Après nous être assurés qu'il ne réapparaissait pas, nous décidons de pousser jusqu'à Batulana, et nous avons la chance de voir quelques guêpiers à queue d'aronde, un milieu des branches, malheureusement (28):

(29)
Ainsi qu'un calao à bec jaune juvénile (30):

Nous avons juste le temps de nous installer à Kielie-Krankie, pour revenir cet après-midi.
L'endroit est magnifique et entouré de dunes couvertes d'herbe. Le bungalow est fait de bois, de ciment et de panneaux de tissus de tente, la magnifique terrasse en bois est surélevée et donne sur le trou d'eau à 150m. Il n'y a aucune clôture et l'assistant touristique nous recommande de ne pas laisser les portes ouvertes à cause "des lézards et des serpents."
"-Lesquels?"
"-Les cobras du Cap peuvent venir en cette saison, il vaut mieux faire attention."
Cet endroit se révélera comme le plus agréable de tout notre périple. Nous sommes en hauteur et la vue sur les dunes et sur le trou d'eau est inoubliable. Un vol de deux messagers sagittaires décrit un cercle devant nous avant de se poser près du trou d'eau.
Les moineaux mélanure viennent nous voir (31):
Et il y a des souris rayées sous la terrasse (32):
L'après-midi, nous retournons voir si le léopard nous a attendus, et nous voyons encore des guêpiers (33):

Puis nous avons la bonne idée de pousser plus loin jusqu'au moment où l'on voit une lionne qui se dirige vers Monrose.
Après s'être désaltérée, elle décide de monter dans des dunes magnifiques (34):

(35)

(36)

Elle aussi disparaîtra derrière la colline.
En rentrant, les gnous sont les seuls animaux présents dans la vallée.(37):

A la nuit tombante, quand je suis occupé à la sauvegarde des photos, opération importante, Cathy m'appelle:
-"Il y a un ver de terre dans la cuisine."
Sur le sol, un serpent jaune de 20 cm se tortille sur le carrelage, n'arrivant pas à trouver un appui pour avancer. Oubliant les photos, je réussis à le faire entrer dans une fourre en plastique et l'expédie en bas de la terrasse, ouf. L'assistant touristique questionné paraîtra soulagé que le serpent n'ait pas été noir...
Les moineaux sont toujours là, et je me demande pourquoi ils attendent la nuit noire pour disparaître, quand je réalise qu'ils se faufilent dans le tube formé par la toile enroulée au-dessus de la moustiquaire.
Nouveau cri, c'est une araignée jaune qui monte à une vitesse telle qu'on a du mal à la suivre du regard. Il me faudra sévir avec un instrument de cuisine à long manche, d'autant que j'en ai découvert plein d'autres entre la toile et le bord de la dalle.
La nuit tombe vite et nous sommes réfugiés à l'intérieur; les papillons de nuit attirés par la lumière se collent sur la moustiquaire et 5 geckos se goinfrent en les consommant au fur et à mesure. Un 6ème, sorti de dessous le frigo, s'occupe de ceux qui passent par les trous de la toile.
Quelqu'un frappe à la porte: c'est l'assistant touristique qui vient nous chercher avec une lampe pour voir les hyènes car les voisines, entendant des frottements contre leur logement, ont eu la surprise de se trouver face à face avec elles en ouvrant la porte. Les recherches ne donneront rien. Par contre, nous entendrons des piétinements dans le trou d'eau.
Ce soir, nous fermeront hermétiquement les sacs photos ainsi que les valises et placerons en hauteur toutes nos affaires pour les mettre à l'abri des insectes... Et autres reptiles. Avant de nous mettre au lit, nous vérifions soigneusement qu'il n'y ait pas de squatter sous le drap.
Fin du jour 3