Merci pour toutes vos réponses !
Voici donc la suite de nos aventures : direction la côte et la petite ville de Wallis Bay
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Premières lueurs sur l’horizon et première voiture qui passe sur la piste, c’est le signal pour déclencher le départ. Il est 6 heures du matin, nous avons rendez vous vers 9 heures et les 80 km qui nous sépare de Walvis bay vont être rapidement parcourus car le paysage est désertique mais sans la moindre beauté et sans oiseau ! De plus la qualité de la piste s’améliore et sur les derniers kilomètres le bitume est de retour!
Vers 7h30, nous arrivons à l’entrée de la ville de Walvis bay. De grandes dunes côté droit et sur la gauche, des mares temporaires serpentent entre les petites dunes. C’est ici que se nourrissent des Flamants roses et des nains. La lumière est jolie, nous en profitons pour faire des photographies d’ambiance.
65. Flamants
Assez facilement, nous trouvons le quai d’où partent les tours en bateau effectués par l’opérateur Mola mola. Nous avons un peu de temps avant le départ, nous le mettons à profit pour scruter la baie réputée pour être la Mecque des oiseaux d’eau en Afrique australe avec des concentrations dépassant les 100 000 ind. La marée est basse et les oiseaux nombreux. Sur les bancs de sable exondés, des Cormorans du cap, des Avocettes et des Pluviers argentés. Dans les zones en eau, ce sont principalement des flamants ainsi qu’un petit groupe de Barges rousses. Dire que nous avons vu ces dernières il y a 15 jours à plus de 13 000 km de là, sur leurs territoires de reproduction scandinaves …Quelle distance parcourue en si peu de temps !
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Il y a de la vie ici, le spectacle est vraiment très sympa. De temps en temps, ce sont des vols de quelques Pélicans blancs qui nous passent au dessus de la tête, ralliant une partie de la baie à une autre.
67. Pélican blanc
68. Pélican blanc
69. Pélican blanc
Sur le principal banc de sable en face de nous, deux Chacals à chabraque sont en maraude. Ils longent le rivage à la recherche du moindre oiseau affaibli ou mort.
70. Mouette de Hartlaub et Goéland dominicain
9h. En compagnie d’autres français nous embarquons à bord du bateau pour un tour de 3 heures dans la baie. Petite présentation de ce qui nous attend, puis le show pour touristes démarre. On appâte les Goélands de Kelp avec quelques menus poissons afin qu’ils se chamaillent au dessus du bateau, ce manège attire automatiquement les 3 Pélicans blancs du port qui viennent se poser sur le toit du navire. Patients, ils savent qu’ils vont avoir droit à leur part du butin halieutique moyennant une prestation. Et pour le clou du spectacle, nous avons droit à une otarie. Elle grimpe sur le bateau par la poupe et se faufile au milieu des touristes créant la surprise. Une bête de plus de 2 m âgée de 3 ans. Elle fait la belle pour avoir droit à son premier poisson, le 2ème elle le récupère dans l’eau en sautant depuis le bateau et obtient le 3eme après une accélération foudroyante. Quelle vélocité dans l’eau ! Elle sait maintenant qu’elle n’a plus rien à gratter ici, aussi passe t elle au bateau de touristes suivant pour effectuer le même ballet. Il y en a 5 en tout et elle les fera tous. Cet individu a compris comment gagner sa pitance sans avoir à nager après des poissons vivants.
Walvis bay est quasiment le seul port du pays. Les marchandises qui transitent ici servent à la Namibie mais aussi aux pays voisins n’ayant pas d’accès à l’océan tels le Botswana et la Zambie. Compte tenu de l’importance grandissante du transit de marchandises, des extensions du port sont en pleine construction. Il n’est donc pas surprenant de voir de nombreux navires amarrés dans la baie en attente de chargement ou de déchargement. Il y a même une plate forme pétrolière. Pourtant le pays n’est pas producteur de pétrole contrairement à son voisin l’Angola. Nous passons à distance de tous ces navires et faisons un long arrêt autour du parc à … huîtres. Les naissains originaires du chili poursuivent dans les riches eaux namibiennes la fin de leur croissance. L’association du courant froid de Benguela couplé à des phénomènes d’upwellings rend ces eaux parmi les plus productives au monde. L’abondance en nutriments favorise le développement planctonique ce qui se traduit par une couleur verte des eaux peu engageante. Si on ajoute les nombreuses grosses méduses, on comprendra que personne ne se baigne !
La richesse des eaux est telle que les huîtres atteignent la taille pour la consommation en 9 mois alors qu’en France il faut 3 à 4 ans. Mais nous, nous ne sommes pas vraiment intéressés par la vie des huîtres. Nous trépignons d’impatience en voyant au loin les flots de milliers de Cormorans quitter le dortoir de Pelican point. On perd encore du temps autour d’une épave d’un navire … que de temps gâché alors que nous pourrions le consacrer à chercher les dauphins.
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72. Cormoran du Cap (Walvis Bay)
On trouve ici deux espèces, le Grand Dauphin, espèce cosmopolite et le Dauphin d’Heaviside endémique du Benguela. C’est surtout pour cette dernière espèce que nous nous sommes inscrits sur cette sortie, seule véritable occasion de pouvoir les observer de près. 30 minutes plus tard, nous arrivons à hauteur du dortoir à présent déserté des cormorans. Nous longeons d’assez loin la côte ce qui ne permet pas de faire de belles observations des colonies d’otaries.
