Vendredi 13 juin : Lausanne-Glengarriff
Vendredi 13, au départ je n’étais pas superstitieuse.
Tout avait pourtant bien commencé.
Levée à 3h15, départ très tranquille à 4h pour l’aéroport de Genève et le parking P51 qui est un parking longue durée, petite frayeur car sur les panneaux de présélections électroniques, il affiche complet, mais en réalité pour une fois il y a de la place à tous les étages.
Chariot, une petite dizaine de minutes de marche et enregistrement des bagages. Horreur mon sac fait 22kgs.
Mais que lui est il arrivé ? Il faut dire qu’avec le pied pour l’appareil photos et les différentes prises, adaptateurs, chargeurs… Plus un ou deux, heu, non plutôt 3-4 ou ne serait-ce pas 5 livres, guides, cartes ?? Sans oublier le matos pour le dessin, et bien sur évidement le t-shirt en trop, le sac à pris un coup de lourd. Mais ouf, pas de surtaxe.
Le vol est à 7h, Genève-Cork, via Amsterdam.
Oui je sais c’est un itinéraire bizarre, mais il n’y a pas de vol direct pour Cork, ensuite pour les vols en principe bon marché, c’est Dublin et à des heures pas possibles pour arriver et repartir. Alors l’un dans l’autre, pour profiter un maximum et de mon jour d’arrivée et de mon jour de départ, je ferais un stop à Amsterdam, mais très bref, juste le temps de changer d’avion sans trop trainer.
Particularité à Amsterdam, il y a plein de gugusses en orange et ils prennent tous l’avion pour la Suisse.
11h du matin, arrivée à Cork, j’ai reculé ma montre d’une heure, passage de douane sans problème.
Guichet de la location de voiture, pas de problème, sauf qu’ils ont un accent bizarre, mon anglais basique va encore être mis à rude épreuve.
Je remplis les papiers… Et on me donne la clé et m’indique où je vais pouvoir trouver la voiture, tient bizarre, personne ne m’accompagne pour le chek de la voiture. Je la découvre dans le parking réservé aux voitures de location.
Non, vous ne me croirez pas, elle est rouge pompier, moi qui croyais que les voitures de loc. étaient de couleurs neutres, rouge pompier, au moins je ne vais pas la perdre dans la verte Irlande.
Premier problème, elle a été garée en marche arrière et je ne peux accéder au coffre à bagage pour le moment.
Zab et les voitures modernes, c’est tout un poème, ouverture électrique centralisée, OK je clique sur le petit signe d’ouverture de la portière, c’est OK. Mais comment on fait pour débloquer cette p…..n de clé,
ce n’est pas comme un tire bouchon, j’ai beau m’escrimer à essayer de tirer dessus rien à faire…
soudain miracle, j’ai appuyé sur le bitoniau et la clé s’ouvre.
Conduite à gauche volant à droite, garder le volant au milieu de la route, pour être sur d’être du bon côté de la route. Je repère les commandes, cherche un atlas routier qu’il n’y a pas, les papiers de la voiture qu’il n’y a pas non plus, un manuel d’utilisation ? Et bien non.
Heureusement que j’ai pensé à prendre une carte et à tirer sur papier l’itinéraire d’accès à mon premier B&B.
J’ai déjà conduit à gauche, en Australie, mais à la différence de l’Australie, ici les routes sont très, très étroites et encore plus que ça.
Et sauvages quasi dès la sortie de la zone de l’aéroport.
Bon on ne m’attend pas avant 16h donc je prends les petites routes pour faire la centaine de kms qui me sépare de Glengarriff.
Grave erreur de prendre les petites routes.
Oh elles sont belles, mais elles sont petites et pour une première reprise en main, d’une voiture inconnue, et d’une conduite du mauvais côté.
Sauvage, l’Irlande, je vous le dis, même pas 10mn que j’ai quitté la zone de l’aéroport que je manque me prendre, ce que je crois être une perdrix, dans le pare-brise.
Non mais on n’a pas idée, ça ne se chasse pas ces bestioles ?
Ensuite, c’est l’été, qui dit été dit travaux routiers.
Et puis comme je l’ai dis plus haut, les routes sont très étroites et bordées de jolies haies fleuries, mais on ne sait pas si derrière la haie c’est un mur, un talus ou… Rien.
Des fleurs sauvages, en veux-tu en voilà, des oiseaux téméraires, aussi.
Et des voitures qui viennent dans l’autre sens et que j’essaye d’éviter, que j’essaye tellement, qu’une branche un peu plus grosse qu’une autre rabat le rétroviseur sur la gauche.
1ier avertissement.
Et dire que sur ces routes, on est sensé pouvoir rouler à 100kms/h.
2ièmes avertissements (oui au pluriel) à plusieurs reprises les roues de gauche ont méchamment frottées ou mordues le bas-côté.
Touchée, coulée, lors de la traversée d’un village j’ai éclaté mon rétroviseur de gauche contre le rétro d’une voiture en stationnement.
Par chance, seul mon rétro à explosé, celui de l’autre voiture et indemne, ouf !
Vendredi 13 !!!!
Dépitée, morose,
je me prends à regretter de me trouver ici, pourquoi est –ce que je ne peux pas aller à la plage comme tout le monde, pour une fois ?
