Dur d'être chef

On s'en doutait un peu...

http://www.paris-normandie.fr/article/societe/et-si-vivre-au-sommet-etait-un-fleau

"Et si vivre au sommet était un fléau ?

Publié le mardi 19 juillet 2011 à 18H57

Les babouins connaitraient-t-ils le proverbe plus on s’élève et plus dure sera la chute ? C’est en tout cas ce que sous entend une étude menée par Laurence Gesquière, de l’université de Princeton publiée dans Science.

Pendant neuf ans, des chercheurs ont suivi attentivement 125 babouins mâles adultes répartis dans cinq groupes sociaux différents au Kenya. Ils ont observé leurs comportements et ont mesuré leurs taux de testostérone et glucocorticoïde, les hormones de stress.
Il semble que les spécimens dits « Alpha », c’est-à-dire au sommet de l’échelle sociale, présentent des taux de stress plus importants que les mâles Bêta.
Plus surprenant encore, leur taux de stress serait comparable à celui des mâles très inférieurs, obligés de lutter pour se nourrir.

Pourquoi cette observation surprend aujourd’hui ? Tout simplement parce que les chercheurs partaient du principe qu’un mâle dominant était forcément détendu puisqu’il avait un accès privilégié aux ressources alimentaires, aux plus belles femelles et au lieu de vie le plus confortable. Seules les périodes de troubles dans la communauté pouvaient stresser l’Alpha, obligé de défendre sa position de dominant.

Or il semble que la domination ait un coût plus élevé que prévu. En réalité, l’Alpha doit en permanence prouver sa valeur aux autres mâles, assurer « activement » sa descendance et protéger son groupe. Autant de tâches mettant ces babouins constamment sous tension, comme en témoignent les nombreuses analyses pratiquées par les chercheurs.

Depuis un certain Darwin, nous ne pouvons nier l’évidente ressemblance entre l’homme et le singe. De tous les primates, il semble que le babouin soit l’un de nos plus proches cousins, aussi bien génétiquement que socialement. L’analogie entre les deux est donc assez aisée. Les chercheurs de ce groupe d’étude supposent, par conséquent, qu’un taux semblable de stress se retrouve chez les être humains appartement à la classe sociale la plus élevée.
N’allez pas en déduire la nouvelle ligne de défense de DSK mais l’information peut se révéler intéressante. En effet, que ce soit dans une organisation criminelle, une entreprise ou un gouvernement, la « tête d’affiche » se trouve en permanence sous les feux des projecteurs. A la moindre erreur, il peut se retrouver destitué et rejeté par le reste du groupe.
Bien sûr ceci reste une simple supposition mais le postulat mérite d’être étudié.

Comme le révèle le vieil adage populaire « on est bien seul au sommet ».

M.B."