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Auteur Fil de discussion: Sine Saloum, Djoudj et Barbarie : La Terenga  (Lu 52867 fois)
frazap
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« Répondre #45 le: 28 Mars 2011 à 11:29:50 »

Les enfants maures de Didiam3, beaux comme des anges, reviennent du  marigot, ou ils ont fait la vaisselle pour le repas du soir. Ils ne parlent pas un mot de français, mais leur rencontre impose un respect qu'il suffit d'accompagner dans la grâce de leurs activités journalières. La communication passe par le regard, la compréhension par le sourire, l'entente par la main que l'on prête. Ne nous méprenons pas, il ne s'agit pas de s'extasier, la vie est très dure ici, mais l'humanité, la sérénité, l'amitié immédiates qui se dégage de ces visages plus familiers que les visages fermés des travailleurs occidentaux ébranlent nos coeurs un peu refermés par sa nouveauté et son évidence.
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« Répondre #46 le: 28 Mars 2011 à 11:34:38 »

Les petites ramasseuses de bois fr Fiadiam3 , pour le feu servant à cuire principalement le riz et le poisson qui l'accompagne et évidemment le thé.

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Les femmes coupent les roseaux pour en faire des paniers
les hommes vont donc chercher l’eau potable en charrette à un puits d’eau potable lorsque , en saison sèche, le réservoir principal est vide. Comme dans le Saloum.

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« Répondre #47 le: 28 Mars 2011 à 11:47:35 »

C’est là que nous allons vivre quelques jours, au contact des gens, nous étions venu visiter le miracle de la nature , elle ne nous décevra pas, mais là ou nous pensions n’être que visiteurs, nous serons aussi les témoins privilégiés de la vie d’hommes et de femmes de cet endroit âpre du monde. Mais nous n’en n’avons pas encore terminé avec ce premier jour à Njagabaar. Alors que nous laissons les enfants de Diadiam3 à leur vaisselle , nous entendons des hommes scander des chants plus ou moins guerriers.
Ce sont des lutteurs sénégalais d’un village voisin, venus s’entrainer tout près de Didiam3. Nous allons assister à un véritable ballet, des duels dans le sable sous le soleil couchant. Ce sont des professionnels et fiers de l’être, un brin mégalo d’ailleurs, que nous découvrons dans une grande clairière au milieu des acacias. Ils rêvent tous de devenir l’égal de Yakhya Diop Yékini, lutteur sénégalais indépendant, qui gagne des sommes astronomiques et remplit des stades de foot à chacun de ses combats. Nous n’avons jamais pu assister à une compétition officielle, mais le spectacle auquel il nous ont permis d’assister, à quelques mètres sur ce petit banc de sable perdu dans le Djoudj restera dans nos mémoires.

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Cette première prise de contact avec le Djoudj et Njagabaar s'achève, déjà riche en émotions diverses et variées, en contacts humains forts et assez bouleversants. Nous allons rejoindre Cheikh, lui raconter, lui demander tant de choses que nous voulons comprendre, peut être à tord d'ailleurs,en nous rassasiant d'un bon repas que Nilan la cuisinière de Njagabaar nous a préparé.
Aller vite dormir, mais l'excitation du lendemain laisse l'imagination prendre le pouvoir car nous allons au parc du Djoudj à la rencontre du petit paradis des oiseaux et les images
de milliers de becs et de plumes trottent déjà dans la tête.

Pas très longtemps, La fatigue aura vite raison de nous malgré la moiteur infernale de la case ou l'on n'ose bouger un petit doigt de peur de transpirer; ensuite le corps s'habitue à cette chaleur et finalement s'adapte tout au long de la nuit réparatrice; bercés par les appels enfiévrés des rainettes jaunes, nous nous endormons dans la nuit africaine que notre case passoire tente de filtrer avec autant d'efficacité que la chaleur du jour passé....
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« Répondre #48 le: 28 Mars 2011 à 12:12:46 »

Superbes les photos des lutteurs !! Yes Yes
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Remember that courage and strength are naught without prudence, and that a momentary negligence may destroy the happiness of a lifetime. Do nothing in haste; look well to each step; and from the beginning think what may be the end.
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« Répondre #49 le: 28 Mars 2011 à 12:14:40 »

Qu'ils sont beaux ces lutteurs  J'aime et les enfants africains ont tous ce don inné de vous faire sourire lorsqu'on croise leur regard, on les aime d'emblée
encore de bien belles rencontres durant ce voyage que vous n'auriez certainement jamais croisé en allant à l'hôtel... On sent tout le long de ce carnet une envie profonde de partager des moments et de comprendre la culture des personnes que vous croisez
C'est toujours ce que j'ai cherché lors de mes voyages, allez à la rencontre des autres
merci du partage
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« Répondre #50 le: 28 Mars 2011 à 18:27:26 »

Superbe toutes ces photos  Cool
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L'humanité court trop vite à la recherche d'un monde qu'elle veut sans doute tout meilleur.
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« Répondre #51 le: 28 Mars 2011 à 23:38:54 »

