière. Après avoir passé deux bonnes heures à trouver un hotel pas trop cher nous nous asseyons à un bar et commandons cett bière dont Andrew  nous parle depuis le Maroc - imagine, after that long day cycling under the sun, after those hundred kilometers, a good big cold beer... Les deux tournées de Gazelle ne font pas long à être descendue.

19.1.2006

Saint-Louis reste une étape pour nous. Cette ville est trop touristique. Il faut aller à l'extrémité de l'île pour un peu de tranquillité et laisser courir son imagination. La ville a gardé une ambiance toute coloniale. Les bâtiments sont encore debout, et les militaires français prennent le café. Une atmosphère étrange - et toute historique - sort de cette ville. Je me prends à imaginer les rues à l'époque coloniale, les rues grouillant de monde. On nous accoste sans arrêt. Que ce soit pour nous souhaiter la bienvenue ou pour nous proposer la dernière sculpture pas chère. Difficile d'être tranquille. Nous faisons nos achats et nos réparations avant de repartir. Jonas roule vers Dakar, Andrew et Leah vont filer vers le Burkina Faso en prenant leur temps, et Jérôme et moi iront dans le Parc national du Djoudj pour 5 jours avant de partir chacun de notre côté.

Ce soir là nous voyons passer notre première roussette. Sourire béat pour Jérôme comme pour moi.


La suite dans le Parc national des oiseaux du Djoudj
Bonne lecture
Manu

[LeTigre]

Pourvu que la motivation reste et que tu continue a avoir du temps alors !!
 
Super Manu    On y est !

[MCO]

J'aime ben moi quand tu es motivé et que tu as du temps    (en plus je sais pas pourquoi mais en ce moment ça m'interresse beaucoup le Sénégal      )

[LeTigre]

Et le vélo MC ? Ca t'interesse pas ? 

[eRey]

C'est plutôt le temps qui vient à manquer ces dernières semaines... Je fais du remplacement jusqu'au mois de juin et ces sacrés gamins me prennent plus de temps que ce que je pensais..

Le Sénégal? Ha! Saint-Louis. Ha! le Djoudj et ses oiseaux par milliers!
Quoi? pas le temps d'aller là haut? Oups, j'attendrai avant de poster mes images du Djoudj alors  .

Savoure une Gazelle à ma santé MC
 

Manu

[gerenuk]

J'avais pris du retard dans la lecture de ton carnet de voyage. Quel plaisir à te lire et à regarder tes photos   Merci 

[vinnylove]

Toujours aussi prenant ton récit et très bien illustré 
Rien que de le lire j'en ai mal aux mollets 
En attendant la suite ...

[eRey]

Vinny, generuk, merci pour vos messages.

Je continue..

20.1.2006

Petite journée de route. Agréable et tranquille. Plusieurs arrêts piafs. Les Jacanas à la sortie de St-Louis et bien d’autres sur la piste. Rollier d’Abyssinie, Merle métallique à oreillon bleu, Vanneau éperonné, Echasse, Rynchée peinte, Chevalier culblanc et gambette, Combattant varié, Aigrette garzette et des récifs, Sterne hansel, Cigogne blanche, Cormoran africains, etc… etc… Sur la piste du Djoudj observation d’une troupe de phacochère à 20 mètres. Ils se nourrissent sans se préoccuper de nous.

7.1


7.2


7.3

Pause de midi agréable. Un Alcyon pie dans un arbre. Tâche noir et blanche noyée dans le vert.

7.4


7.5 Le repos du guerrier 

Arrivée dans le parc national ou nous prenons une bière à l’hotel. Nous sommes finalement accueillis chez notre contact de manière magistrale avec un plat de spaghetti pour le goûter - à manger avec la main bien sur - nous sommes resté un peu c**. Le soir, un repas royal et une soirée tambour et danse..

21.1.2006

Journée d’observation monstrueuse.
Un champ de Crabier, un arbre à Alcyon pie, une étendue de Pélican, un nuage de dendrocygne, et des limicoles qui longent les plan d’eau. Nous nous déplaçons dans le parc à vélo et nous passons quelques heures au bord des plans d’eau. Il suffit de s’asseoir et d’observer. Il y a des piafs partout et j’ai bien du mal respecter mes quotas de film journalier.

7.6 Guêpiers nain et la branche qui fâche ....


7.7 Cormoran africain


7.8 Gravelot pâtre


7.9 Gravelot pâtre bis


7.10 Bécasseau minute


7.11 L'arbre à Alcyons


7.12 Le Milieu type du Djoudj. Des roselières à perte de vue

22.1.2006

Visite des colonies en pirogue. Nous prenons un bateau pour les deux, allongeons le temps de balade d’une heure à 3 heures et réservons le premier voyage du matin. Les pirogues partent du lieu de nourrissage des Pélicans. Nous les avons sous les yeux en train de pêcher et pouvons observer à loisir leur technique. Les Cormorans africain viennent ajouter leur grain de sel. Il ne fait pas bon être poisson au parc national des oiseaux du Djoudj. Les Pélicans manoeuvrent de manière à encercler un banc de poisson puis plongent dans un grand bruissement. Des groupes se rejoignent, plongent et se défont. Nous observons un ballet aquatique depuis l’embarquadère. Entre les arbres, en dehors du plan d’eau libre, les Dendrocygnes sifflent avant de partir en grand vol. Oiseau farouche. Nous comprenons d’où venaient les nuages observés hier.

