Après les Guêpiers ces 4 dernières années, j'ai entamé depuis l'an passé la quête de l'oiseau bleu : le Rollier d'Europe
. Je vous propose un compte rendu photographique de mes affûts de cette saison entamés depuis le début de ce mois de mai. Comme cela donne pas mal
, j'espère avoir de quoi alimenter ce fil au cours des 2 mois à venir.
Résumé des précédents épisodes Photographier le Rollier d'Europe est rendu assez ardu par 2 difficultés :
1 -sa relative rareté : l'espèce est classée en "Near Threatened" par l'Iucn et on dénombre environ 1000 couples en France que l'on trouve essentiellement en région méditerranéenne.
2 - son comportement qui le conduit à fréquenter des zones hors de portée de l'objectif. On l'aperçoit souvent à l'affût sur des fils électriques ce qui n'est pas un contexte favorable à la photo.
En revanche, l'oiseau est assez abondant dans l'Héraut et je connais une demi douzaine de sites où je suis certain d'en trouver en saison. Jusqu'à l'an passé je n'avais pourtant jamais repéré un site de reproduction. Voyant tous les soirs aux mois de Juin/juillet jusqu'à 4 couples simultanément, j'ai pas mal écumé l'un de ces sites que je savais favorable en quête d'un endroit qui pourrait abriter un couple. Mais, dans la zone en question, peu de grands arbres : il s'agit d'une garrigue arborée de chênes verts de taille moyenne pas du tout le genre d'arbres de haute futée que les Rolliers apprécient. Les couples aperçus sont-ils des individus erratiques non fixés ? Cela semble peu probable : il s'agit d'adultes appareillés et démonstratifs. Mais alors où logent-ils
En discutant en famille de ce dilemme, notamment avec mon frère qui est un naturaliste chevronné, ma maman me suggère de vérifier du côté de "la bergerie". Malgré mon scepticisme, comme je suis un garçon obéissant, j'écoute ma maman, et j'en suis récompensé
, car voici ce que j'aperçois :
1 -
Incroyable : l'oiseau semble nicher dans une anfractuosité du mur dans lequel je le vois entrer puis ressortir. L'endroit est assez dégagé et à hauteur gérable (environ 4 mètres). Ca y est, je tiens là un site intéressant !
Je ne vous referai pas toute la saison de l'an passé mais sachez que j'ai pu suivre toute la repro et qu'elle s'est bien passée. J'ai pu en tirer de bonne photos de comportement que je n'avais jamais osé espérer. Pourtant je reste un peu sur ma faim au niveau de la qualité des photos. J'espère donc faire mieux cette année. Je me heurte notamment à 2 difficultés :
1 -Le site n'est correctement éclairé qu'une petite partie de la matinée.
2 -Les oiseaux ont adopté comme perchoir favori (où ils se posent avant de regagner leur nid et où ils s'adonnent à leurs activités sociales) un Pin d'Alep à quelques mètres de leur cavité qui n'est pas parfait au niveau photographique : contrejour, arrière plan fouillis, contre-plongée marquée,...
Espérant améliorer les choses, j'ai installé cet hiver des branches-perchoirs en des endroits photographiquement plus favorables en espérant que les Rolliers les utilisent...
Affût du 30 avril 2009Réveil à 4h00 du matin pour le premier affût de la saison. Bien sûr il s'agit de prendre le maximum de précautions pour éviter un dérangement : utilisation d'une tente d'affût, housse antibruit, installation de la tente à la nuit (alors que les oiseaux ne sont pas encore sur le site) et, à la fin de la séance, remballage quand le couple s'absente (ce qui me conduit parfois à prolonger l'affût plus longtemps que prévu lorsque les oiseaux ne semblent pas décidés à bouger
).
Une excitation proche d'un matin de safari me saisit lorsque je m'installe, le plus silencieusement possible, dans ma petite tente. Je me prends à penser (sacrilège ?
) que le chant du Rossignol vaut bien les bruits d'une nuit Africaine. En attendant que le jour se lève, je note sur mon carnet d'obs les espèces entendues : Rossignol philomèle, Fauvette à tête noire, Alouette lulu, Mésange charbonnière, Pigeon ramier, Huppe fasciée, Tourterelle turque, Pinson des arbres ,...
Soudain, à 7h10, première surprise de la saison
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2 -
Jérôme