Me faire griller côté pile, côté face, entassée comme une sardine dans une boite, avec d’un côté les blonds et blancs hollandais, anglais, allemands qui viennent d’arriver et de l’autre les blonds et rouges hollandais, anglais et allemands qui sont déjà là depuis une semaine.
Après avoir calé plusieurs fois, mais elle est où cette pu…
. de 1ière, je me dirige plus ou moins au hasard vers la côte pour une première pose pique-nique, malgré un ciel tristounet et venteux. Je pense que je suis à Ross Carbery.
Allez, je respire un grand bol d’air pour essayer de me détendre et observe la baie à marée basse, regarde au loin les gens qui promènent leur chien sur la grève, observe le vol de quelques oiseaux inconnus, la silhouette d’un héron, trop loin pour une photo, et je me regonfle le moral en tentant d’ignorer les premières gouttes de pluie et en pensant que ça aurait pu être pire qu’un rétro et que l’Irlande vaut le déplacement d’après ce que j’ai pu en voir jusqu’à présent.
1.
Des goélands ont surgit de nulle part et me tourne autour pendant que j’avale mon burger au poulet acheté dans une station service.
Quelle espèce les goélands ? ?? Hou la la, pas si vite, pour le moment, pour moi je ne connais qu’une seule espèce, les goélands, un point c’est tout.
Est-ce qu’ils sont argentés, gris, marins, bruns… Est ce qu’ils ont les pattes rouges, roses ou jaunes
C’est juste des goélands, non ? Ou peut être bien que c’est des mouettes
Il est où mon livre d’identification ?
Après cette pause je reprends la route plus ou moins en direction de mon but final, Glengarriff.
N71 Skibereen, Bantry, j’ai le cœur qui palpite et les mains qui deviennent moites, chaque fois que je croise une voiture dans une ville ou un village, je garde mon calme au feu rouge quand je cale pour la Xième fois, en prenant une fois de plus la f… >:(3ième au lieu de la 1ière.
Glengarriff, An Glean Garbh en gaélique, enfin.
Très jolie baie, j’aperçois un ou deux hérons prometteurs au passage, je passe la rue centrale du village, et me plante de direction, bon c’est normal, parking, carte, adresse, relecture des instructions, demi tour, cette fois je suis sur la bonne route et…..CRACKKKKK !!!!
M……. Panique, panique, là, juste là, je viens d’emboutir une camionnette de la poste irlandaise. Je me gare, warning et je me précipite pour voir le facteur, qui regarde son pare-choc arrière. Il me dit « That’s all right, nothing »
Moi toute tremblante, « Sure, I’m terribly sorry… »
Rien, sa camionnette n’a rien, par contre ma voiture, OH, La La…. !!!!!
J’ai rectifié l’aile avant gauche, la portière avant gauche que je ne peux plus ouvrir et rayé la portière arrière du même côté.
M….., M….., M….., put… de bor… de M…..
Excusez le langage.
Pour me réconforter je pense, ce n’est que ma voiture, je n’ai rien, il n’a rien, sa voiture n’a rien… C’est OK, M…..
Je ne vous dis pas dans quel état je suis pour reprendre la route, guettant le panneau de mon B&B. C’est là, petite route gravillonnée qui grimpe dans les collines, je voulais le calme et la tranquillité, pour ça au moins c’est bien parti.
Je trouve Magannagan Farm et Bridget qui est en train de jardiner, s’interrompt pour m’accueillir chaleureusement.
Je suis la seule cliente, après le tour du propriétaire, elle me laisse m’installer et part me préparer le thé d’accueil.
Je lui explique mes déboires et elle m’aide gentiment en contactant l’agence de location de Cork.
Bon rendez vous est pris pour dans 4 jours à Killarney pour le constat des dommages avec l’agence.
Puis elle me laisse me décontracter devant une cup of… Café accompagné de biscuits et d’une tranche de cake.
Je me détends petit à petit en admirant la vue sur les collines rocailleuses avoisinantes, puis je me décide à partir explorer le coin, armer de mon appareil photo.
Vert, vert et sauvage, telle est ma première impression. Et très fleurit. Ici, les fushias ne poussent pas dans un pot posé sur une table basse, mais dessinent de véritables haies, ainsi que les rhododendrons en fin de floraison.
2. Fleurs non identifiées pour le moment
3.
Je passe une barrière que je prends bien soin de refermer et part me promener dans les pâturages qui s’étendent aux pieds des Sugar loaf mountains.
4.
5.
Là je déambule au milieu des moutons mérinos dont le poil bien long ondule sous les rafales de vent. Certains sont biens cachés sous des haies de genévriers, mais détalent à mon passage, me causant quelques frayeurs puisque je ne les avais pas repérés.
Dans des creux du terrain des zones plus humides me dévoilent des linaigrettes.
6.
7.
Après une heure et demie de balade, je regagne ma chambre, pour remettre un peu d’ordre dans ma tenue avant de retourner sur Glengarriff ou je dinerais dans un pub.
Après cela, malgré une clarté faiblissante, je referais un tour à pied le long de la côte en suivant des sentiers aménagés entre les arbres.
Je surprendrais un héron en train de pêcher, une anguille ?
Et apercevrais de nombreux rougegorges, cormorans …
8
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9.
Je crois que j’ai choisi le bon endroit pour commencer mon séjour irlandais.