29/01/2011
Je repars avec mon guide pour la matinée, non sans m'être renseigné auparavant des fauves vus la veilles et de leur localisation.
Je dis donc à mon guide que ce matin c'est moi qui conduirais le temps de rejoindre le spot désiré (Ol Keju Ronkaï). Je roule donc fort pour ne pas perdre de temps sur des pistes que je commence à connaître par cœur.
Lorsque d'un coup je stoppe net apercevant les trois frères (les guépards) sur la droite de la piste et dans une attitude indiquant clairement qu'ils ont une proie en vue. Je m'approche lentement et commence à préparer le matos. Je commence à placer le véhicule quand d'un coup la chasse part !
Pas le temps d'armer, ils foncent en ligne sur une famille de phacochères.
Ceux-ci les ont repérés, ils ont lancé l'attaque hâtivement et ce fût un échec cuisant ; les phacos se sont carapatés et les guépards n'ont pas insistés.
Quel bonheur d'assister à une chasse ! C'est exaltant et sacrément impressionnant ! On retient son souffle tout du long (pour ma part espérant que le félin atteindra sa proie...Peut être mon petit côté carnassier ressurgit il).
Nous reprenons la route et quelques kilomètres plus loin apercevons un 4x4 arrêté dans les herbes.
Mon guide sort la tête du toit ouvrant et me dit « c'est un guépard »...Assis il m'est plus difficile de distinguer, cependant je lui dit « Non c'est un lion », il insiste et moi de lui affirmer « avec une telle crinière ? Non c'est un lion ! » . Effectivement en nous approchant il s'agit du couple de Lion que j'avais vu le premier jour (Je soupçonne mon guide d'être myope).
Ils sont avachis...comme d'habitude...mais cette fois à l'ombre du 4x4. Lorsque celui-ci essais de se déplacer le couple se lève et s'allonge à nouveau à l'ombre du véhicule. C'est amusant comme les animaux se sont adaptés à nous.
Je profite des quelques moment où ils sont en pleine lumière pour les mitrailler. Nous ne resterons qu'une quinzaine de minutes puisqu'ils ne sont pas l'objectif de la journée.
Nous arrivons à Ol Keju Ronkaï, je passe alors le volant à mon guide; grimpons une colline alors que j'avais dans l'intention de longer la rivière ; mais mon guide insiste...nous ferons demi tour au bout de dix minutes pour retrouver la rivière.
Nous repérons alors trois guépards, la mère et ses deux jeunes (presque adultes). Ceux-ci repèrent un Impala de l'autre côté de la rivière couché dans l'herbe dos à eux.
Ils se couchent alors dans l'herbe et une longue attente s'ensuivra.
Je décide de passer de l'autre côté de la rivière et me caler en attente, en prévision de la chasse ne désirant rester auprès des guépards car si toutefois l'antilope tournait la tête et repérait mon véhicule elle risquait de repérer les guépards.
Je me place donc à environ cent mètres de l'impala selon un angle à 45° pour garder le champ libre.
Nous voici parti pour une heure trente d'attente. Rien ne se passe, les guépards ne bougent pas d'un poil.
Je décide de faire un petit tour le long de la rivière dans le sens opposé.
Nous reviendrons sur site après une petite demi heure (je ne veux pas rater la chasse).
On se poste alors au sommet de la colline à l'ombre d'un arbre.
Certes très hors de portée de mon téléobjectif, mais au pire mon système lymbique imprimera la scène.
Nous prenons alors notre petit déjeuner sur le toit observant la scène. Cependant l'immobilisme est de mise. Une fois le petit déjeuner terminé je me replace à portée d'objectif.
Après une grosse nouvelle demi heure la mère commence une approche. Elle descend dans le lit de la rivière (presque asséchée) ses deux fils restant en retrait sur la rive, tapis dans les herbes.
La mère approche furtivement, rasant le sol tant que possible. Quand d'un coup elle lance son attaque, je ne m'y attendais pas, je pensais qu'elle avancerait encore d'une dizaine de mètres.
Elle fond sur sa proie à une vitesse incroyable. Arrivée à portée de l'impala elle bondit toutes griffes dehors ; l'issue paraît être inscrite dans le marbre.
Cependant au dernier moment l'impala se redresse et bondi tout en effectuant un demi tour.
La guéparde sautera dans le vide l'antilope un mètre au dessus d'elle.
La proie s'enfuira alors à toutes pattes en sens opposé à l'attaque.
Un des jeunes s'étant approché, essaiera de la bloquer mais se fera...enrhumer.
La mère, une fois son demi tour effectué relancera sa course. L'impala traverse le guet à toutes enjambées, et prend environ cent mètres d'avance ; la guéparde une fois le guet franchit lancera sa course effrénée, et alors que je pensais la partie perdue, elle rattrape l'impala d'une course prodigieuse, ahurissante et lui plante ses deux pattes avant dans les fesses.
Elle se fera trainer sur une trentaine de mètres façon ski nautique avant de réussir à coucher sa proie.
Je quitte le viseur et ressaute sur mon siège en demandant à mon guide de se rendre sur le lieu de la capture.
En arrivant sur place nous trouvons les trois félins assis, penauds, l'antilope dans un dernier souffle s'étant jetée dans la rivière pour échapper à ses prédateurs.
Les guépards s'approcheront de la rive, mais leur aversion pour l'eau les maintiendront à distance.
J'attendrais une bonne dizaine de minutes puis quitterais les lieux car nous avons de la route pour rentrer. J'imagine que les guépards auront attendu que l'antilope daigne sortir de l'eau pour lui sauter à la gorge.
Sur le retour je reverrais le couple de lion marchant en direction de la rivière ; puis à nouveau les « Trois Frères » se préparant à une autre chasse.
Cette fois ci ils ont face à eux un troupeau de bubals entremêlé d'impalas et de phacochères. Ils sont tapis dans les hautes herbes en bordure d'une clairière.
La chasse part, toujours aussi imprévisible. J'envois des rafales tentant de suivre l'action.
Le frangin qui lance l'assaut fond dans le groupe, il a une proie en tête, mais pas la première qui se présente.
Le groupe éclate, court dans tous les sens. Le guépard se détend prodigieusement pour agripper ses pattes au fessier d'un magnifique bubal ; un buisson me cache les fractions de secondes suivantes.
Quand ils réapparaissent le guépard court à ses côtés ; le bubal effectue alors un bond ; le guépard positionné sur sa droite essai alors d'en profiter pour le rabattre et le faire chuter, il pose ses deux antérieures sur son dos, mais la proie, massive, ne bronchera pas.
La course se poursuit, le guépard réussi à nouveau à planter ses griffes dans le postérieur du bubal, mais malgré une grande glissade, celui ci lui échappera.
Pendant ce temps du coin de l'oeil j'ai aperçu un des frangin partir en chasse sur un phacochère. Je les retrouverais autour d'une mare pour se désaltérer après leur échec.
Je rentrerais là dessus après une matinée exceptionnelle en rencontres et en émotions !
Je reprendrais le volant vers 15h30 en quête des Trois Frères afin de vérifier s'ils sont parvenus à prendre une proie. Après deux heures de vadrouille je les retrouverais affalés et repus à l'ombre d'une voiture. Je ne sais ce qu'ils auront mangé, mais ça ne devait pas être bien gros car quelques vautours non loin de là se disputent quelques morceaux de chair, mais je ne vois pas de cadavre.
Il est alors 18h45 quand je prend le chemin du retour et rentrerais la nuit tombante au camp.
17. Héron mélanocéphale
18. Tortue léopard
19. Jacana à poitrine dorée et hippo