7.13


7.14 On se rassemble ...


7.15 On plonge


7.16 Et on va voir ailleurs le bec plein


7.17 Dendrocygnes en vol

Ensuite ?
Ensuite nous avons passé trois heures dans cette barque à observer, dessiner ou photographier tout ce que nous voyions. Il a fallu calmer le pilote qui fonçait sur tout ce qui portait des plumes. Pendant la première demi-heure du voyage, Anhingas, Grand Cormoran et son cousin d’Afrique et Aigrettes ont subit les assaut de notre barques. Il a compris et reste à dictance. Les yeux grand ouverts nous voyons nos migrateurs cotoyer les Crocos

7.18 Les arbres à Cormorans


7.19 Les arbres à Cormorans bis


7.20 Grand Cormoran


7.21 bihoreau gris avec les Cormorans africains


7.22 Le Bihoreau et le Croco


7.23 Colonie de Dendrocygne


7.24


7.25 Une Caspienne passe

Le Djoudj abrite une colonie de Pélican blanc. Difficile de ne pas shooter à tort et à travers. Un post suivra uniquemement avec les images de la colonie

Au retour nous restons encore le reste de la journée près du débarquadère à observer tout ce qui peut voler. Les deux spatules, africaine et européenne, Oedicnème du Sénégal, Tarier pâtre, Bergeronnette printanière etc... etc...

7.26 crabier chevelu


7.27 Bergeronnette printennière


7.28 Mouette à tête grise


7.29 Oedicnème du Sénégal


7.30 Oedicnème du Sénégal bis


7.31 Tarier pâtre


7.32 Sterne caspienne


7.33 Echasse blanche dans le verdure du Djoudj

Nous discutons avec un garde du parc, Insa Ngom, passionné de nature et nous explique qu'on le prends pour un fou quand il dit qu'il part pour 20 jours de brousse et qu'il aime ça. Il ajoute encore cette petite phrase que j'aime beaucoup: "Observer et vivre dans la nature, ça allonge la vie des hommes".
Il m'apprend également que la marque de mon vélo - Koga Miyata - a une signification en langue peul: C'est là que je vais / je m'en vais. Beau nom pour un vélo de voyage..

23.1.2006

Direction Grand Lac et le grand mirador à vélo. La piste est plus riche en observation. Martin-pêcheur pygmé, limis en masse. Pie-grièche à tête rousse, Ganga à ventre brun. L'observatoire abrite une effraie qui a décidé d'y pondre ses oeufs. Je la dérange en entrant et trouve un rongeur mort devant les oeufs. Déjà prête pour nourrir les jeunes à venir..

7.34 L'Effraie fait son nid ... dans l'observatoire

Soirée de fête pour notre départ. Les hommes d'un côté - stoïque - et les femmes de l'autre - déchainées et s'en donnant à coeur-joie. Elles s'occupent des percussions - un tonneau, un plat en métal, un bout de bois - et tout le monde danse dans une pièce de 16 mètres carré. Dernière soirée dans le Djoudj.

Bonne lecture
Manu

[MCO]

Bon ben je sais que je n'aurais plus qu'à repartir rien que pour le djoudj donc 
L'arbre à Alcyon pie suis sur le c** je ne pensais pas qu'ils avaient un vie aussi sociable 
J'aime beaucoup ton crabier et ton tarier patre ( jolie compo en pano vertical)
Pour la dame blanche je suis étonnée qu'elle n'ai que 3 oeufs, elle peut pondre jusqu'à 7 oeufs ( j'adore ce rapace avec qui j'ai vécue pendant 23 ans)

Toujours un régal ton récit, merci pour ce délicieux " break in the rush " 

[hyena]

En une phrase : Superbe récit , illustré de superbes photos, j ' aimerais y être   

[eRey]

Bon ben je sais que je n'aurais plus qu'à repartir rien que pour le djoudj donc 

Ben tu me dis quand tu y vas, parce que je dois aussi y retourner... Y a trop à prendre en photo et je n'avais pas assez de pellicule...

L'arbre à Alcyon pie suis sur le c** je ne pensais pas qu'ils avaient un vie aussi sociable 

Regarde bien les branches, elles sont pleine de guano. En fait il y en avait 12. Le temps que je m'approche (pas assez discrètement..) 4 se sont envolés.

Pour la dame blanche je suis étonnée qu'elle n'ai que 3 oeufs, elle peut pondre jusqu'à 7 oeufs ( j'adore ce rapace avec qui j'ai vécue pendant 23 ans)

Le nid était au sol dans un observatoire accessible pour un carnivore. Cela ne m'étonnerai pas que quelques oeufs se soient fait gober. Quand j'y suis arrivé elle s'est envolée. Le temps de prendre la photo, elle est revenue et je suis vite parti pur ne pas plus la déranger. Mais ça montre que cet observatoire est peu visité..

J'aime beaucoup ton crabier et ton tarier patre ( jolie compo en pano vertical)

Toujours un régal ton récit, merci pour ce délicieux " break in the rush " 

En une phrase : Superbe récit , illustré de superbes photos, j ' aimerais y être   

Merci beaucoup 

[lauritz]

Magnifique, vraiment ! 

Je serai dans le Djoudj dans une dizaine de jours mais je n'ai pas la prétention de pouvoir faire d'aussi belles photos.

Par rapport à une autre discussion, je viens de recevoir le Sinclair sur les oiseaux d'Afrique. Bien copieux mais tout à fait transportable. Je vais l'étrenner là-bas et j'espère qu'il me permettra d'identifier certaines de ces espèces.

Merci pour ce partage.