Qu'ils sont beaux ces lutteurs  J'aime

Floflo...là ça fera un peu loin de Windhoek  Tire la langue  Grimaçant Grimaçant
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« Répondre #52 le: 29 Mars 2011 à 10:58:55 »

 Grimaçant ben on peut toujours rêver non?
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« Répondre #53 le: 29 Mars 2011 à 14:12:06 »

Merci pour vos réactions, je suis bien content que mon carnet peu animalier résonne en vous. On continue alors..
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« Répondre #54 le: 29 Mars 2011 à 14:20:06 »

2ème jour à Njagabaar - 7ème jour de voyage - le Parc du Djoudj
Le marigot gonflé de vie s’ébroue aux premières lueurs de l’aube. Notre réveil matin est un vanneau éperonné qui s’époumone sans relâche sur les rives de la mare.


Après un bon pti dej, nous nous pressons de préparer nos affaires, motivés par la perspective d’aller enfin visiter le Parc Naturel du Djoudj en pirogue. La fraicheur matinale est une vraie libération et il y a comme une urgence à en profiter tant nous savons le rythme va forcément se ralentir au fur et à mesure des heures de plus en plus chaudes.
Nous cherchons une charrette, un cheval et son cocher pour nous mener dans un premier temps à l’entrée du Parc (distante de 7 km de Diadiam3) à la maison des gardes afin d’acheter un pass nécessaire à toute visite.
Le pass coûte environ 5000 Cfa (soit environ 8 euros) et est valable 24 heures. Le bon plan, est de le prendre à l’heure de midi ce qui permet donc de s’y rendre deux fois, l’apres midi du jour même et le matin du lendemain.

Ensuite nous reprendrons la charrette et parcourrons les 7 kilomètres qui séparent l’entrée du parc de l’embarcadère ou nous prendrons une pirogue villageoise.
Il existe une concurrence âpre entre les piroguiers villageois et ceux travaillant pour l’Hôtel du Djoudj .
Ces derniers détiennent une sorte de monopole chronilogique et entendent bien occuper toute la place vu que l’hôtel est plus ancien que les villages en gestion participative.
Sur l’eau cela se traduit par des comportements lamentables. Quand notre guide-piroguier repère un croco ou un varan, et s’en approche précautionneusement, surgit aussitôt une pirogue de l’Hotel du Djoudj qui s’intercale sans ménagement entre notre pirogue et l’animal. Ses touristes peuvent ainsi mitrailler la bestiole, nous bouchant la vue et la faisant fuir sans aucun scrupule, nous abandonnant une place vide.
De même les piroguiers villageois ne peuvent remplir leur bateau qu’une fois que les autres l’ont fait.

Il est très dommage de voir de tels comportements et la direction du Parc devrait intervenir auprès du propriétaire du grand hotel du Djoudj afin que chacun puisse travailler en bonne intelligence.
Il est certain que le complexe hotelier du Djoudj, ses cocotiers , son self à l’occidentale, sa grande piscine hébergent la grande majorité des visiteurs. Mais c’est incompréhensible qu’on ne laisse pas l'éco tourisme avoir sa part du gâteau.

Notre  conseil est donc de prendre un ticket pirogue (3500 cfa/5 euros) à la case BoutikBi (commerce artisanal équitable) à coté du guichet ou l’on prend le pass à l’entrée du parc, puis une fois arrivé à l’embarcadère, de ne pas se laisser influencer par les piroguiers de l’hôtel qui vous sautent dessus (tous les piroguiers attendent des pourboires), mais d’aller au deuxième ponton et de prendre une pirogue bleu et blanche (Villages) et non pas verte (Hotel). Non mais !!!

Les habitants de Diadiam3 ne parlent pas un mot de français et Cheikh se fait l’interprête puis nous laisse avec les habitants. Ceux-ci ont bien une charrette et un cheval,

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« Répondre #55 le: 29 Mars 2011 à 14:31:58 »

mais il faut une roue en bon état et la réparation va prendre du temps. Nous laissons passer le délai africain dans ce village paisible ou la vie poussiéreuse coule au rythme invariable des vents de sable, de la saison des pluies et de ses moustiques qui enferment bêtes et hommes dans des moustiquaires géantes ,
 

et de l’ étuve de la saison sèche ou tout le monde se cloitre dans des abris . La vie n’est vraiment pas simple ici et la nature impose implacablement ses caprices.
Au milieu des enfants espiègles et des jeunes filles-mères auxquelles il est bien difficile de donner un âge, nous découvrons le quotidien des peuls de Diadiam3. L 'homme fait la sieste, la femme balaie...




