Mois de Septembre à Masai Mara, Kenya. Nous revoilà dans le secteur de Musiara lors d’un séjour au camp de Melting Pot en compagnie de Simon Chebon pour une observation assez peu banale et à laquelle j’assistai pour la première fois : la parade de l’Autruche.
Nous avons consacré beaucoup de temps à ce suivi car le comportement des individus rencontrés à plusieurs reprises montrait que c’était bien la période des amours chez les Autruches. Les mâles dominants arboraient un goût gonflé cramoisi et paradaient fièrement, tête haute, queue dressée, face aux dominés. Nous avons assisté à de longues courses à travers la savane. Le mâle dominant était capable de repérer un intrus à grande distance et se mettait à sa poursuite sur plusieurs kilomètres.
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Il nous fallait parfois longtemps avant de repérer nous-même l’individu poursuivi. Parfois c’était après une femelle qu’il se mettait en chasse. Celle-ci adoptait parfois la posture de soumission pré-copulatoire : tête baissée, cou en U, ailes et queue pointées vers le sol.
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Après de longs repérages nous avons eu l’opportunité d’assister à la danse de parade du mâle. A proximité d’une femelle qui avait adopté la posture de soumission attestant qu’elle se montrait intéressée, le mâle soudain s’affala au sol et entama sa danse d’amour. Les ailes déployées, le mâle basculait alternativement sur sa droite puis sur sa gauche dans un mouvement rythmé. La tête balançait également de droite à gauche accentuant encore le mouvement. Le cou de l’oiseau était gonflé, donnant l’impression d’un goitre, et plus cramoisi que jamais ; l’oiseau émettant un grognement sourd quasi-continu. Magnifique démonstration !
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Mais, la femelle s’éloignant, il fallut assister encore à de nombreux kilomètres de poursuite avant d’observer la suite. Après une nouvelle danse de parade, le mâle se rapprocha de la femelle mais, cette fois, celle-ci, au lieu de s’éloigner, se laissa à son tour tomber au sol, autorisant le mâle à la rattraper et à la monter.
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Là, une nouvelle danse débuta pendant la copulation. Le mâle pratiquait la même chorégraphie que lors de la parade avec, cette fois, la femelle en dessous de lui. En plus du mouvement de bascule des ailes du mâle, on pouvait également observer le bout de ses rémiges vibrer fébrilement. La femelle avait une attitude curieuse car, durant l’accouplement, elle donnait des coups de bec comme pour picorer l’herbe devant elle. On entendait d’ailleurs le claquement que faisaient ses mandibules en se refermant.
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Voici la scène en vidéo :

L'accouplement proprement dit avait duré 45 secondes avant que les 2 individus ne se séparent. Voilà, nous avions investi pas mal de temps pour ce suivi et nous en avons été largement récompensés.
Jérôme
Le reportage
sur mon site web en HD :