Alors que l’on atteint Pelican point, le bateau de touristes devant nous ralenti. Des Dauphins d’Heaviside nagent devant leur étrave. Nous, nous sommes au point mort, attendant notre tour. Nous avançons enfin et les dauphins viennent nous voir. Ils sont une petite dizaine, un groupe lâche, allant d’un bateau à un autre. Tantôt à droite, tantôt à gauche, ils ne sont pas faciles à photographier. La houle se fait à présent plus sentir car nous perdons la protection de la baie. Les dauphins viennent nager à notre étrave puis très rapidement ils s’écartent comme s’ils ne voulaient pas trop s’éloigner de la baie.
73, 74, 75 Dauphin d'Heaviside
Le vent fraichit, nous faisons encore quelques centaines de mètres histoire de voir qu’il y a aussi des colonies d’Otaries côté océan puis faisons demi-tour. Nous effectuons un passage rapproché près des colonies de la baie. Celles-ci sont constituées de femelles accompagnées de leur jeune. Les mâles étant absents des côtes à cette époque de l‘année car une fois leur devoir conjugal accompli, ils abandonnent les femelles et partent en virée en mer. Femelles et jeunes se prélassent sur la plage tandis que d’autres s’amusent à batifoler dans les vagues.
76-77. Otarie à fourrure du Cap
Le vent froid du large associé aux vagues a raison des touristes qui se réfugient à l’abri dans le bateau. C’est là que nous attend le buffet. Samossas, toasts, champagne d’Afrique du sud et Huîtres namibiennes sont au menu. Nous goûtons les huîtres et sans être chauvin, il n’y a pas d’équivoque, elles ne valent pas les huîtres tricolores (manque de consistance et de goût, aspect laiteux…).
De retour à terre, nous prenons un café sur la terrasse d’un bar puis nous filons vers la zone des salins au sud de la ville. A l’entrée, un gars propose une carte du site payante, nous ne la prenons pas et faisons bien. Car même si avec ses 4500 ha, il s’agit du plus grand site d’exploitation de sel de l’Afrique subsaharienne, il n’y a qu’une route réellement accessible. Nous y retrouvons un petit air de Camargue. Flamants roses, Avocettes, Aigrettes garzettes, Hérons cendrés, Echasses, Chevaliers aboyeurs. Heureusement que de temps en temps il y a des espèces comme des Canards du Cap, des Gravelots à triple collier, Des Gravelots à front blanc et ainsi qu’une centaine de Pluviers élégants pour nous rappeler que nous sommes en Afrique !
78. Les salins de Walvis Bay
79. Pluvier élégant (Walvis Bay)
80. Gravelot à front blanc (Walvis Bay)
Passage dans le centre ville pour faire quelques courses puis nous remontons vers le nord le long de la côte. Entre les villes de Walvis bay et Swakopmund, les constructions se multiplient et seul environ 15 km de plages restent sauvages. Certaines portions sont clôturées pour en interdire l’accès. La raison : c’est ici que se reproduisent les rares Sternes des Baleiniers. Cette espèce ne compte qu’entre mille et trois mille couples à travers le monde et les seuls sites de reproduction se trouvent en Namibie et en Afrique du sud. La plage que nous prospectons compte à elle seule 20% de la population … c’est dire son importance !
Mais aujourd’hui, pas la moindre plume de cette Sterne. En lisant les panneaux placés afin de sensibiliser le public, on apprend que ces plages accueillent une densité phénoménale d’oiseaux. Toutes espèces confondues, on dépasse les 770 oiseaux au km. Mais ça c’est à la bonne saison qui doit coïncider avec l’arrivée des oiseaux du Paléarctique c’est-à-dire vers le mois de novembre. Nous nous avons droit à deux Goélands de Kelp et une Mouette de Hartlaub. Par contre en mer, il y a du monde. Les milliers de Cormorans du Cap que nous avons vu ce matin prendre leur envol sont pour partie ici. Malgré le vent et les gros rouleaux, ils volent en tout sens, se posent et chassent les bancs de sardines accompagnés de quelques Fous du Cap.
81. Mouette de Hartlaub (Walvis Bay)
82. Goéland dominicain (Walvis Bay)
La route quitte la côte et bifurque vers l’intérieur des terres. Cap vers Spitzkoppe. 120 km de routes goudronnées puis 30 de pistes avec pour principales espèces de l’Outarde de Rüppell et un Raphicère. Alors que la nuit est tombée et que nous circulons sur les pistes, un oiseau décolle dans les phares de la voiture. Il se repose à 30m dans la steppe. Nous l’éclairons et tentons une approche. C’est un Courvite à double bande peu farouche qui se laisse photographier.
83. Courvite à double-bande (Spitzekoppe)
Nous prenons une piste pensant que c’est celle menant au parc de spitzkoppe mais butons sur un passage sableux dans le lit d’une rivière à sec. Nous préférons ne pas tenter et pique niquons sur les rives . D’ailleurs, on va dormir là aussi ! à la prochaine !!!