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« Répondre #56 le: 29 Mars 2011 à 14:44:27 »

Une heure plus tard, la roue de la charette est réparée et nous partons après avoir réglé directement le villageois.
Sacré périple de plus d’une heure pour gagner l’embarcadère. Il faut bien s’accrocher car la piste qu’emprunte notre cocher n’est pas tout le temps la grande digue droite de terre, surélevée pour ne pas être inondée en saison des pluies bien plate. Souvent il descend sur les bas cotés, afin que son cheval ne soit pas effrayé par les 4X4 et les minibus qui, sans être nombreux, foncent à tout allure vers l'embarcadère pour y déposer les touristes.
Nous ne voyageons pas du tout dans les mêmes conditions !!
A plusieurs reprises nous manquons de tomber du plateau de planches disjointes sans prises avec lequel nos fessiers tentent de garder le contact. Fréquemment notre "pilote" installé à l’avant, nous jette un regard bienveillant et rieur par-dessus son épaule afin de s’assurer que nous sommes toujours là !
L’avantage c’est que, à la vitesse ou nous avançons (celle d’un cheval au pas pressé) nous pouvons scruter le paysage et sauter de la charrette facilement quand nous voyons une famille de phacochères.


Nous entamons une partie de cache-cache avec eux. Leur comportement un peu déjanté est vraiment marrant, faisant mine de charger si on les approche, ils font volte face et détalent sur dix mètres, avant de se retourner à nouveau en nous toisant du regard , trépignant sur place et hochant la tête ou plutôt ce qui en fait office… Puis ils se remettent sur leurs avant-bras pour broutter en nous surveillant du coin de l'oeil.. Ce sont mes premières grosses bébètes africaines, ya  plus "sexy" certes,  mais chui content !




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« Répondre #57 le: 29 Mars 2011 à 15:01:04 »

Enfin l’embarcadère; Nos fesses durcies et nos bras tétanisés se réjouissent à l’avance de la douceur pressentie d’une balade en pirogue. Notre charetier s'en va attendre notre retour à l'ombre des rares arbustres. Il n' y a plus de pirogues disponibles, on arrve après la bataille, les sont toutes déjà partie, gavée par les tour opérators.
Tant pis on attendra, on a tout le temps, l'avantage d'être sur place, et pas dans le besoin de rentrer pour le soir à St Louis ou Dakar.
Pour nous faire patienter, ainsi que les quelques touristes présents, les guides montrent aussitot deux pythons de Seba qui sont effectivement présents,font le spectacle à moitié planqués, en pleine thermorégulation, sous les plaques de béton près de l’embarcadère.
Pas farouches car habitués aux ombres mouvantes des centaines de touristes qui leur tournent autour chaque jour.
Je laisse les attroupements, et marche plus loin à 200 mètres à l’écart du bruit et des exclamations, je me doute qu’il y a bien plus intéressant. Bngo ! Effectivement une jolie femelle solitaire de 2,50 m est là, bien à découvert au calme, qui prend le soleil. Je m’en approche, accroupi pour ne pas lui faire peur. Elle a détecté ma présence bien sur, ses pupilles ont pivoté dans ma direction, derrière l'écaille fixe et transparente qui sert de protection, mais mes gestes sont mesurés et lents pour ne pas l'effrayer.


Elle me regarde sans fuir, et j’ai tout le loisir de l’observer. Elle me rappelle Valentin mon python molure né en captivité, Voyez les différences entre la femelle Seba
et Valentin,  python Molure agé de 11 ans, long de 3 mètres dont je vous propose 1 photo en guise d'intrusion captive et momentanée au beau milieu de cette nature sauvage.... cet aparté destiné simplement à permettre d'apprécier l'extrême similarité de ces deux espèces très proches à tous les points de vue, mais dont les biotopes orginels sont distants de plusieurs millers de km (Afrique pour le Seba, Asie du Sud Est pour le molure)
(que les modos me pardonnent ou effacent, pas de souci)


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« Répondre #58 le: 29 Mars 2011 à 15:04:44 »

Mais au fait comment sais je que le python que j'observe au bord du Djoudj est un femelle ? Parce qu'au bout d'un moment, un autre individu pointe prudemment sa tête juste sous mes pieds.
Il sort du dessous de la plaque de béton sur laquelle je suis accroupi en équilibre instable et entreprend une cour effrenée à la femelle. Il frotte ses flancs de son menton, s'entortille autour d'elle, lui sort le grand jeu. Superbe et inattendue rencontre ! Pris de crampes,je n'ose bouger de peur de briser l'idylle.






Valérie me rejoint et a juste le temps d'observer la danse nuptiale, car sous les sollicitations du mâle, la femelle Seba s'énerve et s'enfuit dans les herbes, le mâle la suivant scrupuleusement, plaçant ses ondulations dans les siennes. Nos deux tourteraux finiront par consommer le mariage dans la chambre nuptiale à l'abri d'une plaque de béton, se soustrayant regards des touristes et des gardes essouflés, attirés en courant par notre immobilité.
La pirogue villageoise est là , en route pour la balade dans les méandres du Djoudj.
Quand on arrive au débarcadère du Djoudj on est tout de suite dans l'ambiance, un paradis, un éden naturel ou l'on se sent tout petit face à l'omninprésence animale, des centaines de pélicans blancs


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« Répondre #59 le: 29 Mars 2011 à 15:09:31 »




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