Super la petite famille
Sur la route du retour plus de 200 éléphants par gros groupes nous entourent puis vont boire et même un peu plus loin prendre un bain de boue. Quelle incroyable scène encore une fois, si intense à vivre et si difficile à décrire avec des mots.
Nous sommes restés silencieux dans la voiture, entourés de ces pachydermes si impressionnants, ils marchent en silence, ne cessant jamais de nous tenir à l’œil, la trompe souvent levée pour nous sentir. Nous ne bougeons pas, de temps en temps nous faisons quelques photos en évitant les rafales bruyantes, ils passent tout près, il y en a de tous côtés, ce n’est pas le moment de les énerver, ils sont déjà suffisamment stressés. C’est une grande chance de vivre ce genre d’expérience, être au centre d’un immense troupeau, il y a des petits, des adolescents, des mères vigilantes, un male est blessé gravement au postérieur gauche et il boite sérieusement, la cuisse totalement déformée (on dirait qu’il s’est démi un os) c’est terrible à voir mais on ne peut rien faire, il mange et suit le troupeau. De temps en temps un cri de détresse perce le silence, nous pouvons ressentir leur stress, le manque d’eau, le manque de nourriture, nous sommes démunis. Ces cris nous déchirent l’âme, l’éléphant est un animal tellement sensible… hélas nous sommes impuissants à faire tomber la pluie. Plus je les observe et plus je les aime, les liens sociaux, la tendresse, les jeux, cette aptitude à ne pas faire de bruit, cette puissance qui ne sert jamais à détruire (à part peut-être certains arbres), ce physique si particulier avec cette peau ridée, cette trompe à la fois puissante et douce, la profondeur de leur âme que l’on peut entrevoir dans leurs yeux. Oui je les aime et je suis désespérée qu’on continue à les tuer pour leur ivoire, désespérée qu’on impose des quotas dans des pays comme le Botswana car on a toujours pas rouvert les couloirs de migration et bien sûr ils ont besoin d’une quantité gigantesque de nourriture et finissent par détruire des forêts entières. Je ne peux m’empêcher d’avoir de la compassion pour ces géants du bush, je ne peux m’empêcher de mettre de l’affect et du sentiment, je ne peux m’empêcher de rêver qu’un jour, enfin, on leur fichera la paix qu’ils méritent.
F94- le voleur d'eau
F95-
F96- les bons copains