Puis nous allons passer devant l’enclos des puppies, eux aussi ont terriblement grandi, ils sont beaucoup plus haut sur patte et ont toutes leurs couleurs maintenant (l’année dernière ils étaient plus foncés)
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Après le déjeuner, je vais faire un gros calinou à Samira
14h30 Rudie nous donne rendez-vous à la « induction room » car il veut nous faire une présentation sur la préservation, nous expliquer plus en détail à quoi cela sert, pourquoi, comment etc C’est absolument passionnant ! il gère son cours avec un mélange d’humour et de points extrêmement précis et technique…
Dans les grandes lignes car il est difficile de résumer 2 heures aussi passionnantes
1- qu’est-ce qui fait qu’on prend la décision de récupérer un animal ? Naankuse reçoit chaque jour des appels et Rudie nous explique qu’on ne peut pas sauver tout le monde… financièrement ce ne serait pas possible et surtout parce que dans une grande partie des cas il n’y a pas besoin de stresser inutilement un animal, encore moins de lui infliger la pire chose pour un animal sauvage : la captivité, même pour un court délai ! alors qu’est-ce qui va influencer la décision… d’abord Rudie fait un très gros travail d’information auprès des fermiers, il passe des heures à leur prouver qu’avoir un animal sauvage sur sa ferme ne présente pas de danger dans la très grande majorité des cas ! preuve en est que souvent lorsqu’ils repèrent l’animal, il est surement là depuis longtemps mais personne ne l’avait remarqué… alors d’abord Rudie demande si l’animal en question a déjà fait des dégâts ? tuer du bétail etc souvent la réponse est non ! alors pourquoi embêter ce guépard ou ce léopard si il ne pose aucun problème ? on peut vivre avec lui en toute sérénité
Si la réponse est oui… le fermier est à bout de nerf, il a eu de nombreuses bêtes tuées – alors là on va le chercher MAIS si on relâche cet animal ailleurs, que va-t-il se passer ? il va recommencer c’est une évidence – comme un tueur en série, il va continuer à attaquer le bifteck sur pied plutôt que des animaux sauvages alors quelles sont les alternatives ? le garder enfermé ? pas très bon mais parfois on a pas le choix… essayer de lui trouver un grand territoire sans ferme ? pas facile, essayer de l’éduquer ? impossible alors on fait quoi… tout dépend de l’animal vous répondra Rudie, ils vont l’observer et analyser son caractère, sa façon de réagir puis prendre une décision.
Pourquoi ce serait dangereux de relâcher un animal avec un comportement à risque ? parce que cela mettrait en danger TOUS les autres animaux qui, eux, ne sont pas à risque – parce que parfois il faut en «sacrifier » 1 pour en sauver 99 autres ! c’est sans doute le plus difficile et en plus il doit lutter contre sa propre femme qui raisonne plus avec son cœur mais bon – dans l’ensemble il y a des happy end
En 5 ans, il a du euthanasier un animal qui ne supportait pas la captivité et qui était très dangereux… il en parle encore avec des trémolos dans la voix – cette décision a du lui coûter beaucoup mais il l’a fait en toutes connaissances de cause, pour le bien de l’animal à n’en pas douter
Il nous raconte une anecdote qui est la plus belle preuve que la méthode fonctionne, un fermier chasseur, tout à fait contre ce que font des associations comme Naankuse a en à peine 1 an changé totalement d’avis et rangé son fusil… Naankuse a même relâché un léo sur sa ferme et aujourd’hui son plaisir c’est d’essayer de le trouver pour le montrer à ses copains, fier comme un pou d’avoir un léo… il a même investi dans des caméras trap pour le voir de temps en temps sur les photos moi j’adore les histoires qui finissent bien
2- ensuite nous avons eu un cours théorique sur les méthodes pour anesthésier les animaux – quelles « drogues » utiliser en fonction de l’animal (girafe, antilope, félin…) – évidemment l’espèce, le poids, l’âge rentrent en ligne de compte mais également le taux de stress de l’animal. Un animal captif habitué à l’homme est peu stressé alors qu’un animal sauvage peut atteindre des niveaux de stress énormes, du coup son taux d’adrénaline augmente et par conséquent ce paramètre est primordial pour le choix des drogues et des dosages à utiliser. Je vous passe les tableaux méga techniques sur le sujet
il nous fait ensuite la démonstration avec le fusil, la seringue etc comme il ne faut pas d’air dans la seringue il y a un système de capsule qui fait le vide, le plop permet d’être sur que tout va bien
J’ai eu droit à la petite blague de la seringue pleine d’eau alors qu’il venait de dire qu’une simple goutte dans l’œil pourrait tuer un homme en moins de 5 minutes
il a été déçu car j’ai souri, me doutant bien qu’il n’allait pas prendre ce risque…
Tout ça pour en arriver à… la jeune léoparde dont j’ai entendu parler hier… ils sont allés la chercher… elle est là, dans la clinique et Rudie doit l’anesthésier pour qu’on puisse faire un état de sa santé et décider de son sort – le problème principal c’est qu’elle est petite, et qu’elle a la queue coupée !!! surement avec la porte du piège qui a du se refermer sur elle
Rudie a cherché sur le net si il y avait d’autres cas de léopard sans queue mais il n’a rien trouvé !
Petit examen… maintenant qu’on a eu l’explication des dosages, on doit trouver la formule pour faire l’anesthésiant ! oh pétard… on calcule dans tous les sens, tant de mg de ça + tant de mg de ça, on rend notre copie un peu inquiets ! on a bon
yesss
Rudie prépare donc la vraie seringue, l’insère dans le fusil, règle la distance (moins de 1 mètre puisqu’elle est dans une cage) – de l’autre côté de la porte on l’entend feuler, taper dans tous les sens, la pauvre doit se douter qu’il se trame quelque chose
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