Suite et fin : passage par le parc de la Bénoué :Notre magnifique séjour à Boubandjida s’achève et peu de regrets malgré les nombreuses espèces qui auront manqué à nos observations. Regret aussi ne pas être resté un peu plus longtemps et surtout mon manque de talent photo pour rendre la beauté extraordinaire des paysages du nord Cameroun. Je me permets ici de mettre quelques photos de Paul pour illustrer la faune du Parc que je n’ai pas eu la chance de voir durant les 4 jours. Nous avons raté les damans, les léopards, les hylochères, le caracal, serval, chat sauvages, le varan du Nil, les hyènes, oryctérope. Mais en 4 jours, voir les éléphants, le lion, les élands, les buffles et toutes les espèces d'antilopes c'est déjà super.
caracal photo Paul Bour :Varan photo Paul Bour :Panthère photo Paul Bour :Le lycaon a quant à lui a priori disparu, pourtant le nord Cameroun était une des régions d’Afrique ou il était très présent. Le parc de la Bénoué était même réputé pour ses très grandes meutes. Selon les chasseurs qui nous ont accueillis, ils auraient repéré des traces il y a deux ans, mais aucune observation directe n’a été recensée depuis presque 10 années. Les guépards ont connu le même sort.
lycaons dans le parc Bénoué dans les années 70'L’autruche, si elle est encore présente à Waza, plus au nord, a disparu de Boubandjida depuis longtemps. Elle était pourtant le 1er emblème du parc dans les années 60. Une tentative de réintroduction a eu lieu il y a 3 ans dans la partie Tchadienne du parc (Sena Oura). Echec, les pauvres bêtes sont mortes de soif durant le transport depuis Njamena.…
69- autruche à WAZA en 2006La tortue terrestre (Centrochelys Sulcata) a elle aussi disparu en raison de la pression humaine. Le zoo de Limbé a offert deux individus à Paul pour débuter un élevage. Echec, se sont deux mâles…..Paul cherche donc une Sulcata femelle au Cameroun, avis aux possesseurs de tortues de compagnies.
Nous partons après le petit déjeuner. C’est avec regret que nous quittons le parc, quelques jours de plus n’auraient pas été de trop. Nous saluons nos amis retraités, et remercions Paul et Mai pour leur accueil et leur courage. L’ambiance du campement va nous manquer, c’est sur. Si l’absence totale de moyen de communication avec l’extérieur est un réel luxe pour moi qui suis le reste de l’année accroché à mon portable, au bout de quelques jours, cela commence quand même à me stresser, je n’ai aucune nouvelle de ma femme et de mon bébé….
70-ma dernière girafeNous prenons la route de la sortie, nous observerons encore pleins d’antilopes, de girafes et un buffle. Mais peu à peu la civilisation reprend ses droits. Nous croisons les premiers pasteurs peuls avec leurs zébus à peine sortie de Boubandjida. Puis les champs de coton prennent la place de la brousse et les premiers villages apparaissent.
Nous avons 6 heures de 4X4 à faire pour rejoindre Garoua, où nous espérons prendre notre avion. La piste traverse après quelques heures le parc national de la Bénoué. Ce parc était très couru dans les années 70/ 80, facile d’accès, à seulement 3 heures de route goudronnée de Garoua, c’était un lieu de villégiature des expatriés Français qui y venaient nombreux pour observer la faune et pêcher dans le fleuve Bénoué. A l’époque 3 campements existaient : Bel Eland, Grand Capitaine et Buffle noir.
Mais aujourd’hui, tout cela est fini. Le parc est à l’abandon. Les Mayos que nous traversons sont laissé aux orpailleurs que nous observons partout, le braconnage à explosé, la faune à presque disparu, seuls des grands troupeaux de zébus des pasteurs Bororos se baladent de ci delà. Les campements sont en ruinent, il ne reste que celui du buffle noir qui est encore en activité mais dans des conditions d’hygiène et de sécurité très limité. Ici, aucun « Paul Bour » n’est présent pour protéger la vie sauvage.
71-Pasteur Peul Borroro et son troupeau72- les zébus :73-ramassage du coton :74- femme au travail
75- Jeune marchand à Tcholliré
Nous nous arrêterons néanmoins pour voir la «Mare aux hippos ». Les hippopotames sont là, une petite vingtaine de bêtes se reposent. L’animal est dangereux, les braconniers évitent de les attaquer, mais la population dans le Nord du Cameroun a néanmoins énormément diminué. Il n’y a jamais eu d’hippos à Boubandjida, les mayos n’étant pas permanents.
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Nous faisons un second stop au campement du «Grand capitaine», il est en ruine, il ne reste qu’un vieux gardien édenté et de la taule rouillée. Mais la vue de la terrasse de cet ancien campement est absolument magnifique!! C’est sans aucun doute le plus beau panorama du nord du Cameroun. C’est sur cette dernière photo que mon carnet s’arrête, nous atteindrons sans encombre Garoua et notre avion n’aura que 6 heure de retard, un détail…le séjour fut extraordinaire.
79- La bénoué80-81-Durant ce séjour, j’aurais rencontré des individus qui depuis de nombreuses années sont amoureux fou de ce coin de l’Afrique, Paul Bour, les pisteurs, les chasseurs etc…. Tous, sans exception, avaient le regard terriblement triste. Difficile pour ceux qui ont connu la faune du nord Cameroun il y a 20/ 30 ans d’accepter de voir ce trésor de l’ouest africain disparaitre peu à peu sous leurs yeux.
FIN
Merci à tous.
Quelques liens :L’ancien et le nouveau site/blog de Paul Bour (tenu depuis 2006 mais arrêté après le massacre des éléphants…)
http://boubandjida.canalblog.com/http://www.paulboursafaris.com/Magnifique documentaire sur Boubandjida 3,90€ en location
http://www.filmsdocumentaires.com/films/964-boubandjida Blog sur la sauvegarde du parc de la Bénoué (c’est nouveau c’est très bien)
http://benouenationalpark.blogspot.fr/LAGA
http://www.laga-enforcement.org/SOS ELEPHANT TCHAD
http://www.soselephants.org/stephanie.htmlIFAW
http://www.ifaw.org/france/frontpageQuelques données en vrac à l’attention des voyageurs :-n’hésitez pas à aller à Boubandjida, vous profiterez d’un magnifique parc et d’une faune d’exception
-Il n’y a que 6H20 de vol entre Paris et Yaoundé
-il n’y a pas de problème de sécurité dans ce secteur, c’est loin de Boko Haram et du Nigeria
-ne faites pas confiance dans les horaires des vols intérieurs de la Camair Co, prévoyez large !
-prenez un bon 4X4, un chauffeur et un guide sérieux (agence Fagus Voyage est très bien)
-allez y vite, je ne sais pas combien de temps Paul tiendra encore, et après lui….
-le Cameroun a de nombreux autres atouts, à l’ouest, au sud, à l’est, qui méritent largement le déplacement.
-Ne laissez pas les safaris en Afrique de l’ouest se limiter à la chasse sportive, aidez la faune avec vos clichés, venez aider l'ouest Africain
- Restez 5/6 jours à Boubandjida, c’est un minimum pour un amoureux de la faune
-Si la sécurité revient, faites un combiné Boubandjida /Waza ou Zakouma au Tchad
-N’espérez pas observer la faune de forêt au Cameroun, il n’y a aucune infrastructure dans le sud du pays.
- attention, le campement n’est ouvert que de décembre à mai
-je suis à disposition pour d’éventuelles questions
-apportez du Picon
A++