J16 De Twee Rivieren à Nossob Et dire qu’on a cru a un changement climatique en se réveillant a Jo’burg hier… ce n’était rien en comparaison avec ce qui nous attendait ce matin ! On se lève a 6h30 ; la grille n’ouvrant qu’a 7h30 en juin. C’est drôle, en passant de Kruger au Kalahari on a quasiment gagné un fuseau horaire. Là où les horaires du soleil étaient du genre 5h30, 6h jusque 18h...ici, c’est plutôt 7h – 19h…
Au moment de se mettre en route, tandis qu’un employé du parc hisse le drapeau national, le thermomètre de la voiture indique -4°C !!!
Ce n’était donc pas qu’une impression. Sur le coup on se dit que ce froid va à nouveau faire fuir tous les animaux. On démarre donc avec une certaine appréhension...
79. lever de soleil sur notre cottage de Twee Rivieren Comme la veille, nous prenons la direction de Nossob, où nous logerons d’ailleurs ce soir. Avec le soleil qui arrive, une épaisse brume se lève du sol. C’est assez surréaliste, on se croirait dans les Highlands par moments. Arrivés près de Leeuwdril, notre première bonne surprise ! Un african wild cat !
Nous n’en n’avions aperçu qu’un lors d’un night drive, et de manière furtive. Ici, il est bien tranquillement couché au milieu d’une étendue dégagée, tentant apparemment de se réchauffer aux premiers rayons du soleil. Finalement, le froid est un allié de choix contrairement à nos craintes préalables. Nous passerons un long moment à l’observer, tentant de capter son regard, et admirant sa dentition carnassière lors de ses larges bâillements. Il est vraiment magnifique.
80. Notre premier African Wild Cat , proximité de Leeuwdril On finit par l’abandonner, toujours dans la même position, pour atteindre le point d’eau proprement dit. Rouler avec les fenêtres ouvertes n’est pas toujours de tout confort avec ce froid ; mais en safari, je me vois mal faire autrement. Chaque arrêt est donc finalement une occasion de se réchauffer quelque peu... un comble. Nous passons un certain temps à observer le manège de trois faucons laniers, postés dans les arbres entourant le bassin. Régulièrement, des nuées de petits oiseaux quittent leurs promontoires pour venir se désaltérer dans la mare. Le ballet commence alors. Ils fondent sur leurs proies à la vitesse de l’éclair. S’ensuit alors une course poursuite aérienne des plus acharnées. Sans succès pendant notre présence…mais très impressionnant.
Plus loin, en route, spingboks et autruches cohabitent dans un beau tableau. Encore une fois, sans doute le froid aidant, les antilopes nous gratifient de quelques sauts du plus bel effet. J’adore quand ils font ca ! Je vais finir par aimer le gel kgalagadique, moi !
81.saute...springbok C’est ensuite une jeune femelle Eland que l’on découvre. Encore une première pour nous, décidément… Elle est très calmement couchée, et nous regarde posément. On pense aux basses températures, mais après peu de temps, on comprend que son comportement cache autre chose. Elle est sans doute blessée ou malade, et semble incapable de bouger. On se décide donc rapidement à la laisser en paix et à effacer les photos prises. Bien sûr, c’est la nature mais on aurait préféré faire cette première rencontre dans d’autres circonstances. Petites nature que nous sommes, on ne peut s’empêcher de penser que ce regard va nous poursuivre, et on se met à espérer qu’elle s’éteigne rapidement.
On remonte toujours longeant le lit de la rivière Nossob, asséchée. Quelques belles rencontres, telles des écureuils terrestres, un Oryx à la chevelure Peace & Love ; ainsi qu’un couple de Yellow Mongoose en train de se faire des papouilles. Hyper attachant !
82. Un Oryx..déguisé? Le jour avance, et nous tombons sur notre second African Wild Cat, en mouvement cette fois. Ne le regardons déambuler jusqu'à ce qu’il parte se réfugier sous les branches d’un arbre mort, pour y faire sa toilette. Il en sort de temps en temps, fait mine de chasser, et se recouche. I love Kgalagadi !!!
Nous atteignons enfin l’aire de picnic de Melkvlei. Près un court lunch, on reprend la route. Car, l’air de rien, il nous reste encore près de 120 bornes jusque Nossob, alors que nous n’en avons fait jusqu'à présent…qu’une petite cinquantaine à peine !!!
