24/01/2011
Réveil 5h30, je descend de mon nid, fais la vaisselle de la veille, replie la tente et dès 6h je file de nouveau près du lac pour capter les premiers rayons de soleil.
Je suis face à l'Est, j'espère pouvoir prendre un oiseau en vol dans la trajectoire du soleil.
Ce sera peine perdue, tout du moins un échec cuisant.
Je me serais en tout cas bien amusé à nouveau à voir le spectacle des pélicans. Et émerveillé de la profusion d'oiseaux sur le lac.
J'apercevrais de nouveau le rhinocéros blanc de la veille se dirigeant vers le même lieu.
J'anticipe alors et place la voiture juste en face et attend qu'il s'approche de la rive pour lui tirer le portrait. La lumière est parfaite, le rhinocéros jouera à cache cache entre les arbres un moment avant de décider de s'approcher et s'abreuver.
J'aurais donc l'occasion de le prendre en très gros plan car aujourd'hui il est à moins de vingt mètres de moi.
Je longe alors à nouveau le lac espérant retrouver la petite famille de rhinocéros.
Je ne serais pas déçu car ce matin ils sont avec six autres congénères. C'est vraiment plaisant et rassurant d'en voir « autant », et de si près !
Je décide de monter sur le point de vue de Baboon cliff. De là haut la vue est superbe ; on surplombe le lac et on prend pleine conscience de la profusion d'oiseaux.
Ceux ci nappent le lac de teintes, roses, blanches, noires, jaunes.
Du coin de l'oeil j'aperçois un animal qui sort en courant de l’orée du bois et qui se dirige vers le lac.
Je regarde un peu mieux, sa course m'est familière, je vérifie au téléobjectif, c'est bien ça ! Une hyène.
J'analyse la direction qu'elle prend et saute dans la voiture. Je dévale la colline aussi vite que possible espérant la retrouver.
Je m'approche alors du lac et essais de trouver les repère que j'avais pris depuis là haut. C'est bon j'y suis ; j’inspecte les alentours et aperçois non loin de là ma hyène couchée juste derrière une petite butte.
Je m'approche lentement et comprend ce qu'elle miroite. Il y a un point d'eau à quatre vingt mètre dans lequel deux buffles boivent et pataugent. Non point qu'elle veuille s'en prendre aux buffles, seule ce serait suicidaire, mais elle désire elle aussi se délecter de ce précieux breuvage.
Au bout d'une demi heure les buffles se remettent en route.
Mince ils se dirigent vers moi ce qui risque de les faire dévier sur la hyène.
Je déplace alors mon véhicule pour leur laisser le champ libre. Cependant ils repèrent la hyène qui est à une dizaine de mètre du chemin qu'ils désirent emprunter. Ils s’arrêteront net ; un jeu d'intimidation commencera alors.
La hyène se redresse, les buffles approchent, font des simili charges qui n'effraieront pas du tout la hyène, ils font alors volte face et reculent de dix mètres. Ce qui n'est pas pour arranger la hyène puisque ceux ci se rapprochent alors du point d'eau. Elle décidera alors de faire un crochet pour leur ouvrir la voie et donc s'approprier le point d'eau.
Cette manœuvre décidera les buffles à quitter les lieux.
Sans perdre une seconde la hyène accélère le pas et se rue dans l'eau. Elle lape alors la surface goulument avant d'être interpelée par un son émanant de la lisière du bois à deux cent mètres.
Encore quelques gorgées et elle se met en route dans la direction du son entendu.
Je la suis à distance pour essayer de découvrir ce qu'elle traque. Elle parvient à un cadavre...de zèbre ? Difficilement reconnaissable puisqu'il ne reste que les os.
Elle s'attable alors développant alors toute la puissance de sa mâchoire et faisant craquer à grand bruit les côtes de l'animal défunt.
Je l'observe un bon moment quand une bande de babouins s'approche, une certaine agitation se lit alors dans l'attitude de la hyène. Elle finira par aller se cacher dans les buissons avant que ces saltimbanques n'arrivent à proximité, préférant les laisser passer que de risquer un affrontement probablement.
Je décide alors de reprendre le volant. Je remonte sur baboon cliff point of view...on ne sait jamais...puis je décide de rouler en direction de « out of Africa point of view ». Je ne sais pourquoi mais cette piste est très peu fréquentée...voir pas du tout...je relève juste un seul passage sur la piste ! Je roule un bon moment divagant au grès des pistes s'offrant à moi pour aboutir au lieu désiré.
Je descend de voiture et m'approche de la falaise ; le spectacle est saisissant !
Une vue sur le lac avec de la savane et une forêt luxuriante ! Quel endroit magique ! Et seul sur le spot de surcroit ! J'ai l'impression d'être à la proue du Titanic et de pouvoir crier à en perdre la voix : « I'm the king of the world ! ».
Les photos que je prendrais reflèteront mal la beauté des lieux, cependant ces instants resteront gravés !
Je file plus dans le sud direction les chutes de Makalia (obstiné ? Non pourquoi?).
Je traverse à nouveau de splendides paysages sans rencontrer aucun véhicule. Cela fait presque 2h que j'ai quitté les sentier battus sans apercevoir le moindre bout de tôle...quel bonheur ! Durant ces instants privilégiés j'aurais rencontré un rhinocéros (noir?) une multitude de gazelles, antilopes, girafes, babouins etc …
Arrivé aux chutes, même constat que la veille... « rien d'intéressant ».
