Donc, la suite...
Pour les noeuds, voilà la démo:
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Pas compliqué, hein?
En deux jours de boulot, le nid est fini.
Alors Y'a plus qu'à, me direz-vous...
Ben non, pas si simple. Chez nous, les hommes construisent seuls. Et ensuite, ils attendent sur le pas de l'arbre que des filles veuillent bien passer par là et s'installer. Dès qu'on en voit une, vite, il faut sortir le grand jeu de la séduction. Pour ça, je me débrouille pas mal...
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Celle là (vous avez vu comment elle me regarde
) est restée. Mais beaucoup s'en vont. Et lorsqu'un nid est visité par une fille qui ne reste pas, ou qu'il n'est pas visité du tout, je le DE-TRUIS! Chez certains de mes cousins tisserins qui vivent en colonies de mâles, les femelles détruisent elles-mêmes les nids refusés. Mais chez nous les "masques", ce sont les mâles qui se tapent la construction ET les destructions. J'en ai détruit plus de 40 entre août et fin janvier. Pour un taux de réussite de deux nichées en six mois.
A noter que je suis un oiseau pudique. Mon photographe a passé des journées entières à essayer de photographier un accouplement. Impossible! Je fais ça en moins d'une seconde, sans prévenir, et lui, avec ou sans autofocus, il n'a JAMAIS réussi à faire la photo licencieuse dont il rêvait
Bref, une fois qu'on a signé le contrat avec madame, je m'occupe de l'aménagement intérieur:
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Pudique je suis dans mes amours, pudiques nous sommes dans notre vie familiale. Vu la structure du nid et sa position en bout de branche au dessus de l'eau, je mets au défi tous les photographes du monde de venir espionner notre vie de famille...
Alors mon photographe attitré a tué le temps en me regardant chasser les abeilles qui venaient enquiquinner les petits...
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Et puis un jour...
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Un de mes deux petiots de ce nid-là a montré le bout de son nez. Il a hésité un long moment avant de plonger dans le vide.
Au début, il se fait des petites frayeurs: il plonge, et il se débat comme un fou en chute libre pour remonter au plus vite:
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Et puis, en quelques heures, il maîtrise le vol. Et quitte le nid.
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Là, j'avoue que j'ai la boule au ventre de le voir partir...
Mais c'est ma vie de tisserin. Dont je vous ai fait partager quelques mois.
Mi février, au plus chaud de l'été, j'ai détruit les derniers nids vides, et je suis parti. C'était la troisième année que je bâtissais mon village dans cet arbre. Si tout va bien, je serai de retour en août...