D’autant que les kilomètres restant nous vaudront encore quelques scènes intéressantes. On croise tout d’abord un pale chanting Goshawk en vol, tenant un rongeur dans ses serres. Il se pose dans un arbre avoisinant, et commence à dépiauter sa prise. Aussitôt, un chacal arrive et se poste en opportuniste qu’il est, sous le rapace en attendant que des morceaux tombent… ; pas bête.
83. pale chanting Goshawk , près de melkvlei La piste devient de plus en plus sableuse en remontant vers le Nord. On y rencontre un couple de Gemsbok, accompagné d’un jeune. Ceux ci restent en principe le plus longtemps possible à l’abri dans les dunes ; le temps d’être suffisamment robustes pour se mettre à découvert. C’est donc une grande joie pour nous que de découvrir ce jeune Oryx ; car ce n’est semble t il pas si fréquent.
84. Jeune Gemsbok Un gros Eland mâle nous barre ensuite la piste, on a tout le loisir de détailler sa musculature impressionnante. Il est très vigoureux, ce qui nous change de la vision tristounette de ce matin. On peut donc shooter sans arrière pensée ; malgré une lumière encore dure.
L’heure tourne, mais on se rapproche. Point d’eau de Cheleka, plus qu’une trentaine de km. Il est assiégé par les chacals .Ils sont une petite dizaine à déambuler pour les uns, attendre couchés pour les autres, à cet endroit. Que peut-il donc y avoir de si intéressant pour eux ? Nous ne le saurons jamais. Comme pour nous narguer, l’un deux vient déféquer dans le talus, face a notre véhicule, en nous fixant du regard…charmant.
85. dire qu'il se rendra coupable d'un acte inqualifiable quelques instants plus tard... Rooikop à présent, dernier point d’eau avant le camp, nous serons dans les temps. Notre attention y est attirée par la présence d’un héron, perché sur le rebord de la citerne. On tombe littéralement des nues. Que fait il si loin de toute source d’eau naturelle ? Y a-t-il des poissons dans ce réservoir artificiel ? Incroyable… Lui en tout cas en est convaincu au vu de sa position. Nous en verrons d’autres dans le désert, ce qui nous confirmera donc qu’il ne s’agissait pas d’un hasard. Quelle surprenante découverte pour nous qui ne sommes pas spécialistes des piafs.
Nous atteignons enfin le camp de Nossob, au soleil couchant. On petit tour à pieds au hide du camp, où il ne se passe pas grand-chose puis on et le feu en route, car ce soir : c’est Braai ! Il me faudra un sacré temps avant d’obtenir des braises dignes de ce nom, mais qu’importe, on prend notre apéro à l’aise. Arrive en suite un moment d’une intensité rare, qui en tous cas nous a marqué au plus haut point. Bien qu’ayant maintes fois entendu dire que les chacals envahissaient les camps au crépuscule, nous n’en avions jamais vu dans notre entourage. Lorsque les foyers se mirent à crépiter ci et là dans le camp a commencé un véritable concert de hurlements ! Les cris stridents se firent écho de tous côtés et cette sérénade assourdissante a duré quelques minutes sans discontinuer. On était véritablement encerclés par ces jappements, un moment très émouvant pour notre part.
86. Ca n'a pas l'air , mais ce ne fut pas une mince affaire... Une fois nos steaks grillés, on les dégustera avec un Cabernet Sauvignon qui s’avéra excellent (« Porcupine Ridge », je conseille !
) ; voyant passer de temps à autre l’un ou l’autre chapardeur à quelques mètres du feu, mais aucun n’osera s’approcher de trop près. Reste à espérer que personne ne fera l’idiotie de leur tendre à manger… ce qui n’est pas gagné malheureusement.
Un dernier petit détour par le Hide, d’où l’on pourra observer dans a la lumière du projecteur, une Spotted eagle owl venue se poser. Vers 21h30, retour au chalet, où contrairement aux autres années ce n’est pas la clim ; mais le chauffage qui tourne a plein régime pour nous faire passer une agréable nuit. Celle-ci sera remplie des nombreuses images emmagasinées par nos mirettes durant cette riche journée…