Jour 8 – Olifants – Le NordLes grillons ont chanté toute la nuit, mêlant leur chant au bruit de la rivière. Le jour se lève, le temps est clair. Cap à l’Est. Nous suivons le cours de la rivière Olifants. Dans une mare, un tout petit croco nous observe, indifférent aux deux tortues qui nagent à proximité. Des francolins courent. Arrêt à
Olifants River Lookout, d’où l’on a une vue superbe sur la rivière Olifants avant son confluent avec la rivière Letaba. Notre route nous fait maintenant longer la rivière Letaba. Concert de chants d’oiseaux. Un vrai régal pour les oreilles. Et tous ces calaos qui volent autour de nous, sauf un ! Un drongo brillant se pose sur une branche. Des vanneaux couronnés picorent.
30. Drongo brillant
31. Vanneau couronné
Sur notre route, un magnifique baobab, le
Von Vielligh Baobab, du nom d’un topographe chargé de l’étude du tracé de la frontière entre le Mozambique et l’Afrique du sud, et qui grava ses initiales sur cet arbre vénérable en 1891. Nous continuons de longer le cours de la rivière Letaba que l’on aperçoit en contrebas de la piste avec son lit parsemé de rochers et de roseaux. Nous croisons bon nombre de cobes à croissant, d’impalas et une harde d’éléphants (nous en compterons 24) qui se dirige vers la rivière. Cerise sur le gâteau, que voyons-nous ? Non, pas de calao à bec noir, mais des libellules toutes rouges, toutes bleues.
10h20 – Nous arrivons à Letaba, où nous visitons
Elephant Hall, où sont conservées les défenses impressionnantes de huit grands éléphants (
Big tusker) dont six des «
Magnificent Seven ». Et où l’on recueille quelques informations sur les massacres d’éléphants perpétrés aux 19ème et 20ème siècles (30 000 animaux tués par an entre 1840 et 1870 selon le Dr D. Livingstone), photos du plus grand chasseur de l’époque à l’appui.
Nous repartons de Letaba en début d’après-midi. Une grande outarde s'éloigne dans les brûlis, avant de se coucher dans une petite fosse (son nid ?) à l’ombre d’un arbuste.
32. Grande outarde
N’wamanzi Lookout. De l’autre côté de la rivière Olifants, un cadavre d’éléphant. Une nuée de vautours attend. A l’écart, un bateleur. Un crocodile est là aussi, mais finit par se lasser. Retour au Camp pour prendre un peu de repos et vaquer aux tâches ménagères.
Jour 9 – Olifants – Le SudDépart à l’aube. Cap au Sud. La fraîcheur matinale est revenue (9°C). Un babouin au sommet d’un arbre, juste à la sortie du camp, nous observe avec curiosité. Deux outardes à ventre noir se faufilent dans les herbes. Nous ne pouvons pas traverser la rivière Olifants vers
Balule car le pont est en travaux, suite aux dégâts causés par les pluies du dernier printemps. Nous modifions notre itinéraire pour franchir la rivière sur le pont de la route principale. Des écureuils de Smith se chauffent aux premiers rayons du soleil. Les francolins sont de sortie. Nous sortons de la voiture sur le pont qui enjambe la rivière Olifants (c’est permis) pour admirer le panorama. Des ouettes passent en rase-mottes, deux pygargues vocifer sont perchés sur un arbre, un héron goliath attend son heure. Au-delà du pont, une jeune hyène tachetée est sortie de son terrier, à trois mètres à peine de la route, sur le côté gauche. Nous nous arrêtons pour l’observer et prendre quelques photos, mais un jeune abruti au volant d’un pick-up aux chromes rutilants, accompagné d’une blondasse * sur son 31, nous dépasse à vive allure, freine violemment, effectue une marche arrière plein gaz, puis repart en avant, plein pot. La jeune hyène n’a pas aimé. Nous non plus, mais alors pas du tout. Les noms d’oiseaux fusent. Le terrier est pointé sur la carte ; nous reviendrons.
* « Et
çà sait faire la cuisine » aurait dit ma grand’mère, cuisinière de son état, jamais tendre avec les blondasses de tout poil.
Nous quittons rapidement le circuit automobile, écoeurés, pour rejoindre la
Ngotso Weir Road, plus calme. Les observations reprennent dans la sérénité revenue. Une troupe de girafes d’abord, un beau cobe à croissant au milieu d’une troupe d’impalas, des coucals, des francolins, des tourterelles, des calaos leucomèles et même une bande de quatre calaos à bec
noir qui s’enfuient à tire d’aile à notre approche. Pas une photo depuis ce matin, les conditions n’étant jamais propices. L’index commence à me démanger furieusement. Cool Papy, cool.
Petit barrage sur la rivière
Ngotso. On entend des hippos grogner. Un héron cendré se tient bien droit, sur une patte, sur la digue. Clic-clac. Les affaires reprennent.
33. Héron cendré
Deux francolins de Swainson et un jeune se faufilent dans les herbes au bord de la piste. Le jeune ne va pas assez vite au goût d’un des deux adultes, ce qui lui vaut de se faire piquer les fesses à grands coups de bec pour le faire avancer plus vite. Ce qui nous met de suite de bien meilleure humeur. Nous décidons de nous intéresser à ce charmant trio, en suivant leur progression. Et nous sommes récompensés lorsque l’un d’entre eux sort de la végétation, bien en vue sur une petite butte.
34. Francolin de Swainson
Les francolins s’éloignent, et revoilà bientôt la petite bande de calaos à bec noir qui s’enfuient à nouveau à tire d’aile. Serions-nous des pestiférés ? Nous poursuivons jusqu’à
Balule puis revenons sur nos pas. Gnous, girafes, zèbres, calaos et rolliers sont au rendez-vous. La hyène a regagné son terrier. Les pygargues ont changé d’arbres. Peu après le pont, nous voyons enfin deux calaos à bec
noir dont l’un superbement placé, mais le temps de freiner et de faire marche arrière, envolés… Pour une fois que nous roulons à plus de 15 km/h …. Midi approche, la température monte vite (29°C). Retour au bungalow pour déjeuner face à la rivière et entamer une sieste. Un peu de repos ne nous fait pas de mal, au contraire. Nous n’avons plus 20 ans, ni même 40, ni même… (air connu).