Je file alors comme la veille plein nord sur le bord Est du lac, cependant j'emprunte de nouvelles pistes. Toujours pas de fauves. Je me rapproche du lac, et rencontre à nouveau quelques rhinocéros.
Une multitude de vautours (Africains et de Rüppell) posés autours d'une marre me fait m'arrêter et prendre quelques clichés.
Je poursuis plein nord dans le secteur où sont censés résider les léopards, mais malgré mes tours mes détours mes contours, je n'aurais pas la chance d'en apercevoir un.
Je remonte jusqu'à la Main gate et sors du parc vers 14h.
En route pour le Massaï Mara !
Retour sur la ville de Nakuru, petites emplettes, retrait de cash, et au lieu de faire comme tout le monde à savoir reprendre la route bitumée direction Nairobi, je prend la piste à l'ouest de Nakuru partant plein sud.
J'ai lu que la piste était difficile mais je n'ai pas envie de m'ennuyer sur une route bitumée ! J'ai donc pris la route totalement déconseillée par le guide du routard (première fois que je l'ouvre celui ci!), je fonce direction Mau Narok, afin de rejoindre Narok (si ma mémoire est bonne c'est la piste C13).
Alors pour l'avoir testée (probablement pas comme les rédacteurs du routard)...si vous êtes seul au volant ; c'est long, c'est cahotique au point de se demander comment on va passer parfois (si vous n'avez pas un 4x4 surélevé oubliez) cependant on croise de nombreux villages, et de superbes paysages vallonnés.
Si vous avez des passagers dans la voiture...oubliez...ils vous maudiront !
De plus bien que le kilométrage soit bien moins important, le temps de parcourt est fortement allongé. J'ai du avoir une moyenne kilométrique aux alentours de 30 km/h (et pour autant...ceux qui me connaissent dans de telles conditions africaines savent que je ne suis pas du genre tortue).
Donc sincèrement, à éviter car de toute façon les paysages que vous apercevrez sur cette route vous les verrez ailleurs sans pour autant avoir eu l'impression d'être passé dans une machine à laver.
De plus d'après ma carte (la plus détaillée que j'ai pu trouver, et introuvable au Kenya) j'était censé tomber sur des croisements...que je n'ai jamais aperçus. Heureusement il y a toujours du monde le long des routes pour confirmer que l'on est bien dans la bonne direction.
Je parviens à Narok, il est déjà 17h ! J'achète trois bricoles au mini supermarché et je fonce.
J'aimerais me rapprocher le plus possible de la Sekenani gate avant la tombée de la nuit, mais il me reste plus de cent kilomètres à parcourir dont une bonne partie n'est pas bitumée.
Je lance donc mon bolide à son maximum...80 km/h. Les trente premiers kilomètres sont bitumés et bons, ; puis ça se gâte. De gros nids de poule font leur apparition et ça secoue !
Je rejoins deux véhicules, un minivan et un 4x4 landcruiser vert olive qui fait penser à un véhicule de rangers.
Je me cale donc à leur vitesse et m'aperçois qu'ils ont l'air de connaître la route. La route bitumée prend fin. Place à une route « stabilisée ». Nous formons un convoi. On lâche les chevaux et c'est parti pour d'agréables moments de pilotage en glisse pour éviter ornières, nids de poule et animaux.
Brusquement mes deux compères bifurquent à droite sur une petite piste. Je reste sur la principale et augmente ma vitesse. Je m'aperçois que leur piste est parallèle à la mienne et qu'elle a l'air de moins secouer. Nous nous rejoindrons quelques kilomètres plus loin. Je les laisse ouvrir la piste quand quelques kilomètres après ils bifurquent à gauche...j'hésite...mais je file droit...je roule plus vite sans eux, et mon but est de m'approcher le plus possible du parc et de déployer ma tente dans un bosquet. Je les retrouves s’arrêtant au croisement de ma piste car j'arrive lancé. Je décide de m'arrêter pour leur demander si la gate est encore loin.
Un grand massaï en tenue traditionnelle sort de son véhicule et me rejoint. Il me demande où je vais. Je lui explique la situation et me dit de les suivre.
Nous voici de nouveau en convoi fendant l'air sur un soleil couchant. A l'approche de la Sekenani gate nous empruntons une petite piste en direction du nord. Il fait nuit noire et nous voici à rouler comme des dératés sur une petite piste bordée de broussailles.
Je m'éclate comme un petit fou et inspire à pleins poumons la poussière soulevée par mes deux compagnons.
Nous parviendrons au bout d'une heure environ à proximité de la Talek gate. Le Massaï nous conduit alors dans un petit camp à proximité (le crocodile camp).
Je passe à la réception, ils ont de la place sur leur camp site, on me guide alors jusqu'à mon emplacement. Je déplie la tente, et file au restaurant. Je n'ai pas mangé de la journée il est presque 21h, je commence à avoir les crocs.
Après une telle journée de conduite j'ai le dos en compote, donc quelques bières et un gin tonic me délasseront. Puis vers 22h30 je file me coucher.